Néo-conservatisme — Wikipédia

Le néo-conservatisme ou néoconservatisme est un courant de pensée politique d'origine américaine apparu à la fin du XXe siècle.

Il s'agit d'une conception ayant émergé aux États-Unis par opposition au relativisme culturel et à la contre-culture de la Nouvelle gauche (« New Left ») des années 1960. Cette philosophie a influencé les politiques menées par George W. Bush, signifiant un réalignement de la politique américaine, et le passage de quelques libéraux sociaux à la droite du spectre politique, d'où le terme qui fait référence aux « nouveaux » conservateurs[1],[2].

Les premiers écrits du courant néo-conservateur sont apparus dans le mensuel juif new-yorkais Commentary, publié par l'American Jewish Committee[3],[4].

À l'origine, le terme néo-conservateur était utilisé pour critiquer les sociaux-libéraux initialement proches du Parti démocrate mais qui se rapprochèrent du Parti républicain, assimilés à des renégats[5],[6]. Michael Harrington, un social-démocrate, a forgé l'usage du mot néo-conservateur en 1973 dans Dissent, un magazine sur les politiques de protection sociale[7]. Le premier théoricien néo-conservateur à avoir adopté ce mot et qui est considéré comme le fondateur de cette idéologie est Irving Kristol[8], père de William Kristol et fondateur du think-tank « néo-conservateur » Project for the New American Century. Irving Kristol a été un militant trotskyste actif pendant sa jeunesse et a exposé ses vues néoconservatrices en 1979 dans l'article Confessions of a True, Self-Confessed 'Neoconservative'.[5] Les idées de Kristol sont influentes depuis les années 1950 quand il a cofondé et édité le magazine Encounter[9]. Un autre idéologue de ce mouvement était Norman Podhoretz, éditeur au magazine Commentary de 1960 à 1995. En 1982, Podhoretz se désignait déjà comme un néo-conservateur dans un article du New York Times Magazine intitulé The Neoconservative Anguish over Reagan's Foreign Policy[10],[11]. Selon E. J. Dionne (en), le néo-conservatisme est né sur le principe que le social-libéralisme a échoué[1].

L'influence néo-conservatrice s'est manifestée avec la doctrine Reagan guidée par l'anticommunisme et l'opposition à l'influence mondiale de l'URSS mais elle a atteint son apogée ultérieurement avec la doctrine Bush d'exportation de la démocratie si besoin par l'invasion militaire.

Les journaux néo-conservateurs prééminents sont Commentary et The Weekly Standard. Il existe aussi des cercles de réflexion néo-conservateurs sur la politique étrangère dont American Enterprise Institute (AEI), le The Heritage Foundation, JINSA (Jewish Institute for National Security Affairs) et enfin Project for the New American Century (PNAC).

La presse américaine désigne souvent les néo-conservateurs par le diminutif de « neocons ». Très rapidement, les médias ont essayé de rechercher les origines des neoconservatives. Étant donné la perméabilité des institutions américaines (on peut passer de l'université à un poste de conseiller dans l'administration et réciproquement), certains ont cru reconnaître dans un certain nombre d'universitaires de Chicago l'origine de la pensée politique néo-conservatrice, ainsi que leurs influences principales. Mais cela est contesté.

Dans les années 1960, de jeunes intellectuels américains se rapprochent progressivement de la droite, alors représentée par la National Review. Comme Irving Kristol qui est souvent présenté comme le fondateur du néo-conservatisme[12] et qui est le premier à avoir assumé le terme[8] inventé pour dénigrer des renégats[5],[6], ils viennent souvent de la gauche, ne sont pas devenus systématiquement hostiles au New Deal, mais ils critiquent le libéralisme de la « Grande Société » ; ils axent leurs réflexions sur les questions stratégiques, à l'instar du géopolitologue Albert Wohlstetter[13]. Ses adeptes sont parfois d'anciens démocrates, voire, parfois, d'anciens trotskistes, déçus par l'évolution culturelle et intellectuelle depuis les années 1960. C'est le cas d'Irving Kristol ou de Martin Diamond, spécialiste de la Constitution américaine.

Le mouvement se développe autour des revues comme The Public Interest, The National Interest, Commentary. Ils seront rejoints dans les années 1970 par Norman Podhoretz, alors rédacteur en chef de la revue Commentary journal de la gauche anti-stalinienne fondée en 1945 par l'American Jewish Committee avant de devenir une revue proche du parti républicain et un porte-voix de l'anticommunisme[14]. Parmi ces intellectuels, on trouve des essayistes, comme Nathan Glazer, Daniel Patrick Moynihan, Martin Seymour Lipset, Daniel Bell, Michael Novak, James Q. Wilson ou Midge Decter.

Aux origines du mouvement, on trouve des intellectuels new yorkais, auxquels se joignent des universitaires et des activistes politiques démocrates de Washington, qui se considèrent comme les gardiens du « centre vital » théorisé au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale par l’historien Arthur Schlesinger. Ils fondent en 1972 la Coalition for a Democratic Majority et que l’on retrouve en 1976 à la direction du Committee on the Present Danger, qui milite pour une forte augmentation des dépenses militaires. Se réclamant de la gauche libérale américaine tout en défendant une politique étrangère intraitable face à l'Union soviétique, ils soutiennent alors la campagne présidentielle du sénateur démocrate Henry Scoop Jackson ; celui-ci est à la fois un partisan du New Deal et un « faucon » hostile à toute forme de détente vis-à-vis de l’URSS. Richard Perle et Paul Wolfowitz sont alors des collaborateurs du sénateur démocrate[15]. Rejoignent alors la mouvance des personnes particulièrement sensibles aux questions internationales, comme Elliott Abrams et Carl Gershman (en).

Le néo-conservatisme se constitue véritablement dans les années 1980, quoique l'on puisse trouver des éléments précoces de ce qui peut apparaître comme une école de pensée politique dans les années 1960 et 1970, autour de personnalités comme Charles Krauthammer, Francis Fukuyama, Irving Kristol, James Burnham, John M. Olin (en), Norman Podhoretz ou Wilmoore Kendall. Une nouvelle génération émerge alors, principalement représentée par Paul Kagan, Douglas Feith, William Kristol, Daniel Pipes, Jeane Kirkpatrick et d'autres. Ce sont les problèmes extérieurs qui concentrent leur attention. Déçus par la mollesse des premières années de Jimmy Carter et par le pragmatisme de son secrétaire d'État Cyrus Vance, beaucoup rejoignent le camp républicain avec l'élection de Ronald Reagan[16]. Les néoconservateurs contestent la légitimité de l'ONU, défendent l'État d’Israël et se rapprochent du camp républicain, attirés par la personnalité et certaines idées de Reagan, lui-même ancien membre du Committee on the Present Danger, et qui manifeste alors des sentiments d'hostilité radicale à l'« empire du Mal » soviétique. Richard Perle, Jeane Kirkpatrick, Eugene Rostow, Elliott Abrams, intègrent l’administration du nouveau président.

Un grand nombre de néoconservateurs adhèrent alors au parti républicain, même si certains, comme Richard Perle ou Madeleine Albright, restent membres du parti démocrate. L'influence du néo-conservatisme a été patente avec Ronald Reagan et sa décision d'engager l'épreuve de force avec « l'empire du Mal », c'est-à-dire l'URSS[17]. Mais cette décision bénéficie du soutien de l'ensemble du mouvement conservateur américain y compris de paléo-conservateurs et n'est pas la marque du seul courant néo-conservateur.

Après la présidence Reagan, les néoconservateurs connaissent une traversée du désert. Partisan d’une politique internationale « réaliste », George Bush père les tient à l’écart, notamment lorsqu'ils l'incitent à renverser Saddam Hussein dès la première guerre d'Irak. Mais la montée de l'islamisme leur permet de revenir sur le devant de la scène politique. À la fin des années 1990, le néoconservatisme entre encore dans une nouvelle période grâce à une nouvelle génération d'activistes comme Robert Kagan, éditeur avec William Kristol de l’hebdomadaire The Weekly Standard, Max Boot, Michael Ledeen, Lawrence Kaplan, Charles Krauthammer, etc.

En 1996, William Kristol et Robert Kagan publient dans la revue Foreign Affairs un essai intitulé « Vers une politique étrangère néoreaganienne », où ils affirment que « les buts moraux et les intérêts nationaux fondamentaux de l’Amérique sont presque toujours en harmonie ». En 1997, les néo-conservateurs Paul Wolfowitz, Richard Perle, Bill Kristol créent le « Project for the New American Century » (Projet pour le nouveau siècle américain), explicitement destiné à organiser l'hégémonie américaine sur le monde pour le nouveau siècle en empêchant l'émergence dans le monde de toute puissance rivale, de créer un nouvel ordre mondial fondé sur le consensus moral, de multiplier les interventions militaires en s'appuyant sur des coalitions de circonstance. Figurent à leurs côtés plusieurs politiciens républicains comme Dick Cheney, Donald Rumsfeld, et Robert Kagan, « le » théoricien de l'unilatéralisme américain[18].

Le président George W. Bush et Paul Wolfowitz, en mars 2005.

C'est avec l'élection de George W. Bush et la nomination de Paul Wolfowitz et Richard Perle, deux représentants du mouvement néo-conservateur, à des postes de responsabilité importants (secrétaire adjoint à la Défense et président de la commission de la politique de défense), que l'influence néo-conservatrice atteindra son apogée. Ils bénéficient de la protection du vice-président, Dick Cheney, qui leur permet de s’imposer par rapport aux d'autres courants comme la droite chrétienne, évangélique et morale, ou l'aile « réaliste » du parti républicain, représentée par Colin Powell ou George Bush père.

L'invasion de l'Irak en 2003 et la doctrine Bush identifiée à la promotion d'un « wilsonisme botté » sont des produits de l'influence néo-conservatrice ; en , un article de The New Republic parlait de George W. Bush comme du président « le plus wilsonien depuis Wilson lui-même », faisant référence à la pensée du président Woodrow Wilson. Cette comparaison ne visait naturellement pas le multilatéralisme de Wilson, chantre de la Société des Nations, mais bien son internationalisme et surtout la conviction que le modèle américain de démocratie libérale est moralement supérieur et doit être exporté (« make the world safe for democracy »), conviction qu'on retrouve dans les textes des néo-conservateurs. Cette conviction néo-conservatrice rencontre l'exceptionnalisme américain qui remonte lui aux fondateurs puritains du XVIIe siècle[19]. Mais alors que des premières années de la République à Wilson, cet exceptionnalisme s'était traduit par une politique isolationniste, visant à se retirer d'un monde européen vu comme corrompu, et dont les principes sont inscrits dans le discours d'adieu de George Washington et dans la doctrine Monroe[réf. nécessaire], le néo-conservatisme a réorienté la politique américaine dans le sens d'un internationalisme et d'un messianisme démocratique. Afin de mettre en exergue les aspects interventionnistes et militaire du « wilsonisme » de la doctrine Bush, le politiste Pierre Hassner a, en 2003 parlé de « wilsonisme botté »[20]. La politique étrangère néo-conservatrice de George W. Bush fut en effet marquée par la conjonction entre des racines idéalistes, une méfiance profonde à l'égard des institutions internationales et l'idée que la force est in fine un moyen légitime et efficace de parvenir à ses fins.

Cette période coïncide avec l'apparition dans d'autres pays que les États-Unis d'intellectuels et de revues affichant une proximité idéologique revendiquée avec le néo-conservatisme américain. En Europe, ce sont plutôt des intellectuels venus de Gramsci et de l'eurocommunisme. C'est le cas d'une grande partie de la direction internationale de l'Institut de l'Europe Libre qui réunissait à Paris le directeur de l'Institut Gramsci (Yves Roucaute)[21], le directeur de l'Hudson Institute de Washington (Ken Weinstein) et celui de la revue Azure de Jérusalem (David Hazoni).[réf. nécessaire]

Dans un ouvrage paru fin 2003, An End to Evil, Richard Perle et David Frum reconnaissaient déjà que le programme des néoconservateurs avait perdu de son élan. La détérioration de la situation en Irak a accéléré le mouvement. Beaucoup de néoconservateurs quittèrent l'administration Bush avant la fin de son deuxième mandat. Ce reflux s'est amplifié avec la victoire de Barack Obama, partisan d'un désengagement en Irak ; puis au sein même du camp républicain, la désignation puis la campagne de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine de 2016 semble marquer un reflux de l'emprise du néo-conservatisme sur la politique américaine.

Si nombre de dirigeants du Parti républicain restent proches des milieux néo-conservateurs, le fait que Donald Trump ait fait campagne explicitement contre les thèmes fondamentaux du néo-conservatisme avec des slogans comme « Americanism not globalism » ou « America First » en promettant un retour à un certain isolationnisme et la fin de l'internationalisme et de l'interventionnisme militaire a suscité la forte opposition de la plupart des figures néo-conservatrices[22],[23]. La journaliste Anne Appelbaum, une figure du néoconservatisme, estimait dans le Washington Post que Donald Trump incarnait « la fin de l’Occident tel qu’on l’a connu »[24]. Bill Kristol, fils de la figure fondatrice du mouvement Irving Kristol, critique également fortement les idées affichées par Donald Trump dans une série d'articles du The Weekly Standard[25],[26]. Durant la primaire, les néoconservateurs ont gravité essentiellement autour de Marco Rubio et Jeb Bush. Inversement, les commentateurs paléo-conservateurs se sont réjouis de la victoire de Donald Trump y décelant une réduction de l'emprise du néo-conservatisme sur le mouvement conservateur américain[27].

D'après Hadrien Desuin, des néoconservateurs ont soutenu Hillary Clinton réputée plus proche de leurs idées. En cela, le « progressisme » démocrate idéaliste et interventionniste se retrouverait en ligne avec la pratique belliqueuse des néoconservateurs

En 2018, l'arrivée de John R. Bolton comme conseiller à la sécurité nationale du président Trump symbolise pour certains le retour des faucons néo-conservateurs au pouvoir. Parmi les républicains, George W. Bush, qui avait décidé l'invasion de l'Irak, retrouve par ailleurs une forte popularité alors que la population partage des sentiments très pro-Israël, plaidant pour une ligne dure vis-à-vis de l'Iran. Toutefois, il ne s'agit pas des mêmes stratégies qu'en 2003. Plutôt que d'opérer un changement de régime en Iran avec un conflit armé, Trump chercherait plutôt à asphyxier économiquement Téhéran avec l'aide d'Israël et de l'Arabie saoudite et à couper le régime des mollahs de la Russie, estime le chercheur Gilles Kepel. Il s'agirait donc d'une « paix par la force », rapprochant Trump de l'approche qu'avait Reagan vis-à-vis de l'URSS, plutôt que de celle de Bush sur l'Irak[28].

Le néo-conservatisme se distingue du conservatisme traditionnel et du libéralisme. Anticommuniste et antifasciste, le néo-conservatisme est né sur le principe du « plus jamais Auschwitz ». Les néo-conservateurs se réfèrent tous aux principes du droit naturel et à un ordre naturel et en tirent les conséquences en politique intérieure et étrangère. Le néo-conservatisme américain est avant tout une critique assez générale d'une double attitude :

  • Dans l'horizon de la morale, ils refusent le relativisme et le laxisme. Le développement de l'individualisme subjectif dans les démocraties occidentales, surtout après la Seconde Guerre mondiale, conduit les individus à revendiquer pour eux-mêmes une liberté totale et à revendiquer la protection de leurs inclinations par des droits. Les néo-conservateurs pensent que les devoirs sont le corollaire des droits, et ils s'opposent à la confusion des Droits des citoyens (négociables) et des Droits de l'homme (non négociables).
  • Dans l'horizon politique, contre l'individualisme subjectif qui perd de vue le lien politique et le fait que l'existence humaine ne serait que pur hasard (Jean-Jacques Rousseau) s'il n'y avait pas de constitution politique, ils affichent la nécessité de partir de la Cité et du bien public. C'est la raison pour laquelle les néo-conservateurs américains sont attentifs à la manière dont a été élaborée la Constitution américaine et aux influences sur celle-ci du libéralisme anglais (John Locke).

Il est cependant difficile de parler d’une doctrine néoconservatrice totalement unifiée car elle a évolué tout au long de la deuxième moitié du XXe siècle[29]. D’une pensée de politique intérieure et de réaction de gauche face aux mouvements de contestations américains, elle est devenue essentiellement une doctrine focalisée sur la politique étrangère.

Politique étrangère

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Ils défendent la puissance militaire des États démocratiques dans les relations internationales afin d'asseoir un nouvel ordre international. Les néoconservateurs se définissent pendant la Guerre froide contre Henry Kissinger[30] et son principe de la paix par l'équilibre des puissances, y opposant le principe de la paix par le consensus moral. Dans un manifeste publié en 1996 par leur Think tank intitulé Project for the New American Century, ils exposent leurs principes en quelques points :

  • clarté morale et hégémonie bienveillante ;
  • empêcher l'émergence d'une puissance rivale ;
  • fin de la « complaisance » envers les dictatures ;
  • refus du déclin de la puissance américaine parce qu'elle est la première puissance démocratique du monde ;
  • revalorisation de l'outil militaire pour répondre aux agressions.

Les néo-conservateurs disent vouloir un nouvel ordre international qui soit celui de la liberté, selon les conceptions qui ne sont pas venues de Kant et de Wilson, auxquels ils reprochent l'impuissance, mais qui prennent leur source dans des écrits de Moïse Maïmonide et de Saint Augustin. Ils critiquent l'ONU et le Droit International au nom de la moralité. Aux grandes conférences internationales, ils préfèrent des coalitions plus réduites selon le principe « la mission définit la coalition ». Ils soutiennent Israël. Leur credo est l’interventionnisme. Les États-Unis doivent être reconnus comme la nation-phare des droits de l’homme et exporter la démocratie et la liberté partout dans le monde si besoin par la force. Le néoconservatisme a été assimilé à un impérialisme ; cependant, il se distingue de l’impérialisme de l’école « réaliste » qui, de Hans Morgenthau à Henry Kissinger, n’a jamais hésité à composer avec les dictatures, voire à en instaurer. Les néoconservateurs reprennent l’idéalisme moral démocratique du président Wilson, mais ils y ajoutent une composante militaire forte.

En , au crépuscule de l'ère de la seconde administration George W. Bush, Jonathan Clarke, opposé au néo-conservatisme, membre de la Carnegie Council for Ethics in International Affairs (en), suggère - dans un article intitulé The end of the neocons? (« La fin des néoconservateurs ? ») publié par la BBC - que le néo-conservatisme s'appuie sur six caractéristiques principales, qui se recoupent en grande partie[31] :

  • la volonté d'employer rapidement la force militaire ;
  • un dédain pour les organisations multilatérales ;
  • une faible tolérance pour la diplomatie ;
  • une focalisation sur la protection d’Israël et donc le Moyen-Orient ;
  • une insistance sur la nécessité pour les États-Unis d'agir de manière unilatérale ;
  • une tendance à percevoir le monde en termes binaires (bon/mauvais).

Parmi les idées emblématiques des néo-conservateurs, on peut citer la théorie du « chaos créateur », particulièrement développée par Michael Ledeen, ancien correspondant à Rome de The New Republic, en l'occurrence d'un projet consistant à instaurer au Proche-Orient un état de guerre et d’instabilité permanent qui permettrait aux Américains et aux Israéliens de maintenir dans la région de leurs objectifs géostratégiques, quitte à en redessiner la carte. Les néo-conservateurs ne font pas de la stabilité du monde un bien à maintenir mais au contraire prônent les vertus de la déstabilisation[32].

Politique intérieure

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Les néo-conservateurs sont favorables au libéralisme économique mais ils exigent, contre les libertariens et les libéraux classiques, une intervention sociale de l'État au nom de la compassion imposée par la nature lorsque les liens de solidarité ne suffisent pas pour alléger la souffrance. Les résultats du socialisme à l’étranger ont fait naître chez eux une méfiance à l’égard d’une action sociale volontariste. Toutefois, des divergences séparent les différents membres de ce courant d’opinion quant aux modes d'intervention de l'État qui est par tous conçu comme « variable »[33]. Les néo-conservateurs sont hostiles au principe de discrimination positive, à l'« égalitarisme culturel » et au « relativisme moral », fondés sur des thèses issues de la sociologie et de la postmodernité. S'ils admettent le libéralisme économique et s'ils privilégient les politiques compassionnelles interindividuelles, ils admettent l'intervention de l'État au nom de la morale (thèses de Kristol, Norman Podhoretz et Yves Roucaute). Ils ne sont pas opposés à une immigration contrôlée.

Références intellectuelles

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Parmi les références intellectuelles invoquées par les figures du néo-conservatisme et parfois contestées, on peut citer :

  • Leo Strauss, en particulier parce qu'il insiste dans son œuvre sur la notion de vérités éternelles contre le relativisme moral : « noble mensonge » (noble liar) chez Platon. La sensibilité démocratique et la « passion de l'égalité » (expression que l'on trouve chez Tocqueville) propre aux êtres qui vivent dans les démocraties, est en effet assez réticente à cette thèse platonicienne, qui s'appuie sur la distinction entre le vulgaire et l'élite… Leo Strauss n'a pas orienté sa réflexion sur la politique étrangère qui est au cœur du néo-conservatisme…
  • Platon ; Aristote ; Saint Augustin ; Maïmonide ; Locke ; Kant ; Tocqueville ;
  • le jacksonisme (en référence aux principes édictés par le président Andrew Jackson) ; le jeffersonisme (en référence à Thomas Jefferson).

Le néo-conservatisme, vu par l'un de ses fondateurs

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Norman Podhoretz, père fondateur de ce mouvement, définit le néo-conservatisme comme suit :

« Le « néo-conservatisme » se définit par son préfixe « néo », pour « nouveau ». Nous étions un groupe relativement petit d’intellectuels affiliés à la gauche qui, à la fin des années 60, a rejoint les rangs conservateurs parce qu’il s’est révolté contre le pourrissement des idées progressistes. Nous avons reconsidéré nos idéaux et avons décidé de nous ancrer quelque part entre le centre et la droite. Pourquoi « néo » ? Parce que nous représentions la nouveauté pour les conservateurs, et parce que nous leur avons apporté de nouvelles idées. L’essence de notre pensée affirmait que l’Amérique incarnait une puissance de Bien dans le monde et qu’elle n’était pas responsable de l’antiaméricanisme, cette haine irrationnelle que notre pays inspirait à l’étranger. Nous défendions les États-Unis contre les critiques émises à gauche et nous soutenions un rôle actif de notre puissance sur les affaires du monde, afin de répandre la liberté et la démocratie partout où cela était possible. Voyez-vous, nombre de gens qui ont été appelés « néoconservateurs » n’ont rien du tout en commun avec nous. Bush, Cheney, Rumsfeld, étaient conservateurs et le sont restés toute leur vie. De même, la seconde génération, Bill Kristol, mon fils John Podhoretz, David Brooks, David Frum, n’ont jamais appartenu à la gauche avant de passer à droite. Ils sont restés dans le même camp toute leur vie. Aussi ne répondent-ils pas à la définition stricto sensu de « néoconservateur »[34]. »

Personnalités notables associées au néo-conservatisme

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Les néo-conservateurs n'appartiennent pas spécifiquement à un parti politique. Certains sont proches des républicains, d'autres du Parti démocrate, comme Richard Perle. La plupart sont plutôt républicains et, dans les pays où la scène politique se sépare en droite et gauche, ils sont plutôt à droite. Mais nombre de néo-conservateurs ont soutenu Tony Blair.

Le « mouvement » néo-conservateur est très divers dans ses activités, allant de l'enseignement universitaire sur Aristote à l'examen attentif des enjeux politiques liés aux activités des groupes islamistes au Moyen-Orient (L. Murawiec, G. Millère), en passant par le conseil politique ou le journalisme (Wall Street Journal…).

Intellectuels anglo-saxons

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Institutions et publications associées

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Institutions

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Publications

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Récompenses

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  • Irving Kristol Award

Plus que par le moyen d'une force électorale, les néoconservateurs qui n'ont pas de parti ou organisation politique propre, exercent leur influence au travers d'une force intellectuelle réelle, appuyée sur des journaux comme The Weekly Standard, The New Republic ou sur des think tanks influents comme l’American Enterprise Institute et le Project for The New American Century. Celle-ci a été croissante de la fin des années 1970 au début des années 2000 avant de refluer avec les suites de la guerre en Irak de 2003. Les néo-conservateurs sont l'un des groupes ayant eu le plus d'influence au sein du parti républicain américain et des gouvernements de Ronald Reagan et surtout celui de George W. Bush. Partisans dès 1998 du renversement de Saddam Hussein, ils ont soutenu le rapprochement des États-Unis avec le monde musulman pour lutter contre l'U.R.S.S., la Guerre des étoiles, et ont pu imposer la Guerre en Afghanistan et surtout la guerre en Irak lancée par les États-Unis en mars 2003. Certains républicains étaient réticents à cette dernière guerre ; ainsi, contrairement à des assertions non fondées, Donald Rumsfeld ne se rattache pas directement au courant néo-conservateur, c'est plutôt comme Dick Cheney, un nationaliste affirmé (« assertive nationalist ») soucieux de montrer la puissance de l'Amérique au Proche-Orient[35] et dont les idées ont pu coïncider avec celles du néo-conservatisme. Pour les opposants au néo-conservatisme, l'influence des néo-conservateurs se serait nettement affaiblie après les "échecs" en Irak, les victoires des démocrates au Congrès, lors des élections de mi-mandat puis la victoire de Donald Trump qui a fait campagne sur des thèmes opposés à deux du néo-conservatisme.

Si l'invasion de l'Irak de 2003 a fait connaître au grand public les néo-conservateurs et popularisé le terme, elle n'a pas eu les effets escomptée. Cette dernière guerre se justifiait selon eux par le principe de la théorie des dominos : la mise en place d'un régime démocratique à Bagdad aurait un effet sur les pays voisins, qui seraient amenés à se démocratiser et à se libéraliser. Le but serait la paix au Moyen-Orient, par le biais d'un projet de « remodelage du Grand Moyen-Orient ». La mise en place d'une nouvelle direction palestinienne en et les premières élections municipales démocratiques en Arabie saoudite seraient selon les néo-conservateurs le résultat de cette politique. La démocratie irakienne devaient servir de modèle et contaminer l'Iran et les autres pays de la région. Cette vision des néo-conservateurs est souvent qualifiée d'idéologique et idéaliste par ses opposants ; elle serait ignorante des diversités régionales, des groupes ethniques et des différences religieuses. De fait, le chaos qu'a provoqué la guerre en 2003 dommageable autant aux populations qu'aux intérêts américains a renforcé les critiques.[réf. souhaitée]

Aux États-Unis, la gauche du parti démocrate a fortement critiqué le mouvement néo-conservateur. De même, le courant libertarien animé par Ron et Rand Paul s'est également opposé au néo-conservatisme même s'il y a des « faucons libertariens », comme Tim Starr, Kevin Bjornson, Bob Hunt ou Randall Herrst. Les libertariens reprochent aux néo-conservateurs leur étatisme dont témoigne l’explosion du budget de l’État, et l’évolution de la dette, sous les deux présidences qu’ils ont le plus influencées, celle de Ronald Reagan et celle de George W. Bush. Il leur est reproché de considérer la croissance de l’État comme un phénomène naturel inévitable, même s’ils sont souvent hostiles à l’État-Providence pour ce qui est des budgets sociaux.[réf. souhaitée]

Le mouvement paléo-conservateur, qui prétend représenter le conservatisme américain traditionnel, s'est opposé avec virulence à la montée en puissance du néo-conservatisme :

  • La sincérité des convictions conservatrices des néo-conservateurs a souvent été mise en cause ; ainsi, Pat Buchanan a dénoncé les origines de gauche des premiers néo-conservateurs « portant avec eux les virus de l'étatisme et du mondialisme », des gens qui ont commencé comme « trotskyste, socialiste ou social-démocrate », puis sont devenus « démocrates JFK-LBJ », ont rompu avec la gauche pendant la guerre du Vietnam avant d'infiltrer le parti républicain sous la présidence Reagan[36]. Buchanan compare les néo-conservateurs à des « squatters qui s'emparent d'une maison autrefois bien-aimée (le Parti républicain) et le convertir en fumerie de crack[37] ».
  • La maxime néoconservatrice que les États-Unis sont la première nation universelle[38], incarnant des principes rationnels et démocratiques qui devraient appliqués partout[39] est particulièrement critiquée, accusée de détourner le patriotisme américain vers des causes et des guerres qui ne devraient pas être les siennes, engageant le pays « dans une série de guerres qui ne sont pas dans l'intérêt de l'Amérique ».
  • Le fait que Lawrence Kaplan, David Brooks, Max Boot, Robert Kagan et d'autres néo-conservateurs ont utilisé des accusations d'antisémitisme pour intimider les critiques de la guerre en Irak leur a également été reproché.[réf. nécessaire] Buchanan a assimilé les néo-conservateurs à un groupe de « polémistes et fonctionnaires », « en collusion avec Israël » pour lancer des guerres, briser les Accords d'Oslo, endommager les relations américaines avec les États arabes, aliéner les alliés occidentaux et islamiques et menacer la paix gagnée en remportant la Guerre froide[40].

En 1988, Russell Kirk, théoricien du conservatisme et dont se réclamait Ronald Reagan, donna une conférence à l'Heritage Foundation, nommée The Neoconservatives: An Endangered Species[41] (Les néoconservateurs : Une espèce en danger) où il affirma : « Une ligne a aidé à définir la lutte émergente entre les néoconservateurs et les paléoconservateurs. Il semble qu'il ne soit pas rare que quelques éminents néoconservateurs confondirent Tel Aviv avec la capitale des États-Unis »[42].

Néo-conservatisme français

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Pour l'essayiste Hadrien Desuin, comme aux États-Unis, une partie non négligeable du néo-conservatisme français est venue du courant « libéral libertaire » né dans les années 1970[16]. Pour Tournier, c'est la rupture avec le relativisme culturel et le pacifisme de la gauche qui est « mal vue par la gauche traditionnelle mais elle est assez logique si l’on se place du point de vue des principes universels»[43]. D'après Hadrien Desuin, d'anciens gauchistes, tels André Glucksmann, Romain Goupil, Michel Taubmann, Yves Roucaute, ont rejoint à partir des années 1980 les rangs du néo-conservatisme pour soutenir régulièrement les interventions américaines au Proche-Orient[16].

Hadrien Desuin estime également que la France a mené une politique « néo-conservatrice » en Syrie et en Libye, principalement sous l'impulsion de Laurent Fabius et Jean-Marc Ayrault[44]. Les opérations françaises en Afrique relèvent selon lui d'une conception plus réaliste des relations internationales, n'ayant pas pour but de changer de régime mais au contraire de les conforter. Cependant pour le chercheur associé à la FRS et journaliste au Monde, Gaïdz Minassian, les analyses d'Hadrien Desuin tombent parfois dans « la caricature souverainiste »[45]. Il estime également que, « placer, par exemple, dans une même inspiration néoconservatrice toutes les interventions militaires occidentales depuis dix ans relève au moins de la myopie ; chaque opération armée répondant à une logique propre et un corpus idéologique différent »[45]. Pour lui, « le néoconservatisme est une doctrine exclusivement américaine »[45].

Selon Jean Birnbaum, la revue Le Meilleur des Mondes prolongement du Cercle de l'Oratoire, est néoconservatrice[46].

En 2008, selon Éric Aeschimann, les néo-conservateurs français, dont la revue Le Meilleur des Mondes, ont « lâché Bush »[47]. Le Meilleur des mondes se défend en 2008 « de rassembler les « néoconservateurs » français »[48].

Selon le journaliste Renaud Girard, la France devient plus néo-conservatrice et atlantiste sous Nicolas Sarkozy puis sous François Hollande ; alors que le néoconservatisme américain connaît un certain recul durant les années Obama[49]. Lors des discussions sur le nucléaire iranien, il est reproché à Laurent Fabius par média[50], ainsi que dans les milieux diplomatiques anglo-saxons[51], de « torpiller » les négociations. Il alimente les critiques soulignant que la position française affaiblit l'unité du groupe, qui a contribué à amener l'Iran à la table de négociation, et renforce les arguments iraniens avançant que Téhéran s'est montré disposé à traiter mais qu'Israël, les ultra-conservateurs du Congrès américain ainsi que la France préfèrent un affrontement militaire plutôt que la diplomatie.

Le , le président Emmanuel Macron déclare également dans une interview ou il livre ses grands principes de politique étrangère : « Avec moi, ce sera la fin d’une forme de néoconservatisme importée en France depuis dix ans »[52],[53].

Cette opinion est contestée par Bruno Tertrais, directeur-adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique ; par Benjamin Haddad, chercheur au Hudson Institute ; par Joseph Bahout, chercheur à la Fondation Carnegie pour la paix internationale ; par Olivier Schmitt, professeur au Center for War Studies ; et par Nicolas Tenzer, chargé d'enseignement à Sciences Po ; admirateurs revendiqués de Raymond Aron, qui dans une tribune pour Le Monde rejettent la thèse d'un débat public sur la politique étrangère qui serait divisé entre un camp « gaullo-mitterrandiste » et un camp « atlantiste », « occidentatiste » ou « néo-conservateur »[54]. Selon eux, il n'y a pas eu de basculement néo-conservateur en France à partir de l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007.

Selon Justin Vaïsse, « Ce n'est pas en politique étrangère qu'il faut chercher l'origine du néoconservatisme, mais en politique intérieure. Et plus précisément dans l'évolution du libéralisme américain qui, dérivant irrémédiablement à gauche à partir des années 1960, s'éloigne du centre politique qu'il avait occupé pendant trois décennies, découvrant ainsi un espace politique pour de "nouveaux conservateurs ».« Les néoconservateurs doivent lutter non seulement contre les démocrates et les libéraux, mais aussi contre d'autres familles conservatrices puissantes – telle l'aile réaliste du parti républicain, celle de George Bush père et de Colin Powell, ou encore la droite chrétienne. Et ils restent une force essentiellement intellectuelle, appuyée sur des idées, des journaux (le Weekly Standard, Le Wall Street Journal, le New Republic, etc.) et des centres de recherche (American Enterprise Institute, Project for a New American Century, etc.), et non une force électorale. »[55]. En outre, Vaisse note que depuis les attentats du commis contre le World Trade Center, une fausse alternative s'est construite consistant soit à se rallier aux thèses néoconservatrices, soit à s'y opposer, ce dernier cas étant présenté comme "anti-démocratique".

Les néo-conservateurs se sont dans l'ensemble réjouis du rejet du traité établissant une Constitution pour l'Europe par les Français lors du référendum du 29 mai 2005 et contre lequel ils avaient manifesté leur hostilité ou circonspection. Cette position nuance le regard que les Européens (les Français notamment) portent sur les États-Unis, qui s'étaient montrés jusqu'à présent seulement intéressés par la convergence entre une Union politique européenne et les missions dévolues à l'OTAN. Pour cette dernière raison, certains cercles politiques américains ne comprenaient pas la réticence qui se faisait jour en Europe à l'égard du projet d'adhésion de la Turquie à une Europe, dont on pouvait penser qu'elle n'avait d'existence que théorique, juridique ou purement réduite à un espace commercial. Les néo-conservateurs se sont opposés à cette entrée de la Turquie.[réf. souhaitée]

L'Europe semblait donc pouvoir être perçue comme un corps politique plus ou moins clairement identifié à des institutions comme l'OTAN. Le travail de réflexion que les néo-conservateurs peuvent mener sur la question de l'origine de la nation américaine (avec les travaux de Harry V. Jaffa (en) et de George Anastaplo (en) notamment) a permis à une frange relativement importante des intellectuels conservateurs de comprendre l'actuel débat en Europe sur la question de la nation (cf. les ouvrages de Pierre Manent : Cours familier de philosophie politique et La raison des nations).[réf. souhaitée]

Bibliographie

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    • Ce que veut Bush (Paris, La Martinière, Textes, 2003)
    • Pourquoi Bush sera réélu (Paris, Michalon, 2004)
    • Qui a peur de l'islam ! (Paris, Michalon, 2004)
  • Laurent Murawiec,
    • L'Esprit des nations, cultures et géopolitique, Paris, Odile Jacob, 2002
    • La Guerre d'après, Paris, Albin Michel, 2003
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  • Justin Vaïsse, « La croisade des néo-conservateurs », L'Histoire, p. 56-59, no 284, .
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  • Jean-Frédéric Légaré-Tremblay, L'Idéologie néo-conservatrice et la politique étrangère sous George W. Bush, Montréal, Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques, Études Raoul-Dandurand, 2005.
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  • Didier Chaudet, Florent Parmentier, Benoît Pélopidas, L'empire au miroir. Stratégies de puissance aux États-Unis et en Russie, Genève, Droz, 2007.
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Références

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    « ...reprinted as a chapter in Harrington's 1976 book The Twilight of Capitalism, pp. 165-272. Earlier in 1973 he had sketched out some of the same ideas in a brief contribution to a symposium on welfare sponsored by Commentary, "http://www.commentarymagazine.com/viewarticle.cfm/Nixon-the-Great-Society-and-the-Future-of-Social-PolicyA-Symposium-5214 Nixon, the Great Society, and the Future of Social Policy," Commentary 55 (May 1973), p.39 »

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  17. voir les travaux de Norman Podhoretz et ceux de la revue Commentary
  18. Dominique Audibert, Les faucons noirs de Bush, Le Point, 28 mars 2003.
  19. Cf. notamment discours de John Winthrop, sur la nouvelle Jérusalem.
  20. Charles Zorgbibe, Le second Bush, un « Wilson botté », Libération, 4 mars 2003.
  21. François Krug, Civilisations, esclavage, nazisme : les réponses de Roucaute, la plume de Guéant, nouvelobs.com, 10 février 2012
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  42. (en) Russell Kirk and the Negation of Ideology, par Scott P. Richert
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  49. Renaud Girard : «La diplomatie française doit en finir avec le néo-conservatisme», entretien avec Renaud Girard, lefigaro.fr, 25 mars 2016
  50. (en) France's role in scuttling Iran nuclear deal prompts speculation, Paul Richter, Los Angeles Times, 10 novembre 2013
  51. Pierre Haski, Pourquoi Laurent Fabius a torpillé l’accord de Genève avec l’Iran, Pierre Haski, rue89, nouvelobs.com, 10 novembre 2013
  52. Daniel Vernet, Quelle influence peut réellement avoir l'activisme diplomatique d'Emmanuel Macron?, Slate, 22 juillet 2017.
  53. Emmanuel Macron livre ses grands principes de politique étrangère, Le Monde avec Reuters, 21 juin 2017.
  54. Diplomatie : la politique étrangère de la France n’est pas « néoconservatrice », Le Monde, 3 juillet 2017.
  55. Justin Vaïsse, « La croisade des néo-conservateurs », L'Histoire, no 284, février 2004, p. 56.

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