Liaison blanc-blanc — Wikipédia

Liaison blanc-blanc
Image illustrative de l’article Liaison blanc-blanc
La cabine au dessus de la route de service.

Histoire
Mise en service
Infrastructure
Conduite (système) Automatique
Exploitation
Matériel utilisé 1 cabine
Points d’arrêt 2
Longueur 0.250 km
Temps de parcours 5 min
Jours de fonctionnement LMaMeJVSD

La liaison blanc-blanc (LBB) est une navette automatique développée par Poma pour relier deux salles blanches du CEA-Leti et de Minatec au sein de la presqu'île de Grenoble, dans le département de l'Isère en France.

Ouverte en , cette ligne unique au monde permet aux scientifiques et chercheurs de passer de l'une à l'autre des deux salles sans avoir besoin de quitter la zone sous atmosphère contrôlée puisqu'elle est elle-même une salle blanche mobile.

Construction

[modifier | modifier le code]

La construction de l'ouvrage a débuté en et a duré dix mois, la ligne est ouverte en [1],[2],[3].

Cette navette automatique, qualifié de funiculaire par ses concepteurs a été préféré à la construction d'une passerelle de 300 m et 3 m de large dont les 3 000 m2 de surface auraient été fastidieux à maintenir en condition de salle blanche[1]. L'hypothèse d'un télécabine a été exclue notamment car il aurait survolé des bâtiment sensibles[4].

Acteurs du chantier

[modifier | modifier le code]

Le projet est issu d'une collaboration entre le CEA-Leti, Poma et Campenon Bernard Régions[1],[5] : le CEA assurant la maîtrise d'ouvrage, Poma pour l'ingénierie, la conception et le suivi de l'opération, ses filiales Sigma, Sacmi et Semer construisant cabine, treuil, automatismes, etc. et Campenon Bernard Régions la construction du viaduc.

L'aménagement intérieur de la cabine et des deux gares et notamment des systèmes de traitement d'air a été réalisé par Vêpres, entreprise spécialisée dans la conception de salles blanches, en tant que sous-traitant de Poma[5],[4].

Le contrat signé entre Poma et le CEA est de 3,5 millions d'euros[1], la ligne coutant finalement 4 millions d'euros[5].

Caractéristiques

[modifier | modifier le code]

Généralités

[modifier | modifier le code]

La liaison blanc-blanc ou LBB consiste en une ligne automatique de 250 mètres de long reliant les salles blanches B41 du CEA-Leti à l'ouest et B52B du bâtiment de haute technologie (BHT) de Minatec à l'est[2],[3],[1]. Cette ligne, qui n'est pas ouverte au public, est unique au monde de par ses caractéristiques[1] : elle permet ainsi aux chercheurs et scientifiques de passer de l'une à l'autre sans avoir besoin de quitter leurs combinaisons étanches puisque l'unique cabine est elle même une « salle blanche mobile » répondant aux normes ISO 6[2],[1].

Le viaduc en béton repose sur 16 piles cylindriques supportant un tablier où circule à même le béton l'unique cabine et culmine à 6 m de haut pour dégager un gabarit routier de 4,5 m sur l'unique route d'accès franchie par l'ouvrage, tout en permettant une importante dilatation thermique[1],[4]. Un escalier de service métallique à mi-chemin permet d'accéder ou d'évacuer l'ouvrage en cas de nécessité[2].

La cabine, construite par Sigma (filiale de Poma) peut transporter jusqu'à 12 personnes ou une tonne de matériels, un compartiment dédié permet le transport des composants électroniques très sensibles, à une vitesse de 2,5 m/s et rattrape un dénivelé de 2,8 mètres car les deux salles ne se trouvent pas au même niveau (rez-de-chaussée pour l'une, premier étage pour l'autre)[2],[4]. Construite avec une structure en aluminium et largement vitrée, elle roule sur pneumatiques avec quatre roues aux quatre coins couplées à d'autres placées à l'horizontale assurant le guidage[6],[5], comme sur le Poma 2000 du même constructeur. Son alimentation électrique est assurée par des frotteurs récupérant le courant venant des trois rails jaunes situés entre les pistes de roulement[4] et ses dimensions sont de 4,9 m de long, 3,5 m de haut et 2 m de large, d'une surface au plancher de 8 m2 pour un poids d'une tonne environ[1],[4]. Elle fonctionne par un système de va-et-vient l'apparentant à un ascenseur incliné et est fixée au câble par des pinces[5].

La cabine communique par liaison Wi-Fi avec les systèmes automatiques de commande et les bâtiments desservis[4].

Une salle blanche mobile

[modifier | modifier le code]
La LBB permet de conserver les combinaisons spéciales entre les deux salles blanches.

L'étanchéité de l'atmosphère contrôlée est maintenue par un système de sas gonflable entre les portes palières des gares, qui sont des extensions des salles blanches et celle de la cabine, elle même équipée de système de traitement de l'air, afin d'assurer une continuité totale d'une salle blanche à une autre[1],[4]. Le traitement et le renouvellement de l'air de la zone de 20 cm entre les deux portes prends 30 secondes avant ouverture[5],[4]. La centrale de traitement d'air (CTA) placée à l'arrière de la cabine, entièrement autonome sur ce point, permet de renouveler 50 à 60 m3 par heure et a un débit maximal de 750 m3 par heure[4],[6]. Elle est par ailleurs traitée pour éviter toute condensation, réduire au maximum les ponts thermiques et être facilement nettoyable[4].

Utilisation

[modifier | modifier le code]

L'appel de la cabine, le départ et la fermeture des portes est contrôlée par les voyageurs via un panneau de commande[6],[1], comme dans un ascenseur. Elle a permis de réduire le temps de parcours de 20 à 5 minutes et de supprimer les longues opérations de retrait puis de rééquipement des combinaisons étanches et de couvertures des wafers en silicium sous de nombreuses couches de plastique[1]. Le gain de temps est particulièrement apprécié, notamment lorsqu'il est interrompu pour maintenance[7].

De 80 utilisations journalières escomptées, la ligne est utilisée 120 fois par jour au bout d'un an de service et a permis d'accélérer le temps de réalisation de certains travaux menés entre les deux sites[3],[8]. Le retour sur investissement de la ligne est ainsi réduit à trois ans maximum[3].

Une extension vers un laboratoire de 12 000 m2 dédié à la photonique a été annoncé en 2015 pour une réalisation en 2016[7].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d e f g h i j k et l Olivier pentier, « Première mondiale pour Poma : un funiculaire entre deux salles blanches au CEA », sur Le Dauphiné libéré, (consulté le ).
  2. a b c d et e « Liaison Blanc / Blanc », sur Poma (consulté le ).
  3. a b c et d « Mina-News n°18 » [PDF], sur Minatec, (consulté le ).
  4. a b c d e f g h i j et k Julien Meyrat, « Un funiculaire pour le CEA Leti de Grenoble », Salles blanches, no 69,‎ , p. 60-63 (lire en ligne [PDF])
  5. a b c d e et f Isabelle Ambregna, « Première mondiale pour Poma » Accès payant, sur Le Moniteur, (consulté le ).
  6. a b et c « Un funiculaire pour le CEA Leti de Grenoble », sur processpropre.fr (version du sur Internet Archive).
  7. a et b Marie Lyan, « CEA-Leti de Grenoble, dans l'antre de la lumière » Accès payant, sur La Tribune, (consulté le )
  8. Michel Quéruel, « Poma conçoit un funiculaire « ultra-propre » pour le CEA », sur L'Usine nouvelle, (consulté le ).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]