Bahubali — Wikipédia
Gomateshvara | |
Jaïnisme | |
---|---|
La statue de Gomateshvara de 57 pieds de haut à Shravanabelagola, Karnataka, construite en 983. | |
Caractéristiques | |
Autre(s) nom(s) | Bahubali |
Représentation | Homme en position de méditation debout |
Lieu d'origine | né à Ayodhya |
Famille | |
Père | Rishabhanatha |
Mère | Sunanda |
Fratrie | 99 frères dont Bharata |
• Enfant(s) | Somakirti (aussi connu sous le nom de Mahabala) |
modifier |
Gomateshvara, aussi appelé Bahubali, est le fils de Rishabha, premier Tîrthankara et fondateur du Jaïnisme. On dit qu'il resta en méditation durant un an, immobile et debout (kayotsarga), et que pendant ce temps, des plantes grimpantes poussèrent autour de ses jambes. Après cette année de méditation, Bahubali aurait atteint l'omniscience (Kevala Jnana). Selon les textes jains, l'âme de Bahubali a été libérée du cycle des naissances et des morts (''moksha'') au mont Kailash. Les Jains le vénèrent comme un Siddha, une âme libérée du samsâra.
Légendes
[modifier | modifier le code]L'Ādi purāṇa, poème sanskrit du IXe siècle, traite des dix vies du premier tirthankara, Rishabhanatha, et de ses deux fils, Bharata et Bahubali. Il a été composé par Jinasena, un moine Digambara[1].
Famille
[modifier | modifier le code]Selon les textes Jain, Bahubali est né de Rishabhanatha et Sunanda pendant la dynastie Ikshvaku à Ayodhya[2][3][4],[5]. On dit qu'il excellait dans l'étude de la médecine, le tir à l'arc, la floriculture, et la connaissance des gemmes précieuses. Bahubali avait un fils nommé Somakirti (aussi connu sous le nom de Mahabala)[6].
Quand son père Rishabhanatha décida de devenir moine, il distribua son royaume entre ses 100 fils. Bharata fut doté du royaume de Vinita (Ayodhya) et Bahubali obtint le royaume d'Asmaka du sud de l'Inde, ayant Podanapur comme sa capitale. Après avoir gagné six divisions de la terre dans toutes les directions (digvijaya), Bharata est retourné dans sa capitale Ayodhyapuri avec son énorme armée et le chakra-ratna divin (une sorte de super-arme en forme de disque tournoyant aux bords dentelés)[7]. Mais le chakra-ratna s'arrêta tout seul à l'entrée d'Ayodhyapuri, signalant à l'empereur que ses 99 frères ne s'étaient pas encore soumis à son autorité. 98 des frères de Bharata devinrent des moines jaïns, lui soumettant leurs royaumes[8]. Mais Bahubali était, comme Bharata, doté de son corps final, supérieur, d'une robustesse et d'une force extraordinaires (vajra-ṛṣabhanārācasaṃhanana)[9]. Il lança un défi ouvert au chakravartin, le défiant à la bataille[10].
Les ministres des deux côtés avancèrent l'argument suivant pour empêcher la guerre: "Les frères eux-mêmes ne peuvent être tués par aucun moyen, ils sont dans leurs dernières incarnations de transmigration et possèdent des corps qu'aucune arme ne peut mortellement blesser dans la guerre! Laissons-les donc régler la question eux-mêmes d'autres manières[11]." Il fut alors décidé que pour régler la dispute, trois défis entre Bharata et Bahubali seraient tenus. Il s'agissait de combat de regards (se fixer), de combat d'eau (jala-yuddha) et de lutte (mala-yuddha). Bahubali remporta ces trois concours sur son frère aîné, Bharata[7],[12].
Renonciation
[modifier | modifier le code]Après le combat, Bahubali fut rempli de dégoût envers le monde et développa un désir de renoncement. Il abandonna ses vêtements et son royaume pour devenir un moine Digambara et commença à méditer avec une grande résolution pour atteindre l'omniscience (Kevala Jnana)[13].
On dit qu'il a médité, immobile, dans une posture debout (kayotsarga) pendant un an au cours duquel des plantes grimpantes ont poussé autour de ses jambes[14]. Cependant, il était inflexible et continua sa pratique sans se soucier des vignes, des fourmis et de la poussière qui enveloppaient son corps. Selon le texte Jain «Ādi purāṇa», le dernier jour du jeûne d'un an de Bahubali, Bharata vint avec humilité voir Bahubali, adorant avec vénération et respect. Un regret douloureux d'avoir été la cause de l'humiliation de son frère avait perturbé la méditation de Bahubali qui se dispersa quand Bharata l'a adoré[15]. Bahubali a été alors capable de détruire les quatre sortes de karmas hostiles, y compris le savoir obscurcissant le karma, et il a atteint l'omniscience (kevala jnana). Il était maintenant vénéré comme un être omniscient (Kevali)[14]. Bahubali a finalement atteint la libération (moksha) et est devenu une âme pure, libérée (siddha)[16]. Il est dit être le premier moine de Digambara à avoir atteint moksha dans le demi-cycle actuel de temps (avasarpini)[2].
Galerie
[modifier | modifier le code]- Statue de Gomateshvara recouverte par les offrandes
- Une croyante lavant les pieds de la statue
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Bahubali » (voir la liste des auteurs).
- Granoff 1993, p. 208.
- Sangave 1981, p. 66.
- Zimmer 1953, p. 212.
- Champat Rai Jain 1929, p. xv.
- Dundas 2002, p. 120.
- Champat Rai Jain 1929, p. 106.
- Sangave 1981, p. 67.
- Vijay K. Jain 2013, p. x.
- Vijay K. Jain 2013, p. xi.
- Champat Rai Jain 1929, p. 143.
- Champat Rai Jain 1929, p. 144.
- Champat Rai Jain 1929, p. 105.
- Champat Rai Jain 1929, p. 145.
- Champat Rai Jain 1929, p. 145–146.
- (en) Āchārya Jinasena, Ādipurāṇa, Bharatiya Jnanpith (ISBN 978-81-263-1844-5), p. 217
- Champat Rai Jain 1929, p. 146.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Paul Dundas, The Jains, Routledge, (1re éd. 1992) (ISBN 0-415-26605-X, lire en ligne)
- Phyllis Granoff, The Clever Adulteress and Other Stories: A Treasury of Jaina Literature, Motilal Banarsidass, (1re éd. 1990) (ISBN 81-208-1150-X, lire en ligne)
- Champat Rai Jain, Risabha Deva – The Founder of Jainism, Allahabad, The Indian Press Limited, (lire en ligne)
- Vijay K. Jain, Ācārya Nemichandra's Dravyasaṃgraha, Vikalp Printers, (ISBN 978-81-903639-5-2, lire en ligne)
- Benjamin Lewis Rice, Inscriptions at Sravana Belgola: a chief seat of the Jains, (Archaeological Survey of Mysore), Bangalore, Mysore Govt. Central Press, (lire en ligne)
- Vilas Adinath Sangave, The Sacred Shravanabelagola (A Socio-Religious Study), Bharatiya Jnanpith, (lire en ligne)
- Kurt Titze, Jainism: A Pictorial Guide to the Religion of Non-Violence, Motilal Banarsidass, (ISBN 81-208-1534-3, lire en ligne)
- Heinrich Zimmer, Philosophies Of India, Routledge & Kegan Paul Ltd, (1re éd. April 1952) (ISBN 978-81-208-0739-6, lire en ligne)
- Vilas Adinath Sangave, Facets of Jainology: Selected Research Papers on Jain Society, Religion, and Culture, Popular Prakashan, (ISBN 9788171548392, lire en ligne)
- Vilas Adinath Sangave, The Sacred ʹSravaṇa-Beḷagoḷa: A Socio-religious Study, Bhartiya Jnanpith, (lire en ligne)
- Amaresh Datta, Encyclopaedia of Indian Literature: A-Devo, Sahitya Akademi, (ISBN 9788126018031, lire en ligne)