François-Louis Teissèdre de Fleury — Wikipédia
Naissance | |
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Décès | |
Nationalité | |
Activités | Ingénieur militaire, militaire, ingénieur |
Père | François Teissèdre de Fleury |
Mère | Marguerite Donadieu |
Grade militaire | |
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Distinctions |
François Louis Teissèdre de Fleury est un militaire français, né le 28 août 1749 à Saint-Hippolyte-du-Fort (Gard) et mort en 1799, probablement à Paris. Spécialisé dans le génie, il a participé, comme volontaire, à la guerre d'indépendance américaine entre 1777 et 1781. Il a poursuivi sa carrière militaire dans les Indes françaises.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et premières années
[modifier | modifier le code]François Louis Teissèdre de Fleury nait dans une famille de la petite noblesse languedocienne, à Saint-Hippolyte-du-Fort, au sud des Cévennes. Son père, François Teissèdre, seigneur de Fleury et co-seigneur de Saint-Hippolyte, est maître des Eaux et Forêts de Montpellier. En 1768, à l'âge de 19 ans, il s'engage dans le régiment de Rouergue et acquiert rapidement le grade de sous-lieutenant. Il participe aux combats de conquête de la Corse en 1768-1769. En 1776, il est promu au rang de 2e lieutenant, puis, l'année suivante, de 1er lieutenant[1].
La guerre d'Indépendance américaine
[modifier | modifier le code]La même année, il obtient l'autorisation de se joindre aux officiers français désireux de se battre en Amérique aux côtés des Patriots dans la guerre d'indépendance américaine. Il part vers l'Amérique à bord de l'Amphitrite en , pour un voyage de quatre mois, accompagnant le premier contingent français, avec Philippe Tronson de Coudray. Mais, arrivé le à Portsmouth, dans le New Hampshire, ce premier contingent est écarté par les membres du Congrès américain des corps de l'armée américaine. Fleury s'engage alors comme simple volontaire dans l'armée continentale[1].
Le , il participe aux combats de Piscataway, dans le New Jersey. Le , il obtient le grade de capitaine dans le corps du Génie de l'armée continentale. Le commandement lui attribue la défense de Philadelphie et du fleuve Delaware, ce qui l'amène à s'occuper de fortifier Fort Billingsport. En , il est remarqué par George Washington durant la bataille de Brandywine, où il est blessé. Le , il participe à la bataille de Germantown, où il se fait encore remarquer. Il est alors élevé au grade brigade major dans les troupes de Kazimierz Pułaski. Il s'illustre ensuite lors du siège de six semaines de Fort Mifflin par les Britanniques, où il n'arrive qu'à partir du après avoir franchi les lignes britanniques qui encerclent le fort[2]. Il s'emploie à améliorer la résistance malgré les maigres défenses de la position[3],[4],[5]. Il est blessé le , jour où les Américains évacuèrent le fort. Le lendemain, il est promu au grade de lieutenant-colonel du Génie. Apprenant la nouvelle plusieurs mois plus tard, son père, François, s'adresse à Benjamin Franklin afin d'avoir de ses nouvelles[6].
Au début de l'année 1778, Fleury rejoint Gilbert du Motier de La Fayette qui prépare une expédition vers les provinces du Canada, restées fidèles à la couronne britannique. Le projet échoue et, à la fin du mois d'avril, Goerge Washington l'envoie auprès de l'inspecteur général Friedrich Wilhelm von Steuben. Durant la campagne qui mène à l'importante victoire de Monmouth, le , Fleury commande la division de chasseurs du général Charles Lee. En juin, il participe à une opération contre la flotte britannique stationnée à Newport, dans le Rhode Island, avec l'appui des navires français commandés par Charles Henri d'Estaing. Cette opération se solde par un échec et Fleury a la charge de superviser la dangereuse retraite des troupes continentales. Son plus haut fait d'armes reste cependant la prise de Stony Point, dans l'État de New York, le . Chargé du commandement de l'un des deux bataillons américains, sous la direction du général de brigade Anthony Wayne, Fleury fait preuve d'un grand courage. Le , il reçoit les honneurs du Congrès[7] : une des huit médailles d'argent attribuées durant la guerre lui est destinée.
En , il obtient l'autorisation de rentrer en France pour neuf mois. En , il intègre le régiment de Saintonge avec le grade de major. C'est au cœur de ce régiment, placé sous le commandement d'Adam-Philippe de Custine et intégré au corps d'expédition mené par Donatien de Rochambeau, qu'il retourne en Amérique en . En , il participe à la bataille de Yorktown, en récompense de quoi il est fait chevalier de l'ordre de Saint-Louis le par Louis XVI. En octobre 1782, Donatien de Rochambeau le met à la tête d'une troupe stationnée à Portsmouth, dans le New Hampshire, afin de repousser une éventuelle attaque britannique. Les négociations pour la paix ayant avancé, il rentre finalement en France en juin 1783.
Carrière dans les Indes et retour en France
[modifier | modifier le code]De retour en France à la fin de la guerre américaine, il continue à servir dans l'armée française. En , il reçoit le commandement du régiment de Pondichéry, dans les Indes françaises, avec le grade de colonel. Le , il arrive à Port-Louis, sur l'île de France, à bord de l'Éléphant. Entre le et le , il remplace comme commandant général de l'île Bourbon et de l'île de France François de Souillac à Port-Louis et au Réduit, qui est parti visiter Pondichéry après la mort de son gouverneur, Charles Patissier de Bussy. Fin septembre, il accueille Antoine Bruny d'Entrecasteaux, avec lequel il entretient de bons rapports. Mais à partir de , alors que sa santé se dégrade, il demande à quitter l'île de France. Il renonce à la suite de menaces britanniques sur Pondichéry. En , il quitte finalement l'océan Indien et retourne en France à bord de la frégate la Dryade, et débarque à Brest en [1].
Fleury rejoint Paris où il se met au service du comité militaire de l'Assemblée constituante. Le , il est promu maréchal de camp. En 1792, lorsque la guerre contre l'Autriche éclate, il reprend du service. Lors d'une retraite de l'armée française vers Mons, en , il est blessé en passant sous son cheval, lors d'une charge de cavalerie ennemie. Au mois de juin, il prend finalement sa retraite de l'armée.
En 1798, il se marie avec Marie-Jeanne Lacour, mais meurt seulement sept mois après, en [1].
La De Fleury Medal
[modifier | modifier le code]La De Fleury Medal est créée en 1989, en mémoire des services rendus par François de Fleury. Elle récompense les militaires membres du corps du Génie de l'armée américaine[8].
La médaille de bronze est décernée à un soldat ayant rendu un service particulier au corps du Génie. La médaille d'argent est remise à un soldat ayant rendu un service exceptionnel. La médaille d'or est remise par le commandant du corps du Génie de l'armée américaine, et récompense une fois par an une personnalité reconnue du Génie. Cette dernière est remise lors du grand Engineer Regimental Dinner qui se tient au printemps de chaque année à Fort Leonard Wood, dans le Missouri.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Bernard Caillot et Angie Bryan, La Guerre d'indépendance américaine : Prototype des guerres de libération nationale ?, L'Harmattan, Paris, 2009 (ISBN 2296099033)
- Jeffrey M. Dorwart, Fort Mifflin of Philadelphia, University of Pennsylvania Press, Philadelphia, 1998 (ISBN 0812234308)
- Thomas J. McGuire, The Philadelphia Campaign, vol. II, Stackpole Books, 2007 (ISBN 0811702065)
- Paul K Walker, Engineers of Independence: A Documentary History of the Army Engineers in the American Revolution, 1775-1783, University Press of the Pacific, 2002 (ISBN 1410201732)
Références
[modifier | modifier le code]- Raymond d'Unienville, « Une présentation du Dictionnaire de Biographie Mauricienne No 60 », LeMauricien.com, 9 octobre 2011.
- Thomas J. McGuire, The Philadelphia Campaign, vol. II, Stackpole Books, 2007, p. 185.
- Journal du major Francois Louis Teissedre de Fleury à Fort Mifflin, sur le site officiel du musée de Fort Mifflin.
- Jeffrey M. Dorwart, Fort Mifflin of Philadelphia, University of Pennsylvania Press, Philadelphia, 1998, p. 37-38.
- Paul K Walker, Engineers of Independence: A Documentary History of the Army Engineers in the American Revolution, 1775-1783, University Press of the Pacific, 2002, p. 159-165.
- François Teissèdre de Fleury, « Lettre à Benjamin Frankin », 30 août 1778.
- Bernard Caillot et Angie Bryan, La Guerre d'indépendance américaine : Prototype des guerres de libération nationale ?, L'Harmattan, Paris, 2009, p. 196.
- Présentation de la De Fleury Medal sur le site officiel de l'association du Corps du Génie de l'Armée des États-Unis.