Massacre de Kfar Aza — Wikipédia
Massacre de Kfar Aza | |||
Maison à Kfar Aza qui présente des traces de coups de feu à la suite du massacre | |||
Date | 7 octobre 2023 | ||
---|---|---|---|
Lieu | Kibboutz de Kfar Aza (Néguev occidental - Israël) | ||
Victimes | Civils israéliens | ||
Type | Fusillade de masse, tuerie de masse | ||
Morts | 70[1] | ||
Auteurs | Hamas | ||
Guerre | Guerre Israël-Hamas de 2023 | ||
Coordonnées | 31° 29′ 01″ nord, 34° 32′ 02″ est | ||
Géolocalisation sur la carte : Israël Géolocalisation sur la carte : district sud | |||
modifier |
Le massacre de Kfar Aza a lieu le au début de l'attaque d'Israël par le Hamas. L'attaque du kibboutz de Kfar Aza en Israël fait selon un bilan officiel provisoire au moins 72 victimes dont 52 morts.
Déroulement du massacre
[modifier | modifier le code]Le kibboutz de Kfar Aza est l'une des premières cibles de l'attaque-surprise contre Israël, lancée par le groupe palestinien terroriste du Hamas au petit matin du [2].
Environ 70 militants armés du Hamas percent une palissade et pénètrent dans le kibboutz le matin du [3]. Après leur entrée dans le kibboutz situé à 3 kilomètres environ de la frontière, les hommes du Hamas commencent à massacrer les résidents[3]. Les militants islamistes commencent par cibler le flanc ouest du village, le côté le plus proche de la frontière et une zone où vivent les familles avec enfants[4],[5].
Des membres du kibboutz ayant une expérience militaire forment une garde de volontaires armés et combattent les envahisseurs dans une tentative de défense du village[5]. Tous sont tués. Les hommes du Hamas étendent leur attaque dans les quatre directions[4] et incendient des maisons en tuant leurs résidents civils[6],[7],[8]. Des cadavres de résidents du kibboutz ont été retrouvés avec les mains liées[8].
De plus, les assaillants ont emmené des otages pris dans le kibboutz[9]. L'agence Associated Press a confirmé avoir vu l'enlèvement de quatre otages le 7 octobre[10]. Les hommes du Hamas ont pris comme otages des femmes, des enfants et des personnes âgées[9].
Le chef du Conseil régional de Sha'ar HaNegev, Ofir Libstein, et son fils sont tués lors de l'attaque. Le kibboutz est repris par les forces israéliennes le , plus de 60 heures après le début de l'attaque[5].
Bilan des victimes
[modifier | modifier le code]Le , l'armée israélienne conduit des dizaines de journalistes étrangers à Kfar Aza pour rendre compte du massacre[11]. Le lendemain, le journaliste français Samuel Forey, correspondant à Jérusalem pour Le Monde et Le Soir, livre son témoignage sur Twitter : « J'ai couvert des guerres, des massacres et un génocide, celui des Yézidis. Ce que j'ai vu hier à Kfar Aza était terrible. Et je réalise chaque jour l'ampleur du drame, que j'essaie de documenter de la façon la plus précise possible. »[12].
À la date du , le bilan est de 46 civils israéliens tués selon la sécurité sociale israélienne (en)[13],[14].
Fake news
[modifier | modifier le code]Bébés décapités
[modifier | modifier le code]Le , la journaliste de la chaîne franco-israélienne i24NEWS Nicole Zedeck affirme que quarante bébés ont été assassinés, et que certains ont été décapités ; la journaliste se rétracte plus tard en parlant de quarante enfants dont des bébés[15].
Le 11 octobre, un porte-parole de l'armée de défense d'Israël refuse de confirmer les décapitations de bébés[16]. De son côté, le Hamas dément avoir commis des décapitations[17],[18].
Le , le président américain Joe Biden affirme avoir vu « des photos [...] de terroristes décapitant des enfants » mais l'information est démentie quelques heures plus tard par la Maison-Blanche[19].
Libération indique à la date du , qu'aucune déclaration officielle n'a confirmé les accusations de décapitations d'enfants[18]. Quelques heures plus tard, le Jerusalem Post « confirme [...] que les informations selon lesquelles des bébés auraient été [...] décapités [...] sont correctes »[20] mais se heurte au scepticisme d'autres médias (NBC News, CNN) qui affirment que ces informations n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante[21],[22].
Le , le quotidien Haaretz publie les noms des 1 452 victimes de l'attaque du dont deux bébés, dont aucun n'a été tué à Kfar Aza[23]. La plus jeune victime du massacre de Kfar Aza est un adolescent de 15 ans, Yiftach Kutz[24].
Le , la journaliste de CNN Sara Sidner (en), qui avait contribué à répandre la fake news des bébés décapités (avant de s'en excuser le [25]), est prise à partie par des Palestiniens en colère à Ramallah[26].
Le , le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, annonce que des poursuites pénales seront engagées contre des manifestants propalestiniens ayant nié l'existence des bébés décapités[27].
Le , le quotidien Haaretz revient en détails sur les atrocités commises par le Hamas narratif tout en précisant qu'il n'y a pas eu de « bébés décapités »[28].
Bébés pendus
[modifier | modifier le code]Le , le lieutenant-colonel Yaron Buskila, interviewé par le journaliste ultra-orthodoxe Ishay Cohen (he), affirme avoir vu des « bébés pendus en rang sur une corde à linge » à Kfar Aza. Ishay Cohen supprime rapidement la vidéo en raison de doutes quant à la véracité du témoignage, bien que Yaron Buskila lui ait été recommandé par le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, dont un représentant était sur place au moment de l'interview[29]. Yaron Buskila appartient aux Habithonistim (he), organisme dont le but est de « façonner et d’influencer le récit quant aux besoins de sécurité nationale d’Israël »[30].
Campagne de désinformation
[modifier | modifier le code]Selon Libération, les fausses informations autour des bébés décapités et des bébés pendus s'inscrivent dans une « campagne » de propagande plus globale ayant « pour but de rallier, puis consolider, le soutien de l’opinion israélienne et internationale aux violentes représailles à Gaza » mais pour « effet secondaire de nourrir, sur les réseaux sociaux, un puissant déni des crimes du 7 octobre, servant à mettre en doute les récits authentiques du massacre de quelque 800 victimes civiles »[31].
Références
[modifier | modifier le code]- Renee Ghert-Zand, « Un couple et leur bébé brûlés dans leur maison de Kfar Aza se battent pour leur survie », sur The Times of Israel (consulté le )
- « Guerre Israël-Hamas : « C’est un massacre », familles et bébés mutilés, l’horreur dans les kibboutz de Kfar Aza et Beeri », Sud Ouest, (consulté le )
- (en) Maayan Lubell et Emily Rose, « How an Israeli kibbutz 'paradise' turned into hell in Hamas attack », Reuters, (consulté le )
- (en) Anshel Pfeffer, « 'Babies had their throats cut': how Kfar Aza kibbutz massacre unfolded », The Times,
- (en) Steve Hendrix, « Scenes from a massacre: Inside an Israeli town destroyed by Hamas », The Washington Post,
- (en) « Mom says sons snatched by Hamas while on the phone with her », sur ABC News, (consulté le )
- (en) « More than 100 civilians were massacred at Kfar Aza kibbutz in Hamas attacks, Israeli soldiers say », France 24, (consulté le )
- (en) Roland Oliphant, Nataliya Vasilyeva et Charles Hymas, « Hamas slaughtered babies and children in Kfar Aza kibbutz massacre », The Daily Telegraph, (consulté le )
- (en) Nick Logan, « Why Hamas took so many people hostage — and how that complicates Israel's response », sur CBC.ca, (consulté le )
- (en) Josef Federman et Issam Adwan, « Hamas surprise attack out of Gaza stuns Israel and leaves hundreds dead in fighting, retaliation », Associated Press, (consulté le )
- « « Ni une guerre, ni un champ de bataille mais un massacre » : un officier supérieur sur les lieux du massacre du kibboutz », sur Times of Israel, (consulté le )
- « Attaque du Hamas : les journalistes face à l'horreur des faits », Radio France, (consulté le )
- (en) « Israel social security data reveals true picture of Oct 7 deaths », France 24, (consulté le )
- Cyril Bonnet, « Otages du Hamas : le récit poignant d’Ido Shamriz », L'Obs, (consulté le )
- « Israël : d’où vient le chiffre de «40 bébés tués» et parfois «décapités» par le Hamas à Kfar Aza ? », Libération, (consulté le )
- (en-US) Joshua Zitser, « IDF says it won't back up its claim that Hamas decapitated babies in Israel because it is 'disrespectful for the dead' », sur Business Insider, (consulté le )
- « Que sait-on du massacre de Kfar Aza ? » [vidéo], sur YouTube, (consulté le )
- « Les «bébés de Kfar Aza» au cœur de la guerre de communication entre le Hamas et Israël », Libération, (consulté le )
- (en) Harriet Alexander, « White House admits Biden has NOT seen 'confirmed pictures of Hamas beheading children' - despite publicly saying he had HOURS before », Daily Mail, (consulté le )
- (en) « Photos of babies being burnt, decapitated confirmed » [archive du ], The Jerusalem Post, (consulté le )
- (en) Kat Tenbarge et Melissa Chan, « Unverified reports of ‘40 babies beheaded’ in Israel-Hamas war inflame social media », NBC News, (consulté le )
- (en) Matthew Chance, Richard Allen Greene et Joshua Berlinger, « Israeli official says government cannot confirm babies were beheaded in Hamas attack », CNN, (consulté le )
- (en) « Israel's Dead: The Names of Those Killed in Hamas Attacks, Massacres and the Israel-Hamas War » [archive du ], Haaretz, (consulté le )
- Renée Ghert-Zand, « La famille Kutz : un père, une mère et trois enfants », sur The Times of Israel,
- (en) « CNN journalist apologises for repeating claim Hamas beheaded babies », sur The New Arab (en), (consulté le )
- (en) Sarah Arnold, « CNN Reporter Confronted, Screamed at in the West Bank: 'F*** CNN!' », sur Townhall (en), (consulté le )
- « Questions au Gouvernement du mardi 24 octobre 2023 », LCP – Assemblée nationale, (consulté le )
- (en) Nir Hasson (he) et Liza Rozovsky, « Hamas Committed Documented Atrocities. But a Few False Stories Feed the Deniers », Haaretz, (consulté le )
- (en) Dan Cohen, « Israeli Journalist Retracts ‘Babies Hung on a Clothesline’ October 7 Atrocity Propaganda », sur Uncaptured Media, (consulté le )
- Riyad Hamadi, « Attaque du 7 octobre : un journal français démonte les mensonges d’Israël », sur TSA, (consulté le )
- Cédric Mathiot, Florian Gouthière et Jacques Pezet, « Israël, 7 octobre : un massacre et des mystifications », Libération,