Oiulari — Wikipédia
Oiulari est le mot basque signifiant « crieur ». Il existe des êtres surnaturels manifestant leur présence par de forts cris ou par des hennissements. Un Basajaun vivait à Mogulegorreta (parc naturel de Gorbeia) il poussa un cri (oihu). Une jeune fille qui fauchait la fougère dans cette montagne, lui répondit ijiji. Le Basajaun l'enleva et l'amena à sa caverne.
Au lieu-dit Kobatxoitturi (Ataun), les gens de la maison Artzate étaient en train de charger le four à chaux de combustible avec l'aide des voisins. Le four étant déjà rempli de pierres. Une nuit, alors qu'ils étaient en plein travail, ils entendirent un hennissement provenant des hauteurs d'Iruzuloeta (dans le massif d'Olatzaitz où les Jentil vivaient). L'un des travailleurs répondit :
- « au lieu de pousser des cris tu ferais mieux de descendre nous aider »
Alors le Jentil d'Iruzuloeta lança un énorme rocher qui tomba justement sur le four et l'écrasa. Le rocher y est encore et le four inutilisable.
Un génie laissa ainsi son empreinte sur la porte d'une cabane de Laumugarrixeta, en expédiant une gifle à un paysan qui avait osé lui répondre et qui courait s'y réfugier. On sait que la maison est sacrée. Elle est placée sous la protection de Dieu et des âmes des ancêtres. Celui qui s'y réfugie jouit du droit d'asile. Toute personne, y compris les génies, qui en poursuit une autre, ne doit pas franchir le seuil de la porte pour s'en emparer.
Des femmes s'en retournaient chez elles de nuit après avoir filé dans la maison Batix à Larrazabal. Elles entendirent un irrintzi (ce fameux cri basque qui ressemble à un hennissement et qui sert aux bergers pour communiquer entre eux dans les montagnes) et elles répondirent de la même façon. Mais quand elles entendirent un autre bien plus proche, elles eurent peur et s'échappèrent en courant vers une maison. Au moment de fermer la porte, ce qui arrivait en lançant du feu la frappa et laissa la marque de dix doigts. Cette maison s'appelle Urkiza aurrekua.
Enfin, un homme de Licq (Soule) se rendait au port de Larrau. La nuit le surprit en chemin. Il poussa comme un hennissement. Du bois, il entendit une réponse. Il continua et en poussa un autre. On lui répondit du même endroit que précédemment. Arrivé à la cabane d'Ibarrondo, il en poussa un troisième. Lorsqu'il entra, il demanda aux autres bergers:
- « Qui m'a répondu ? »
- « Ce n'était pas nous » répondirent-ils. « C'était le Basajaun. Si jamais nous l'avions fait, c'est lui qui serait venu ici ».
Étymologie
[modifier | modifier le code]Oihulari signifie « crieur » en basque. Le suffixe a désigne l'article : oihularia se traduit donc par « le crieur », « celui qui crie ». Se prononce : oyoulari.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
- Claude Labat, Libre parcours dans la mythologie basque : avant qu'elle ne soit enfermée dans un parc d'attractions, Bayonne; Donostia, Lauburu ; Elkar, , 345 p. (ISBN 9788415337485 et 8415337485, OCLC 795445010)
- Anuntxi Arana (trad. Edurne Alegria), De la mythologie basque : gentils et chrétiens [« Euskal mitologiaz : jentilak eta kristauak »], Donostia, Elkar, , 119 p. (ISBN 9788497838214 et 8497838211, OCLC 698439519)
- Wentworth Webster (trad. Nicolas Burguete, postface Un essai sur la langue basque par Julien Vinson.), Légendes basques : recueillies principalement dans la province du Labourd [« Basque legends »], Anglet, Aubéron, (1re éd. 1879), 328 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980805 et 9782844980809, OCLC 469481008)
- Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, Aubéron, (1re éd. 1876), 338 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)