LGV Bordeaux - Espagne — Wikipédia
Ligne Nouvelle Bordeaux - Frontière espagnole | ||
Ligne de Bordeaux à Espagne via Mont-de-Marsan et Dax | ||
Carte de la ligne | ||
Pays | France | |
---|---|---|
Villes desservies | Bordeaux, Mont-de-Marsan, Dax, Bayonne | |
Caractéristiques techniques | ||
Vitesse maximale commerciale | 220 | |
Écartement | standard (1,435 m) | |
Électrification | 25 kV – 50 Hz | |
Nombre de voies | Double voie | |
Signalisation | ERTMS niveau 2, KVB | |
Trafic | ||
Propriétaire | SNCF Réseau | |
Exploitant(s) | SNCF Réseau | |
Trafic | TGV fret | |
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La LGV Bordeaux - Espagne est un projet de ligne à grande vitesse qui relierait avant tout Bordeaux à Dax, mais par là-même renforcerait la liaison Madrid/Espagne - Paris/France. Le projet est posé comme une nécessité face au transport de marchandises par camion qui double tous les 7 ans sur l'autoroute Espagne-Bayonne-Bordeaux (~ +10 %/an). Elle s'inscrirait comme un lien entre la LGV Sud Europe Atlantique au nord et l'« Y basque » (liaison Vitoria-Gasteiz-Bilbao/Saint-Sébastien) au sud.
Il s'inscrit dans le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest.
Justification du projet
[modifier | modifier le code]C'est essentiellement pour décharger les autoroutes aquitaines de leurs camions en route vers l'Espagne que ce projet a été lancé[1] : la LGV serait une Ligne mixte TGV/fret. Le trajet Paris - Madrid serait de 6h05 en tenant compte des projets espagnols[2]. A titre de comparaison, la ligne Paris - Barcelone, 6h20 de temps de parcours depuis 2013, a rencontré un an après son lancement un plus grand succès commercial que prévu[3].
Gain de temps
[modifier | modifier le code]Le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest permettra de réduire les temps de parcours ainsi qu'indiqué dans le tableau des meilleurs temps de parcours[4] :
Aujourd'hui | Après le "Y basque" | Après GPSO phase 1 (Bordeaux-Dax/Toulouse) | Après GPSO phase 2 (Dax-frontière) | |
---|---|---|---|---|
Bordeaux-Bayonne | 1h45 | 1h15 | 1h05 | |
Bordeaux-Bilbao | 4h30* | 3h15 | 2h55 | 1h55 |
Bordeaux-Madrid | 9h* | 5h15 | 4h55 | 3h55 |
Paris-Bayonne | 3h55 | 3h25 | 3h15 | |
Paris-Madrid | 9h00 via Barcelone | 7h25 | 7h05 | 6h05 |
Toulouse-Bayonne | 3h30 | 2h25 | 2h15 |
Les temps de parcours marqués d'une astérisque sont réalisés en car, aucune desserte ferroviaire performante n'existant à ce jour sur ces trajets.
Les trajets avec correspondances ne tiennent pas compte des horaires des trains.
Tracé de la ligne
[modifier | modifier le code]Plusieurs options de tracé avaient été envisagées pour cette LGV, dont la transformation de la ligne actuelle en ligne mixte : la section Bordeaux - Dax est en effet une des plus droites et avec peu de passages à niveaux de France. C'est sur cette ligne que la SNCF a autrefois obtenu plusieurs records du monde de vitesse, notamment en 1955. Mais ce projet se heurte au problème des TER qui circulent également sur cette ligne.
Une seconde option consisterait à adopter un tracé en ligne droite en suivant à peu près l'A63: ce choix permettrait de réduire légèrement la longueur du trajet. À Urrugne la plaine côtière réduite à cinq kilomètres de largeur, sert de passage à la route de la Corniche, la ligne classique, l'A63, le gazoduc franco-espagnol, deux lignes électriques à très haute tension, auxquels s'ajoutera vraisemblablement à terme une déviation routière de Saint-Jean-de-Luz. Un lambda suggère un tunnel d'une quinzaine de kilomètres suivant la ligne de relief qui longe la plaine côtière entre Saint-Pée-sur-Nivelle et Biriatou.
L'option d'un troisième tracé par l'est des Landes, et par sa capitale, Mont-de-Marsan a été validé et le tracé définitif est donné par RFF[5]. La réalisation de cette branche de LGV, initialement prévue pour 2020 puis 2030, a été reportée pour une « plus longue échéance »[6]. Le tracé par Mont-de-Marsan se justifie essentiellement par le tronc commun de quelques dizaines de kilomètres avec la LGV Bordeaux - Toulouse. Cela permettra la réalisation d'un triangle à Captieux, de façon à ajouter aux axes Bordeaux - Espagne et Bordeaux - Toulouse un troisième axe Toulouse - Espagne. Ce tracé par l'est des Landes a été promu par Henri Emmanuelli, président du conseil général des Landes, soucieux de désenclaver Mont-de-Marsan[5], qui est à l'écart du réseau ferré actuel (il est prévu la réalisation d'une gare à proximité de l'A65, et de la ligne ferrée vers Roquefort, actuellement dévolue au fret, et qui sera modernisée pour permettre une liaison rapide vers la gare montoise actuelle, et plus loin vers Morcenx.
L'autre promoteur de ce tracé est Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, ancien maire de Pessac qui n'aura ainsi pas à supporter le trafic TGV[7].
Enfin, outre la nouvelle gare TGV de Mont-de-Marsan, il y aura également deux nouvelles gares pour les TER 200 (train régionaux qui rouleront à 200km/h), dont une à Captieux, et l'autre à Saint-Geours-de-Maremne, dans le sud des Landes, où une grande zone d'activité logistique est en développement, au contact immédiat de l'A63, la RN10 (transformée en RD810 au sud et en A63 au nord) et la RN124 (devenue RD824).
Au Pays Basque, il n'y aura pas de nouvelle gare TGV, ceux qui desserviront Bayonne quitteront la ligne nouvelle à Labenne, et certains la rejoindront à Mouguerre, les autres suivront la ligne actuelle. En revanche, on assistera à la création de 2 nouvelles haltes TER Aquitaine, l'une à Mousserolles, c'est-à-dire à la bifurcation des lignes vers Saint-Jean-Pied-de-Port, vers Pau et le raccordement à la ligne nouvelle, et vers Hendaye. L'autre arrêt sera à côté de l'échangeur autoroutier de Bayonne-Sud, porte d'entrée principale de l'agglomération depuis le Pays Basque intérieur et la vallée de la Nive.[réf. nécessaire]
Au Pays-Basque, la ligne devrait être à terme connectée avec le Y basque.
Historique
[modifier | modifier le code]- 2002-2003 : études préalables sur l'opportunité du projet
- : projet retenu par le comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire
- — : débat public
- : décision de Réseau ferré de France de poursuivre les études
- : RFF dévoile le fuseau de 1 000 mètres définissant la quasi-totalité des lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne[8]
- : validation par le ministère des Transports de la future ligne à grande vitesse[9]
- : ouverture des enquêtes publiques[10]
- : déclaration d’utilité publique par décret[11] publié au Journal officiel le 5 juin.
- : annulation de la déclaration d’utilité publique de la section Bordeaux-Saint-Jean - Saint-Médard d'Eyrans par le tribunal administratif de Bordeaux[12].
- : le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures juge le projet prioritaire, et propose un phasage et un report à l’horizon 2027 dans le cas le plus favorable.
- : l'ensemble du projet initial est de nouveau en route avec le rétablissement de la section Bordeaux-Saint-Jean - Saint-Médard d'Eyrans dans la DUP par la cour d'appel administrative de Bordeaux[13].
- : promulgation de la loi d'orientation des mobilités, permettant la création de sociétés de projet pour le financement de la ligne[14].
- : la société du Grand Projet du Sud Ouest (regroupant les LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne) est créée[15].
Opposition au projet
[modifier | modifier le code]Un référendum local a été organisé dans quelques villes (Biriatou, Arcangues et Saint-Pée-sur-Nivelle). 85 % des votants ont exprimé leur opposition à ce projet. Toutefois, cette opposition est considérée comme égoïste par l'ancien maire d'Anglet, Alain Lamassoure[16]. En juin 2023, une manifestation a lieu en Gironde contre le projet[17].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Benjamin Peyrel, « Une autoroute ferroviaire contestée », L'Express, (lire en ligne, consulté le )
- « Réduire les temps de parcours » sur le site du GPSO.
- « Relier l’Espagne à grande vitesse : 1 an après le lancement du TGV ».
- « réduire les temps de parcours » sur le site du GPSO.
- Joël Aubert, « LGV Bordeaux-Espagne : La Région choisit le traçé par l'est », sur www.aqui.fr (consulté le )
- Sylvain Lapique, « La LGV Bordeaux-Dax repoussée à un horizon (très) "lointain" », SudOuest.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « La LGV Bordeaux-Espagne n’est pas une exigence européenne | Enbata », sur www.enbata.info (consulté le ).
- CMS Anan6, « Bienvenue sur le site Internet du Grand Projet du Sud-Ouest », sur gpso.fr (consulté le ).
- Validation des LGV Bordeaux-Toulouse, Le Figaro, 6 avril 2012.
- [1], communiqué de presse du préfet de la région aquitaine, 3 septembre 2014
- France. « Décret n° 2016-738 du 2 juin 2016 déclarant d'utilité publique et urgents les travaux nécessaires à la réalisation des lignes ferroviaires à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax entre Saint-Médard-d'Eyrans (Gironde), Saint-Jory (Haute-Garonne) et Saint-Vincent-de-Paul (Landes), et emportant mise en compatibilité des documents d'urbanisme des communes d'Arbanats, Ayguemorte-les-Graves, Beautiran, Bernos-Beaulac, Captieux, Castres-Gironde, Cazalis, Escaudes, Giscos, Goualade, Landiras, Lerm-et-Musset, Lucmau, Marions, Portets, Préchac, Saint-Médard-d'Eyrans, Saint-Selve et Virelade dans le département de la Gironde, des communes de Brax, Bruch, Caudecoste, Estillac, Fargues-sur-Ourbise, Moirax, Montesquieu, Pompogne, Roquefort, Sainte-Colombe-en-Bruilhois, Saint-Nicolas-de-la-Balerme, Sérignac-sur-Garonne, Vianne ainsi que de la communauté d'agglomération d'Agen (communes de Colayrac-Saint-Cirq, Layrac, Le Passage) dans le département de Lot-et-Garonne, des communes d'Auvillar, Bressols, Campsas, Castelmayran, Castelsarrasin, Cordes-Tolosannes, Donzac, Escatalens, Grisolles, Labastide-Saint-Pierre, Lacourt-Saint-Pierre, Montauban, Montbartier, Montbeton, Saint-Nicolas-de-la-Grave et Saint-Porquier dans le département de Tarn-et-Garonne, des communes de Castelnau-d'Estrétefonds, Fronton, Grenade, Saint-Rustice ainsi que de Toulouse Métropole (commune de Saint-Jory) dans le département de la Haute-Garonne, et des communes d'Arue, Bégaar, Canenx-et-Réaut, Cère, Ousse-Suzan, Pontonx-sur-l'Adour, Saint-Avit, Uchacq-et-Parentis ainsi que du syndicat intercommunal à vocation unique de Roquefort-Sarbazan (communes de Roquefort et de Sarbazan) dans le département des Landes » [lire en ligne (page consultée le 8 juin 2016)]
- AFP et Le Point, « L’avenir de la ligne TGV Bordeaux-Toulouse incertain », 1er juillet 2017 [lire en ligne]
- « La cour remet sur les rails le doublement du tronçon Bordeaux - Saint-Médard-d’Eyrans », sur bordeaux.cour-administrative-appel.fr (consulté le )
- Claire Manière et Béatrice Colin, « Bordeaux-Toulouse : L’horizon de la LGV semble se dégager d’ici 2030, reste à la financer », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- « Ordonnance n° 2022-307 du 2 mars 2022 relative à la Société du Grand Projet du Sud-Ouest » , sur Légifrance, (consulté le ).
- « TGV, Le couac des voies basques », L'Express, (lire en ligne).
- « LGV Sud-Ouest : en Gironde, 400 manifestants comptent « durcir » la lutte », Le Monde, (lire en ligne ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Pierre Recarte et François Tellier, Les rails de la déraison. La très grande vitesse en Aquitaine et ailleurs, Nuvis Éditions, (ISBN 978-2-363-67003-8).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à l'architecture :
- « Carte dynamique du projet GPSO Lignes nouvelles », sur experience.arcgis.com.