Siège du nord de Gaza — Wikipédia
Date | Depuis le [1],[2] |
---|---|
Lieu | Gouvernorat de Gaza-Nord, bande de Gaza, Palestine |
Issue | En cours |
Ehsan Daxa (en) †[5] | Inconnu |
Plus de 1 000 blessés[8]
Plusieurs centaines de milliers de personnes déplacées de force
Invasion israélienne de la bande de Gaza (depuis 2023)
Batailles
Chronologie
Attaques et massacres
- Festival de musique de Réïm
- Netiv HaAsara
- Alumim
- Be'eri
- Ein Hashlosha
- Holit
- Kfar Aza
- Kissoufim
- Nahal Oz
- Nir Oz
- Nirim
- Nir Yitzhak
- Camp de Jabaliya
- Al-Shati
- Tour Hajji
- Évacuations de Gaza
- Poste de frontière d'Erez
- Hôpital Al-Ahli Arabi
- École de l'UNRWA
- Église Saint-Porphyre
- Convoi médical d'Al-Shifa
- Camp d'Al-Maghazi
- École Al-Buraq
- Massacre de la farine
- Tel al-Sultan
Voir aussi
Le siège du nord de Gaza[9],[10] est un engagement en cours de la guerre entre Israël et le Hamas dans le gouvernorat de Gaza-Nord, dans la bande de Gaza, entre Israël et les forces palestiniennes dirigées par le Hamas. Il commence le 5 octobre 2024 lorsque les Forces de défense israéliennes (FDI) envahissent Jabaliya et son camp de réfugiés pour la première fois depuis des mois[11],[12].
Le siège fait partie du "plan des généraux (en)" israéliens pour forcer les Palestiniens à quitter le nord de Gaza en le désignant comme zone de combat et en donnant des ordres d'évacuation aux civils sous peine de mort[13]. L'armée israélienne impose un siège complet au nord de Gaza, le coupant de la ville de Gaza en détruisant la plupart des routes menant au sud et en empêchant l'entrée de l'aide humanitaire (en)[14],[15]. Les villes sont presque entièrement détruites[16]. Les évacuations sont cependant entravées par les bombardements israéliens et les tirs sur les civils en fuite, laissant de nombreux prisonniers[17]. Des groupes de défense des droits de l'homme font part de leurs inquiétudes quant aux crimes de guerre, et les actions israéliennes sont qualifiées de nettoyage ethnique et de génocide[18],[19]. Israël attaque des hôpitaux (en) et des infrastructures médicales, alors que les organismes internationaux mettent en garde contre les conditions désastreuses à Jabaliya[20].
Contexte
[modifier | modifier le code]Des combats entre militants palestiniens et l'armée israélienne ont lieu à Beit Hanoun et à Jabaliya depuis le 27 octobre 2023 et le 8 novembre 2023, respectivement[21]. L'armée israélienne lance également des raids à Beit Lahia, dont les sièges de l'hôpital Kamal Adwan (en) en décembre 2023 et mai 2024[22],[23],[24].
L'armée israélienne rencontre une "résistance significative" lors des combats à Jabaliya et ne réussit finalement pas à démanteler la présence du Hamas dans la ville[25].
Le 31 mai 2024, l'armée israélienne se retire du nord de Gaza, y compris de Beit Hanoun et de Jabaliya[26],[27].
Au cours des quatre mois qui suivent le retrait israélien, le Hamas se reconstitue à Jabaliya et réussit à recruter des milliers de nouveaux combattants dans la région.
Siège
[modifier | modifier le code]Deuxième bataille de Jabaliya
[modifier | modifier le code]Environ 430 000 personnes vivent en octobre 2024, au début de la nouvelle offensive israélienne, dans les ruines de Jabaliya selon une estimation de l'ONU[28]. Dès la fin septembre ou le début octobre, l’approvisionnement en eau et en nourriture est totalement coupé[29]. Un quartier du nord est intégralement détruit le 7 octobre, et la dernière boulangerie du secteur le 8 octobre[29]. Les habitants cherchant à fuir sont pris pour cibles, tandis que l'approvisionnement en aide humanitaire et en matériel médical est bloqué[28],[29] : les deux routes indiquées par les autorités israéliennes pour l'évacuation comme sûres, les avenues Al-Rachid et Salaheddine, sont aussi des cibles pour l’armée israélienne et survolées par des drones et la cible des tireurs d'élites israéliens[29]. Dix-sept personnes, dont neuf enfants, sont tués lors des bombardements israéliens le 6 octobre 2024[30]. D'autres bombardements visant des écoles reconverties en centres pour réfugiés font trente morts le 11 octobre[31]. L’hôpital de la ville est aussi bombardé, ainsi que les équipes de secours[29]. En une semaine, au moins cent-trente personnes sont tuées[32]. Le 14 octobre, au moins onze personnes sont tuées par des tirs israéliens[33]. Au 20 octobre, après deux semaines de bombardements, on dénombre plus de 400 morts[34]. Un membre de Médecins sans frontières fait partie des victimes, a annoncé l'ONG[35]. Au 23 octobre, plus de 700 personnes ont été tuées[28]. Les enterrements ne pouvant souvent plus avoir lieu, les corps des victimes sont dévorés par les chiens errants[29]. Un bombardement le 10 novembre fait au moins 25 morts, dont 13 enfants[36].
Parmi les quatre journalistes encore présents dans le secteur début octobre, un a été tué et deux blessés gravement par les tirs de l'armée israéliennes, intentionnels semble-t-il. Seul un exerce encore, s’attendant à mourir[29].
L'armée israélienne commence à autoriser l'évacuation de plusieurs dizaines de milliers de personnes à partir du 21 octobre. Les personnes autorisées à partir ont d'abord été interrogées sur leur entourage et leurs voisins afin de livrer les noms de ceux travaillant avec le Hamas. Beaucoup sont victimes de violences au cours de leur interrogatoire[28].
Beit Lahia et Beit Hanoun
[modifier | modifier le code]A Beit Hanoun, un bombardement a frappé une famille, les Kahlout, tuant 25 personnes le 9 décembre 2024[16].
Impact et attaques sur les civils
[modifier | modifier le code]Plan des généraux
[modifier | modifier le code]Ciblage des civils
[modifier | modifier le code]Impacts humanitaires
[modifier | modifier le code]Caroline Seguin, coordinatrice d’urgence à Médecins sans frontières pour Gaza, rapporte que « les gens arrivent complètement traumatisés de ce qu’ils ont pu vivre dans le nord de Gaza. Certains de nos collègues sont sortis, ils ont vraiment cru qu’ils allaient tous mourir. Ils ont été encerclés par les Israéliens, forcés à partir. Même de jeunes enfants ont été séparés de leur mère pour être inspectés par les soldats qui les mettaient tous en joue, avec des tanks juste à côté d’eux ». Beaucoup dorment dans la rue. Dans la ville de Gaza, les réfugiés survivent « dans des bâtiments à moitié détruits, où il fait très froid, traversés par le vent et la pluie ». Certains ont érigé des tentes de fortune dans le stade de la ville[16].
Aide et fournitures humanitaires
[modifier | modifier le code]Hôpitaux et soins de santé
[modifier | modifier le code]Les trois hopitaux encore ouverts ont tous été attaqués par les forces armées israéliennes. L’hôpital Kamal-Adwan a été visé par des tirs, des bombardements et des obus à quatre reprises, entre le 3 et le 7 décembre, tuant quatre médecins, un garçon de 16 ans, qui était sur une chaise roulante, et deux autres personnes. Le 6 décembre, 33 personnes ont été tuées autour de l’établissement[16].
Réactions
[modifier | modifier le code]En Israël
[modifier | modifier le code]En Israël, des dirigeants politiques, dont des ministres, appellent publiquement à la colonisation du nord de la bande de Gaza après la guerre, ce qui pourrait expliquer pourquoi l'armée israélienne cherche à vider Jabaliya et les localités alentours de l'ensemble de leurs habitants[28].
Certaines voix israéliennes, comme l’organisation non gouvernementale israélienne B’Tselem et l’ancien ministre de la Défense, Moshe Yaalon, accusent l'armée israélienne de crimes de guerre et de nettoyage ethnique[16].
À l'international
[modifier | modifier le code]La responsable de l'ONU pour l'aide humanitaire dénonce à la mi-octobre les « horreurs indescriptibles » subies par les habitants et a appelé, de même que l'OMS et Médecins sans frontières, au « respect du droit humanitaire international » qui prévoit notamment que les civils et les infrastructures de santé soient épargnés[37]. Les forces israéliennes ont refusé toutes les demandes d'accès de l'ONU pour secourir les personnes blessées piégées sous les décombres[37]. Volker Türk, le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, affirme fin octobre que les actions d'Israël pourraient s'apparenter à « des atrocités criminelles »[38].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Siege of North Gaza » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Dozens killed in Gaza as Israeli army launches new incursion in north », sur Reuters,
- (en) « Israel launches new ground invasion of northern Gaza, heavy night of bombing recalls beginning of war », sur Mada Masr,
- (en) « Iran Update, October 10, 2024 », sur Institute for the Study of War,
- (en) « Iran Update, October 11, 2024 », sur Institute for the Study of War,
- (en) « 'Hero of Israel': 401st Brigade commander Col. Ehsan Daxa killed in northern Gaza », sur The Jerusalem Post,
- (en) « Iran Update, October 6, 2024 », sur Institute for the Study of War,
- (en) « Israel’s siege of north Gaza kills more than 1,000 », sur Al Jazeera,
- (en) « At least 770 killed in 19 days of Israeli siege on Jabalia: Gaza gov’t media office », sur Al Jazeera,
- (en) « Israel’s siege of north Gaza kills hundreds as some flee », sur NPR,
- (en) « Israeli strikes kill 42 in Gaza as tanks tighten siege of north », sur Reuters,
- (en) « Palestine’s UN envoy says ‘genocide within genocide’ going on in north Gaza », sur Al Jazeera,
- (en) « Heavy fighting in Gaza's Jabalia as Israel conducts new ground operation », sur BBC News,
- (en) « Israel expands brutal offensive in Gaza's Jabalia under 'genocidal' General's Plan », sur The New Arab,
- (en) « Stray dogs are eating the dead in the streets of northern Gaza, emergency services chief says », sur CNN,
- (en) « Israeli military enforces total blockade on northern Gaza, says civil defense official », sur Middle East Monitor,
- « La bande de Gaza, ravagée par les bombes et la faim, bascule dans l’anarchie », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Thousands trapped in Jabalia camp as Israel escalates deadly attacks in northern Gaza », sur Reuters,
- (en) « ‘Dead bodies everywhere’ in Jabalia camp as Israel besieges northern Gaza », sur +972 Magazine,
- (en) « Trapped in northern Gaza: 17 days of siege with several critically wounded », sur Al Jazeera,
- (en) « Last remaining hospitals in north Gaza under siege and people trapped », sur Doctors Without Borders,
- (en) « Israel and Hamas at war: what we know on day 22 », sur The Guardian,
- (en) « WHO calls for Gaza hospital to be protected after reported raid », sur Reuters,
- (en) « Israeli forces raid Gaza’s Kamal Adwan Hospital after days of strikes », sur Al Jazeera,
- (en) « Israeli Forces Cut Off Access to Kamal Adwan Hospital in Northern Gaza », sur The New York Times,
- (en) « Iran Update, May 31, 2024 », sur Institute for the Study of War,
- (en) « Israeli Forces Withdraw from Northern Gaza – Extensive Damage and Casualties », sur The Palestine Chronicle,
- (en) « Israel ends three-week offensive in north Gaza town », sur BBC News,
- « A Gaza, la fuite des survivants de Jabaliya », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Mahmoud Naffakh, « Nord de Gaza. L’extermination méthodique des habitants de Jabaliya », Orient XXI, 17 octobre 2024.
- https://www.rtl.be/actu/monde/international/la-defense-civile-de-gaza-annonce-17-morts-apres-des-frappes-sur-jabaliya/2024-10-06/article/718933
- https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/111024/gaza-la-defense-civile-fait-etat-de-30-morts-vendredi-dans-des-frappes-israeliennes
- « Que se passe-t-il depuis une semaine à Jabalia », Libération, 12 octobre 2024.
- https://www.lorientlejour.com/article/1431369/au-moins-40-morts-dans-de-nouveaux-bombardements-israeliens-a-gaza.html
- https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20241020-le-bombardement-isra%C3%A9lien-sur-beit-lahia-a-fait-87-morts-ou-disparus-selon-les-autorit%C3%A9s-de-gaza
- https://www.msf.fr/communiques-presse/gaza-un-membre-de-msf-tue-dans-la-ville-assiegee-et-bombardee-de-jabaliya
- « Dans le nord de Gaza, scène d'horreur après une frappe israélienne sur une maison | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
- « Les Palestiniens endurent des horreurs indicibles dans le nord de Gaza, selon l'ONU », L’Orient-Le Jour, 20 octobre 2024.
- « Le nord de la bande de Gaza vit ses «heures les plus sombres», dénonce un haut responsable de l'ONU », sur Europe 1, (consulté le )