Charles-Juste de Beauvau-Craon — Wikipédia
Charles-Juste de Beauvau, 2e prince de Beauvau (1754) et prince de Craon, maréchal de France (1783), est un aristocrate et militaire français né à Lunéville le et mort le à Saint-Germain-en-Laye.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Charles-Juste de Beauvau-Craon est le fils de Marc de Beauvau-Craon (1679-1754), 1er prince de Beauvau, et d'Anne-Marguerite de Ligniville (1686-1772), comtesse du Saint-Empire, dame d'honneur de la duchesse de Lorraine, et maîtresse du duc Léopold Ier.
Il est frère de la marquise de Boufflers, la maîtresse en titre du duc-régnant de Lorraine Stanislas Leszczyński et de la Maréchale de Mirepoix, "conseillère" des favorites du roi Louis XV de France.
Il épouse en premières noces, le , Marie-Sophie-Charlotte de La Tour d'Auvergne (1729-1763), fille d'Emmanuel-Théodose de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, dont il a une fille :
- Anne-Louise-Marie (1750-1834) qui épouse Philippe-Louis de Noailles, vicomte de Lautrec et prince de Poix.
Veuf en 1763, il épouse en secondes noces en mars 1764, Marie-Charlotte-Sylvie de Rohan-Chabot (1729-1807). Ce second mariage reste sans postérité.
Carrière militaire
[modifier | modifier le code]Entré comme volontaire au service de la France, il est nommé lieutenant de cavalerie le , colonel du Régiment des Gardeş de Lorraine le , et se distingue sous le maréchal de Belle-Isle au siège de Prague en 1741. Brigadier le , maréchal de camp le , lieutenant général le , il est nommé gouverneur de Bar-le-Duc et commande en chef les troupes envoyées en Espagne en 1762.
Il est nommé gouverneur du Languedoc le . En 1767, il s'illustre en faisant libérer les dernières prisonnières de la Tour de Constance, dont Marie Durand. C'est le moment où il est consulté par Pierre Gilbert de Voisins, qui prépare pour le roi un mémoire sur la politique à mener vis-à-vis des protestants. Il est ensuite gouverneur de Provence (1782-1790), où il sait se faire aimer des ressortissants de cette province.
Le prince de Beauvau est fait maréchal de France le 13 juin 1783. En 1789, il est secrétaire d'État à la Guerre pendant seulement cinq mois. Partisan des réformes, il n'est pas inquiété sous la Révolution, et meurt dans son lit en plein milieu de la Terreur, laissant une veuve inconsolable.
Autres fonctions
[modifier | modifier le code]Il est bailli du bailliage de Bar-le-Duc de 1778 à 1790[2].
Distinctions et honneurs
[modifier | modifier le code]Grand d'Espagne de première classe le , il est fait chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit (Versailles, )[3].
Nommé à l'Académie française en alors qu'il n'a jamais rien écrit, il participe activement aux travaux académiques. Il est également membre associé de l'Académie des sciences, membre honoraire de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (1782) et membre des académies italiennes de l'Accademia Etrusca à Cortone (Toscane) et l'Accademia della Crusca à Florence.
Il s'entoure d'un cercle d'hommes de lettres parmi lesquels Jean Devaines, le philosophe Jean-François Marmontel, le poète Jean-François de Saint-Lambert. Le chevalier Stanislas de Boufflers, neveu du maréchal, anima longtemps son salon.
Résidences
[modifier | modifier le code]- Hôtel de Beauvau, place Beauvau à Paris (8e arrondissement) : Le maréchal de Beauvau laisse son nom à l'hôtel de Beauvau, où siège aujourd'hui le ministère de l'Intérieur, dont il est le locataire de 1770 environ à sa mort.
- Château du Val à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) : Le prince de Beauvau le fait transformer vers 1776[4] par l'architecte Galant (sans doute Nicolas Galland). La maison est surélevée d'un étage en attique et un nouveau corps de bâtiment est construit au sud. Les jardins sont traités en parc à l'anglaise, peut-être par Hubert Robert[5], ce que confirme la description très critique qu'en fait le jardinier écossais Thomas Blaikie[4]. Le prince y reçoit Benjamin Franklin en 1778.
D'argent, à quatre lions de gueules, armés, lampassés et couronnés d'or, 2 et 2.[3],[6].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Roglo 2012.
- Gérard Naud et Georges J. weill, Répertoire numérique de la sous-série 2B : bailliage de Bar-le-Duc, Bar-le-Duc, Archives départementales de la Meuse, 1968, p. 33
- Popoff 1996, p. 97.
- « Château du Val à Saint-Germain-en-Laye (78) », notice no IA78000051, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Guide du Patrimoine. Île-de-France, p. 636
- Rietstap 1884.
Pages connexes
[modifier | modifier le code]- Armorial des maréchaux de France ;
- Hôtel de Beauvau ;
- Liste des chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit ;
- Liste des membres de l'Académie française par date d'élection ;
- Liste des membres de l'Académie française par fauteuil ;
- Liste des seigneurs d'Harcourt ;
- Opéra municipal de Marseille ;
- Place Beauvau ;
- Rue du Faubourg-Saint-Honoré ;
Liens externes
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- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative à la recherche :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- « Charles-Just de Beauvau-Craon : précisez », Charles-Just, prince de Beauvau-Craon 1720-1793, & Marie-Sophie de La Tour d'Auvergne, Marie-Sylvie de Rohan-Chabot, sur roglo.eu (consulté le ) ;
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Charles-Juste de Beauvau-Craon » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
- Michel Popoff et préface d'Hervé Pinoteau, Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X) ;
- Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887 « et ses Compléments », sur www.euraldic.com (consulté le ) ;
- Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Beauvau, 2012, Lyon, l'auteur, p. 84 à 104.