Xénoracisme — Wikipédia
Le xénoracisme est une forme de préjugé associé au racisme mais qui est manifesté par les membres d'un groupe racial à l'égard d'autres membres de ce groupe, ou à l'égard des membres d'un groupe racial qui peut ne présenter aucune différence phénotypique mais est perçu comme étranger et culturellement inférieur[1],[2],[3].
Origine et évolution
[modifier | modifier le code]Le terme a été inventé par Ambalavaner Sivanandan, spécialiste de la race et du racisme, et développé par d'autres chercheurs comme Liz Fekete[1],[4]. Sivanandan l'a défini dans son article de 2001, Poverty is a New Black, comme « une xénophobie qui porte toutes les marques du vieux racisme, sauf qu'elle n'a pas de code de couleur. C'est du racisme dans le fond, bien que du xéno dans la forme »[1],[5],[6]. Fekete élargi le terme pour décrire l'islamophobie en Europe, suggérant que le même phénomène affecte des communautés installées en Europe depuis des décennies et auparavant plus intégrées, mais dont les membres sont désormais considérés comme des étrangers, bien que les chercheurs se demandent encore si cela le terme devrait en effet s’appliquer à un contexte plus large[1],[4].
Usage
[modifier | modifier le code]Le terme xénoracisme est utilisé pour décrire le racisme vécu par les migrants économiques blancs d'Europe de l'Est en Europe occidentale au tournant du XXIe siècle, après la chute du communisme et l'élargissement de l'UE[1],[2],[7],[4]. Entre autres, ce terme a été utilisé pour décrire le traitement discriminatoire des Polonais au Royaume-Uni[5],[7] ainsi que des Roms au Royaume-Uni[8] ou des Africains de l'Ouest en Italie[9]. Le terme a également été utilisé pour décrire des phénomènes plus anciens, tels que la discrimination contre les Irlandais au Royaume-Uni[10]. De plus, il a été suggéré que ce terme est similaire et chevauche l'antisémitisme et l'islamophobie historiques et modernes[1],[11].
D'autres groupes couramment touchés, outre les immigrants, sont les réfugiés, les demandeurs d'asile et autres personnes déplacées[3],[12], bien que certains chercheurs pensent que le racisme contre ces groupes peut mériter un terme différent[4].
Le concept a également été utilisé dans l'analyse du racisme aux États-Unis[13].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- John S. McCoy, Protecting Multiculturalism: Muslims, Security, and Integration in Canada, McGill-Queen's University Press, , 48–50 p. (ISBN 978-0-7735-5417-7, lire en ligne)
- Mary Dickins, A - Z of Inclusion in Early Childhood, McGraw-Hill Education (UK), , 188– (ISBN 978-0-335-24679-3, lire en ligne)
- (en) Shepard Masocha et Murray K. Simpson, « Xenoracism: Towards a Critical Understanding of the Construction of Asylum Seekers and its Implications for Social Work Practice », Practice, vol. 23, no 1, , p. 5–18 (ISSN 0950-3153, DOI 10.1080/09503153.2010.536211, S2CID 72281852, lire en ligne)
- Mike Cole, Education, Equality and Human Rights: Issues of gender, 'race', sexuality, disability and social class, Routledge, , 94–95 p. (ISBN 978-1-136-58098-7, lire en ligne)
- Raymond Taras, Xenophobia and Islamophobia in Europe, Edinburgh University Press, , 74– (ISBN 978-0-7486-5489-5, lire en ligne)
- (en) A. Sivanandan, « Poverty is the New Black », Race & Class, vol. 43, no 2, , p. 1–5 (ISSN 0306-3968, DOI 10.1177/0306396801432001, S2CID 143101370, lire en ligne)
- Alina Rzepnikowska, « Racism and xenophobia experienced by Polish migrants in the UK before and after Brexit vote », Journal of Ethnic and Migration Studies, vol. 45, no 1, , p. 61–77 (ISSN 1369-183X, DOI 10.1080/1369183X.2018.1451308 , S2CID 150325026)
- (en) Chris Searle, « Xeno-racism and the scourge of Roma school exclusion », Race & Class, vol. 59, no 1, , p. 73–83 (ISSN 0306-3968, DOI 10.1177/0306396817701671, S2CID 149129552, lire en ligne)
- (en) Lisa Kuijpers, The Outsiders. West African migrants and xeno-racism in northern Italy, (lire en ligne)
- Vic George et Robert M. Page, Global Social Problems, Polity, (ISBN 978-0-7456-2951-3, lire en ligne), p. 167
- Barbara Franz, Immigrant Youth, Hip Hop, and Online Games: Alternative Approaches to the Inclusion of Working-Class and Second Generation Migrant Teens, Lexington Books, (ISBN 978-1-4985-0093-7, lire en ligne), p. 7
- (en) Liz Fekete, « The Emergence of Xeno-Racism », Race & Class, vol. 43, no 2, , p. 23–40 (ISSN 0306-3968, DOI 10.1177/0306396801432003, S2CID 144936793, lire en ligne)
- Kyoo Lee, « Xenoracism and Double Whiteness: How Ben Franklin, 'True-blue English/First American,' Still Confuses Us », Critical Philosophy of Race, vol. 2, no 1, , p. 46–67 (ISSN 2165-8684, DOI 10.5325/critphilrace.2.1.0046, JSTOR 10.5325/critphilrace.2.1.0046, lire en ligne)