Union du Maghreb arabe — Wikipédia
Institutions
Secrétaire général | Jalal El Marzoum |
---|---|
Siège | Rabat (Maroc) |
États membres | 5 États membres |
---|---|
Langue(s) de travail | Arabe |
Classement superficie | 7e mondial |
---|---|
Superficie | 6 045 741 km2 |
Population | 102 877 547 hab. (2020) |
Densité | 16,7 hab./km2 |
Monnaie | Dinar algérien, dirham marocain, dinar libyen, dinar tunisien, ouguiya |
---|---|
Classement PIB | 37e mondial |
PIB | 382,780 Mrd $ (2020) |
PIB/hab. | 3 720 $/hab (2020) |
Gentilé | Maghrébin, Maghrébine |
---|---|
Fuseaux horaires | Essentiellement UTC+0 à +2 (RUP : - 4 à + 4) |
Site officiel | maghrebarabe.org/fr/ |
L'Union du Maghreb arabe (UMA ; arabe : اتحاد المغرب العربي Ittiḥād al-Maghrib al-‘Arabī) est une organisation économique et politique formée par les cinq pays du Maghreb — à savoir l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Tunisie, ainsi que la Mauritanie — et dont le siège du secrétariat général est situé au Maroc, à Rabat.
La population totale des cinq États membres s'élevait à 101 095 436 habitants en 2019.
Fondée en , son objectif est de créer des rapports de fraternité entre les états membres et faciliter la libre circulation des biens et des personnes[2]. Vingt ans plus tard, selon le discours officiel : « l'Union du Maghreb arabe est aujourd'hui, à l'évidence, une réalisation géostratégique importante »[3], mais, dans les faits, elle n'a que peu d'influence sur la politique de ses États membres. Le Conseil des chefs d'État ne s'est plus réuni depuis 1994, et l'UMA reste prisonnière des désaccords entre chacun des pays[4], dont le conflit du Sahara occidental, en dépit de la création de l'Union pour la Méditerranée.
Histoire
[modifier | modifier le code]Dans le cadre de la lutte contre l'occupation, fut fondée une commission de libération du Maghreb en 1927 au Caire. S'est tenue après, en 1945 une conférence des mouvements nationaux de l'Afrique du Nord. Puis, en 1958, s'est tenue la réunion de Tanger entre les chefs des mouvements nationaux du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie dans le but d'entamer la création de cette union.
Le fut signé au palais royal de Marrakech[5] par les cinq chefs d'État le Traité constitutif de l'Union du Maghreb arabe[6], après la réunion du à Zéralda qui l'avait préparée.
En 2016, Taïeb Baccouche, ex-ministre tunisien des Affaires étrangères, est nommé secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe[7]. Il remplace ainsi le Tunisien Habib Ben Yahia, qui occupait ce poste depuis 2006[8].
État d'avancement de l'intégration régionale
[modifier | modifier le code]Le conflit du Sahara occidental représente l'un des obstacles majeurs à une coopération entre l'Algérie et le Maroc allant dans le sens d'une intégration progressive. En 2021, l'Union n'est toujours qu'à un stade symbolique et ce manque d'intégration coûte cher au Maghreb, dans la mesure où les échanges régionaux qui pourraient se développer sont freinés[9]. La complémentarité qui paraît exister entre les trois principaux pays ne semble pas être assez prise en considération par les pays membres. Sans doute leur est-elle extérieure car, modérément, encouragée par l’Union européenne dans le cadre du processus de Barcelone, la collaboration politique et économique qui aiderait à résoudre certains des problèmes de la rive sud de la Méditerranée, n'a pas connu le moindre début de concrétisation[10].
Selon une étude de la Banque mondiale de 2019, la création d'une zone de libre échange entre les pays de l'Union du Maghreb Arabe pourrait augmenter le PIB de la région de manière significative. En 2023, l'idée d'une monnaie unique est évoquée mais est considérée, à ce jour, comme techniquement faisable mais politiquement utopique[11].
En avril 2024, l'Algérie, la Tunisie, et la Libye, évoque la mise en place d'une nouvelle entité nord-africaine, censée remplacer l'Union du Maghreb arabe, qu'ils jugent "inopérante", sans le Maroc, et la Mauritanie. il a été décidé que seront créés des groupes de travail conjoints pour coordonner les efforts sur la sécurité des frontières communes face à la migration irrégulière et la mise en place de grands projets d’investissements communs sur la production de céréales ainsi que le dessalement de l’eau de mer face au du changement climatique, et la libre circulation des biens et des personnes entres les trois pays[12].
En juillet 2024, Nabil Ammar ministre des affaires étrangères Tunisien, déclare que les réunions tripartites entre la Tunisie, la Libye et l’Algérie revêtaient «un caractère consultatif visant à améliorer les relations et à activer la coopération conjointe, en vertu de nouveaux plans d’action valorisant le développement et le partenariat stratégique», sans remplacer l'organisation de l’UMA[13].
Pays membres
[modifier | modifier le code]Les membres de l'UMA sont :
Dans l'UMA, les types de régimes politiques varient d'un pays à l'autre, ainsi d'Est en Ouest, la Libye a un régime provisoire (ex-Jamahiriya), la Tunisie est une République parlementaire, l'Algérie une République semi-presidentielle, le Maroc une Monarchie constitutionnelle tandis que la Mauritanie est une République islamique.
L'UMA a des frontières communes avec les pays suivants :
- Égypte
- Espagne (possessions de Ceuta et Melilla sur les côtes marocaines et frontière maritime avec le Maroc et l’Algérie)
- Italie (frontière maritime avec la Tunisie, l'Algérie et la Libye)
- Mali
- Malte (frontière maritime avec la Tunisie et la Libye)
- Niger
- Sénégal
- Soudan
- Tchad
Polémique concernant l'appellation
[modifier | modifier le code]L'appellation « Maghreb arabe » est principalement contestée par les militants berbéristes. En , le chef de la diplomatie marocaine Saâdeddine El Othmani a proposé, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UMA à Rabat l'appellation « Union maghrébine » ou « Union du Grand Maghreb » ; cette proposition a reçu le soutien de la Mauritanie mais a été rejetée à la suite de l'opposition de l'Algérie, de la Libye et de la Tunisie[14].
Actions, décisions et propositions
[modifier | modifier le code]En , à la suite de la non-nomination du Maroc pour l'organisation de la Coupe du monde de football 2026, Taïeb Baccouche, secrétaire général de l’UMA, a proposé aux cinq pays du Maghreb de présenter une candidature conjointe afin d'organiser la Coupe du monde 2030 de football[15].
Secrétaires généraux
[modifier | modifier le code]- 2002-2006 : Habib Boularès
- 2006-2016 : Habib Ben Yahia[16]
- 2016-2024 : Taïeb Baccouche
- Depuis 2024: Tarak Ben Salem
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (ar + fr) Site officiel
- UMA, « Objectifs et taches », sur Site officiel.
- Discours du 20e anniversaire de l'UMA
- Seule la Tunisie entretient de bonnes relations avec chaque autre membre — cf. [PDF] Point chauds du Maghreb et de l'Afrique francophone, février 2004
- Majdouline El Atouabi, « Les [p]alais du [r]oi », Maroc hebdo international, Casablanca, no 666, (lire en ligne, consulté le )
- [PDF] Traduction non officielle du traité de Marrakech
- « Tunisie : Taïeb Baccouche, nouveau secrétaire général de l’UMA », JeuneAfrique.com, (lire en ligne, consulté le )
- (pt) « Habib Ben Yahia, nouveau Secrétaire général de l'UMA », sur panapress.com (consulté le ).
- « 32ème anniversaire de l'UMA - Un bilan en deçà des attentes », allAfrica.com, (lire en ligne)
- Francis Ghiles, « Le « non-Maghreb » coûte cher au Maghreb », Le Monde diplomatique, , p. 6 (lire en ligne).
- Jamel Benjemia, « Monnaie commune pour le Maghreb: Techniquement faisable, politiquement, une chimère », Over Blog, (lire en ligne).
- Frida Dahmani, « Bloc Algérie, Tunisie, Libye : Tebboune, Saïed et Menfi assument la première pierre », Jeune Afrique , (lire en ligne).
- Hespress FR, « La Tunisie s'écarte de l'alliance maghrébine sans le Maroc voulue par Alger », Hespress, (lire en ligne).
- « Rafik Abdessalem provoque la colère des amazighs maghrébins », sur businessnews.com.tn, .
- « L'Union du Maghreb Arabe appelle les pays maghrébins à présenter une candidature commune pour la Coupe du monde 2030 », Al HuffPost Maghreb, (lire en ligne, consulté le )
- Institut Royal des Études Stratégiques, « Habib BEN YAHIA, Secrétaire Général de l'Union du Maghreb Arabe », (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Habib Gherari, « L'Union du Maghreb arabe », Studia Diplomatica, vol. 43, no 3, , p. 83-115 (lire en ligne)
- Miléna Horváth, « U.M.A. (Union du Maghreb Arabe) : modalités du processus d'intégration dans les pays du Maghreb », Mediterrán Tanulmányok, vol. 11, , p. 63-68 (lire en ligne)
- Francesco Tamburini, « L'Union du Maghreb Arabe, ou l'utopie d'une organisation régionale », Africa, no 3, , p. 405-428;
- Rabah Kahlouche, « Contenu implicite de l'épithète "arabe" dans "Union du monde arabe" », Peuples Méditerranéens, no 79, , p. 55-69 (lire en ligne);
- « Traité instituant l'Union du Maghreb arabe (avec déclaration). Conclu à Marrakech le 17 février 1989 », United Nations Treaty Series, vol. 1546, , p. 151, n° enregistrement 16844 (lire en ligne).
- (en) H.R. Dursun, « Understanding the Failure of the Arab Maghreb Union: A Critical Constructivist Account », Journal of History Culture and Art Research, vol. 10, no 2, , p. 26-38 (lire en ligne)
- « 32ème anniversaire de l'UMA - Un bilan en deçà des attentes », allAfrica.com, (lire en ligne)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- (ar + fr) Site officiel
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :