Adélaïde d'Orléans (1777-1847) — Wikipédia
Titulature | Princesse d’Orléans |
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Dynastie | Maison d’Orléans |
Nom de naissance | Eugène Adélaïde Louise d’Orléans |
Naissance | Palais-Royal, Paris Royaume de France |
Décès | (à 70 ans) Palais des Tuileries, Paris Royaume de France |
Sépulture | Chapelle royale de Dreux |
Père | Louis-Philippe II, duc d’Orléans |
Mère | Marie-Adélaïde de Bourbon |
Résidence | Palais-Royal (Paris) |
Religion | Catholicisme romain |
La princesse Eugène (ou Eugénie) Adélaïde Louise d’Orléans, dite Madame Adélaïde, d’abord titrée Mademoiselle de Chartres à sa naissance le à Paris et morte le à Paris, est la fille du duc Louis-Philippe II d’Orléans, et de son épouse la duchesse, née Marie-Adélaïde de Bourbon. Membre de la maison capétienne d’Orléans, la princesse est la sœur cadette du roi des Français Louis-Philippe Ier, ce qui fait d’elle un personnage-clé de la Restauration et de la monarchie de Juillet.
Biographie
[modifier | modifier le code]Eugène Adélaïde Louise d'Orléans[1] est née au Palais-Royal à Paris le et elle est ondoyée le même jour, en même temps que sa sœur jumelle Mademoiselle d'Orléans (morte en 1782), par Jean-Baptiste Talon, aumônier du duc d'Orléans, en présence de Jean-Jacques Poupart, curé de l'église Saint-Eustache à Paris[2].
Le , Adélaïde d'Orléans est baptisée dans la chapelle royale du château de Versailles par Louis-Joseph de Montmorency-Laval, grand aumônier de France, en présence d'Aphrodise Jacob, curé de l'église Notre-Dame de Versailles : comme pour ses frères Louis-Philippe et Antoine, son parrain est le roi Louis XVI et sa marraine est la reine Marie-Antoinette[3].
Eugène Adélaïde Louise d'Orléans est élevée avec son frère par Madame de Genlis[4],[5] dans des idées philosophiques et apprend également à jouer de la harpe avec elle[6].
À la Révolution, Adélaïde d'Orléans n'émigre que lorsqu'elle y est forcée[4]. Âgée de 17 ans, son père ayant été guillotiné, sa mère et ses frères incarcérés, elle se réfugie en Suisse auprès de sa grand-tante, la princesse de Conti mais ces survivants de la famille royale doivent bientôt fuir devant les troupes françaises et se réfugier à Landshut en Bavière puis à Presbourg dans les États de l'empereur. En 1801, Adélaïde rejoint sa mère à Barcelone.
Lors de la Restauration, elle contribue à rallier autour de son frère les hommes les plus distingués du parti libéral, et, en 1830, à le décider d'accepter la couronne[4].
Femme de tête, elle exerce un grand ascendant sur l'esprit de Louis-Philippe : on la surnomme son « égérie »[7],[4]. Victor Hugo rapporte : « Presque tous les matins, le roi avait une longue causerie, la plupart du temps politique, avec Mme Adélaïde. Il la consultait sur tout et ne faisait rien de très grave contre son avis. »[8]
- « Se doutait-il de ce qui allait lui manquer quand, au début de la funeste année 1848, il accompagnait le corps d'Adélaïde, la plus sûre conseillère, l'amie la plus écoutée ? »[9]
Adélaïde d'Orléans meurt au palais des Tuileries à Paris le . Elle laisse une grande fortune, dont le domaine auvergnat de Randan (8 000 hectares), qu'elle lègue à son neveu Antoine, duc de Montpensier et le château d'Arc-en-Barrois qu'elle lègue à son neveu et filleul François, prince de Joinville.
Ascendance
[modifier | modifier le code]Titulature et décorations
[modifier | modifier le code]Titulature
[modifier | modifier le code]- — : Son Altesse Sérénissime mademoiselle de Chartres, princesse du sang de France
- — : Son Altesse Sérénissime mademoiselle d'Orléans, princesse du sang de France
- — : Son Altesse Royale mademoiselle d'Orléans, princesse du sang de France
- — : Son Altesse Royale la princesse Adélaïde d'Orléans
À sa naissance, en tant que fille de Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, fils unique du duc d’Orléans, premier prince du sang de France, Adélaïde reçoit le titre de princesse du sang de France ainsi que la qualification d’altesse sérénissime, conformément aux us de la maison royale de France[10]. Sous la Restauration, après la mort du roi Louis XVIII, le nouveau roi Charles X concède nominalement aux Orléans la qualification d’altesse royale[10] par décisions publiées au Moniteur universel les 22 et . La princesse Adélaïde jouit de cette qualification également sous la monarchie de Juillet et jusqu’à sa mort en 1847. En revanche, la révolution de 1830 lui fait perdre son titre de princesse du sang que son frère, devenu le roi Louis-Philippe Ier, remplace par le titre nouvellement créé de princesse d'Orléans, qu'il lui confère le par ordonnance royale[11].
Toutefois, à la cour, les appellations orales desquelles elle bénéficie évoluent tout au long de son existence. Titrée « Mademoiselle de Chartres » à sa naissance, elle devient « Mademoiselle d’Orléans » lorsque sa sœur jumelle meurt en 1782. À partir de 1783, elle est simplement qualifiée de « Mademoiselle », et ce jusqu’à la naissance en 1812 de sa nièce, Louise d’Orléans, à la suite de laquelle elle redevient « Mademoiselle d’Orléans ». Sous la monarchie de Juillet, devenue la sœur du monarque, elle se voit surnommée « Madame Adélaïde ».
Décorations dynastiques étrangères
[modifier | modifier le code]- 375e Dame de l'ordre de la Reine Marie-Louise ( Royaume d'Espagne).
Hommage
[modifier | modifier le code]Un rosier du nom d'Adélaïde d'Orléans lui est dédié en 1826 par Antoine Jacques.
Iconographie
[modifier | modifier le code]- un buste de marbre du sculpteur Jacques-Augustin Dieudonné (1795-1873) au musée Condé du château de Chantilly, fondé par son filleul Henri d'Orléans, duc d'Aumale[12] ;
- un portrait en pied par François Gérard, tableau réalisé en 1820 à l'initiative de Louis Philippe, duc d'Orléans, pour le château d'Eu, une copie est détenue par le CMN. L'original du tableau en pied de Gérard, fut détruit aux Tuileries, en 1848, à la chute de la monarchie de Juillet[12];
- un portrait peint par Auguste de Creuse en 1838 (ci-contre), et sa copie, en vue élargie, par le peintre de genre Marie-Amélie Cogniet (1798-1869)[13] ;
- une miniature sur ivoire de sir William Charles Ross (1794-1860)[14], no 14 du catalogue de l'exposition « L'art anglais dans les collections de l'Institut de France »[15].
L'herbier qu'elle constitua entre 1845 et 1847 a été préempté par l'État au profit du « Musée Louis-Philippe » du château d'Eu lors d'une vente publique à Paris en 2019[16].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Elle est nommée ainsi (et non pas Eugénie) sur son acte de baptême, et elle signe également Eugène Adélaïde Louise, Registre des baptêmes (1789) de la paroisse Notre-Dame de Versailles, Archives départementales des Yvelines.
- Les registres paroissiaux de Paris ayant disparu en 1871 pendant les incendies de la Commune de Paris, cette indication se trouve dans l'acte de baptême du 19 avril 1789, Registre des baptêmes (1789) de la paroisse Notre-Dame de Versailles, Archives départementales des Yvelines.
- Registre des baptêmes (1789) de la paroisse Notre-Dame de Versailles, Archives départementales des Yvelines.
- Bouillet et Chassang 1878, p. 17.
- Stéphanie-Félicité du Crest de Saint Aubin, comtesse de Genlis, fut à la fois la maîtresse du duc d'Orléans Philippe-Égalité et gouvernante des enfants d'Orléans. En 1792, celle-ci avait trente-six ans lorsqu'elle fut chargée de l'éducation des princes. Dans ses Mémoires, le roi Louis-Philippe détaille longuement l'éducation spartiate que donnait Mme de Genlis à ses frères et sœurs et à lui-même.
- Un dessin, quadruple portrait des enfants du duc d'Orléans vers 1786-1787, intitulé La leçon de musique et de dessin par Richard Cosway (1742-1821) la montre jouant de cet instrument, entourée de ses trois frères (ancienne collection de son neveu le duc d'Aumale, no 7 du catalogue de l'exposition « L'art anglais dans les collections de l'Institut de France », musée Condé, Chantilly, 13/10/2004-2/01/2005, Somogy, 2004, p. 56). Mme de Genlis avait la réputation de fort bien maîtriser cet instrument.
- Paoli 2016.
- Victor Hugo, Choses vues, 1847-1848, Paris, Gallimard, , 505 p. (ISBN 2-07-036047-4), p. 196.
- Robert Burnand, Le duc d'Aumale et son temps, Librairie Hachette, 1949, p. 242.
- Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002, p. 449.
- Bulletin des lois du royaume de France, IXe série, 2e partie (Bulletin des ordonnances), no 2 (25 août 1830), p. 19, lire en ligne
- Henri Malo, Une journée à Chantilly, Paris, Braun et cie, , p. 9.
- Malo 1946, p. 19.
- Malo 1946, p. 61, avec reproduction.
- La notice, assurément erronée, la dit mariée au baron Louis d'Athalin, alors qu'elle demeura célibataire.
- La Gazette de Drouot, n°8 du 1 mars 2019, p. 77.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval, Le Petit Gotha, Paris, Éditions Le Petit Gotha, coll. « Petit Gotha », (1re éd. 1993), 989 p. (ISBN 2-9507974-3-1).
- Arnaud Teyssier, Louis-Philippe : le dernier roi des Français, Paris, Perrin, , 450 p. (ISBN 978-2-262-03271-5).
- Dominique Paoli, Madame Adélaïde : sœur et égérie de Louis-Philippe, Paris, Perrin, , 400 p. (ISBN 978-2-262-03269-2).
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang, « Adélaïde », dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang, t. 1, Librairie Hachette, (lire sur Wikisource), p. 17.
Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Association des Amis du Domaine royal de Randan