Cameroun méridional — Wikipédia

Cameroun méridional
(en) Southern Cameroons

19221961

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte du Cameroun méridional en 1930.
Informations générales
Statut Partie méridionale du Cameroun britannique
Capitale Buéa
Langue(s) Anglais
Religion Christianisme et animisme
Superficie
Superficie 43 700 km2
Histoire et événements
Le Cameroun méridional devient une quasi-région au sein du Nigeria avec Emmanuel Mbela Lifafe Endeley comme chef des affaires gouvernementales
1957 Le Cameroun méridional devient une région à part entière au sein du Nigeria avec Emmanuel Mbela Lifafe Endeley comme Premier ministre
John Ngu Foncha est élu Premier ministre
Rattachement au Cameroun

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le Cameroun méridional, aussi appelé Cameroun du Sud ou province de Cameroons (en anglais : Southern Cameroons et Cameroons Province), était la partie méridionale du Cameroun britannique. Aujourd'hui, il couvre deux régions du Cameroun : le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

Le Kamerun (dont le territoire correspond à l’actuel Cameroun et à la frange du Nigeria) est colonisé par l'Allemagne sous le régime du protectorat durant la « course à l'Afrique » entre puissances européennes à la fin du XIXe siècle. Pendant la Première Guerre mondiale, le protectorat est occupé par les troupes britanniques, françaises et belges. À l'issue du traité de Versailles, le protectorat est divisé le 28 juin 1919 entre un mandat français et un mandat britannique de la Société des Nations (SDN).

Période du mandat

[modifier | modifier le code]

Le , la moitié sud du Cameroun britannique a été baptisée province de Cameroons et officiellement administrée depuis Lagos, capitale de la colonie et protectorat du Nigeria[1]. À la suite de la promulgation de la Constitution Richards du Nigeria en 1946, les provinces méridionales du Nigeria ont été divisées en deux régions (occidentale et orientale) et la province du Cameroons a continué d'être administrée depuis Enugu, capitale de la région orientale[1].

Période de la tutelle

[modifier | modifier le code]

En 1948, à son retour au Cameroun méridional après des études de médecine à Lagos, Emmanuel Mbela Lifafe Endeley a été secrétaire du Cameroons Development Corporation Workers Union, syndicat des travailleurs de la Cameroons Development Corporation (CDC). Il a ensuite créé le premier parti politique de la province de Cameroons[1].

En 1949, la division de Bamenda de la province du Cameroons (comprenant les divisions de Wum, Bamenda et Nkambé) a été élevée au rang de province à part entière. Le reste de la province (comprenant les divisions de Victoria, Kumba et Mamfé) et les divisions de Bamenda nouvellement créées étaient administrées par des résidents britanniques sous l'autorité du lieutenant-gouverneur du Nigeria[1].

À la suite de la promulgation des constitutions MacPherson en 1950 et Lyttleton en 1954, à partir du , le Cameroun méridional est devenu une quasi-région au sein du Nigeria, avec un bureau administratif situé à Buéa. Emmanuel Mbela Lifafe Endeley est devenu le chef des affaires gouvernementales, répondant à Edward John Gibbons, le commissaire britannique pour le Cameroun méridional, en poste à Buéa[1].

À la suite des changements constitutionnels de 1957, le Cameroun méridional est devenu une région à part entière (4e région) au sein du Nigeria, avec Emmanuel Mbela Lifafe Endeley comme Premier ministre. Le corps législatif du Cameroun méridional se compose de deux chambres : une chambre d'assemblée et une chambre des chefs[1].

Le , John Ngu Foncha a remporté les élections au poste de Premier ministre. Il s'était présenté sur un programme appelant à l'indépendance du Cameroun méridional et à une éventuelle réunification avec le Cameroun français. Pour faire dérailler le programme de John Ngu Foncha, les Britanniques ont rallié l'opposition du Cameroun méridional, menée par Emmanuel Mbela Lifafe Endeley pour contester la soi-disant « courte » victoire de John Ngu Foncha[2].

L'opposition a porté son combat devant les Nations unies et, avec le soutien des Britanniques, l'idée d'un plébiscite comme moyen plus fiable de déterminer l'avenir du Cameroun méridional a vu le jour[2].

Intérieur de la Chambre d'assemblée du Cameroun méridional avec la Chambre en session.

Non seulement les Britanniques ont imposé la question du plébiscite, mais ils ont également usé de leur influence à l'ONU pour limiter le plébiscite à deux choix seulement (rejoindre le Nigeria ou le Cameroun), passant outre à ce que la plupart des habitants et des chefs traditionnels du Cameroun méridional souhaitaient réellement (l'indépendance)[2].

L'étendue de l'influence et des intentions du Royaume-Uni est parfaitement illustrée par le choix des mots utilisés pour les questions du plébiscite définies par l'ONU le , comme suit[2] :

  • Souhaitez-vous accéder à l'indépendance en rejoignant la République indépendante du Cameroun ?
  • Souhaitez-vous obtenir l'indépendance en rejoignant la Fédération du Nigeria ?

Référendum et rattachement à la République du Cameroun

[modifier | modifier le code]

En 1961, 70,5 % des électeurs du Cameroun méridional optent par référendum pour son rattachement à la « République du Cameroun » (ancien Cameroun français) nouvellement indépendante, au sein d'une République fédérale qui est créée le (le Cameroun méridional devient alors le « Cameroun occidental » par opposition à l'ancien Cameroun français qui devient le « Cameroun oriental »).

Premiers ministres

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d e et f (en) W Munji, « 100+ years Cartographical History of Southern Cameroons », sur Medium, (consulté le )
  2. a b c et d (en) W. Munji, « The United Kingdom’s Troubled Legacy in the Cameroons », sur Medium, (consulté le )

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (en) Martin Ayong Ayim, Former British Southern Cameroons Journey Towards Complete Decolonization, Independence, and Sovereignty.: A Comprehensive Compilation of Efforts, vol. 1, AuthorHouse, 2010, 816 p. (ISBN 9781434365200)
  • (en) Victor Julius Ngoh, Southern Cameroons, 1922-1961: A Constitutional History, Ashgate, Aldershot, Hampshire, England ; Burlington, Vt., 2001, 201 p. (ISBN 0-7546-1401-8)

Articles connexes

[modifier | modifier le code]