Chooz — Wikipédia
Chooz | |
La mairie de Chooz. | |
Logo | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Ardennes |
Arrondissement | Charleville-Mézières |
Intercommunalité | Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse |
Maire Mandat | Jean-Marie Barreda 2020-2026 |
Code postal | 08600 |
Code commune | 08122 |
Démographie | |
Gentilé | Calcéens, Calcéennes |
Population municipale | 758 hab. (2021 ) |
Densité | 58 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 50° 06′ 15″ nord, 4° 48′ 28″ est |
Superficie | 13,08 km2 |
Type | Bourg rural |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Givet (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Givet |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | chooz.com |
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Chooz ([ʃo][1], en wallon Tchô) est une commune française située dans le département des Ardennes, en région Grand Est. La commune de Chooz est surtout connue pour sa centrale nucléaire.
Géographie
[modifier | modifier le code]Situation
[modifier | modifier le code]Chooz se situe dans la vallée de la Meuse et au cœur du massif ardennais, au nord de la pointe de Givet.
Au XIXe siècle elle avait comme écarts :
- la Briqueterie, sur le chemin de Ham à Givet ;
- les Trois fontaines, presque à l'entrée de Givet où l'on extrayait des pierres bleues ;
- le Bâtis ;
- le Hayaumé ;
- la chapelle Saint-Roch.
Communes limitrophes
[modifier | modifier le code]Hydrographie
[modifier | modifier le code]La commune est dans le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Meuse, le canal de l'Est Branche-Nord, la Houille, le ruisseau Fond des Vaux et le ruisseau de Bourifosse[2],[Carte 1].
La Meuse, d'une longueur de 486 km, est un fleuve européen qui prend sa source en France, dans la commune du Châtelet-sur-Meuse, à 409 mètres d'altitude, et se jette dans la mer du Nord après un cours long d'approximativement 950 kilomètres traversant la France, la Belgique et les Pays-Bas[3]. La commune est enserrée dans un méandre de la Meusequi se développe sur une longueur d'environ 5,9 km.
Le canal de l'Est Branche-Nord, d'une longueur de 141 km, est un chenal et un cours d'eau naturel navigable qui relie Givet à Troussey, où il rejoint le canal de la Marne au Rhin[4]. Il traverse la commune dans sa partie nord sur une longueur d'environ 1 km.
L'Houille, d'une longueur de 16 km, prend sa source dans la commune de Hargnies et se jette dans la Meuse à Givet, après avoir traversé six communes[5].
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 048 mm, avec 14,5 jours de précipitations en janvier et 9,8 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rocroi », sur la commune de Rocroi à 28 km à vol d'oiseau[8], est de 9,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 210,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 37,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −14,7 °C, atteinte le [Note 1],[9],[10].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[11]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Chooz est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[13]. Elle est située hors unité urbaine[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Givet, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[14]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[15],[16].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (53,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (53,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (53,8 %), prairies (10,8 %), zones agricoles hétérogènes (8,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8,4 %), eaux continentales[Note 3] (7,5 %), zones urbanisées (4,6 %), terres arables (3,3 %), mines, décharges et chantiers (2,7 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous les formes Calco en 862, Calcus au XIe siècle, de Calko en 1126[18].
Du latin calcem « chaux », probablement pour désigner un « four à chaux »[18].
L'origine du nom du village daterait de la construction d'une villa romaine par un dénommé Calcus, pendant le Ier siècle[19].
Histoire
[modifier | modifier le code]Dès 860, le village était la propriété de l'abbaye de Landrichamps. Un record de 1741 fait le point sur les possessions du comte d'Egmont, l'abbaye et le baron de Hierges[20]. Le village dépendait donc de la principauté de Stavelot-Malmedy, puis de la principauté de Liège à partir de 1768, doyenné de Chimai et archidiaconé de Famenne.
Lors de la bataille de France, des Allemands de l'Aufklärung-Abteilung 32, unité de reconnaissance de la 32. Infanterie-Division de Franz Böhme, franchissent la Meuse et s'infiltrent dans la boucle de Chooz le [21]. La rive gauche est défendue par les Français du 62e régiment d'infanterie du lieutenant-colonel Le Barillec, mais elle ne le semble que faiblement aux Allemands du fait de leurs infiltrations réussies ; ceux-ci espèrent alors pouvoir faire franchir en force la Meuse à leur 32e division d'infanterie le jour même[21]. Mais lorsque la division arrive à son tour sur les bords de la Meuse, l'artillerie française du 18e régiment d'artillerie et du fort de Charlemont ouvre le feu sur les concentrations de troupes allemandes sur la rive droite, et les Allemands constatant alors la présence de défenses solides, repoussent alors leur traversée au lendemain[21]. Malgré les pertes infligés par la défense des rives par le II/62e régiment d'infanterie (chef de bataillon Dardant) qui ont dû se passer de l'aide de l'artillerie, les Allemands réussissent à passer le fleuve et s'emparent de Chooz le [22].
Langue locale
[modifier | modifier le code]Chooz fait partie du domaine wallon de France. Le lexicographe Jules Waslet (wa), qui a consacré un ouvrage au dialecte givetois, considère que le wallon de Chooz est un sous-dialecte d'ayi (appelé ainsi d'après la manière d’exprimer l’adverbe d’affirmation oui). Ce sous-dialecte présente certaines analogies avec le wallon namurois. Il se rencontre aussi dans les localités proches de Charnois, Fromelennes, Givet, Landrichamps et Rancennes[23].
Un point de l'Atlas linguistique de la Wallonie est situé à Chooz, à la suite d'une enquête menée en 1949 et 1950 par le philologue Maurice Piron, qui a employé comme témoin le maire d'alors, Jules Briquelet[24].
Économie
[modifier | modifier le code]La commune de Chooz est connue pour sa centrale nucléaire.
- 1962 : Début de la construction du premier réacteur REP français (sous licence américaine Westinghouse) Le réacteur est bâti dans les installations souterraines creusées par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
- 1967 : mise en service du réacteur de 305 MW.
- Années 1980 : conflit relatif à la construction de deux nouveaux réacteurs PWR en prévision du remplacement de la première tranche de 305 MW. Violents affrontements en 1982. Plusieurs blessés parmi les habitants du village de Vireux, ainsi que parmi les forces de l'ordre. Le gouvernement socialiste engage les travaux de deux réacteurs de 1450 MW en 1984.
- 1991 : arrêt de la tranche de 305 MW après 28 ans de fonctionnement. Mise sous cocon en attente d'un démantèlement futur.
- 1997 - 1998 : mise en service des deux nouveaux réacteurs de 1450 MW chacun.
- 2009 : La candidature de Chooz pour un EPR, déposée par le Conseil général est rejetée par le président de la République le 28 janvier.
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Chooz a adhéré à la charte du parc naturel régional des Ardennes, à sa création en décembre 2011[31].
Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[33].
En 2021, la commune comptait 758 habitants[Note 4], en évolution de +1,61 % par rapport à 2015 (Ardennes : −3,2 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Remi de Chooz.
- Chapelle Saint-Roch de Chooz.
- La statue de Chooz due à Georges Saulterre
- La figure de Prométhée, par Paul Rebeyrolle
- Le pont de Chooz, sur la Meuse, réalisé en 2003 suivant les plans de l'architecte Marc Mimram[36],[37].
- La centrale nucléaire de Chooz, qui abrite l'expérience scientifique Chooz sur les neutrinos.
- L'église de Chooz.
- Intérieur de l'église.
- Pont sur la Meuse.
- Pont sur la Meuse.
- Centrale nucléaire de Chooz.
- Place du village.
- Place du village.
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Charles Bruneau (1883-1969), linguiste et philologue, passait régulièrement ses vacances dans le village[38].
- Andrée Viénot (1901-1976), femme politique, qui a vécu dans l'entre-deux-guerres à Chooz.
- Dominique Sohet, avocat né à Chooz le 2 août 1728, décédé le 3 mai 1811, a participé aux travaux sur le code civil en France, à la demande du Premier Consul Bonaparte[39].
- Émile Dusart (1892-1919), international français de football, y est né.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Les records sont établis sur la période du au .
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- « Réseau hydrographique de Chooz » sur Géoportail (consulté le 15 mai 2024).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, (lire en ligne), p. 104.
- « Fiche communale de Chooz », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
- Sandre, « la Meuse »
- Sandre, « le canal de l'Est Branche-Nord »
- Sandre, « l'Houille »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Chooz et Rocroi », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Rocroi », sur la commune de Rocroi - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Rocroi », sur la commune de Rocroi - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Givet », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : Formations pré-celtiques, celtiques, romanes, Genève, Droz, , p. 355.
- « Tranches d'histoire de Chooz - Période 57-51 avant notre ère », sur le site Mémoire Vive de la commune de Chooz. (consulté le ).
- Dr Halkin, Inventaire des titres de l'abbaye, Liège, 1897, pièce N° 519.
- Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 258 à 260
- Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 335 (carte)
- Jules Waslet, « Vocabulaire Wallon-Français (Dialecte Givetois). Introduction », dans Revue d’Ardenne et d’Argonne, t. 18, no 6, 1910, p. 171.
- Louis Remacle, Atlas linguistique de la Wallonie, t. 1 : « Introduction générale. Aspects phonétiques », Liège, éd. Université de Liège, 1953, p. 39.
- Almanach historique administratif et commercial de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1876, p207.
- Almanach historique administratif et commercial de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Matot-Braine, Reims, 1877, p239.
- « « Le Carnet » », L'Ardennais, no 24387, , p. 28.
- F.A., « « Le maire prend tout » : Les maires de demain sont en voie de disparition. Ça pourrait pourtant être une très belle fonction… » Il a fallu cependant un peu de temps à Michèle Marquet pour dire ce qu’elle avait sur le cœur. À la question de savoir pourquoi elle avait décidé de raccrocher, cette femme engagée dans la vie publique depuis 37 ans - dont quatre mandatures en qualité de maire - avait d’abord répondu de façon lapidaire », La Semaine des Ardennes, no 234, , p. 3.
- « Liste des maires du département des Ardennes » [PDF], Préfecture des Ardennes, (consulté le ), p. 3.
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- Création du PNR des Ardennes
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Bureau d'études Greisch : pont de Chooz
- Pont de Chooz sur Structurae.
- « Charles Bruneau » , sur memoirevive.chooz.com (consulté le ).
- Jacques Joseph Haus, « Rapport sur la notice biographique de Sohet », dans Observations sur l'ouvrage de Sohet, (lire en ligne)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean d'Ardenne, Guide du touriste en Ardennes, TI, p167-168.
- Almanach Matot-Braine, Notice historique sur le canton de Givet, dom ALbert Noel, 1909, p146-150.
- C.-G. Roland, Les anciennes propriétés de l'Abbaye de Stavelot-Malmedy dans les Ardennes françaises, §. IV : Chooz, dans la Revue historique ardennaise, vol. 5, publiée par Paul Laurent, Paris : Librairie Alphonse Picard et fils, 1898, pp. 68–77 [1]