Prieuré Notre-Dame de Franchard — Wikipédia

Prieuré Notre-Dame de Franchard
Vestiges du prieuré.
Vestiges du prieuré.
Présentation
Nom local Ermitage de Franchard
Culte Catholique
Type prieuré
Rattachement Abbaye Saint-Victor de Paris
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XIIIe siècle
Style dominant Art roman
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1926)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Seine-et-Marne
Ville Fontainebleau
Coordonnées 48° 24′ 33″ nord, 2° 37′ 56″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Prieuré Notre-Dame de Franchard
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
Prieuré Notre-Dame de Franchard
Géolocalisation sur la carte : Seine-et-Marne
(Voir situation sur carte : Seine-et-Marne)
Prieuré Notre-Dame de Franchard

Le prieuré Notre-Dame de Franchard, ou ermitage de Franchard, est un édifice situé en forêt de Fontainebleau, en France. Anciennement religieux, il est de l'ordre des Trinitaires, suivant la règle de saint Augustin.

Cet endroit attira depuis fort longtemps des cénobites. La première chapelle était sous le vocable de saint Alexis de Rome († v.411), puis sous celui de la Vierge. On atteste la présence d'ermites à Franchard dès le XIe siècle[1].

XIIe siècle

[modifier | modifier le code]

Le premier ermite est assassiné vers 1180, le second également, entre 1180 et 1194[2]. Un troisième du nom de Guillaume, chanoine régulier de l'église Saint-Euverte d'Orléans, s'y installe, sans tenir compte de l'avis opposé de son ami Étienne de Garlande (v.1070-1150), abbé de l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris[3]. Il fait venir d'autres religieux et bientôt l'ermitage devient monastère.

En 1197, le roi de France Philippe Auguste (1165-1223) exige que soit entretenu deux religieux chargés de prier pour le roi et confirme la propriété de cet ermitage à l'abbaye de Saint-Euverte d'Orléans. Guillaume, qui est prêtre, y célèbre l'Eucharistie et reçoit des dons. Après sa mort, il est remplacé par le frère Richard et en 1209 l'ermitage devient un prieuré.

XIIIe au XVIe siècles

[modifier | modifier le code]

Un siècle s'écoule dans le calme des prières, puis survient la guerre de Cent Ans qui voit la destruction du monastère. Selon la légende, les moines cachent leur trésor dans la forêt. Le prieuré est détruit en 1354 et sera reconstruit au XVe siècle.

XVIIe siècle

[modifier | modifier le code]

Le , le peintre Auguste Garondel et ses deux compagnons y sont assassinés. Le Père Pierre Dan, supérieur du Couvent des Mathurins de Fontainebleau en 1642, fait une description des lieux bien affligeante : « Lieu d'horreur, fort désert et affreux  »[4].

En 1661, la duchesse de Montpensier Anne-Marie-Louise d'Orléans, raconte dans ses "Mémoires" une promenade que Monsieur frère du roi fit dans les Gorges de Franchard avec sa suite et l'incendie de la forêt qui suit le retour au château avec quatre arpents de bois brûlés. Le temps passa sur les ruines de ce prieuré, qui vit passer laïques et religieux en quête de vie anachorétique.

Louis XIV en 1676 donne les ruines du prieuré aux Mathurins de Fontainebleau. Ils sont alors appelés Frères aux ânes[5] :«  Ils ne pouvaient se servir d'autres montures dans les voyages que d'ânes, c'est pourquoi on les appelait autrefois les Frères aux ânes, &: l'on trouve dans un Registre de la Chambre des Comptes à Paris de l'an 1330 que les Religieux du Couvent de Fontainebleau, y sont appelés les frères des ânes de Fontainebleau. Mais par la seconde Règle il leur fut permis de se servir de chevaux, d'acheter de la viande, du poisson et les autres choses nécessaires à la vie. »[6].

Puis les moines furent victimes des vols, tout au long du XVIIe siècle, puis il y eut des assassinats, les religieux quittèrent les lieux qui devinrent rapidement le repaire d'une bande de brigands qui rançonnaient la région.

XVIIIe siècle

[modifier | modifier le code]

Ce n'est qu'après plusieurs meurtres, dont le dernier en 1712 qu'un arrêt du Conseil de la Régence en date du ordonna la démolition des bâtiments. C'est à cette époque que sont découverts, dans les caves du prieuré, des coffres contenant du tissu qui tomba en poussière à l'ouverture de ceux-ci. Il ne reste plus aujourd'hui qu'un pan de mur de cet ermitage, le long duquel sera construite la maison forestière. Ces vestiges sont inscrits à l'inventaire des monuments historiques le .

En 1731 l'abbé Pierre Guilbert décrit ce lieu de la façon suivante : «  Les peintures affreuses que les historiens ont faites de la Thébaïde, les antres obscurs qu'ils ont décrits, et les profondes cavernes qu'ils ont représentées, ne paraîtront toujours que des crayons imaginaires à qui n'aura visité le surprenant désert de Franchard »[7].

Les vestiges du prieuré de Franchard

C'est à la suite de cela qu'est construite la première maison du garde forestier sous Louis XV. Un oratoire est adjoint à celle-ci au XIXe siècle[1].

XIXe siècle

[modifier | modifier le code]

En 1813, pour les commodités du garde forestier l'administration fait creuser un puits à 66 mètres de profondeur, mais celui-ci ne donnera jamais beaucoup d'eau et il sera fermé en 1904.

Claude-François Denecourt (1788-1875), conduit en ces lieux le la duchesse Hélène d'Orléans (1814-1858), et ses deux fils Philippe d'Orléans (1838-1894), âgé de 9 ans et Robert d'Orléans (1840-1910), âgé de 7 ans.

Architecture

[modifier | modifier le code]

Le prieuré comprend au XIIIe siècle une chapelle, un bâtiment conventuel, le tout ceint de murs et englobant le fontaine des ermites[8].

La chapelle est reconstruite après 1676 par les Mathurins de Fontainebleau qui y célèbrent une messe publique le mardi de la Pentecôte, faisant de Franchard un lieu de pèlerinage très fréquenté à cette époque de l'année et le reste du temps un lieu isolé et dangereux.

Fontaine des Ermites

[modifier | modifier le code]
Puits d'exploitation de la fontaine.

Doyenne des fontaines de la forêt de Fontainebleau, l'abbé Étienne en parle dans une lettre écrite au frère Guillaume en 1169 lui disant :«  L'eau n'est ni bonne à boire, ni belle à voir » Sa couleur roussâtre avait aux dires d'un nommé Guérin médecin de Melun en 1630 des vertus curatives fortifiant la vue des enfants et guérir les maux d'yeux. Les mères venaient à la Pentecôte plonger le visage de leurs enfants dans la fontaine.

Religieux et visiteurs célèbres

[modifier | modifier le code]

Représentations culturelles

[modifier | modifier le code]

Littérature

[modifier | modifier le code]

Iconographie

[modifier | modifier le code]
  • Frère Guillaume de Franchard, Galerie des Assiettes du château de Fontainebleau.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Flohic 2001, p. 574.
  2. Jean-Claude Polton historien, Franchard site emblématique de la forêt de Fontainebleau dans le bulletin d'informations no 11 de la Société des Amis et mécènes du château de Fontainebleau, dernier trimestre 2009, p. 3-4.
  3. Lettre de 1169
  4. Pierre Dan, op.cit.
  5. Histoire des ordres monastiques religieux et militaires, et des congrégations séculières de l'un et de l'autre sexe, qui ont esté establies jusqu'à présent: contenant leur origine, leur fondation, leurs progrès ... Tome second. Auteurs: Pierre Hélyot, Maximilien Bullot Éditeur: Jean-Baptiste Coignard, 1721; p. 316
  6. Vers 1280, un manuscrit nomme l'hôpital de la Trinité, situé rue Saint Denis alors situé hors Paris, Trinité aus Asniers
  7. Description historique des château bourg et forest de Fontainebleau en 2 vol. ([12]-LXIX-[3]-242-[6] p., [6] f. pl. dépl. ; [16]-309-[1] p., [1] f. pl. dépl.), Fleuron au titre. - Il existe un carton différent pour les p. 1-2 du t. I. - Contient des figures gravées sur des feuillets dépliants Édition : , 1731, Imprimeur-libraire : André Cailleau (168.-1751), Jacques Chardon (1688-1766) [catalogue]
  8. Jean-Claude Polton, op.cit.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Publications encyclopédiques

[modifier | modifier le code]
  • [Flohic 2001] Jean-Luc Flohic, Le Patrimoine des communes de Seine-et-Marne, t. I, Paris, Flohic, , 1re éd., 1 507 p. (ISBN 2-842-34100-7), Canton de Fontainebleau, « Fontainebleau », p. 568-580.Voir et modifier les données sur Wikidata

Publications spécialisées

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]