Jean Barthet — Wikipédia

Jean Barthet
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jean Joseph Roger Barthet
Surnom
Le Prince des Modistes
Le poète des chapeaux
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Site web
signature de Jean Barthet
Signature

Jean Barthet, né le à Nay et mort le au Kremlin-Bicêtre, est un modiste français. Il exerce aussi, plus secondairement, le métier de photographe et s'adonne à la peinture en amateur.

Surnommé « le prince des modistes », il est sollicité, dès ses débuts dans les années 1950, par les grands couturiers, par le cinéma français ou étranger[3] et par des célébrités françaises et internationales en tous genres telles que Brigitte Bardot[4], Sophia Loren, Maria Callas, Elizabeth Taylor, Jacqueline Kennedy-Onassis, Catherine Deneuve, Grace Kelly, Leslie Caron, Rita Hayworth, Greta Garbo, ou encore Michael Jackson. Il est ainsi l'un des modistes les plus réputés de la seconde moitié du XXe siècle, époque où la profession disparaît en grande partie.

Enfance et formation

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Jean Barthet naît dans le village de Nay, dans les Basses-Pyrénées, en 1920, chez un couple qui tient une fabrique de boissons gazeuses et d'eau de Seltz[1],[note 1]. Durant toute son enfance, il habite au milieu de la rue des Pyrénées.

Il passe toute sa scolarité au collège privé Saint-Joseph de Nay, jusqu'au baccalauréat. Dans ce collège catholique, les prêtres le découvrent parfois en train de dessiner des femmes nues portant comme seul vêtement un chapeau sur la tête[5]. Sa première création artistique remonte d'ailleurs à cette période : pour un spectacle de bienfaisance au cinéma Ganel à Nay, il présente une scène (jouée sur une musique du Faust de Charles Gounod) dont il a créé les décors et la chorégraphie et dans laquelle il incarne Méphistophélès[6].

Jean Barthet se lance ensuite dans des études d'architecture à l'école supérieure des beaux-arts de Toulouse durant trois ans[2],[1],[7],[8]. mais trouve sa voie grâce à Marie-Andrée Castanié, amie de la famille et surtout directrice de L'Officiel de la couture et de la mode de Paris, qui lui fait découvrir les métiers de chapelier et de modiste[9].

Il monte à Paris à l'âge de 21 ans et commence sa carrière en travaillant chez le modiste Gilbert Orcel[5]. Quelques années plus tard, il aide André Courrèges, futur fondateur de la maison Courrèges et béarnais comme lui, à s'installer dans la capitale[1]. Courrèges le surnomme amicalement « Jean de la lune » ou « Jeannot Lapin »[1].

Un modiste réputé

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Grazia de mai 1954, vêtements d'Hubert de Givenchy et chapeau en forme de vase en piqué rouge par Jean Barthet.

La ville de Boston lui décerne dans les années 1950 la « coupe du plus talentueux jeune modiste », qu'il reçoit des mains de Christian Dior et Cristóbal Balenciaga[10].

Jean Barthet fonde sa propre maison en 1960, à Paris[7]. Son atelier est d'abord au 35, avenue Matignon, près du Rond-point des Champs-Élysées et du « triangle d'or »[11]. Il est ensuite au 107, Faubourg-Saint-Honoré[12] puis rue François-Ier et enfin rue Tronchet[9]. Il est demandé par les grands couturiers : Chanel, Carven, Courrèges, Paco Rabanne, Jean-Louis Scherrer, Emanuel Ungaro, et, pour le prêt-à-porter de luxe, Sonia Rykiel, Karl Lagerfeld, Kenzō Takada, Claude Montana, Gianni Versace, Chloé et Thierry Mugler[10],[13],[8]. Il gagne le surnom de « prince des modistes »[7],[8].

Depuis la Seconde Guerre mondiale, de plus en plus de modistes ferment leurs boutiques, le métier plus industriel de chapelier étant plus rentable[14]. La profession disparaît en grande partie[14]. Ainsi, Jean Barthet parvient à se faire un nom et un carnet de commandes dans ce métier devenu rare[14]. En 1964, son atelier accueille Claude Saint-Cyr, dont le propre atelier de modiste a fermé, pour qu'elle travaille à ses côtés : leur collaboration dure jusqu'à la retraite de Saint-Cyr en 1972[15],[16]. Sur la métamorphose du métier, l'historienne de la mode Catherine Örmen explique qu'après la guerre où les femmes ont pris l'habitude de ne plus porter de chapeau, « la mode sophistiquée des années 1950 utilisa le chapeau comme le point d'orgue d'une toilette, mais déjà les modistes (Rose Valois (en), Gérard Albouy (en), Madame Agnès, Barthet...) virent leur clientèle diminuer : le mode de vie plus actif des femmes, la simplification de l'habillement et des usages le vouait à une lente mais sûre disparition. Réduit à la taille d'un calot, d'un bonnet ou d'une cagoule, le chapeau disparut au cours des années 1960, pour les femmes autant que pour les hommes. Il n'est plus porté que dans circonstances exceptionnelles, cérémonies officielles ou privées, dont les mariages »[17].


C'est en réussissant à honorer en un temps record une commande de plus de cent chapeaux pour la danseuse Katherine Dunham — pour sa revue au Cambridge Theatre (en) en 1952 — que Barthet se fait connaître du monde du spectacle[7]. Il attire les vedettes et les personnalités[8]. Dans les années 1960, il a notamment pour clientes Sophia Loren, Grace de Monaco, Elizabeth Taylor et l'impératrice d'Iran Farah Pahlavi[12]. L'impressionnant nombre de célébrités composant sa liste de clientes fait dire au Chicago Tribune en 1965 qu'il possède « plus de stars comme clientes qu'Hollywood en a sous contrat »[18].

L'un de ses modèles fameux est le pillbox hat (en) (ou « bibi ») arboré par Brigitte Bardot, Romy Schneider, Catherine Deneuve, Élizabeth Taylor ou Julia Roberts[8],[19]. C'est Mlle Carven qui lui indiqua de remettre au goût du jour ce type de chapeaux, la mode des cheveux courts venant alors d'être lancée par Leslie Caron dans Un Américain à Paris (1951) et Audrey Hepburn dans Vacances romaines (1953), où elles portaient des bérets marins[8].

En 1971, à l'occasion de la célébration du 2500e anniversaire de la fondation de l'Empire perse en Iran, l'impératrice Farah Pahlavi fait appel à lui pour créer une quantité importante de chapeaux pour ses dames de compagnie et pour les invitées des célébrations — de nombreux artisans français de divers domaines sont engagés pour cet évènement d'ampleur internationale[20],[21],[5]. Il sert également d'autres têtes couronnées comme la reine de Jordanie, la reine d'Espagne, et les princesses de Monaco Caroline et Stéphanie, étant sollicité pour les grands évènements mondains tels que les mariages royaux[9],[22]. Il confectionne des fédoras noirs pour Michael Jackson pour sa tournée Bad World Tour en 1988[8],[23],[13].

En 1978, sollicité par un fabricant français de produits en papier (serviettes, couches pour bébés, papier-toilette, papiers de cuisson, etc.), Jean Barthet réalise une collection entière de chapeaux et de robes dans cette matière, exposée dans la galerie de la Tour de Nesle de Thibaut d'Orléans[24],[25],[26]. L'exposition lui vaut d'être reconnu « artisan d'art » par la chambre des métiers et de l'artisanat[26].

En 1989, il est l'un des invités d'un numéro de Du côté de chez Fred dédié aux trente ans de la création de la poupée Barbie, pour laquelle il crée des modèles de chapeaux[27].

Dans un contexte de crise du luxe, la maison Jean-Barthet dépose son bilan en 1991, avec alors un chiffre d'affaires d'environ deux millions de francs ; au cours des derniers mois, les effectifs sont réduits de trente à sept personnes[28].

À partir de la 63e élection de Miss France en 1993 (où on le surnomme « le poète des chapeaux »), Jean Barthet confectionne les douze chapeaux portées par les douze demi-finalistes[29] : il continue ainsi dans les éditions de 1994[30], 1995[31] et 1996[32], puis, pour les éditions de 1997 et 1998, il confectionne cinq chapeaux au lieu de douze, pour les cinq finalistes[33],[34]. Il est également membre du jury des finales des éditions de 1992 et 1994. Peu avant sa mort, il crée encore des chapeaux pour l'élection de Miss France 2000[35].

Créations pour le cinéma

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Le chapeau à pompons vert de Don Salluste (Louis de Funès) dans La Folie des grandeurs.

Jean Barthet a aussi confectionné des chapeaux pour le tournage de nombreux films[11]. Certaines de ses créations pour le cinéma demeurent célèbres, comme les capelines de Catherine Deneuve et Françoise Dorléac dans Les Demoiselles de Rochefort[8],[10]. Dans les génériques de ces films, Jean Barthet est soit crédité dans la partie consacrée aux costumiers, soit à la fin du générique, dans les remerciements[note 2].

Sa grand amitié avec Sophia Loren a fait qu'il la coiffa de ses chapeaux dans beaucoup de ses films : La Femme du prêtre, Hier, aujourd'hui et demain, La Pépée du gangster, Verdict, Samedi, dimanche et lundi, Prêt-à-porter et dans le docu-fiction consacrée à l'actrice, Sophia Loren: Her Own Story (en), au générique duquel il est crédité Jean Barthès.

Pour La Folie des grandeurs de Gérard Oury, il crée environ 400 chapeaux[1], notamment pour la reine d'Espagne Marie-Anne de Neubourg, jouée par Karin Schubert, et sa suite. Pour les films Le Vieux Fusil de Robert Enrico et La Banquière de Francis Girod, il crée et fabrique tous les chapeaux portés par Romy Schneider[1],[8]..

Dans Prêt-à-porter, Jean Barthet joue son propre rôle. Il fait aussi une apparition dans Les Couloirs du temps : Les Visiteurs 2, pour lequel il a réalisé de nombreux chapeaux très originaux et extravagants, pour la scène du mariage[36],[37],[note 3].

Photographie et peinture

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Jean Barthet a eu l'occasion de photographier bon nombre de ses clientes, anonymes ou très célèbres, portant ses chapeaux[38]. Il a par exemple réalisé un importante quantité de clichés de Brigitte Bardot, dont une série de photos prises en 1961, d'autres en 1963 dans sa boutique au 107, rue du Faubourg-Saint-Honoré mais aussi des photos plus intimes, chez elle, à La Madrague[39]. Il laisse un volumineux travail photographique argentique constitué de portraits d'enfants, de personnalités, de paysages, et de quartiers de Paris ou d'autres villes[10],[40].

Jean Barthet s'adonne aussi à la peinture, en amateur[2],[35]. En , il expose ses créations — techniques mixtes peinture et collage[10] — dans une galerie parisienne, rue de Miromesnil[2],[35]. Par amitié, Sophia Loren honore l'exposition de sa présence, bien que Barthet, affaibli, n'y assiste pas[35],[41]. Barthet regrette de ne jamais avoir pu exposé ses photographies[10]. Après sa mort, en raison de la célébrité de ses sujets photographiés, certains de ses clichés font partie d'expositions[10],[42]. Ces photographies de vedettes sont régulièrement vendues aux enchères[43].

Vie privée et mort

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L'actrice Sophia Loren, grande amie du modiste, arborant l'un de ses chapeaux en 1964.

Il a été un ami proche de nombreuses célébrités — le plus souvent ses clientes — dont notamment Lauren Bacall, Brigitte Bardot et Alain Delon ou encore le mannequin Lucky. Il s'est surtout lié d'amitié avec Sophia Loren, dont il était le modiste préféré, auquel elle faisait appel pour ses films autant que pour sa garde-robe personnelle[35] ; il est ainsi le parrain de ses deux enfants[1].

Jean Barthet a un fils, Alexandre, né dans les années 1970, devenu à son tour modiste et couturier— il travaille quinze ans aux côtés de son père[44],[45]. Vu comme un provincial pittoresque à son arrivée à Paris, Jean Barthet reste toute sa vie attaché au Béarn, où il retourne souvent pour des réunions de famille[9],[46]. Jean Barthet meurt le dimanche à Paris, des suites d'un cancer, à l'âge de 79 ans[2],[35]. Deux mois plus tôt, son état de santé l'avait empêché d'assister à l'exposition de ses tableaux et collage[35]. Le couturier Jean-Louis Scherrer déclare : « D'un morceau de pain, il aurait fait un chapeau ! Je n'ai jamais vu quelqu'un aimer aussi passionnément son métier. Il avait le talent dans les mains. Il fallait le voir tourner la forme sur ses genoux, on voyait apparaître un chef-d'œuvre. Il était sculpteur plutôt que modiste »[35]. Jean Barthet est inhumé le dans le caveau familial à Nay, après une cérémonie en l'église Saint-Vincent[22].

Postérité

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Les chapeaux confectionnés par Jean Barthet durant sa carrière sont considérés comme des œuvres d'art : des musées comme le Victoria and Albert Museum de Londres ou encore le Metropolitan Museum of Art de New York comptent quelques-unes de ses créations dans leurs collections[47],[48]. Certains de ses chapeaux ont été le sujet de photographies de William Klein (Smoke + Veil pour Vogue en 1958, par exemple[49]) et Frank Horvat[50],[13].

Une importante vente aux enchères est organisée en par Alexandre Barthet et Drouot[8],[50],[13],[4]. Plus de deux cent créations sont mises en vente, parmi lesquelles le grand chapeau rouge de Sophia Loren dans Prêt-à-porter (1994), un pillbox hat de Grace Kelly, un feutre noir de Michael Jackson du Bad World Tour en 1988, ou encore des formes à chapeaux en bois sculpté[13]. Pour l'exposition, des artistes contemporains comme Miss.Tic, Bernard Rancillac, Jef Aérosol, Ben et les photographes Frank Horvat et Peter Klasen créent des œuvres évoquant l'art de Jean Barthet[13],[4].

En 2011, lors d'une séance de photos pour Vanity Fair, Lady Gaga porte un chapeau réalisé par Jean Barthet, onze ans après la mort de ce dernier[51].

En 2014, pour le tournage du biopic Grace de Monaco d'Olivier Dahan, son fils Alexandre Barthet réalise des chapeaux inspirés par ceux crées par son père pour Grace Kelly[19],[52],[53].

En 2018, une rue de Nay (Pyrénées-Atlantiques), sa ville natale, est baptisée « allée Jean-Barthet »[46].

Filmographie

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Caméos

Télévision

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Notes et références

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  1. Certaines sources mentionnent, à tort, une naissance en 1930.
  2. Dans le générique du film Les Couloirs du temps : Les Visiteurs 2, il est à la fois crédité dans la section « costumes » (« Les chapeaux sont de Monsieur Jean BARTHET ») et dans les remerciements.
  3. Le modiste apparaît dans la scène durant laquelle Cora annonce à sa fille Philippine que son père est vivant, après avoir eu Jacquouille au téléphone, puis parmi les convives de la fête de mariage, d'abord derrière des mariachis puis une seconde fois, en train de danser sur la chanson Scoubidou, massacrée par Jacquouille.
  4. Au générique du film Les Aventures de Rabbi Jacob, il est écrit « Robes et chapeaux : Jean Barthet » (les chapeaux apparaissent au mariage de la fille de Victor Pivert). Jean Barthet aurait donc aussi confectionné des robes dans sa carrière... ou alors il s'agit d'une simple erreur de la part de l'auteur du générique.

Références

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  1. a b c d e f g h i et j Renée Mourgues, « La bastide nayaise de Jean Barthet », sur larepubliquedespyrenees.fr, La République des Pyrénées, (consulté le ).
  2. a b c d et e « Jean Barthet », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  3. (en) Romuald Leblond, « Jean Barthet (1920-2000) », sur theredlist.com, The Red List (consulté le ).
  4. a b c et d « Barthet aux enchères », sur gqmagazine.fr, GQ, (consulté le ) : « Maitre Cornette de Saint Cyr et Alexandre Barthet organisent une exposition sur la Haute Mode des années 50 jusqu'à aujourd'hui. […] Chapeau Barthet porté par Michael Jackson pour World Tour 1988 dans une œuvre de Gracer. […] Photographe et créateur de mode, Jean Barthet est surtout connu pour ses chapeaux. […] Le grand chapeau rouge de Sophia Loren dans le film Prêt-à-porter de Robert Altman. […] Jean Barthet a également collaboré avec les plus grandes maisons de mode telles que Chanel, Versace et Sonia Rykiel. […] Jean Barthet est surtout connu pour ses chapeaux portés par les plus grandes stars, Brigitte Bardot, Catherine Deneuve, Romy Schneider ou encore Elizabeth Taylor. ».
  5. a b et c (en) Pamela Andriotakis, « Jean Barthet's Offbeat Bonnets Are Turning Heads This Spring from Paris to the Pacific », sur people.com, People, (consulté le ).
  6. Maurice Triep, « Jean Barthet, modiste », Personnages célèbres de Nay, sur villedenay.fr (consulté le ).
  7. a b c et d Jean Barthet sur le site de l'Encyclopædia Universalis.
  8. a b c d e f g h i et j Catherine Bézard, La Mode Pour les Nuls, First, coll. « Pour les nuls », , 384 p. (ISBN 2754044787, lire en ligne), « Mlle Carven n'en fait qu'à sa tête », Lorsque Leslie Caron dans Un Américain à Paris et Audrey Hepburn dans Vacances romaines lancent la mode des cheveux courts, accessoirisés de bérets marins, Mademoiselle Carven choisit le modiste Jean Barthet pour poser sur les têtes de ravissants bibis. Après des études à l'école des Beaux-arts de Toulouse, Jean Barthet s'installe à Paris où il fonde sa propre maison en 1960. Désigné comme « le prince des modistes », il coiffe personnalités et stars. On lui doit les capelines portées par Catherine Deneuve et Françoise Dorléac dans le film de Jacques Demy, Les Demoiselles de Rochefort, le grand chapeau rouge de Sophia Loren dans Prêt-à-porter de Robert Altman, le feutre noir de Michael Jackson ou encore celui improbable de Romy Schneider dans La Banquière de Francis Girod. La haute couture (Courrèges, Chanel, Thierry Mugler, Sonia Rykiel, Emanuel Ungaro ...) lui passe commande pour les défilés. Une vente aux enchères lui a été consacrée en 2009..
  9. a b c et d Christiane Poulin, « Barthet l'enchanteur », Sud Ouest Dimanche,‎ , p. 34, édition de Bordeaux.
  10. a b c d e f g h i j k et l Anonyme, « Jean Barthet, photographe », sur fr.actuphoto.com (consulté le ) : « Première consécration : la ville de Boston lui décerne la coupe du plus jeune talentueux modiste en présence de Cristóbal Balenciaga et Christian Dior [...] Il travaille pour la couture : Chanel, Carven, Courrèges, Paco Rabanne, Jean-Louis Sherrer, Ungaro, mais aussi pour le prêt-à-porter de luxe : Sonia Rykiel, Karl Lagerfeld, Kenzo, Claude Montana, Thierry Mugler, Gianni Versace, Chloé [...] Le cinéma et le théâtre, citons les 400 chapeaux de La Folie des Grandeurs, ceux de Romy Schneider dans La banquière et Le vieux fusil, Catherine Deneuve dans Fort Saganne et les inoubliables Demoiselles de Rochefort. ».
  11. a et b Nicole Le Maux, Modes de Paris, Histoire du chapeau féminin, Massin, , 157 p. (ISBN 9782707204103, lire en ligne).
  12. a et b (en) Monique, « Latest from Paris », Latest from Paris, sur archives.chicagotribune.com, Chicago Tribune, (consulté le ) : « Fringed kerchiefs for Movie star Sophia Loren [she loves them for travelling]; a pink satin wimple bonnet for the officials occasions of Princess Grace of Monaco and wiglike chignons in crocheted felt selected by Iran's Empress Farah Dibah for cocktail dates are among the recently delivered creations of Jean Barthet. This top milliner at 107, Faubourg Saint Honore, hat just shown his spring and summer collection - which, on the basis of past experience, means that Elizabeth Taylor should walk in at any moment to snap up a dozen or two. […] ».
  13. a b c d e et f Émilie-Alice Fabrizi, « Une grande vente aux enchères dédiée à Jean Barthet », sur fashionnetwork.com, (consulté le ).
  14. a b et c (en) Bill Cunningham, « Milliners Are Scarce but Scarves Popular », sur Chicago Tribune (archives), (consulté le ) :

    « PARIS - The milliners are getting scarcer. Each season a few more have gone under and now they're practically collector's items. One of the survivors is Jean Barthet, a youngish man who knows how to threat the milliner's materials to make hats in the spirit of our times. Cane, for example, in a much lighter variety than might be used in chair setting, is fashioned into straw sailors, and hand crocheted cloches with tree-inch deep brims look sufficiently nonchalant for today's wear. Barthet also shows all sizes of snoods in latticed Milan straw that seem to grow out and hoods shaped after the successful fur jobs of this winter looked interesting when they were executed in rolls of black veiling. »

    .
  15. (nl) Belga, « Hoedenmaakster Claude Saint-Cyr overleden », sur gva.be, Gazet van Antwerpen, (consulté le ) : « Saint-Cyr sloot haar winkel in 1964 toen hoeden uit de mode geraakten. Daarop ging ze samenwerken met Jean Barthet, die hoeden voor de sterren en de jet-set leverde. Dat duurde maar enkele jaren, waarop Saint-Cyr er in 1972 voorgoed de brui aan gaf. ».
  16. Rodolphe Montagnier, « Claude Saint-Cyr, la pionnière », sur le-pays.fr, Le Pays roannais, .
  17. Catherine Örmen, « Mode : Histoire et composantes », Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  18. (en) Monique, « Latest from Paris », Latest from Paris, sur archives.chicagotribune.com, Chicago Tribune, (consulté le ) : « Boasting more star quality customers than any Hollywood studio ever […] ».
  19. a et b Héloïse Famié-Galtier, « Grace de Monaco : une collection de chapeaux signée Alexandre Barthet », sur puretrend.com, .
  20. « Les fêtes de Persépolis, Aujourd'hui madame, 2ème chaîne, 21 octobre 1971 », sur Inathèque (consulté le ).
  21. (en) Suzy, « Jamaican hope », Suzy says, sur Chicago Tribune (archives), (consulté le ) : « • PARIS COUTURIER Jean Barthet, dining at L'Etoile, was recounting that he could only be in New York for one day as he is so bloody busy designing regal balls gowns for Empress Farah Pahlevi of Iran and all her ladies-in-waiting to wear the far flung festivities celebrating the 2500th anniversary of the Persian Empire. Jean didn't mention whether he was designing the wardrobe for the Shah of Iran - but it was probably because his mouth was full. ».
  22. a b et c « Jean Barthet modiste des stars », Sud Ouest,‎ , B, édition du Béarn départementale.
  23. Agathe Westendorp, « Marseille : qui va acheter le chapeau de Michael Jackson ? », sur laprovence.com, La Provence, (consulté le ).
  24. « Le papier toilette comme vêtement… Un must de la mode en 1978 », L'INA éclaire l'actu, sur ina.fr, Actualités 13 heures du , TF1, Institut national de l'audiovisuel, .
  25. « La mode en papier », photo originale de presse (dimension 13 x 18 cm) destinée à être publiée dans un magazine de mode. Texte au dos : « Sollicité par un fabricant français de couches pour bébés, de serviettes en papier, etc. Jean Barthet vient de présenter à Paris sa « collection » réalisée à partir du principal produit de la firme : le papier. C'est ainsi que l'artiste […] a créé toutes sortes de robes et de parures qui pourraient séduire bien des élégantes à l'affût de modèles originaux. NPM // Jean Barthet présentant ses créations en papier ».
  26. a et b L'Officiel de la mode, « Papier, triomphe et invention », L'Officiel était là, sur patrimoine.editionsjalou.com, éditions Jalou, n°645, 3e trimestre 1978 (consulté le ) : « Jean Barthet, le plus célèbre des chapeliers parisiens, vient de réussir un exploit « en papier » comme l'a prouvé son étonnante exposition à la « Galerie de Nesles », de Thibaut d'Orléans. On pouvait y admirer des cocottes 1900, des danseuses de French cancan, d'audacieuses baigneuses modernes et des frileuses en fourrures, habillées uniquement de papier « tout usage » aux tons délicats et tendres ! Cette exposition a connu un triomphe et a valu à son auteur d'être nommé « artisan d'art » par l'association d'encouragement aux métiers d'art. », p. 17.
  27. « Spécial poupée Barbie, Du côté de chez Fred, Antenne 2, 12 janvier 1989 », sur Inathèque (consulté le ).
  28. « Jean Barthet dépose son bilan », Les Échos,‎ , p. 10.
  29. [vidéo] « Miss France 1993 - Tableau des 12 en Chapeau (Création Jean Barthet) », sur YouTube
  30. [vidéo] « Miss France 1994 - Tableau des 12 en Chapeau (Création Jean Barthet) », sur YouTube
  31. [vidéo] « Miss France 1995 - Tableau Chapeau & Interview des 12 Demi-Finalistes », sur YouTube
  32. [vidéo] « Miss France 1996 - Tableau des 12 en Chapeau (Création Jean Barthet) », sur YouTube
  33. [vidéo] « Miss France 1997 - Tableau des 5 en Chapeau (Création Jean Barthet) », sur YouTube
  34. [vidéo] « Miss France 1998 - Tableau des 5 en Chapeau (Création Jean Barthet) », sur YouTube
  35. a b c d e f g et h Fabienne Reybaud, « Jean Barthet », Le Figaro, no 17266,‎ , p. 24.
  36. a et b Photo de tournage, tirée de Jean-Marie Poiré et Christian Clavier, Album « Les Visiteurs » et « Les couloirs du temps, Les Visiteurs II » : L'album des 2 films : les meilleurs dialogues, les plus belles photos, Paris, Denoël, , 144 p. (ISBN 2-207-24705-8)
  37. a et b Vente Barthet, le (Cornette de Saint-Cyr, Paris) :
  38. (en) dovima2010, « Jean Barthet - Milliner (galerie d'images) », sur Flickr (consulté le ) : « Jean Barthet was born in 1930 in the Pyrenees, France. He arrived in Paris in 1947 and launched his first collection of hats in 1949. By the early 1960's, he was one of France's most prominent milliners, with a clientele that included film stars and jet-setters.
    He is a member of the Chambre Syndicale de la Couture Parisienne which enabled him to provide hats for Haute Couture designers. He provided the fashion designers Claude Montana, Sonia Rykiel, Karl Lagerfeld and Emanuel Ungaro with hats for their collections.
    He died in 2000.
     »
  39. a et b « B comme Barthet - Jean Barthet (1920 - 2000) », ADCDaire de BB, sur brigittebardot.canalblog.com, (consulté le ) : « Il existe toute une série de photos de Brigitte prise en studio en 1961, où elle porte différents modèles de chapeaux de Jean Barthet. Mais aussi dans la boutique de Barthet en 1963, située au 107 rue du Faubourg Saint-Honoré. Mais Jean Barthet va aussi photographier Brigitte dans des moments plus intimes, chez elle, à La Madrague. Il s'occupera aussi des chapeaux qu'elle porte dans le film Les Pétroleuses en 1971. ».
  40. (en) « Jean Barthet — About », sur jeanbarthet.com (consulté le ).
  41. Janie Samet, « PARITÉ. Le sexe faible prend des forces : Chapeau les femmes ! », Le Figaro, no 17214,‎ , p. 25 : « La plus belle des belles a montré de quelle étoffe elle était faite. Sophia Loren a volé jusqu'à Paris pour quelqu'un qui, pendant quelque vingt ans, lui a voulu du bien en ajoutant à son mystère. La fidélité ne court pas la vie pour qu'on ne la salue pas chapeau bas. Jean Barthet était son modiste. Or il est gravement malade au point de n'avoir pu assister au vernissage de son exposition. Soixante-six tableaux, peintures et collages à la beauté surréaliste (…) Les chapeaux désertèrent la mode, et les clientes ses salons… Pourtant, les siens connurent de fortes têtes. (…) Et Sophia Loren qui devint son amie pour le meilleur et pour le pire. Le pire étant aujourd'hui. En assistant à son vernissage Sophia savait qu'elle attirerait à la Galerie la nuée de photographes qui ne se déplacent que pour les « people ». On aurait aimé que les couturiers en fassent autant mais la mode a rarement la mémoire du cœur… Et c'est encore Sophia Loren, qui, une heure avant de reprendre l'avion pour Londres, alla raconter à Jean Barthet ce que le Tout-Paris avait dit de son exposition ».
  42. Raphaël Fresnais, « R Gallery passe à l'heure américaine », sur Ouest-France, (consulté le ) : « En cette rentrée, elle fait exception à la manière d'un clin d'oeil au Festival du cinéma américain de Deauville. Au total, une vingtaine de clichés argentiques de photographes reconnus comme Luc Fournol, Tony Frank ou Jean Barthet, pris entre 1950 et 1975. C'est un peu grâce à ce dernier, modiste de renom, ou plus exactement grâce à son agent de fils Alexandre, que Brigitte Bardot, Sophia Loren, Audrey Hepburn, Alfred Hitchcock, Alain Delon ou le duo Gainsbourg - Depardieu s'affichent à Trouville. ».
  43. (en) « Jean Barthet (1920-2000) », sur artnet.com (consulté le ) (Vente aux enchères de photographies qu'il a réalisées)
  44. Nour Richard-Guerroudj, « Sur les traces du père », Sud Ouest,‎ , p. 30.
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  46. a et b « Le « prince des modistes » Jean Barthet aura sa rue à Nay », sur larepubliquedespyrenees.fr, La République des Pyrénées, .
  47. Collections du Victoria and Albert Museum sur collections.vam.ac.uk :
  48. Collections du Metropolitan Museum of Art sur metmuseum.org :
  49. « Smoke & Veil, Paris (Vogue), William Klein, Evelyn Tripp, 1958, printed 1980 », sur metmuseum.org, Metropolitan Museum of Art, .
  50. a et b L'Express Styles, « 5 ventes aux enchères à histoire », sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le ) : « Les chapeaux de Jean Barthet ont défilé chez les grands couturiers et coiffé Grace Kelly, Brigitte Bardot. William Klein et Frank Horvat les ont même photographiés. Trente de ses créations et une cinquantaine de photos sont vendus aux enchères. Pour compléter le catalogue, le fils du créateur, Alexandre, a sollicité des artistes contemporains qui ont œuvré sur le thème du couvre-chef. Cinquante toiles signées Peter Klasen, Miss Tic, Bernard Rancillac, Nicolas Vial… seront dispersées. ».
  51. (en) « Vanity Fair Photo Shoot, part 9: Lady Gaga in Jean Barthet », sur gagafashionland.com, (consulté le ) : « Gaga’s Alexander McQueen look from Vanity Fair photo shoot was accessorized with a pair of black Sermoneta gloves, vintage studded leather corset belt from the 1980 from New York Vintage, Kenneth Jay Lane earrings and fabulous black fluffy feather satin ribbon embellished runway hat by French milliner Jean Barthet, yet another piece from New York Vintage impressive one-of-a-kind rental only vintage archive. ».
  52. (en) « Grace of Monaco debuts at Cannes Film Festival, spotlighting hats by French milliner Jean Barthet », sur shapoh.com, Shapoh, (consulté le ).
  53. (en) Katie Jones, « How Nicole Kidman Became Grace of Monaco », sur mydaily.co.uk, (consulté le ). Gigi Lepage, costumière du film : « We were very lucky with the support from fashion houses. Christian Dior reproduced two magnificent women's suits designed by Marc Bohan, then the artistic director of Dior. Chanel also collaborated with us in recreating a suit ensemble and Hermes helped us with Kelly's scarves as well as the Kelly handbag archives. For shoes, we contacted Salvatore Ferragamo and Jimmy Choo and all her gloves were made exclusively by Maison Fabre. Alexandre Barthet, son of Jean Barthet who was the princess's milliner designed the hats and Philippine Pinton, granddaughter of Francois Pinton, Grace of Monaco's eyewear designer, designed the eyewear for us. Lastly, Swarovski came on board for the realisation of the crystal ball gown ».
  54. Jean Barthet - Filmography sur www.nytimes.com
  55. Les Félines (1972) Daniel Daërt sur www.cinema.encyclopedie.films.bifi.fr
  56. (en) Barbara Bradford, « Verdant greens for milliner », sur Chicago Tribune (archives), (consulté le ), p. 116.
  57. Capture d'écran extraite du générique du film Les Aventures de Rabbi Jacob.
  58. Sophia Loren, Jean Barthet et ses chapeaux lors du tournage du film Prêt-à-porter (photos de Angelo Frontoni) sur internetculturale.it : [1], [2], [3], [4]
  59. « Katherine Dunham with her dancers, her singers, her musicians » [PDF], sur jobim.org, Cambridge Theatre (en), (consulté le ) : « Hats and headdresses by Jean Barthet », p. 7.
  60. (en) J. P. Wearing, The London Stage 1950-1959 : A Calendar of Productions, Performers, and Personnel, Rowman & Littlefield, , 1004 p. (ISBN 978-0-8108-9308-5 et 0-8108-9308-8, lire en ligne) :

    « Productions 1952

    52-3 « Katherine Dunham » CAMBRIDGE 8/1/1952-29/3/1952 [...] Costumes : Edith Lutyens, Sœurs Debats, Jean Barthet [...]. »

  61. Théâtre Mogador Henri Varna, Fiesta, Francis Lopez (programme du spectacle, p. 2) :
    • Directeur : Alain Hubert
    • Opérette mexicaine de Francis Lopez
    • Musique : Anja Lopez
    • Livret : Claude Dufresne
    • Paroles des chansons : Jacques Planté
    • Adaptation musicale : Paul Piot
    • Décors d'Émmanuel Bellini, peints par André Pellegry
    • Costumes d'Anja Lopez, réalisées sous la direction de Roberte Jan
    • Perruques d'Alexandre
    • Chapeaux de Jean Barthet
    • Direction musicale : Jean Darnez
    • Chorégraphie : Pilar de Oro et Alfredo Gil
    • C'est une production François Feriel
  62. Théâtre musical : Fiesta, Théâtre Mogador - 1975 sur data.bnf.fr

Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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