Massacre de Kfar Aza — Wikipédia

Massacre de Kfar Aza
Image illustrative de l’article Massacre de Kfar Aza
Maison à Kfar Aza qui présente des traces de coups de feu à la suite du massacre

Date 7 octobre 2023
Lieu Kibboutz de Kfar Aza (Néguev occidental - Drapeau d’Israël Israël)
Victimes Civils israéliens
Type Fusillade de masse, tuerie de masse
Morts 64
Auteurs Hamas
Guerre Guerre Israël-Hamas de 2023
Coordonnées 31° 29′ 01″ nord, 34° 32′ 02″ est
Géolocalisation sur la carte : Israël
(Voir situation sur carte : Israël)
Massacre de Kfar Aza
Géolocalisation sur la carte : district sud
(Voir situation sur carte : district sud)
Massacre de Kfar Aza

Le massacre de Kfar Aza a lieu le au début de l'attaque d'Israël par le Hamas. L'attaque du kibboutz de Kfar Aza en Israël fait 64 morts, tandis que 19 personnes ont été enlevées[1].

Déroulement du massacre

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Le kibboutz de Kfar Aza est l'une des premières cibles de l'attaque-surprise contre Israël, lancée par le groupe palestinien terroriste du Hamas au petit matin du [2].

Environ 70 militants armés du Hamas percent une palissade et pénètrent dans le kibboutz le matin du [3]. Après leur entrée dans le kibboutz situé à 3 kilomètres environ de la frontière, les hommes du Hamas commencent à massacrer les résidents[3]. Les militants islamistes commencent par cibler le flanc ouest du village, le côté le plus proche de la frontière et une zone où vivent les familles avec enfants[4],[5].

Des membres du kibboutz ayant une expérience militaire forment une garde de volontaires armés et combattent les envahisseurs dans une tentative de défense du village[5]. Tous sont tués. Les hommes du Hamas étendent leur attaque dans les quatre directions[4] et incendient des maisons en tuant leurs résidents civils[6],[7],[8]. Des cadavres de résidents du kibboutz ont été retrouvés avec les mains liées[8].

De plus, les assaillants ont emmené dans la bande de Gaza des otages pris dans le kibboutz[9]. L'agence Associated Press a confirmé avoir vu l'enlèvement de quatre otages le 7 octobre[10]. Les hommes du Hamas ont pris comme otages des femmes, des enfants et des personnes âgées[9].

Le chef du Conseil régional de Sha'ar HaNegev, Ofir Libstein, et son fils sont tués lors de l'attaque. Le kibboutz est repris par les forces israéliennes le , plus de 60 heures après le début de l'attaque[5].

Bilan des victimes

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Le , l'armée israélienne conduit des dizaines de journalistes étrangers à Kfar Aza pour rendre compte du massacre[11]. Le lendemain, le journaliste français Samuel Forey, correspondant à Jérusalem pour Le Monde et Le Soir, livre son témoignage sur Twitter : « J'ai couvert des guerres, des massacres et un génocide, celui des Yézidis. Ce que j'ai vu hier à Kfar Aza était terrible. Et je réalise chaque jour l'ampleur du drame, que j'essaie de documenter de la façon la plus précise possible. »[12].

À la date du , le bilan est de 46 civils israéliens tués selon la sécurité sociale israélienne (en)[13],[14].

Un an après l'attaque, le bilan situe le nombre de morts à 64, tandis que 19 personnes ont été enlevées, dont 5 sont toujours en captivité[1]. Deux de ces otages sont libérés le 19 janvier 2025 après le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas[15].

Désinformation

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Bébés décapités

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Le , la journaliste de la chaîne franco-israélienne i24NEWS Nicole Zedeck affirme que quarante bébés ont été assassinés, et que certains ont été décapités ; la journaliste se rétracte plus tard en parlant de quarante enfants dont des bébés[16].

Le 11 octobre, un porte-parole de l'armée de défense d'Israël refuse de confirmer les décapitations de bébés[17]. De son côté, le Hamas dément avoir commis des décapitations[18],[19].

Le , le président américain Joe Biden affirme avoir vu « des photos [...] de terroristes décapitant des enfants » mais l'information est démentie quelques heures plus tard par la Maison-Blanche[20].

Libération indique à la date du , qu'aucune déclaration officielle n'a confirmé les accusations de décapitations d'enfants[19]. Quelques heures plus tard, le Jerusalem Post « confirme [...] que les informations selon lesquelles des bébés auraient été [...] décapités [...] sont correctes »[21] mais se heurte au scepticisme d'autres médias (NBC News, CNN) qui affirment que ces informations n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante[22],[23].

Le , le quotidien Haaretz publie les noms des 1 452 victimes de l'attaque du dont deux bébés, dont aucun n'a été tué à Kfar Aza[24]. La plus jeune victime du massacre de Kfar Aza est un adolescent de 15 ans, Yiftach Kutz[25].

Le , la journaliste de CNN Sara Sidner (en), qui avait contribué à répandre la fake news des bébés décapités (avant de s'en excuser le [26]), est prise à partie par des Palestiniens en colère à Ramallah[27].

Le , le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, annonce que des poursuites pénales seront engagées contre des manifestants propalestiniens ayant nié l'existence des bébés décapités[28].

Le , le quotidien Haaretz revient en détails sur les atrocités commises par le Hamas narratif tout en précisant qu'il n'y a pas eu de « bébés décapités »[29].

Bébés pendus

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Le , le lieutenant-colonel Yaron Buskila, interviewé par le journaliste ultra-orthodoxe Ishay Cohen (he), affirme avoir vu des « bébés pendus en rang sur une corde à linge » à Kfar Aza. Ishay Cohen supprime rapidement la vidéo en raison de doutes quant à la véracité du témoignage, bien que Yaron Buskila lui ait été recommandé par le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, dont un représentant était sur place au moment de l'interview[30]. Yaron Buskila appartient aux Habithonistim (he), organisme dont le but est de « façonner et d’influencer le récit quant aux besoins de sécurité nationale d’Israël »[31].

Campagne de désinformation

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Selon Libération, les fausses informations autour des bébés décapités et des bébés pendus s'inscrivent dans une « campagne » de propagande plus globale ayant « pour but de rallier, puis consolider, le soutien de l’opinion israélienne et internationale aux violentes représailles à Gaza » mais pour « effet secondaire de nourrir, sur les réseaux sociaux, un puissant déni des crimes du 7 octobre, servant à mettre en doute les récits authentiques du massacre de quelque 800 victimes civiles »[32].

Références

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  1. a et b « A Kfar Aza, les Israéliens commémorent le pire massacre de l’histoire de leur pays », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Guerre Israël-Hamas : « C’est un massacre », familles et bébés mutilés, l’horreur dans les kibboutz de Kfar Aza et Beeri », Sud Ouest, (consulté le )
  3. a et b (en) Maayan Lubell et Emily Rose, « How an Israeli kibbutz 'paradise' turned into hell in Hamas attack », Reuters, (consulté le )
  4. a et b (en) Anshel Pfeffer, « 'Babies had their throats cut': how Kfar Aza kibbutz massacre unfolded », The Times,
  5. a b et c (en) Steve Hendrix, « Scenes from a massacre: Inside an Israeli town destroyed by Hamas », The Washington Post,
  6. (en) « Mom says sons snatched by Hamas while on the phone with her », sur ABC News, (consulté le )
  7. (en) « More than 100 civilians were massacred at Kfar Aza kibbutz in Hamas attacks, Israeli soldiers say », France 24, (consulté le )
  8. a et b (en) Roland Oliphant, Nataliya Vasilyeva et Charles Hymas, « Hamas slaughtered babies and children in Kfar Aza kibbutz massacre », The Daily Telegraph, (consulté le )
  9. a et b (en) Nick Logan, « Why Hamas took so many people hostage — and how that complicates Israel's response », sur CBC.ca, (consulté le )
  10. (en) Josef Federman et Issam Adwan, « Hamas surprise attack out of Gaza stuns Israel and leaves hundreds dead in fighting, retaliation », Associated Press, (consulté le )
  11. « « Ni une guerre, ni un champ de bataille mais un massacre » : un officier supérieur sur les lieux du massacre du kibboutz », sur Times of Israel, (consulté le )
  12. « Attaque du Hamas : les journalistes face à l'horreur des faits », Radio France, (consulté le )
  13. (en) « Israel social security data reveals true picture of Oct 7 deaths », France 24, (consulté le )
  14. Cyril Bonnet, « Otages du Hamas : le récit poignant d’Ido Shamriz », L'Obs, (consulté le )
  15. Par Roselyne Harel et correspondante à Tel-AvivLe 19 janvier 2025 à 19h33, « En Israël, le kibboutz martyr de Kfar Aza attend le retour de Doron et Emily, deux des otages libérées par le Hamas », sur leparisien.fr, (consulté le )
  16. « Israël : d’où vient le chiffre de «40 bébés tués» et parfois «décapités» par le Hamas à Kfar Aza ? », Libération, (consulté le )
  17. (en-US) Joshua Zitser, « IDF says it won't back up its claim that Hamas decapitated babies in Israel because it is 'disrespectful for the dead' », sur Business Insider, (consulté le )
  18. « Que sait-on du massacre de Kfar Aza ? » [vidéo], sur YouTube, (consulté le )
  19. a et b « Les «bébés de Kfar Aza» au cœur de la guerre de communication entre le Hamas et Israël », Libération, (consulté le )
  20. (en) Harriet Alexander, « White House admits Biden has NOT seen 'confirmed pictures of Hamas beheading children' - despite publicly saying he had HOURS before », Daily Mail, (consulté le )
  21. (en) « Photos of babies being burnt, decapitated confirmed » [archive du ], The Jerusalem Post, (consulté le )
  22. (en) Kat Tenbarge et Melissa Chan, « Unverified reports of ‘40 babies beheaded’ in Israel-Hamas war inflame social media », NBC News, (consulté le )
  23. (en) Matthew Chance, Richard Allen Greene et Joshua Berlinger, « Israeli official says government cannot confirm babies were beheaded in Hamas attack », CNN, (consulté le )
  24. (en) « Israel's Dead: The Names of Those Killed in Hamas Attacks, Massacres and the Israel-Hamas War » [archive du ], Haaretz, (consulté le )
  25. Renée Ghert-Zand, « La famille Kutz : un père, une mère et trois enfants », sur The Times of Israel,
  26. (en) « CNN journalist apologises for repeating claim Hamas beheaded babies », sur The New Arab (en), (consulté le )
  27. (en) Sarah Arnold, « CNN Reporter Confronted, Screamed at in the West Bank: 'F*** CNN!' », sur Townhall (en), (consulté le )
  28. « Questions au Gouvernement du mardi 24 octobre 2023 », LCP – Assemblée nationale, (consulté le )
  29. (en) Nir Hasson (he) et Liza Rozovsky, « Hamas Committed Documented Atrocities. But a Few False Stories Feed the Deniers », Haaretz,‎ (consulté le )
  30. (en) Dan Cohen, « Israeli Journalist Retracts ‘Babies Hung on a Clothesline’ October 7 Atrocity Propaganda », sur Uncaptured Media, (consulté le )
  31. Riyad Hamadi, « Attaque du 7 octobre : un journal français démonte les mensonges d’Israël », sur TSA, (consulté le )
  32. Cédric Mathiot, Florian Gouthière et Jacques Pezet, « Israël, 7 octobre : un massacre et des mystifications », Libération,

Articles connexes

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