Le Tour de France 1974 est la 61e édition du Tour de France, course cycliste qui s'est déroulée du 27 juin au . Il comprend 22 étapes pour une longueur totale de 4 098 km. C'est la cinquième victoire du Belge Eddy Merckx.
Deux absences sont lourdes de conséquences pour l'intérêt du tour cette année-là. Luis Ocaña, net vainqueur l'année précédente en l'absence de Merckx, a été victime d'une chute au Tour de l'Aude. Joop Zoetemelk, vainqueur de Paris-Nice, est victime d'un accident et d'une fracture du crâne au Midi-Libre. Thévenet relève d'un zona contracté au tour d'Espagne. Merckx, après un début de saison calamiteux où il n'a pas remporté la moindre classique, a rassuré ses supporters lors du Tour d'Italie en maîtrisant le remuant José Manuel Fuente et en s'imposant finalement sans trop forcer son talent face à une opposition essentiellement italienne. Il est donc largement favori.
Merckx s'empare du maillot jaune dès le prologue à Brest. Parti pour contrôler une échappée, le lieutenant de Merckx, Joseph Bruyère, récupère le maillot jaune. Si Merckx semble manquer d'adversaires pour la victoire finale, les sprinters sont par contre très nombreux. A l'initiative de la compagnie maritime léonarde Brittany Ferries, le tour effectue son premier passage en Angleterre durant la deuxième étape, la course effectue une boucle autour de Plymouth. Le jeune Heink Poppe gagne cette étape anglaise devant Jacques Esclassan, Gerben Karstens, Patrick Sercu. Ce dernier se rattrape en remportant la troisième et la quatrième étape puis est second derrière De Witte. Jean-Luc Molinéris est le premier Français à gagner une étape. Par le jeu des bonifications, c'est la valse des maillots jaunes : Merckx, puis Karstens, puis Sercu, encore Karstens... À Châlons-sur-Marne, Merckx s'échappe et reprend le maillot jaune. Il le conservera jusqu'au bout.
Cyrille Guimard gagne une étape. Le lendemain, Sercu remporte sa troisième étape.
Les premières étapes de montagne sont sans surprise. Par deux fois, Merckx fait donner le tempo par ses troupes, mène ensuite le train en effeuillant le peloton, et pour finir, remporte l'étape au sprint. Parmi ceux qui parviennent à suivre, on trouve l'Espagnol Aja, révélation de 28 ans tout de même, le Portugais Agostinho, l'Italien Panizza et Raymond Poulidor (38 ans). La grosse déception vient de Thévenet, distancé dès le premier jour de 9 minutes par Merckx sur son propre terrain. La France s'enthousiasme pour "Poupou".
Le lendemain, le quasi inconnu Aja attaque. Poulidor lâche Merckx dans le Mont du Chat, mais dans la descente, Merckx reprend tout le monde et s'impose derechef à Aix-les-Bains, devant Mariano Martinez. La onzième étape voit triompher le grimpeur espagnol Vicente Lopez Carril, mais Merckx, Aja et Galdos ne sont qu'à une minute. Le fait notable est l'abandon de Bernard Thévenet, qui n'est décidément au point qu'une année sur deux.
À Orange, malgré l'ascension du Galibier et du Ventoux, le peloton lézarde, une échappée se forme et c'est Spruyt (encore un Belge, et un équipier de Merckx) qui s'impose. À Montpellier, Barry Hoban règle le peloton groupé.
À Saint-Lary Soulan, Poulidor attaque et fait le spectacle. Il lâche Merckx à qui il reprend près de deux minutes. Merckx garde toutefois 6 minutes d'avance sur Poulidor et a repris deux minutes à son suivant immédiat, Aja.
Jean-Pierre Danguillaume prend le relais de Poulidor et s'impose coup sur coup à la Mongie et à Pau.
Les dernières étapes tournent à la démonstration pour Merckx qui s'impose contre-la-montre à Bordeaux puis en ligne à Orléans. Cet effort lui coûte peut-être la victoire dans le dernier contre-la-montre qu'il termine à la deuxième place derrière Pollentier le jour même et au même endroit. Le lendemain, le cannibale ne se gêna pas pour faire le sprint final à la Cipale mais il fut nettement dominé par son ami Patrick Sercu.
Mais les commissaires de course déclassent le sprinter belge pour avoir gêné Gustaaf Van Roosbroeck arrivé troisième : dès lors, Merckx hérite sur tapis vert d'une huitième victoire d'étape. Il s'en est fallu de dix points que Merckx ne raflât du même coup le maillot vert. Merckx est également second du classement de la Montagne, remporté par l'Espagnol Perurena.
Les coureurs de l'équipe en tête de ce classement portent une casquette jaune (représentée dans les classements par l'icône à côté du nom de l'équipe)[9],[10].
(en) John Nauright et Charles Parrish, Sports Around the World: History, Culture, and Practice, vol. 2, Santa Barbara, CA, ABC-CLIO, (ISBN978-1-59884-300-2, lire en ligne)
David Saunders, Tour de France 1974, Keighley, UK, Kennedy Brothers Publishing,