Philippe-Louis de Noailles — Wikipédia

Philippe-Louis de Noailles
Illustration.
Portrait du 5e prince de Poix par Jérôme-Martin Langlois vers 1800.
Fonctions
Membre de la Chambre des Pairs

(3 ans, 7 mois et 8 jours)
Pairie héréditaire
Prédécesseur Cent-Jours
Successeur Charles-Arthur-Tristan Languedoc de Noailles

(9 mois et 25 jours)
Pairie héréditaire
Prédécesseur Pairie créée
Successeur Cent-Jours
Député à l'Assemblée nationale constituante

(10 mois et 12 jours)
Circonscription Bailliage d'Amiens
Groupe politique Noblesse
Prédécesseur États généraux de 1789
Successeur Charles-Gabriel de Gomer (n'a pas siégé)
Député aux États généraux

(1 mois et 22 jours)
Circonscription Bailliage d'Amiens
Groupe politique Noblesse
Prédécesseur États généraux de 1614
Successeur Assemblée nationale constituante
Biographie
Titre complet Prince de Poix, Duc de Mouchy, Duc de Poix, Vicomte de Lautrec
Surnom le petit Poix (du fait de sa petite taille)
Date de naissance
Lieu de naissance Paris
Date de décès (à 66 ans)
Lieu de décès Ancien 1er arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France française
Parti politique Majorité Dynastique
Père Philippe de Noailles
Mère Anne Claude Louise d'Arpajon
Fratrie Louis Marie Antoine de Noailles
Conjoint Anne-Louise de Beauvau-Craon
Enfants Charles-Arthur-Tristan Languedoc de Noailles, Just de Noailles
Famille Maison de Noailles
Profession homme politique, militaire
Distinctions Grandesse d'Espagne Grand d'Espagne
Liste des chevaliers de l'ordre espagnol de la Toison d'or Ordre de la Toison d'or
Religion Catholicisme

Philippe-Louis de Noailles
Blason

Philippe Louis Marc Antoine de Noailles ([1]), duc de Poix (titre de courtoisie) et 2e duc de Mouchy (Espagne), 1er duc de Mouchy (France, 1817), est un gentilhomme royaliste, capitaine des gardes du roi, lieutenant général, député de la noblesse aux États généraux de 1789.

Né à l'hôtel de Noailles, rue de l'Université à Paris[2], Philippe Louis de Noailles est l'un des fils de Philippe de Noailles (1715-1794), 1er duc de Mouchy, 1er duc de Poix, maréchal de France, ambassadeur en Espagne, et de son épouse, Anne Claude Louise d'Arpajon (1729-1794), dame d'honneur de la dauphine Marie-Antoinette d'Autriche. Un de ses frères est Louis Marc Antoine de Noailles.

En 1768, le prince de Poix entre dans les carabiniers, est nommé capitaine au régiment de Noailles-dragons en 1770, puis colonel dans le même régiment en 1774. Le roi lui confie, en 1775, la charge de capitaine des gardes du corps du roi (3e compagnie, puis 2e compagnie française). En 1779, avec cette compagnie, il se prépare à envahir l'Angleterre.

En 1784, il est créé chevalier de la Toison d'or[3].

En 1788, il est élevé par Louis XVI au grade de maréchal de camp et commande en Alsace une brigade de chasseurs.

Le prince de Poix occupe aussi les charges d'intendant et gouverneur de Versailles en survivance de son père, en 1767, et en exercice de 1778 à 1789[4]. Il est aussi capitaine des chasses des villes, châteaux et parcs, gouverneur du Marly et dépendances, mais aussi d'Arpajon en 1766.

Il fait alors construire en 1787, en lisière du parc du château, le pavillon de la Lanterne, aujourd'hui résidence d'État de la République française.

Dans le salon de la princesse de Poix se réunissent le marquis de Lally-Tollendal, Anne-Pierre de Montesquiou-Fézensac, et Gilbert du Motier de La Fayette, Mmes d'Hénin, de Tessé, de Lauzun. Le prince de Poix est l'un des plus chauds partisans de Necker. Il est favorable aux idées nouvelles[1].

En 1789, il est élu député de la Noblesse pour les bailliages d'Amiens et de Ham aux États généraux de 1789. C'est dans le bailliage d'Amiens que se trouve sa principauté de Poix.

Il siège dans cette assemblée avec son frère, le vicomte de Noailles, député du bailliage de Nemours et beau-frère de Lafayette, dont les idées sont plus avancées que les siennes[5].

Élu 2e sur 2 députés le , son cahier exige le vote par ordre, mais il siège avec la minorité de la chambre de la Noblesse et vote, à la première séance, en faveur de la vérification des pouvoirs en commun[6]. Il est favorable aux décrets de la nuit du . Le , il appuie trois amendements de Clermont-Tonnerre sur l'abolition des capitaineries et la libération des prisonniers pour délit de chasse. Le , il s'oppose à la demande de Gaillon, tendant à abolir le droit d'aînesse.

En septembre, il intervient pour proposer de nommer six commissaires chargés de rendre compte des mémoires relatifs à la Caisse d'escompte, remis par plusieurs députés au président de l'Assemblée. Il s'oppose à la proposition de Mirabeau d'autoriser le retour en Corse des paolistes exilés, craignant une révolte dans l'île.

En , il s'oppose à l'abolition des haras[7].

Contrairement aux autres députés de la noblesse de Picardie, il est partisan de réformes modérées[8].

Il démissionne de ses fonctions de député le et n'est pas remplacé, son suppléant, le comte de Gomer, ne siégeant pas[7].

Attaché au Roi, il défend la portière du carrosse royal lors de la journée du [1]. Durant les séances de la Chambre de la Noblesse, il a une querelle avec le comte de Lambertye. Tous deux se battent en duel et il blesse son adversaire.

Commandant-général de la garde bourgeoise de Versailles[Note 1], le prince de Poix préfère donner sa démission[9], avant les journées d'octobre, du fait de l'indiscipline des gardes.

La prise des Tuileries.

Le prince de Poix part pour Coblence, mais il est mal accueilli par certains émigrés, du fait de ses liens avec Louis XVI et La Fayette, qui est le beau-frère de son frère.

Il revient donc en France pour défendre la famille royale et combat le 10 août 1792 aux Tuileries. Il protège le Roi quand celui-ci se rend du palais des Tuileries à l'Assemblée nationale. Il reste dans une antichambre, avec d'autres serviteurs fidèles au Roi et attentifs à sa mauvaise fortune. Il faut que le Roi leur ordonne plusieurs fois de partir.

Après le , il se cache pendant quelques semaines, avant de prendre le chemin de l'Angleterre. Il échappe ainsi au sort de ses parents, guillotinés en 1794.

Il revient en France en 1800, et vit paisiblement à Mouchy-le-Châtel, près de Noailles, pendant l'Empire. Il s’occupe de ses terres ou ce qu'il en reste. Il s'est vu confisquer plus de 350 hectares.[réf. nécessaire] Son fils cadet choisit de devenir chambellan de l'empereur, et sa belle-fille, nièce de Talleyrand, dame du palais de l'impératrice Marie-Louise.

Au retour des Bourbons, il est nommé lieutenant général et reprend ses fonctions de capitaine des gardes du corps du roi.

Le , il est nommé Pair de France. Le , il est promu lieutenant-général. Malgré son âge, il est très actif.

Lors des Cent-Jours, il suit le Roi à Gand, puis regagne la France avec lui et reprend ses fonctions de capitaine des gardes du corps du Roi. En 1816, il transmet ces fonctions à son fils, le duc de Mouchy.

En 1815, le prince de Poix devient gouverneur de la maison royale de Versailles et de Trianon, et secrétaire général du gouvernement de Versailles. À ce titre, il représente le roi à Versailles et a en plus le soin de tout ce qui regarde la fabrique et l'œuvre de la paroisse Saint-Louis.

Par lettres patentes du , il est créé duc-pair héréditaire, sur institution d'un majorat-pairie[10].

En 1818, il est impliqué, avec le prince de Poix et le duc de Gramont, en homicide involontaire et complicité d'homicide involontaire commis sur la personne du feu comte de Saint-Morys (fils de St-Morys)[11].

Il meurt le à Paris. Son éloge est prononcé à la Chambre des pairs par Armand-Maximilien-François-Joseph-Olivier de Saint-Georges, marquis de Vérac, époux d'une de ses nièces et son successeur dans ses fonctions à Versailles.

Mariage et descendance

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Le , à l'âge de quatorze ans, il épouse Anne Louise Marie de Beauvau (1750-1834), fille de Charles Juste de Beauvau-Craon, 2e prince de Beauvau, capitaine des gardes, maréchal de France, et de Marie-Sophie-Charlotte de La Tour d'Auvergne. Ils ont deux enfants :

Pour approfondir

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Références

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  1. a b et c Biographie universelle ancienne et moderne, t. 33, p. 608.
  2. https://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/%28num_dept%29/11682
  3. Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Noailles, Lyon, l'auteur, , 246 p., p. 154
  4. Carnet de la Sabretache, no 156, p. 53 n.
  5. Edna Hindie Lemay, Dictionnaire des Constituants 1789-1791, tome 2, Paris, Universitas, , 1024 p., p. 715-717
  6. Edna Hindie Lemay, Dictionnaire des Constituants 1789-1791, tome 2, Paris, Universitas, , 1024 p., p. 718
  7. a et b Edna Hindie Lemay, Dictionnaire des Constituants, tome 2, Paris, Universitas, , 1024 p., p. 718
  8. Jean-Marie Wiscart, La Noblesse de la Somme au dix-neuvième siècle, p. 29-31.
  9. Révolutions de Paris, dédiées à la Nation, 1789, p. 38.
  10. Vicomte Albert Réverend, Titres anoblissements et pairies de la Restauration, tome 5, Paris, Librairie Honoré Champion, rééd. 1974, p. 250
  11. Les procès de la Cour des Pairs : L'affaire Saint-Morys, « L'affaire Saint-Morys » (consulté le )
  1. Cette garde devient plus tard la Garde nationale.

Bibliographie

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  • Louis-Gabriel Michaud (1773-1858), Biographie universelle ancienne et moderne, histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes... Reprod. de la nouvelle éd. de, Paris, A. Thoisnier Desplaces : Michaud ; [puis] Leipzig, F. A. Brockaus ; Paris, Mme C. Desplaces, 1843-18??, 45 vol.

Articles connexes

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Liens externes

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