Esquimaux — Wikipédia
Régions d’origine | Arctique |
---|---|
Langues | Groupe eskimo de la famille des langues eskimo-aléoutes |
Religions | animisme, chamanisme, christianisme |
Ethnies liées | Inuits, Yupiks |
Esquimaux ou Eskimos (ou plus rarement Eskimaux) est un terme péjoratif à conotation raciale, utilisé pour nommer principalement les Inuits mais également les Yupiks. Ces peuples autochtones de l'Arctique vivent en Alaska, dans le Grand Nord canadien, au Groenland et en Sibérie orientale.
Bien que les Inuits représentent la majorité de la population désignée par le terme Esquimau, ce terme, popularisé par les explorateurs du XIXe siècle, ne distingue aucune ethnie particulière. Il n'est pas utilisé par les Inuits eux-mêmes mais inventé lors du colonialisme, et est de nos jours considéré comme discriminatoire voire insultant par ces derniers. L'ensemble des peuples couverts par le terme « esquimaux », y compris les Yupiks, est représenté au sein du conseil circumpolaire inuit.
Par extension, l'expression « langues eskimos » désigne aussi un groupe de la famille des langues eskimo-aléoutes qui comprend les langues inuites et les langues yupik.
Étymologie
[modifier | modifier le code]Le terme esquimau est d'origine colonialistes et a été apposé sur des populations inuits et arctiques qui avaient déjà leur propres noms et identités[1],[2]
L'origine du terme pourrait provenir de excommunicati; les excommuniés[3][4] La forme d'origine, employé en 1605 par les jésuites missionaires ; ces missionnaires chrétiens ont inventé les noms Excomminquois (prononcé Excomminqué), qui ensuite, via quelques altérations donne naissance aux Escoumins, et esquimaux. Le sens originel est probablement relié au fait que les païens hostiles à la religion, étaient interdits d'accès à l'église et aux sacrements. L'étymologie d'Esquimau n'est donc pas « mangeurs de viande crue », mais « les excommuniés »[3]. D'après le missionnaire Francis Barnum (1849-1921), le nom viendrait du missionnaire jésuite français Charlevoix établi au Canada au XVIIe siècle[5]
La dénomination pourrait venir d'un terme algonquin [Lequel ?]du XVIIe siècle signifiant « mangeur de viande crue »[6],[7],[8] mais cette croyant est largement contestée. D'autres linguistes croient que le terme est dérivé du Montagnais (Innu) ayas̆kimew voulant dire « filet de raquettes à neige »[2]. D'autres encore ont proposé qu'il signifiait « les locuteurs d'une langue étrangère »[9],[10].
Le terme le plus commun en France, Esquimau (féminin « Esquimau », parfois « Esquimaude », pluriel Esquimaux) est attesté pour la première fois en 1691 dans la Nouvelle relation de la Gaspésie de Chrétien Le Clercq (sous l'orthographe « Eskimau », pluriel « Eskimaux »), où il désigne les « habitants des régions arctiques de l'Amérique »[11].
Les linguistes ont adopté au XXe siècle, le terme « eskimo », invariable dans l'orthographe danoise, pour désigner traditionnellement le groupe linguistique[réf. nécessaire].
Terme colonialiste et racial
[modifier | modifier le code]Au Canada, l'appellation « Inuits » est officielle depuis 1970 et remplace le terme « Esquimaux »[12]. Il considéré comme péjoratif, offensant, raciste et imposé par les colonialistes au Canada, aux États-Unis et ailleurs[13],[14],[15],[1].
Une minorité d'auteurs, telle l'ethnologue et linguiste José Mailhot, remettent en cause le caractère péjoratif du mot « Esquimaux » en s'appuyant sur son étymologie[16],[17].
Au Groenland, le terme « Eskimos » est aussi considéré comme une offense par les Inuits[13],[14]. Les indigènes se désignent comme Groenlandais (en groenlandais : Kalaallit).
En Alaska, le terme « Eskimos », rejeté par les Inuits Iñupiat, est toléré par les populations yupiks qui ne veulent pas être assimilées au peuple des Iñupiat[2]. Les Yupiks préfèrent néanmoins simplement le terme « Yupik ». Le terme « Alaska Natives », littéralement « autochtones d'Alaska », est plus convenable qu'« Eskimo » pour désigner l'ensemble des populations yupiks et iñupiat d'Alaska.[réf. nécessaire]
Notes et références
[modifier | modifier le code]Note
[modifier | modifier le code]
Références
[modifier | modifier le code]- (en) « Eskimo », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le )
- « Inuit or Eskimo: Which names to use? », sur uaf.edu (consulté le ).
- « DCHP-3 | Eskimo », sur dchp.arts.ubc.ca (consulté le )
- (en-US) Katja Schreiner, « Why the Edmonton Eskimos still need to change their name », sur The Gateway, (consulté le )
- Barnum 1901.
- Royot 2007, p. 78.
- Online Etymology Dictionary.
- (en) Judith R. Harper, Inuits, Makato, Minnesota, Smart Apple Media, , 32 p. (ISBN 1-887068-74-0).
- Mennecier 1995, p. 5.
- Dorais 1996, p. 8.
- CNRTL.
- Office québécois de la langue française.
- Joëlle Robert-Lamblin, « ESQUIMAUX ou ESKIMO », sur universalis.fr, Encyclopædia Universalis (consulté le ).
- (en) « Setting the Record Straight: Does "Eskimo" mean "Raw Meat Eater" in Cree? » (consulté le ).
- « Inuit or Eskimo: Which name to use? | Alaska Native Language Center », sur www.uaf.edu (consulté le )
- « L'étymologie de «Esquimau» revue et corrigée ».
- Steve Canac-Marquis, « Un peu de ménage… ethnique », Québec français, no 96, , p. 99–101 (ISSN 0316-2052 et 1923-5119, lire en ligne, consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Royot, Les Indiens d'Amérique du Nord, Paris, Armand Colin, , 288 p. (ISBN 978-2-200-26779-7 et 2-200-26779-7, présentation en ligne).
- (en) Francis Barnum, Grammar Fundamentals of the Eskimo Language, G. Olms, , 384 p. (présentation en ligne).
- Philippe Mennecier, Le Tunumiisut, Dialecte Inuit du Groenland Oriental : Description et Analyse, vol. 78 de Collection Linguistique, Paris, Peeters Publishers, , 605 p. (ISBN 2-252-03042-9 et 9782252030424, présentation en ligne, lire en ligne).
- L. J. Dorais, La parole inuit : langue, culture et société dans l'Arctique nord-américain, vol. 3 de Arctique (Peeters), Peeters Publishers, , 331 p. (ISBN 90-6831-741-5 et 9789068317411, présentation en ligne, lire en ligne).
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Nuligak (trad. Maurice Métayer), Mémoires d'un Esquimau : la vie de Nuligak, Les Éditions du Jour, , 191 p. (présentation en ligne).
Filmographie
[modifier | modifier le code]- Nanouk l'Esquimau, de Robert Flaherty, sorti en 1922
- Les Dents du diable, de Nicholas Ray, sorti en 1960
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Alutiiq
- Inuits
- Yupiks de Sibérie
- Skræling, terme norrois (médiéval) pour désigner les autochtones du Groenland et d'Amérique du Nord.
- Peuple de Thulé, ancêtre des Inuits, ayant migré au Canada et au Groenland à partir du XIVe siècle.
- Culture de Dorset
- Mots esquimaux pour désigner la neige
- Race (recensement des États-Unis)
- Renvoi sur les Esquimaux
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Steve Sailer, « Feature: Name game - 'Inuit' or 'Eskimo'? », sur United Press International, (consulté le )
- Office québécois de la langue française, « Inuit / Inuit »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ) : « Dans leur langue, l'inuktitut, les Inuits se nomment Inuk (nom singulier) et Inuit (nom pluriel). Toutefois, pour favoriser l'intégration de l'emprunt au système linguistique du français, le nom Inuit (et l'adjectif inuit) s'accordent en genre et en nombre. ».
- « Esquimau, aude », sur Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) (consulté le ).
- (en) « Eskimo », sur Online Etymology Dictionary (consulté le ).