True Grit (film, 2010) — Wikipédia

True Grit
Description de l'image True-grit.png.
Titre québécois Le Vrai Courage
Titre original True Grit
Réalisation Joel et Ethan Coen
Scénario Joel et Ethan Coen
Musique Carter Burwell
Acteurs principaux
Sociétés de production Scott Rudin Productions
Skydance Productions
Mike Zoss Productions
DreamWorks SKG
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre western
Durée 110 minutes
Sortie 2010

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

True Grit, ou Le Vrai Courage au Québec, est un western américain écrit et réalisé par Joel et Ethan Coen et sorti en 2010. C'est l'adaptation du roman True Grit de Charles Portis, déjà porté à l'écran en 1969 avec Cent Dollars pour un shérif de Henry Hathaway et à la télévision en 1978 avec True Grit: A Further Adventure (en) de Richard T. Heffron. C'est le plus gros succès financier de la carrière des frères Coen[1].

Mattie Ross est une jeune fille très déterminée. Elle veut venger la mort de son père, assassiné lâchement par un de ses employés, nommé Tom Chaney. Ce dernier s'est enfui en territoire indien chacta avec une bande de hors-la-loi menée par « Lucky » Ned Pepper. Puisque la justice ne semble pas s'en préoccuper, Mattie négocie âprement pour obtenir des fonds, afin de partir à ses trousses. Mais elle ne reste pas seule et décide d'engager le marshal le plus coriace de la région, Reuben « Rooster » Cogburn.

Cogburn décide de partir seul sur la trace des fugitifs, mais Mattie insiste pour faire partie du voyage. Ils sont rejoints par LaBoeuf, un Texas ranger qui est à la poursuite de Tom Chaney depuis plusieurs mois pour le meurtre d'un sénateur (et de son chien) qu'il a commis au Texas. Les trois compagnons éprouvent, au cours de cette longue traque dans la nature, des difficultés à s'entendre et LaBoeuf les quitte après une dispute avec Cogburn, argüant que ce dernier serait sous l'emprise de la jeune fille. Cogburn monte une embuscade près d'une cabane où la bande de Pepper doit faire halte mais c'est LaBoeuf qui s'y montre en premier. La bande de Pepper arrive juste après et LaBoeuf est capturé et blessé, mais Cogburn tue deux membres de la bande et les autres prennent la fuite. Le lendemain, LaBoeuf affirme qu'il a été touché accidentellement par Cogburn au cours de la fusillade ; il part à nouveau de son côté après une nouvelle querelle.

Par la suite, Mattie rencontre Chaney par hasard au bord d’une rivière où elle est venue chercher de l’eau. Alors qu'il traverse la rivière pour tenter de s'approcher d’elle, elle le blesse avec le revolver de son père. Mais il se saisit d’elle et l'emmène sur l'autre rive auprès de Pepper. Cogburn, alerté par les coups de feu, échange des tirs avec la bande de Pepper. Celui-ci oblige Cogburn à renoncer à les suivre en menaçant de tuer Mattie ; prétextant la blessure de Chaney qui le rend difficilement transportable, Pepper le laisse seul avec Mattie pendant que lui et ses hommes vont chercher des chevaux. Chaney tente de tuer Mattie mais il est assommé par LaBoeuf, revenu après avoir entendu les coups de feu. Cogburn, qui avait fait mine d'abandonner la partie, se met en travers du chemin de Pepper et sa bande : il est face à quatre cavaliers. LaBoeuf et Mattie assistent à la scène du point haut où Mattie avait été laissée seule avec Chaney. Cogburn défie Pepper et fonce à cheval les armes à la main sur Pepper et ses trois hommes : il en tue deux et blesse grièvement Pepper mais le cheval de Cogburn est blessé, s'effondre sur son cavalier et l'immobilise. Pepper s'apprête à achever Cogburn mais, devenu immobile, il est devenu une cible pour LaBoeuf qui l'abat à longue distance avec son arme de précision, un fusil Sharps modèle 1874. Chaney, revenu à lui, en profite pour assommer LaBoeuf à son tour mais Mattie s'empare du fusil de LaBoeuf et l'abat. Le recul de l'arme la fait tomber à la renverse dans une fosse profonde qu'elle dévale. Arrêtée dans sa chute par la végétation, elle remue un corps en décomposition qui s'y trouve, et dérange un serpent qui la mord à la main. Cogburn et LaBoeuf la récupèrent, tentent de la soigner en vain, en aspirant le venin après une incision au couteau. Cogburn monte sur Blackie, le cheval de Mattie, et part à bride abattue, avec la jeune fille en selle, à la recherche d’un médecin pour la soigner ; le cheval est épuisé, s'effondre et est abattu, au grand désespoir de Mattie qui commence à être atteinte par la fièvre. Cogburn poursuit sa course à pied, portant Mattie dans ses bras, et arrive à proximité d'une habitation qu'il alerte d’un coup de feu, ne pouvant aller plus loin. Mattie est soignée mais son bras s'est nécrosé et doit être amputé. Cogburn la sachant hors de danger la laisse avant son réveil à la suite de l'opération. Elle écrit à Cogburn pour qu'il récupère le restant dû de sa mission, en vain.

Vingt-cinq ans plus tard, en 1903, Mattie ne s'est pas mariée et reçoit une lettre de Cogburn, désormais très âgé et qui fait partie d'un Wild West Show (spectacle itinérant sur l'Ouest américain). Cogburn lui écrit qu'il aimerait la revoir mais, quand Mattie arrive, Cogburn est mort depuis trois jours. Elle ramène le cercueil de Cogburn pour l'enterrer dans sa propriété, en méditant sur le temps qui s'échappe et en se demandant comment revoir LaBoeuf.

Fiche technique

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Distribution

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La jeune révélation du film, Hailee Steinfeld, lors de la Berlinale 2011.
Sources et légende : version française (VF) sur AlloDoublage[4]

Genèse du projet

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Le projet a été annoncé de manière non officielle dès , avant d'être confirmé en [5]. Ethan Coen décrit le projet comme une adaptation plus proche du roman que le film de 1969, Cent Dollars pour un shérif.

Attribution des rôles

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C'est la seconde fois que les frères Coen dirigent Jeff Bridges après The Big Lebowski sorti en 1998. Il reprend le rôle du Marshal Cogburn qui valut l'Oscar du meilleur acteur à John Wayne.

Josh Brolin collabore à nouveau avec les frères Coen après No Country for Old Men (2007). Il incarne Tom Chaney, autrefois joué par Jeff Corey.

Une grande série d'auditions a été réalisée au Texas pour trouver la jeune actrice principale. Hailee Steinfeld a été choisie parmi quasiment 15 000 postulantes[6]. Dans une interview donnée au New York Times, Ethan Coen déclare « C'était, et vous pouvez probablement l'imaginer, la source de beaucoup d'anxiété. […] Nous savions que si nous ne la trouvions pas, il n'y aurait pas de film[7]. »

Le tournage s'est déroulé en mars et , dans les États du Texas (Austin, comté de Blanco et Granger, où a été recréée la ville de Fort Smith) et du Nouveau-Mexique (Santa Fe)[8].

Bande originale

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True Grit:
Original Motion Picture Soundtrack

Bande originale de Carter Burwell
Sortie
Enregistré 2010
The Manhattan Center
(New York)
Durée 35:25
Genre Classique
Label Nonesuch
Critique

Bandes originales des films des frères Coen

La bande originale du film a été composée par Carter Burwell. C'est sa 15e collaboration avec les frères Coen.

Liste des titres
  1. The Wicked Flee - 2:35
  2. LaBœuf Takes Leave - 3:00
  3. Little Blackie - 1:06
  4. River Crossing - 1:25
  5. The Hanging Man - 1:57
  6. Talk About Suffering - 1:33
  7. Your Headstrong Ways - 0:31
  8. A Great Adventure - 1:00
  9. We Don't Need Him Do We? - 0:52
  10. Father's Gun - 1:22
  11. A Methodist and a Son of a Bitch - 3:02
  12. Talking to Horses - 0:35
  13. A Turkey Shoot - 2:50
  14. Taken Hostage - 2:03
  15. One Against Four - 1:39
  16. The Snake Pit - 3:18
  17. Ride to Death - 2:29
  18. I Will Carry You - 1:59
  19. A Quarter Century - 1:24
  20. The Grave - 0:59

D'autres morceaux utilisés dans le film, n'apparaissent pas sur l'album. La chanson religieuse Leaning on the Everlasting Arms est utilisé comme thème de Mattie Ross. Cette même chanson, reprise par Iris DeMent, est utilisée comme générique de fin. La version de Johnny Cash de God's Gonna Cut You Down a quant à elle été utilisée dans la bande-annonce.

En raison de la présence de chansons non originales, le film n'a pas été sélectionné pour l'Oscar de la meilleure musique[10].

Accueil critique

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Le film a été très bien accueilli par la critique, recueillant 96 % de critiques favorables, avec un score moyen de 8,410 et sur la base de 248 critiques collectées, sur le site Rotten Tomatoes[11]. Sur le site Metacritic, il obtient un score de 80100, sur la base de 41 critiques collectées[12].

En France, il obtient une moyenne de 4 étoiles sur 5 pour les critiques de la presse sur le site Allociné[13]. Pour Cédric Delelée, du magazine Impact, il s'agit peut-être du « plus beau film » des frères Coen ; Marie-Noëlle Tranchant, du Figaroscope, trouve le film « gorgé de pittoresque, d'humour et d'humanité » avec une Hailee Steinfeld qui « met tout le monde à sa botte » et un « tandem Jeff Bridges-Matt Damon mémorable »[13] ; Guillaume Bonnet, de Première, évoque un « beau western qui parvient à faire croire que le genre n'a jamais disparu » et « meilleur que son modèle »[14] ; pour Alain Sotinel, du Monde, les frères Coen « ressuscitent le western » et « jouent des codes comme un virtuose joue du violon »[15] ; Aurélien Ferenczi, de Télérama, évoque des « dialogues au cordeau », une « interprétation parfaite » et un film « extrêmement réjouissant » se terminant par « un épilogue sublime »[16] ; et Sandra Benedetti, de Studio Ciné Live, estime que c'est « un superbe western »« le visage candide et buté de Hailee Steinfeld, actrice inconnue de 14 ans, emplit l'écran » et avec un Jeff Bridges « immense dans le rôle de Cogburn »[17].

Quelques critiques sont plus mitigées, sans être négatives pour autant. Pour Jean-Philippe Tessé, des Cahiers du cinéma, « il y a peu d'enjeu, peu d'ambition dans cette plaisante adaptation »[13] ; Amélie Dubois, des Inrockuptibles, évoque une « mise en scène des frères Coen qui n'arrive pas à parfaitement équilibrer les éléments mis en balance » mais une fin de film qui « arrive à donner un souffle lyrique et un sens crépusculaire à l’épuisement pathétique qu’il a mis en œuvre »[18] ; et Didier Péron et Gilles Renault, de Libération, jugent le film « plutôt sage », bénéficiant d'une « magnifique photographie » et de la présence de Jeff Bridges mais qui n'a « ni la force perturbante de No Country for Old Men ni la liberté sarcastique de A Serious Man »[19].

Le film a connu un important succès commercial, rapportant 251 123 791 $ au box-office mondial, dont 171 243 005 $ aux États-Unis et au Canada[20], ce qui en fait le plus grand succès commercial des frères Coen jusqu'alors[21]. Il a réalisé 1 402 149 entrées en France[22].

Box-office mondial par pays du film True Grit (par ordre décroissant)[23]
Pays Box-office Pays Box-office Pays Box-office
Drapeau des États-Unis États-Unis 171 243 005 $ Drapeau de la Suède Suède 1 972 859 $ Drapeau de la Belgique Belgique 1 092 678 $
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 13 491 519 $ Drapeau de la Norvège Norvège 1 889 049 $ Drapeau du Portugal Portugal 858 508 $
Drapeau de la France France 11 533 147 $ Drapeau du Danemark Danemark 1 844 409 $ Drapeau d’Israël Israël 848 843 $
Drapeau de l'Australie Australie 8 501 649 $ Drapeau de la Suisse Suisse 1 584 385 $ Drapeau de la Grèce Grèce 824 220 $
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 7 968 396 $ Drapeau du Mexique Mexique 1 402 472 $ Drapeau du Japon Japon 821 617 $
Drapeau de l'Espagne Espagne 7 083 447 $ Drapeau de la Russie Russie 1 391 383 $ Drapeau de la Pologne Pologne 748 348 $
Drapeau de l'Italie Italie 4 183 698 $ Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 1 356 193 $ Drapeau de l'Autriche Autriche 670 141 $
Drapeau du Brésil Brésil 2 092 878 $ Drapeau de la Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande 1 334 117 $ Drapeau de la Finlande Finlande 611 388 $

Distinctions

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Récompenses

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Nominations

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Commentaires

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  • Le même faux raccord est visible dans le True Grit de 1969 avec John Wayne (100 dollars pour un shérif), réalisé par Henry Hathaway, et dans celui des frères Coen. Mattie Ross traverse la rivière avec son cheval, puis, en sortant, elle s'avance vers Cogburn et Labeef (ou Laboeuf). Quelques secondes après, elle est déjà sèche. Les frères Coen auraient ainsi fait une référence au premier True Grit[27].
  • C'est le premier film des Coen à être classé PG-13 (interdit aux moins de 13 ans) aux États-Unis depuis Intolérable Cruauté en 2003.
  • True Grit est également le dernier film loué par Netflix après la fermeture de son service historique de location de D.V.D[28].

Notes et références

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  1. (en) « Gros succès au Box Office »
  2. « Au box-office américain True Grit dégaine »
  3. « Parental guide » ((en) guide parental), sur l'Internet Movie Database
  4. « Fiche de doublage français de True Grit », AlloDoublage (consulté le )
  5. (en) Les Coen pour adapter True Grit - Variety
  6. (en) The Coen Brothers, Shooting Straight - The New York Times
  7. Traduit de l'anglais : « It was, as you can probably imagine, the source of a lot of anxiety. We were aware if the kid doesn't work, there's no movie »
  8. True Grit - Documentaire sur les décors, Paramount Pictures, 2011, DVD
  9. (en) B.O. True Grit - AllMusic
  10. (en) (en) L'Academy Awards exclut quatre compositeurs - Variety
  11. (en) « True Grit », sur Rotten Tomatoes (consulté le )
  12. (en) « True Grit », sur Metacritic (consulté le )
  13. a b et c « True Grit - Critiques Presse », AlloCiné (consulté le )
  14. Guillaume Bonnet, « True Grit », Première (consulté le )
  15. Alain Sotinel, « True Grit : les frères Coen ressuscitent le western », Le Monde (consulté le )
  16. Aurélien Ferenczi, « True Grit, le cadeau des frères Coen », Télérama (consulté le )
  17. Sandra Benedetti, « True Grit, un pur western », Studio Ciné Live (consulté le )
  18. Amélie Dubois, « True Grit, le western cocasse des frères Coen », Les Inrockuptibles (consulté le )
  19. Didier Péron et Gilles Renault, « Borgne to be alive », Libération (consulté le )
  20. (en) « True Grit », Box Office Mojo (consulté le )
  21. (en) « Joel Coen », Box Office Mojo (consulté le )
  22. « True Grit », sur JP's Box-Office (consulté le )
  23. (en) « True Grit Foreign », Box-Office Mojo (consulté le )
  24. Nominations et récompenses - Internet Movie Database
  25. Également nommé pour Tron : L'Héritage
  26. Également nommé pour Green Zone et Au-delà
  27. JD, « TRUE GRIT : LE FAUX RACCORD FAIT RÉFÉRENCE », sur etatsdulieu.wordpress.com, (consulté le )
  28. « Netflix vient de livrer son tout dernier DVD... et c'est un chef d'oeuvre ! », sur Premiere.fr, (consulté le )

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • Charles Portis, Donna (AFT) Tartt, True Grit. Movie tie-in edition, Overlook Press, The, 2010 - 235 pages
  • Le roman True Grit est publié en France aux éditions Le Serpent à Plumes.

Articles connexes

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Liens externes

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