Le Tour de France 1985 est la 72e édition du Tour de France, course cycliste qui s'est déroulée du 28 juin au sur 22 étapes pour 4 109 km. Le départ du Tour a lieu à Plumelec ; l'arrivée se juge aux Champs-Élysées à Paris. Le Français Bernard Hinault remporte sa cinquième et dernière Grande Boucle, égalant Jacques Anquetil et Eddy Merckx au palmarès de l'épreuve. Il s'adjuge également deux étapes (Prologue et contre-la-montre en ligne entre Sarrebourg et Strasbourg), auquel s'ajoute la première victoire de sa carrière dans un contre-la-montre par équipes du Tour de France avec sa formation La Vie Claire. Greg LeMond, deuxième du classement général et vainqueur du classement du combiné, est le premier Américain à remporter une étape du Tour de France. L'Irlandais Stephen Roche, lauréat au Col d'Aubisque, complète le podium. C'est le second doublé Giro-Tour pour Bernard Hinault, après celui de 1982.
Ce Tour de France reste la dernière édition ayant eu un vainqueur français.
Le Tour de France 1985 s'est déroulé du au en 22 étapes totalisant 4 109 km avec un jour de repos, 3 contre-la-montre individuel en plus du prologue et un contre-la-montre par équipes.
18 formations de dix coureurs prennent le départ soit 180 coureurs partants.
Il reste 144 coureurs à l'arrivée soit 80 % des partants. Seules cinq formations terminent au complet.
Le vainqueur des deux éditions précédentes, Laurent Fignon, est opéré pour une tendinite à la cheville gauche au printemps et ne peut pas être présent en juillet. En son absence, Bernard Hinault fait figure de favori, après avoir gagné le Tour d'Italie un mois auparavant[1].
La victoire de La Vie claire lors du contre-la-montre par équipes permet à huit de ses coureurs de se placer parmi les neuf premiers du classement général, uniquement devancés par Vanderaerden[5]. Le lendemain, une échappée permet à l'un de ses coureurs, Kim Andersen, de prendre le maillot jaune, tandis que Gerrit Solleveld gagne l'étape[6]. Henri Manders s'impose à Roubaix avec onze secondes d'avance sur le peloton[7]. À Reims, Eric Vanderaerden et Sean Kelly sont déclassés pour sprint irrégulier. Francis Castaing est déclaré vainqueur et Andersen garde le maillot jaune, alors que Vanderaerden l'avait revêtu sur le podium avant la décision du jury[8]. Ludwig Wijnants gagne à Nancy en attaquant dans le dernier kilomètre[9].
Hinault retrouve le maillot jaune à Strasbourg, où il gagne le contre-la-montre individuel avec plus de deux minutes d'avance sur ses principaux rivaux Charly Mottet, Stephen Roche et Greg LeMond, désormais deuxième[10]. À Épinal, Maarten Ducrot, échappé solitaire, offre un troisième succès à Kwantum[11]. Le lendemain, Jørgen Vagn Pedersen devance ses compagnons d'échappée à Pontarlier[12].
Dans les Alpes, Hinault accroît son avance. Il est échappé pendant les soixante derniers kilomètres menant à Morzine-Avoriaz, en compagnie de Luis Herrera, qui gagne l'étape[13]. À Lans-en-Vercors, un autre Colombien, Fabio Parra, devance Herrera[14]. Lors de cette étape longue de 269 kilomètres et sept cols, les formations s'entendent pour neutraliser le début d'étape et escamoter les premières difficultés. Cependant, Joël Pelier fait fi des consignes d'équipe et attaque dans la descente du col de la Colombière. Hinault va lui-même le chercher et le rappelle sévèrement à l'ordre[15]. En finissant deuxième du contre-la-montre de Villard-de-Lans derrière Vanderaerden, Hinault accroit encore de quelques secondes son avance[16]. Luis Herrera obtient, en solitaire, une deuxième victoire, à Saint-Étienne. À l'arrivée, Hinault chute et s'en relève avec une fracture du nez[17]. Il n'est pas mis en difficulté lors des deux étapes suivantes, qui voient deux exploits individuels : Eduardo Chozas gagne à Aurillac avec près de dix minutes d'avance[18], et Frédéric Vichot à Toulouse après 207 km d'échappée[19].
La première étape pyrénéenne est remportée par Pedro Delgado, qui fait l'ascension menant à Luz-Ardiden en tête et résiste au retour de Luis Herrera. Hinault, qui souffre d'une bronchite, est en difficulté dès l'ascension du Tourmalet. LeMond, plus à son aise dans la montée finale, souhaite pouvoir attaquer mais en est empêché par son directeur sportif Paul Köchli. Il se plaint à l'arrivée de ne pas pouvoir tenter sa chance pour gagner le Tour. Hinault, avec le soutien de Bernard Tapie, lui promet de l'aider à gagner l'année suivante s'il joue son rôle de coéquipier[20].
Le lendemain, la course est divisée en deux demi-étapes. Le matin, Stephen Roche part seul dans l'ascension du col du Soulor et s'impose au col d'Aubisque. Hinault faiblit dans le dernier kilomètre : il concède une minute et demie à Roche, qui reste troisième, et quinze secondes à Lemond[21]. Régis Simon gagne la deuxième demi-étapes en battant au sprint son compagnon d'échappée, Álvaro Pino[22].
L'étape de Bordeaux est gagnée au sprint par Vanderaerden[23] et celle arrivant à Limoges par Johan Lammerts qui s'est défait de ses compagnons d'échappée[24].
Le contre-la-montre du lac de Vassivière est remporté par LeMond, avec deux secondes d'avance sur Hinault. Roche est cinquième, à 59 secondes. Cette étape scelle le podium de ce Tour[25]. La dernière étape permet à Delgado de déloger Millar de la deuxième place du classement de la montagne en étant premier au passage de six côtes. Le sprint final voit Matthijs s'offrir une troisième étape sur ce Tour[26].
Les coureurs de l'équipe en tête de ce classement portent une casquette jaune (représentée dans les classements par l'icône à côté du nom de l'équipe)[38],[39].
Pierre Chany, La fabuleuse histoire du Tour de France : livre officiel du centenaire, Genève/Paris, Minerva, , 959 p. (ISBN2-8307-0766-4)
Pierre Martin (Avec les contributions de : Sergio Penazzo, Dante Baratino, Daniel Schamps, Cor Vos), Tour 85: The Stories of the 1985 Tour of Italy and Tour de France, Keighley, UK, Kennedy Brothers Publishing, (OCLC39314185)
(en) John Nauright et Charles Parrish, Sports Around the World : History, Culture, and Practice, vol. 2, Santa Barbara, CA, ABC-CLIO, (ISBN978-1-59884-300-2, lire en ligne).