Style néobasque — Wikipédia
Le style néobasque (ou néo-basque) est un style architectural régionaliste né au début du XXe siècle dans l'extrême sud-ouest français et ayant perduré jusqu'en 1940. Ce style s'inspire principalement de la métairie de la province du Labourd.
Le style néolandais (ou néo-landais) en est une variante où s'exprime l'influence plus discrète de l'architecture vernaculaire landaise.
La métairie labourdine prise pour modèle
[modifier | modifier le code]Dans les dernières années du XIXe siècle et entre 1900 et 1940, un courant régionaliste original s’impose dans la construction des maisons des riches villégiateurs de la côte basque et de la côte gasconne voisine. Il prend pour modèle la métairie de la province basque du Labourd. Cette métairie se caractérise par un pignon-façade blanc sous un toit à deux pans symétriques, des colombages et des volets en bois de même couleur et une porte d’entrée souvent placée au fond d’un porche.
Diffusion des premiers pavillons de style néobasque
[modifier | modifier le code]Les architectes renouvellent le style en prenant de grandes libertés. Une place plus importante est faite aux pierres apparentes ou à leur substitut. De nouveaux matériaux sont introduits (béton armé). Les toits se font plus asymétriques. Les ouvertures vers l’extérieur se multiplient. De nouveaux choix chromatiques sont expérimentés. Les habitations prennent de la hauteur. De nombreuses villas sont ainsi construites pour de riches villégiateurs sur la côte basco-landaise. La villa Arnaga, construite par l'architecte Joseph-Albert Tournaire pour le compte d'Edmond Rostand entre 1903 et 1906, est un exemple encore très respectueux du modèle originel.
Mais ce style a aussi concerné des maisons moins cossues construites au sein de lotissements ou en ville. Celles-ci reprennent sans-doute plus fidèlement les canons architecturaux de la métairie labourdine et participent à une architecture contemporaine plus minimaliste. Elles sont visibles au Pays basque, dans les Landes mais, aussi, dans le Béarn et la Bigorre.
Extension aux édifices publics et à l'habitat collectif
[modifier | modifier le code]Le style s'est étendu aux édifices publics et à l'habitat collectif dès les années 1920. C'est à cette époque qu'est bâtie la station balnéaire landaise d'Hossegor[1]. Des bâtiments de plus en plus monumentaux sont alors construits, tels que le Sporting Casino dû aux architectes Louis et Benjamin Gomez et Henri Godbarge.
Diffusion dans d'autres régions
[modifier | modifier le code]Région toulousaine
[modifier | modifier le code]Durant l'entre-deux-guerres, alors que de nouveaux quartiers pavillonnaires sont aménagés dans les faubourgs de Toulouse, le style néobasque séduit aussi bien la petite bourgeoisie qu'une clientèle plus modeste[2]. Le modèle est cependant réduit à un vocabulaire architectural simplifié : les pignons ont des rampants dissymétriques, les faux pans de bois sont peints le plus souvent en vert ou en rouge, l'avant-toit est lambrissé, les balcons filants et les garde-corps en bois, le tout sur un rez-de-chaussée avec porche. La maçonnerie de briques creuses ou de parpaings reçoit un enduit hydraulique blanc[3].
Regain au début du XXIe siècle
[modifier | modifier le code]À Ciboure, le complexe Sokoburu à Hendaye-Plage et le quartier Zubiburu inauguré en 2008[4] sont des exemples des plus visibles d'un regain du style.
À Biscarrosse, la résidence Pierre & Vacances a été construite dans le style basco-landais[5]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- G. Maignan, Naissance d'Hossegor, sadipac.com, 2010.
- Nelly Desseaux, Paulette Girard, Thierry Mandoul et Jean-Pierre Marfaing, Toulouse et ses architectes, 1920-1940. La ville et ses architectes, Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement de la Haute-Garonne (CAUE 31) - École d'architecture de Toulouse, éd. Ombres, Toulouse, 1991, p. 106.
- Isabelle Boisseaud, Toulouse. La ville et ses faubourgs. Couleur et architecture, Service départemental de l'architecture et du patrimoine de la Haute-Garonne, s. d., p. 16-19 (lire en ligne).
- Inauguration des logements sociaux de Zubiburu.
- Tederic Merger, Le style basco-landais, gasconha.com.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Henri Godbarge, Arts basques anciens et modernes. Origines - Évolution, Éditeur David Chabas, Hossegor, 1931, VIII-128 p.
- Pierre Bidart et Gérard Collomb, L’architecture rurale française. Pays aquitains, bordelais, Gascogne, Pays basques, Béarn, Bigorre, Éditions A. Die, 1984, pp. 36-39.
- Geneviève Mesuret et Maurice Culot, Institut français d’architecture, Architecture de Biarritz et de la Côte basque. De la Belle Époque aux années 30, Éditions Mardaga, 1990.
- Claude Laroche, Hossegor, la station des sports élégants. 1920-1940, Éditions Norma, 1991, 159 p.
- Claude Laroche, Architecture et identité régionale. Hossegor 1923-1939, Éditions Le Festin, 1993, 271 p.
- Atelier Lavigne, architectes associés, Catherine Roi, architecte-urbaniste, Soorts-Hossegor, Landes (40). Site Patrimonial Remarquable, mai 2018, 172 p.
- Paulette Girard et Thierry Mandoul, « L'architecture néo-basque à Toulouse (1920-1940) », Architectes et architectures des Pays basques (XIXe – XXe siècles), éd. Izpegi, 1997, p. 49.