Tramway de Lausanne — Wikipédia

Ligne T1 du tramway de Lausanne
Image illustrative de l’article Tramway de Lausanne
Construction du tramway à Renens

Réseau TL
Terminus Lausanne-Flon
Renens-Gare (Croix-Péage à l'issue de la phase 2)
Communes desservies 3
Histoire
Mise en service 2026
Exploitant TL
Infrastructure
Conduite (système) Manuelle (Marche à vue)
Exploitation
Matériel utilisé Tramway fer
Dépôt d’attache Garage-atelier de Perrelet
Points d’arrêt 10
Longueur 4.5 km
Fréquentation
(moy. par an)
18 millions (estimations)
Lignes connexes (M) (M1) (M2), (LEB)

Le tramway de Lausanne est un projet de tramway devant desservir l'agglomération de Lausanne, chef-lieu du canton de Vaud en Suisse. La ligne sera mise en service à l'horizon 2026.

La ligne reliera la gare de Lausanne-Flon à celle de Renens à l'ouest, puis dans un second temps elle ira jusqu'à Villars-Sainte-Croix. Le trajet entre Lausanne et Renens sera fait en 14 minutes, la ligne desservira dix stations pour une longueur de 4,5 km. Le prolongement de la ligne vers Villars-Sainte-Croix verra la ligne s'enrichir de six stations supplémentaires. Le tramway devrait transporter, durant sa première année de service, 11.5 millions de voyageurs.

Le retour du tramway à Lausanne, l'ancien réseau ayant été supprimé en 1964, est esquissé dès 2005 puis soumis à la Confédération en 2007 dans le cadre du Projet d'agglomération[1] et intégré au projet Axes forts, incluant des lignes de bus à haut niveau de service, dont le tram en constitue la première phase[2]. Le choix du tramway est validé en 2008[3]. La concession est attribuée en 2011 pour une durée de 50 ans avec prise d'effet à partir de 2012, la confédération participe à hauteur de 74 millions de francs suisses[4].

Le projet initial prévoit de construire une ligne de 4,5 km entre la gare de Lausanne-Flon et Renens mais un vote du Grand Conseil en 2012 soutient son extension jusqu'à Bussigny et Villars-Sainte-Croix[5]. La mise à l'enquête de la première étape, effectuée la même année, a soulevé beaucoup d'oppositions et a permis d'adapter le projet, avec notamment l'abandon de l'hypothèse du terminus souterrain au Flon, qui aurait renchérit le projet de 83 millions de francs, le terminus s'effectuera en surface place de l'Europe[6].

En , l'Office fédéral des transports donne son accord pour la construction de la ligne, ainsi que d'une partie du projet de bus à haut niveau de service et des aménagements routiers qui compenseront la fermeture à la circulation automobile de la rue de Genève et du Grand-Pont, en particulier la rampe Vigie-Gonin, dont la construction nécessiterait de raser une partie de la « forêt » du Flon et qui est source de moult contestations, les élus du parti Les Verts qualifiant le projet de rampe d'« aberration écologique »[7],[1]. Au mois de mai suivant les élus de la ville de Lausanne débloquent les 20 millions de francs que la municipalité dépensera pour le projet, suivi en juin par les élus du canton du Grand Conseil qui valident l'investissement de 453 millions de Francs de l'État de Vaud[8],[9].

Une semaine après, le Grand Conseil vote une résolution pour construire la ligne d'une traite, au lieu de phaser avec un premier tronçon jusqu'à Renens puis le second jusqu'à Villars-Sainte-Croix, en tenant compte des multiples retards que prend le projet en raison des nombreuses oppositions[10].

En le projet reste bloqué en attente de la décision du tribunal administratif fédéral à cause de l'opposition à la rampe Vigie-Gonin, en particulier des élus écologistes[1].

Le projet accompagnera la croissance démographique de l'Ouest lausannois qui doit, d'après les chiffres estimés en 2016, accueillir 70 000 habitants et 40 000 emplois supplémentaires au cours des 15 prochaines années, et de pallier la saturation de la ligne M1 du métro[11]. La construction du tramway devrait prendre quatre ans, pour une livraison prévue, en , à l'horizon 2023[2],[12],[13]. En et afin de débloquer la situation, une délégation du tribunal administratif fédéral accompagnée d'un représentant de l'Office fédéral des transports s'est rendu à Lausanne discuter avec les représentants de la ville, des TL et les commerçants du Flon opposés au tramway, sur le site de la rampe Vigie-Gonin ; toutefois, la date où le tribunal administratif rendra sa décision reste inconnue à ce jour[14]. L'un des principaux opposants au projet, le commerçant Guillaume « Toto » Morand, qui menace de lancer une initiative populaire si son recours contre la destruction de la forêt du Flon, un des cinq recours restant en sur les 130 qui furent déposés au total, est rejeté[15]. Le syndic de Lausanne Grégoire Junod précise que les « trois-quarts vont subsister », ce que dément « Toto » Morand qui affirme qu'elle sera entièrement détruite[15].

En février 2018, le tribunal administratif fédéral (TF) reconnaît la validité du projet de tramway mais retoque la rampe Vigie-Gonin, reconnaissant partiellement le recours déposé par Guillaume « Toto » Morand l'année précédente, ce qui bloque à nouveau le projet[16]. Les autorités cantonales et les TL se félicitent de la décision du tribunal concernant le tram mais vont déposer un recours concernant la rampe, le tribunal ayant basé son avis sur le fait que selon eux, l'OFT n'est pas compétente à ce sujet et que « cette liaison routière ne présente ainsi pas à suffisance, d’un point de vue matériel et spatial, un rapport nécessaire et étroit avec l’exploitation ferroviaire pour faire l’objet d’une procédure d’approbation des plans ferroviaires »[16]. Toutefois, le calendrier du projet tient compte d'un éventuel recours au TF, la ligne ne devrait pas être à nouveau retardée[16]. En mars suivant, les députés du Grand Conseil du canton de Vaud rejettent la pétition demandant le classement de la forêt du Flon, ce qui aurait empêché la construction de la rampe, la conseillère d'État Nuria Gorrite évoquant même une mise en service repoussée en 2024 ou 2025[17].

Les TL ont obtenu en l'autorisation du tribunal administratif fédéral (TF) de débuter les travaux du côté de la gare de Renens via la levée partielle de l'effet suspensif, ce qui débloque par ailleurs la poursuite de la restructuration de la gare de Renens et permet de débuter les études d'exécution sur l'avenue du 14-Avril[18].

Un temps évoqué, l'hypothèse de raccourcir la seconde phase de la ligne à la station Cocagne est écarté en février 2019, confirmant le terminus à Villars-Sainte-Croix prévu à l'origine[19]. L'avis du TAF de février 2018 est annulé par le tribunal fédéral en mai 2019, ce dernier reconnaît à l'OFT la compétence sur l'ensemble du projet, rampe routière comprise ; de ce fait le TAF ne jugera que sur l'infrastructure routière en tant que telle[20].

En octobre 2019, le projet de rampe Vigie-Gonin serait, selon 24 heures, définitivement abandonné tandis que le Grand-Pont resterait ouvert au trafic automobile, le chantier n'étant désormais conditionné qu'à la seule décision du TAF[21]. En février 2020, le TAF rejette les derniers recours, débloquant ainsi le chantier du tramway qui est lancé à l'été 2021 avec une ouverture du premier tronçon prévue pour 2026[22].

Tracé et stations

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Longue de 4,5 km dans le cadre de la 1re phase jusqu'à Renens, la ligne qui portera l'indice t1[2], comptera dix stations et mettra la gare de Renens à 15 minutes de la gare de Lausanne-Flon, pour une vitesse commerciale estimée à 20 km/h[11]. La phase 2 ajoutera six autres stations.

Le tracé débutera sur la place de l'Europe, située au dessus de la gare de Lausanne-Flon. La ligne empruntera ensuite la rue de Genève, longeant Le Flon par le nord et passant sous le Pont Chauderon pour rejoindre l'avenue de Morges, prolongée par la route de Renens à Prilly, où elle desservira la halte de Prilly-Malley puis la rue de Lausanne à Renens. Elle marquera son terminus à la gare de Renens, sur la place située devant.

Pour la seconde phase, la ligne passera par la rue du Terminus, prolongée par la route de Bussigny, où elle passera une seule fois sous l'autoroute A1, qui devient la route de Renens une fois entré dans Bussigny. La ligne bifurquera à droite pour emprunter un court tronçon de la route de Crissier puis à gauche pour emprunter la route de Bruyères puis la route de Sullens où elle passera cette fois sur cette même autoroute pour rejoindre le futur terminus à Croix-péage, aux portes de Villars-Sainte-Croix, au croisement avec la route principale 9.

Liste des stations

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Les stations de la ligne sont présentées d'est en ouest, la liste ci-dessous inclut la seconde phase[23],[24].

Stations Coordonnées Communes (quartiers) Correspondances[25]
    Lausanne-Flon 46° 31′ 15″ N, 6° 37′ 49″ E Lausanne (Centre) (M) (M1) (M2)
(LEB) (Gare de Lausanne-Flon)
    Port-Franc 46° 31′ 20″ N, 6° 37′ 38″ E Lausanne (Centre)
    EPSIC 46° 31′ 24″ N, 6° 37′ 15″ E Lausanne (Centre)
    École des Métiers 46° 31′ 29″ N, 6° 36′ 53″ E Lausanne (Sébeillon/Malley)
    Prélaz-les-Roses 46° 31′ 36″ N, 6° 36′ 29″ E Lausanne (Sébeillon/Malley)
    Galicien 46° 31′ 43″ N, 6° 36′ 11″ E Prilly RER Vaud
Liaisons nationales
(M) (M1) (Malley)
(à distance)
    Perrelet 46° 31′ 49″ N, 6° 35′ 52″ E Renens
    Renens-Croisée 46° 32′ 01″ N, 6° 35′ 26″ E Renens
    Hôtel-de-Ville 46° 32′ 10″ N, 6° 35′ 09″ E Renens (Centre)
    Renens-Gare 46° 32′ 16″ N, 6° 34′ 45″ E Renens (Centre) RER Vaud
Liaisons nationales
(M) (M1)
  x   Pont-Bleu 46° 32′ 23″ N, 6° 34′ 32″ E Crissier Phase 2
  x   Vernie 46° 32′ 38″ N, 6° 34′ 13″ E Crissier Phase 2
  x   Arc-en-Ciel 46° 32′ 51″ N, 6° 33′ 52″ E Bussigny Phase 2
  x   Buyère 46° 33′ 00″ N, 6° 33′ 49″ E Bussigny Phase 2
  x   Cocagne 46° 33′ 17″ N, 6° 33′ 43″ E Bussigny Phase 2
  X   Croix-Péage 46° 33′ 39″ N, 6° 33′ 55″ E Bussigny/Villars-Sainte-Croix Phase 2

(Les stations en gras serviront de départ ou de terminus à certaines missions, celles marquées d'un X seront mises en service dans le cadre de la phase 2)

Lieux à proximité des stations

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À proximité des stations, à environ cinq minutes à pieds, il y a notamment : Le centre-ville de Lausanne et le quartier du Flon, Métropole Lausanne, Casino de Montbenon, Palais de justice de Montbenon, Justice de paix du district de Lausanne, Centre de biométrie et des documents d'identité, Service du contrôle des habitants, Haute École de Musique (jazz et musiques actuelles), Pathé Cinémas, Bibliothèque municipale de Chauderon, Caserne des sapeurs-pompiers de Lausanne, Office régional de placement, École romande d'arts et communication (ERACOM), École professionnelle de Lausanne (EPSIC), Les Docks (salle de spectacle), l'Arsenic (Centre d'art scénique contemporain), Compagnie Philippe Saire, École technique des métiers de Lausanne, Vaudoise aréna (centre sportif), Transports publics de la région de Lausanne, ses 1'300 collaborateurs et son garage à véhicules, Déchèterie de Malley, École cantonale d'art de Lausanne (ECAL), Pompiers de Renens, Salle de spectacles de Renens, le centre-ville de Renens.

Exploitation

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La ligne offrira une fréquence d'une rame toutes les six minutes, soit une capacité de 2 750 voyageurs par sens et par heure, extensible jusqu'à 4000 à long terme[11].

Le dépôt sera construit sur la parcelle située à l'ouest de l'actuel dépôt de bus et siège des TL à Perrelet[26]. Ce site, racheté en 2015 par le canton de Vaud, était occupé par le brasseur Heineken[27].

Matériel roulant

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En 2022, une commande de dix rames est passé auprès du constructeur suisse Stadler pour une livraison en 2025-2026. Le modèle choisi est le Tramlink dans une version de 45 m[28].

Fréquentation

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Une fréquentation annuelle de 11.5 millions de voyageurs est attendue à la mise en service de la ligne[11].

Notes et références

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  1. a b et c Charaf Abdessemed, « Vigie-Gonin: l’étrange combat des Verts lausannois », sur lausannecites.ch, (consulté le ).
  2. a b et c « Tram t1 », sur lausanne.ch (consulté le ).
  3. Frédéric Mamaïs, « Le Grand-Lausanne veut un tram d’est en ouest », sur sno-tl.ch, 24 heures, (consulté le ).
  4. « Tram Lausanne-Renens: le Conseil fédéral accorde la concession », sur romandie.com, (consulté le ).
  5. « Soutien pour prolonger la voie jusqu'à Bussigny », sur 20min.ch, (consulté le ).
  6. « L'arrivée du tram à Lausanne sur de bons rails », sur 20min.ch, (consulté le ).
  7. Cindy Mendicino, « Le tram a gagné une bataille mais pas la guerre », sur 24heures.ch, (consulté le ).
  8. Cindy Mendicino, Alain Détraz, « Lausanne dit oui au financement du tram Flon-Renens », sur 24heures.ch, (consulté le ).
  9. Lise Bourgeois, « Plus de 453 millions engagés pour le tram Renens-Lausanne », sur 24heures.ch, (consulté le ).
  10. « Le tram construit d'une traite jusqu'à Villars-Sainte-Croix? », sur 24heures.ch, (consulté le ).
  11. a b c et d « Le grand retour du tram à Lausanne », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  12. « Présentation synthétique du projet "Axes Forts" », sur axes-forts.ch, (consulté le ).
  13. « Un crédit de 287 millions voté pour le futur tram Lausanne-Renens », sur rts.ch, (consulté le ).
  14. Emmanuel Borloz, « Le Tribunal administratif fédéral en visite au Flon », sur 24heures.ch, (consulté le ).
  15. a et b « "Toto" Morand prêt à aller jusqu'à une initiative dans le dossier du Flon », sur rts.ch, (consulté le ).
  16. a b et c Renaud Bournoud et Cindy Mendicino, « La rampe qui se dresse sur la route du tram », sur 24heures.ch, (consulté le ).
  17. « Non à la pétition en faveur de la forêt du Flon à Lausanne », sur swissinfo.ch, (consulté le ).
  18. Cindy Mendicino, « Feu vert pour un petit bout de tram », sur 24heures.ch, (consulté le ).
  19. « Le futur tram ira jusqu'à Villars-Sainte-Croix », sur 20min.ch, (consulté le ).
  20. « Le TF relance le projet de tram entre le Flon à Lausanne et Renens », sur rts.ch, (consulté le ).
  21. Renaud Bournoud et Cindy Mendicino, « Lausanne ne rasera pas la forêt du Flon pour une route », sur 24heures.ch, (consulté le ).
  22. « Le chantier du tram entre Lausanne et Renens est officiellement lancé », sur rts.ch, (consulté le ).
  23. « Axes Forts - Le réseau », sur lausanne-morges.ch (consulté le ).
  24. (en) « Tram Lausanne T1 electrical equipment rating », sur enotrac.com (consulté le ).
  25. Les correspondances sont données à titre indicatif et peuvent fortement évoluer d'ici à la mise en service de la ligne. Seules les correspondances avec les transports guidés (métros, trains, etc.) et les correspondances en étroite relation avec la ligne sont données.
  26. « Le garage-atelier du futur tram t1 se profile », sur batimag.ch, (consulté le ).
  27. Renaud Bournoud, « A Renens, le tram remplace les caisses de bières », sur 24heures.ch, (consulté le ).
  28. « Dix tramways Stadler Tramlink pour Lausanne », .

Articles connexes

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Lien externe

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