Chronologie des faits économiques et sociaux dans les années 1650 — Wikipédia
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Événements
[modifier | modifier le code]- 1646-1650 : chute brutale des arrivées de métaux précieux du Nouveau Monde vers l'Espagne, qui passe de 31 millions de piastres en 1606-1610 à 12 millions de pesos en 1646-1650[1] et provoque une « Disette monétaire » en Europe[2] (1650-1730). De 4 millions de piastres par an vers 1650, l'importation des métaux précieux passe à 1,1 million à partir de 1660). 45 tonnes d’équivalent argent sont envoyées d’Amérique vers l’Espagne en 1650.
- 1647-1652 : épidémie de peste en Espagne[3].
- 1649 : Dantzig exporte 249 520 tonnes de céréales[4] (40 000 tonnes en 1740).
- 1649 et 1652 :
- mauvaises récoltes en Scandinavie[5].
- mauvaises récoltes de grains en France. Disettes et épidémies[6]. La population rurale diminue[7].
- 1650 :
- Vers 1650 :
- en Bohême, face au défaut de main-d'œuvre (-55%), les déplacements des paysans sont interdits et les corvées atteignent 150 journées par an[10].
- l’État suédois, appauvri par les guerres, se trouve dans l’obligation d’aliéner les terres de la couronne qui passent à la noblesse. Les propriétés de la noblesse suédoise s’étendent alors sur 72 % des terres (22 % en 1550, 30 % en 1700)[11]. Le Danemark, le mouvement de concentration des terres se poursuit. La noblesse danoise possède 44 % des terres au milieu du XVIIe siècle, contre 75 % à la fin du XVIIIe siècle[12].
- Après 1650 :
- plus de 200 000 luthériens sont expulsés de Bohême[13].
- la baisse de la natalité en Angleterre provoque une augmentation des salaires réels[14],[15]. Les progrès techniques agricoles entraînent une amélioration du rendement. Un élargissement du marché économique s’amorce. Le commerce de détail se développe rapidement.
- 1650-1670 : 7500 esclaves noirs par an en moyenne entrent au Brésil[16].
- 1650-1700 : les agricultures anglaises et hollandaises franchissent les seuils de rendement qui marquent le passage à une agriculture intensive (abandon de la jachère, assolements, amendements, engrais obtenus par l’augmentation de l’élevage, remembrements)[17].
- 1651 - 1686 : radoucissement du climat et vendanges précoces ou moyenne en France, excepté 1672-1675[18].
- 1652-1653 : peste dans le Sud-Ouest de la France[19]. Pic de hausse des prix.
- 1652 :
- nouvelles Plantations (installation de colons écossais et anglais) en Ulster[20]. La peste, qui réapparait en 1650 et la famine de 1653 font plus de victimes que la guerre en Irlande[21]. La population irlandaise a perdu environ six cent mille habitants entre 1641 et 1652[22].
- ouverture du premier café d'Angleterre à Londres par Pasqua Rosee, un jeune arménien au service du marchand anglais de la Compagnie du Levant Daniel Edwards qui commerce avec Smyrne en Turquie[23].
- 1656 :
- fondation de la banque de Stockholm par Johan Palmstruch ; la Suède connait alors une crise monétaire e due à l’adoption du cuivre comme étalon monétaire (les pièces deviennent énormes)[24].
- crise monétaire en Russie. Le gouvernement décide de frapper des roubles de cuivre pour remplacer, avec un cours égal, les roubles d’argent (5 millions de roubles de cuivre frappés en 5 ans)[25].
- épidémie de variole en Amérique du Nord : Un Hollandais parcourant la Nouvelle-Néerlande rapporte en 1656 que les Indiens affirment qu’avant l’arrivée des chrétiens et avant que la variole ne se propage chez eux, ils étaient dix fois plus nombreux. Les Indiens Wampanoag de Martha's Vineyard, épargnés par la guerre, qui étaient peut-être trois mille à l’arrivée des Anglais en 1642, ne seront plus que 313 en 1764. Ceux de Block Island, qui sont de 1200 à 1500 en 1662, ne seront plus que 51 en 1774[26].
- édit royal établissant l'Hôpital général de Paris ; plus de six mille mendiants y sont regroupés dans le but de les mettre au travail. Des hôpitaux généraux sont créés dans la plupart des grandes villes de France, dans le cadre de la politique du « Grand Renfermement » des pauvres[27].
- ouverture d'une manufacture de bas de soie au château de Madrid à Neuilly[28] ; la fabrication de bas de soie au métier se développe à Paris, en Île-de-France, à Lyon et Nîmes jusqu’en 1690.
- 1656-1657 : peste en Italie. Naples, qui compte 300 000 habitant au début du siècle, perd la moitié de sa population, gênes et la Ligurie 20%, Rome 17%[29]. Lente remontée démographique en Italie après la peste (explosion des mariages, reprise de la natalité). Les régions de latifundia (Pouilles, Latium du Nord, Maremme toscane) à forte natalité comblent leurs pertes en 30-40 ans, les régions de petites propriétés (Campanie) plus lentement.
- 1657-1658 : le déficit budgétaire en Angleterre atteint 400 000 £ (1,9 million de £ de recettes pour 2,3 million de £ de dépenses)[30].
Démographie
[modifier | modifier le code]- 1650-1800 : essor des villes portuaires européennes de la façade Atlantique. La population d'Amsterdam passe de 104 932 en 1622 à 217 024 habitants en 1795. La population de Londres quintuple entre 1614 et 1674 de 105 131 à 569 531. Celle de Hambourg de 40 000 vers 1590 à 90 000 vers 1750, celle de Copenhague de 15 000 en 1630 à 50 000 en 1710 et 101 000 en 1801[31].
- Vers 1650-1660 : l’Italie compte 11,5 millions d’habitants. La Plaine du Pô a perdu plus de 22 % de sa population depuis 1600. Les pestes ont ponctionné de 10 à 15 % de la population. Les villes plutôt que les campagnes semblent avoir davantage souffert, notamment à Venise.
- Vers 1650 :
- deux millions d’habitants aux Provinces-Unies. Amsterdam avoisine les 150 000 habitants.
- Potosí compte 160 000 habitants.
- Constantinople compte de 7 à 800 000 habitants.
- 1655 : 930 000 habitants en Bohême.
- 1659 : 300 000 émigrants portugais au Brésil depuis 1580.
- Au milieu du siècle, Alger compte 150 000 habitants, dont 15 000 vieux Algérois, 40 000 renégats, 25 000 Morisques, 10 000 Levantins, 5 000 Turcs, de 5 000 à 6 000 Juifs, 3 000 Noirs et plus de 35 000 esclaves chrétiens. On y parle le turc, l’arabe, le berbère et la « lingua franca », formée du mélange de plusieurs langues.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Claude Nordmann, La montée de la puissance européenne, 1492-1661, Presses universitaires de France, (présentation en ligne)
- François Lebrun, Le 17e siècle, Armand Colin, (ISBN 9782200290924, présentation en ligne)
- Raphaël Carrasco, L'Espagne des validos : 1598-1645, Toulouse, Presses Univ. du Mirail, , 212 p. (ISBN 978-2-8107-0053-0, présentation en ligne)
- Geneviève Levesque, La situation internationale de Dantzig, A. Pedone, (présentation en ligne)
- Alexandre Saint-Léger, Revue du Nord, Université de Lille, (présentation en ligne)
- Pierre Goubert, Louis XIV et vingt millions de Français, Fayard, (ISBN 9782213649085, présentation en ligne)
- Lucien Bély, La France au XVIIe siècle - Puissance de l'État, contrôle de la société, Presses universitaires de France, (ISBN 9782130639510, présentation en ligne)
- Howard Zinn, A people's history of the United States : 1492-present, Pearson Education, , 729 p. (ISBN 978-0-582-77283-0, présentation en ligne)
- Patrick Villiers, Jean-Pierre Duteil, L'Europe, la mer et les colonies (XVIIe – XVIIIe siècle), Hachette éducation (ISBN 9782014612103, présentation en ligne)
- Révoltes et révolutions dans l'Europe moderne - XVIe – XVIIIe siècles, Presses universitaires de France, (ISBN 9782130364900, présentation en ligne)
- Michel Peronnet, op. cit, p. 116.
- Albert Soboul, Le siècle des Lumières, Presses universitaires de France, (présentation en ligne)
- Michel Peronnet, op. cit, p. 167.
- Stéphane Jettot, François-Joseph Ruggiu, L'Angleterre à l'époque moderne - Des Tudors aux derniers Stuarts, Armand Colin, (ISBN 9782200631505, présentation en ligne)
- E. A. Wrigley, R. S. Schofield, The Population History of England 1541-1871, Cambridge University Press, (ISBN 9780521356886, présentation en ligne)
- Pierre Chaunu, Séville et l’Atlantique, 1504-1650 : Structures et conjoncture de l’Atlantique espagnol et hispano-américain (1504-1650) - Structures géographiques, vol. 1, Éditions de l’IHEAL, (ISBN 9782371541085, présentation en ligne)
- Michel Peronnet, op. cit, p. 177.
- Emmanuel Leroy-Ladurie, Histoire du climat depuis l’An Mil, vol. 1, Flammarion, (ISBN 978-2-08-081108-0), p. 71
- Jean-Marc Moriceau, La mémoire des paysans - Chroniques de la France des campagnes, 1653-1788, Tallandier (ISBN 9791021027718, présentation en ligne)
- Bernard Phan, Chronologie de la mondialisation - De 1492 à nos jours, Presses universitaires de France, (ISBN 9782130620945, présentation en ligne)
- Sabine Reungoat, William Petty - observateur des îles britanniques, INED, (ISBN 9782733210307, présentation en ligne)
- Alain Bihr, Le premier âge du capitalisme (1415-1763)- Un premier monde capitaliste, vol. 3, Syllepse (ISBN 9782849507926, présentation en ligne)
- Collectif, L'Europe. Encyclopédie historique, Actes Sud Littérature (ISBN 9782330116156, présentation en ligne)
- Alain Beitone, Christophe Rodrigues, Estelle Hemdane, Introduction à l'économie monétaire, Dunod, (ISBN 9782100831210, présentation en ligne)
- Catherine Klein-Gousseff, Yves Sansonnens, Les Grandes Dates de la Russie et de l'URSS, Larousse (ISBN 9782295009258, présentation en ligne)
- Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis - De 1492 à nos jours, Agone, (ISBN 9782748902440, présentation en ligne)
- Gérard Noiriel, Une histoire populaire de la France - De la guerre de Cent Ans à nos jours, Agone, (ISBN 9782748903027, présentation en ligne)
- Charles Ballot, Introduction du machinisme dans l'industrie française, Genève, Slatkine, (présentation en ligne)
- Michel Peronnet, Yves-Marie Bercé, Mireille Laget, Michel Henry, Alain Molinier, Le XVIIe siècle 1620 - 1740 - De la Contre-réforme aux Lumières, Hachette Éducation, (ISBN 9782011814340, présentation en ligne)
- Charles Firth, Oliver Cromwell and the Rule of the Puritans in England, Oxford University Press, (présentation en ligne)
- Gérard Le, Activités maritimes et sociétés littorales de l'Europe atlantique (1690-1790), Armand Colin, (ISBN 9782200280758, présentation en ligne)