Jean-Dominique Lebreton — Wikipédia
Directeur de recherche au CNRS |
---|
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Activités | |
Fratrie |
Membre de | |
---|---|
Site web | |
Distinctions |
Jean-Dominique Lebreton, né le à Saint-Étienne, est un biomathématicien membre de l’Académie des sciences[1].
Biographie
[modifier | modifier le code]
.
Il fut Assistant puis Maître-assistant à l’Université de Lyon avant de devenir Directeur de recherche au CNRS (CEFE) à Montpellier en 1990[2]. Il est depuis 2014, Directeur de recherche émérite.
Œuvre scientifique
[modifier | modifier le code]Informaticien et mathématicien de formation, naturaliste par tradition familiale (frère cadet de Philippe Lebreton[3]), Jean-Dominique Lebreton est biomathématicien, principalement spécialisé dans la modélisation en écologie et la dynamique des populations[4].
La dynamique des populations animales et végétales résulte de multiples mécanismes, comme la rétroaction des effectifs sur les performances démographiques ou la variabilité de l’environnement. À l’échelle évolutive, la diversification des stratégies démographiques pose de nombreuses questions. Seule la modélisation peut donc éclairer la dynamique des populations, à l’échelle écologique comme évolutive. Il est l'un des principaux acteurs à l’échelle internationale du développement des modèles de la dynamique des populations[5].
Il a tout d’abord contribué au lancement des modèles matriciels de la dynamique des populations, en produisant des résultats formels de sensibilité et des généralisations stochastiques originales[6], et en appliquant ces modèles à divers vertébrés. Il a ensuite démontré le rôle clé de la durée de génération dans la diversité des stratégies démographiques et dans la sensibilité des populations aux impacts démographiques.
Jean-Dominique Lebreton a ensuite été un des moteurs du renouveau des méthodes démographiques de capture-recapture. Il a fallu d’abord déplacer leur accent, centré sur les effectifs, vers l’estimation des flux d’individus, puis y introduire les idées des modèles linéaires généralisés, permettant ainsi d’analyser des probabilités de survie en fonction de l’âge, du sexe ou encore de l’environnement[7]. Ses travaux, en jetant une passerelle entre les modèles de capture-recapture et l’analyse de variance, ont contribué à une véritable révolution, avec de très nombreuses applications en écologie évolutive et en biologie de la conservation. Il a participé ces dernières années au développement de divers types de modèles dans lesquels les individus circulent entre plusieurs états, pour étudier par exemple la dispersion et l’accession à la reproduction[8]. Il a parallèlement développé un programme à long terme sur la population forézienne de Mouette rieuse Chroicocephalus ridibundus, qui a mis en évidence l’importance des comportements de dispersion chez les oiseaux coloniaux, face à l’hétérogénéité spatio-temporelle des milieux.
Il a également relancé des études théoriques et pratiques dans le cadre de la biologie des populations exploitées[9]. L’intégration des modèles dynamiques et statistiques qu'il a développée, par lui-même et dans l’équipe qu'il a créée à Montpellier, lui a permis dans ce cadre d’éclairer la conservation et la gestion des populations soumises à prélèvements :
- Chasse, en particulier des canards et oies ;
- Prélèvements involontaires, comme les captures accidentelles d’Albatros par les lignes de pêche palangrière ;
- Prélèvements destinées à limiter les effectifs, avec l’élaboration pour le ministère chargé de l’Environnement d’un plan de gestion des grands cormorans hivernant en France.
Aussi bien à titre personnel qu’à travers l’équipe qu'il a créée, mais aussi par le développement de collaborations étroites avec les équipes françaises de biologie des populations de Vertébrés (LBBE Lyon, Paris VI, MNHN, Chizé, Strasbourg, Tour du Valat), il a contribué avec divers collègues à créer une « école française » de dynamique et de biologie des populations de Vertébrés à grande visibilité internationale[10].
Le développement et la diffusion de logiciels flexibles et conviviaux (Biomeco ; U-CARE ; Surge, M-Surge, E-Surge) pour accompagner la production de recherche de son équipe ont grandement contribué à cette visibilité[11].
Comme dans ses activités d’administration de la recherche, il a pu privilégier dans ses recherches et collaborations internationales - on en avait le plein choix dans sa génération - « l’utilité sociale » et la construction collective. Il a ainsi établi des collaborations de longue durée avec des collègues comme J.D. Nichols et H. Caswell aux États-Unis, B.J.T. Morgan en Grande-Bretagne, G. Gauthier au Canada.
Les ateliers de dynamique des populations qu'il a lancés depuis plus de 20 ans[12], après des ateliers similaires d’écologie statistique, ont rassemblé des centaines de collègues, dont beaucoup sont restés en contact pour des traitements de données, des visites au CEFE, ou des collaborations à long terme . Ces ateliers ont été organisés à diverses reprises dans des pays étrangers (Grande-Bretagne, Canada, Nouvelle-Zélande, Espagne, Maroc, États-Unis…). Il a ainsi encore très récemment organisé un atelier « Matrix models for population management and conservation », du 5 au à l’université de Floride (Gainesville).
Il est régulièrement invité dans des colloques internationaux de sa spécialité. Il est depuis 2009 Membre de l’Academia Europaea[13].
Activité pédagogique
[modifier | modifier le code]Jean-Dominique Lebreton a réalisé des enseignements en premier cycle, second cycle et troisième cycle. Il a également été sollicité pour des cours ponctuels et de la formation permanente.
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Premier prix, premier festival du film du chercheur, Nancy, , Glaros, Biologie d'une population de Mouettes rieuses, film (26'), L'Esplanade Saint-Étienne Vidéo, réalisateur : J.C. Parayre, conseiller scientifique, J.-D. Lebreton.
- Visiting Professor, University of Kent (Canterbury, Grande-Bretagne), 1996-2001.
- Médaille d'argent du CNRS, 1990[réf. nécessaire].
- Chevalier dans l’Ordre national du Mérite, sur proposition de la Ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement,
- Membre de l’Académie des Sciences (élu le )[1].
- Grand prix de la Société française d'écologie et d'évolution[14].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Académie des sciences »
- ↑ « CNRS_CFE »
- ↑ Isabelle Arpin, « Lebreton Philippe Alain Jean », sur ahpne.fr, (consulté le ).
- ↑ « Articles scientifiques »
- ↑ « Dynamique des populations animales »
- ↑ J.-D. Lebreton, « Demographic models for subdivided populations: the renewal equation approach. », Theoretical Population Biology, 1996. 49, p. 291-313
- ↑ J.-D. Lebreton, « Modeling survival and testing biological hypotheses using marked animals: a unified approach with case studies. », Ecological Monographs, 1992, 62, p. 67-118
- ↑ J.-D. Lebreton, « Modeling individual animal histories with multistate capture-recapture models. », Advances in Ecological Research, 2009, 41, p. 87-173
- ↑ J.-D. Lebreton, « Dynamical and Statistical models for exploited populations. Australian and New-Zealand », Journal of Statistics, 2005, 47, p. 49-63
- ↑ « Dynamique et biologie des populations »
- ↑ R. Choquet, « U-CARE: Utilities for performing goodness of fit tests and manipulating CApture-REcapture data. », Ecography, 2009, 32, p. 1071-1074
- ↑ « Dynamique des populations »
- ↑ « Academia Europaea »
- ↑ « Société française d'écologie et d'évolution »
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Site officiel
- Ressource relative à la recherche :