Zinédine Zidane — Wikipédia
Zinédine Zidane | ||
Zidane en 2017. | ||
Biographie | ||
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Nom | Zinédine Yazid Zidane | |
Nationalité | Française Algérienne | |
Nat. sportive | Française | |
Naissance | Marseille 16e (France) | |
Taille | 1,85 m (6′ 1″) | |
Période pro. | 1988-2006 | |
Poste | Milieu offensif | |
Pied fort | Droit | |
Parcours junior | ||
Années | Club | |
1981-1982 | AS Foresta | |
1982-1983 | US Saint-Henri | |
1983-1987 | SO Septèmes-les-Vallons | |
1987-1988 | AS Cannes | |
Parcours senior1 | ||
Années | Club | M. (B.) |
1988-1992 | AS Cannes | 71 (6) |
1992-1996 | Girondins de Bordeaux | 179 (39) |
1996-2001 | Juventus FC | 212 (31) |
2001-2006 | Real Madrid | 227 (49) |
1988-2006 | Total | 689 (125) |
Sélections en équipe nationale2 | ||
Années | Équipe | M. (B.) |
1987-1988 | France -16 ans | |
1988-1989 | France -17 ans | 4 (1) |
1989-1990 | France -18 ans | 6 (0) |
1990-1994 | France espoirs | 20 (3) |
1995 | France A' | 1 (0) |
1994-2006 | France | 108 (31) |
1988-2006 | Total | 139 (35) |
Parcours entraîneur | ||
Années | Équipe | Stats |
2013-2014 | Real Madrid | (adjoint) |
2014-2016 | Real Madrid Castilla | 16v 10n 11d |
2016-2018 | Real Madrid | 104v 29n 16d |
2019-2021 | Real Madrid | 68v 26n 20d |
1 Compétitions officielles nationales et internationales senior, incluant le parcours amateur et en équipe réserve. 2 Matchs officiels. Dernière mise à jour : 31 décembre 2023 | ||
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Zinédine Zidane, né le à Marseille, est un footballeur international français évoluant au poste de milieu de terrain de 1988 à 2006, devenu entraîneur.
Surnommé Zizou, il est considéré comme l'un des plus grands sportifs français et l'un des plus grands joueurs de l'histoire du football. Évoluant au poste de milieu offensif, comme meneur de jeu, il remporte de nombreux titres, tant avec l'équipe de France qu'avec les clubs où il a joué, comme les Girondins de Bordeaux, la Juventus et le Real Madrid. Il a, de plus, été nommé meilleur joueur de l'année au moins une fois dans chaque championnat où il a évolué.
Il est désigné meilleur joueur européen des cinquante dernières années par l'UEFA en 2004. Il est cité parmi les 125 meilleurs joueurs mondiaux encore vivants en 2004, dans un classement conjoint de Pelé et de la FIFA. Il est à trois reprises nommé meilleur joueur mondial de l'année par la FIFA, en 1998, 2000 et 2003, et remporte le Ballon d'or 1998. S'il est par deux fois classé second meilleur joueur français de tous les temps par France Football, il est pour L'Équipe le meilleur footballeur français de l'histoire. En 2011, il est élu meilleur joueur de la Ligue des champions des vingt dernières années par l'UEFA. Membre de l'équipe UEFA du XXIe siècle, du Onze des Légendes de l'Euro (meilleure équipe de l'histoire du Championnat d'Europe), de la FIFA World Cup Dream Team (meilleure équipe de l'histoire de la Coupe du monde) et de la Dream Team World Soccer (meilleure équipe de l'histoire), Zinédine Zidane a, en outre, été élu meilleur joueur de la décennie 2000 par Marca, Sports Illustrated, Fox Sports, ESPN et Don Balón.
Sélectionné à 108 reprises et 25 fois capitaine de l'équipe de France, Zinédine Zidane s'illustre principalement au niveau international lors de la victoire à la Coupe du monde 1998 où il marque deux buts en finale contre le Brésil (3-0). Lors du championnat d'Europe 2000, également remporté par la France, il est désigné meilleur joueur de la compétition. Après des années suivantes plus difficiles, il prend sa retraite internationale en 2004 avant de revenir sur sa décision en vue du Mondial 2006.
Le célèbre numéro 10 des Bleus met un terme à sa carrière à la suite de cette dernière compétition au cours de laquelle il obtient le titre de meilleur joueur du Mondial grâce à plusieurs prestations exceptionnelles notamment face au Brésil en quart-de-finale. Le , il joue son dernier match à l'occasion de la finale perdue aux tirs au but contre l'Italie. Il s'y illustre de manière ambivalente en inscrivant son 31e but sous le maillot français par une panenka réussie, mais aussi par son expulsion sur carton rouge pour son coup de tête au thorax de Marco Materazzi.
Après sa retraite de joueur, Zidane passe ses diplômes d’entraîneur, devient l’adjoint de Carlo Ancelotti au Real puis prend en main l’équipe réserve du Castilla avant d’être nommé en janvier 2016 entraîneur en chef de l’équipe première. Il remporte alors de nombreux titres dont un championnat et surtout la Ligue des Champions trois fois de suite, fait inédit pour un entraîneur. Durant cette période, il bat plusieurs records d’invincibilité et est élu meilleur entraîneur mondial de l'année. Il devient ainsi le premier homme de l'histoire du football à remporter le prix de meilleur joueur et de meilleur entraîneur du monde. Après avoir quitté son poste à l'issue de la saison 2017-2018, il est rappelé en mars 2019 au poste d'entraîneur par le président Florentino Pérez et remporte une deuxième Liga en 2020. À l'issue de la saison 2020-2021, il quitte son poste d'entraîneur du Real.
Famille
Étymologie
Le nom Zidane vient de l'arabe zaydān « accroissement » et le prénom Zinédine de zīn ad-dīn « splendeur de la religion »[1].
Parents et fratrie
Zinédine Yazid Zidane[2] est né à Marseille de parents algériens. Il a trois frères et une sœur. Il possède deux nationalités : française et algérienne[3].
Le père de Zinédine, Smaïl Zidane, est originaire du village d'Aguemoune Ath Slimane, commune de Boukhelifa dans la wilaya de Béjaïa en petite Kabylie (Algérie). Il décide de traverser la mer Méditerranée pour venir travailler en tant qu'ouvrier BTP[S 1] et arrive en France le [R 1]. Après l'indépendance algérienne en 1962, Smaïl veut rentrer au pays après neuf années passées sur les chantiers de la Seine-Saint-Denis comme conducteur d'engins. Mais juste avant d'embarquer à Marseille, il rencontre Malika, une Marseillaise d'origine algérienne, qu'il épouse peu après. Finalement, le couple reste en France et s'installe dans la cité phocéenne[S 2]. Le père de Zidane fait l'objet d'une controverse en 1998. En effet, il est qualifié de « harki » par des supporters algériens, terme utilisé en tant qu'offense provenant d'une rumeur tenace mais fausse, lancée en 1998 par l'homme politique Bruno Gollnisch, membre du Front national[4],[5]. Devant l'ampleur de la rumeur, Zinédine Zidane dément l'information.
Très discrets dans les médias, ses parents ont la réputation d'être très protecteurs avec leurs enfants[S 3]. Ensemble, ils ont cinq enfants : Madjid, Farid, Noureddine, Lila et Zinédine.
Aîné de la fratrie, Madjid Zidane est le frère le plus méconnu. Rarement en compagnie de son frère cadet lors d'apparitions publiques, il est le seul des quatre frères et sœurs à revenir régulièrement dans le village d'Aguemoune Ath Slimane. Il travaille actuellement dans une piscine municipale à La Castellane[S 4].
Le deuxième frère se nomme Farid Zidane (1965-2019). Comme Zinédine, il a pratiqué le judo et le football durant sa jeunesse. Il a d'ailleurs combattu pour l'équipe d'Algérie de judo en 1984 et 1986. Pendant son service militaire, seul frère à l'avoir effectué en Algérie (à Dely Ibrahim), il est sacré vice-champion militaire de judo. Il a été vigile dans un supermarché et a partagé son temps entre la gestion d'un club de football d'une cité marseillaise, la Nouvelle-Vague, et la société Zidane Diffusion[S 4]. Farid meurt en juillet 2019 des suites d'un cancer[6],[7]. Troisième enfant de la famille, Noureddine Zidane est sûrement le mieux connu après Zizou. Jeune, il est le plus doué de la famille au football et joue en compagnie de ses frères. À l'âge de 14 ans, il est contacté par l'AS Saint-Étienne qui souhaite le recruter[S 5]. Mais son père refuse, jugeant qu'il est trop jeune pour tenter une expérience loin du domicile familial. Malgré sa grosse déception, il va pouvoir suivre l'ascension de son petit-frère. En effet, au cours de la carrière de Zinédine, Noureddine va devenir son fidèle « bras droit » ou autrement dit son deuxième agent[S 6]. Il joue alors le rôle d'attaché de presse du joueur, l'accompagne lors de nombreuses sorties publiques, fait l'intermédiaire auprès des sponsors, etc. et gère de manière plus générale la carrière extra-sportive de son frère[S 7]. Enfin, l'unique sœur de Zinédine se nomme Lila. Née trois ans avant lui, c'est le frère dont elle est le plus proche. Titulaire d'un DEUG d'anglais, elle est la seule membre de la famille à être allée à l'université[S 8]. Elle participe également aux affaires extra-sportives de Zinédine dont Zidane Diffusion[S 9].
Vie privée
À l'âge de dix-sept ans, Zinédine Zidane rencontre pour la première fois Véronique Fernandez au foyer des jeunes travailleurs où ils résident tous les deux à Cannes. Aveyronnaise de parents espagnols nés en Andalousie, Antonio Fernández Lentisco, employé des abattoirs de Rodez, et Ana Ramírez Martínez, femme au foyer[8], Véronique est alors âgée de dix-huit ans. Ayant étudié la biologie à la fac, elle est danseuse-stagiaire chez Rosella Hightower, une prestigieuse école de danse[S 10]. Comme Zinedine, issu d'une famille algérienne de la Castellane, elle vient d'un milieu social relativement modeste[S 11],[9]. Par la suite, les deux jeunes étudiants s'installent ensemble dans un studio. Le , Véronique et Zinédine Zidane se marient au château du Haillan à Bordeaux où il est à l'époque le meneur de jeu de l'équipe girondine[S 11]. Le couple habite alors à Caudéran, un quartier de Bordeaux. Véronique Zidane abandonne la danse et devient vendeuse dans une boutique d'optique[S 12].
Début 2013, Zinédine Zidane se présente, avec son avocat, devant la cour d'appel de Paris, où il poursuit l'humoriste Christophe Alévêque qui avait tenu des propos injurieux dans une interview donnée au magazine SportMag, en janvier 2011. Le sportif se dit alors « choqué et blessé ». Après avoir été relaxé en première instance, l'humoriste est finalement condamné en appel à 5 000 euros de dommages-intérêts pour injures à l'encontre du champion du monde 98[10],[11].
Zidane réside aujourd'hui à Madrid, dans le quartier résidentiel de Conde de Orgaz, où il possède une propriété d'environ 600 mètres carrés[S 13],[12]. Il possède également un vaste terrain (9 000 mètres carrés) dans la commune d'Onet-le-Château, dans la région de Rodez, où vivent ses beaux-parents, au lieu-dit de Puech Baurez[13],[14].
Il rachète avec Christophe Dugarry, ancien coéquipier aux Girondins et en sélection, une brasserie à Bordeaux, le Nulle part ailleurs en 1996[R 2], avant de céder ses parts en 2008. Zidane est également un ami de l'humoriste Jamel Debbouze.
À propos de sa religion, Zidane se décrit comme un « musulman non pratiquant[15] ». En outre, il fait partie du Top 10 des plus grands athlètes musulmans de tous les temps établi par le magazine américain Complex[16].
Descendance
Véronique et Zinédine Zidane ont leur premier enfant le : il se prénomme Enzo (en hommage à Enzo Francescoli, l'idole d'enfance de Zizou) et est né à Bordeaux[S 14]. Désirant une famille nombreuse, le couple a trois nouveaux enfants : Luca (né le à Marseille), Théo (né le à Marseille) et Elyaz (né le à Marseille)[S 15].
Les quatre sont formés ou en formation au Real Madrid[17] : Enzo, qui porte le nom de Fernández (celui de sa mère), joue en tant que meneur de jeu[18], Luca évolue au poste de gardien de but[19] tandis que Théo est milieu de terrain[20]. Le dernier, Élyaz, joue au poste d'arrière gauche ou défenseur central.
Éligible pour jouer pour la France et l'Espagne, Enzo Zidane (qui joue sous le nom d'Enzo Fernandez au début de sa carrière) est sélectionné en 2009 en équipe d'Espagne des moins de 15 ans, puis en 2014 en équipe de France des moins de 19 ans pour un stage de tests médicaux[21].
Luca[22], qui joue en France sous le nom de Luca Zidane, contrairement à son frère aîné[23], fait partie de l'équipe de France des moins de 17 ans de football durant le Championnat d'Europe 2015. Il joue au Real Madrid, section des moins de dix-huit ans, au poste de gardien de but.
En 2019, Théo fait partie des vingt joueurs sélectionnés en équipe de France des moins de 17 ans pour disputer le championnat d'Europe U17 en Irlande[24]
Son fils cadet Elyaz, défenseur, remporte en juin 2022 avec l'équipe de France des moins de 17 ans, le championnat d'Europe 2022 de cette catégorie d'âge[25].
Son premier petit-enfant, la fille de Enzo Fernández, nait en mai 2022 et se prénomme Sia[26]. Il est par la suite grand-père de jumelles[27].
Biographie
Jeunesse marseillaise (1972-1987)
Depuis la fin des années 1960, la famille Zidane habite dans la cité de La Castellane (16e arrondissement), quartier défavorisé de la ville phocéenne où vivent environ 6 000 habitants issus de l'immigration : Maghrébins, noirs africains, espagnols et des comoriens[S 16],[28]. Cette famille de cinq enfants habite dans un appartement de la place Tartane, près du supermarché Casino où travaille Smaïl Zidane[29], le père de Zinédine. C'est sur cette place que « Yazid » ou « Yaz », comme l'appelle son entourage, fait ses premiers pas avec le ballon rond[30]. Avec ses frères et ses amis du quartier, le jeune Zidane passe des heures sur l'esplanade en face de son immeuble à jouer au football[28]. Faisant alors ses premiers gestes techniques, le football devient rapidement une passion[S 17]. Peu intéressé par l'école, Zidane ne s'adonne qu'au foot ainsi qu'au judo, son deuxième sport préféré, qu'il pratique jusqu'à 11 ans au centre social de la Castellane[S 18],[30].
À l'âge de neuf ans, Zidane commence à jouer au football dans le club de son quartier : l'AS Foresta[28]. Sous les couleurs jaunes et vertes, il porte le brassard de capitaine[S 18]. L'année suivante, en 1982, il signe à l'US Saint-Henri, club du quartier voisin, où il porte encore le numéro 10[29]. Le jeune garçon progresse et rejoint l'équipe de SO Septèmes-les-Vallons en 1983[29] où il revêt alors le maillot jaune et rouge de ce club de la banlieue nord de Marseille. Son entraîneur, Robert Centenero, s'en occupe beaucoup et lui apporte son aide[29]. Le , il assiste à la demi-finale de l'Euro 1984, France-Portugal, au stade Vélodrome en tant que ramasseur de balles[S 19]. Son idole d'enfance se nomme Enzo Francescoli, un milieu offensif uruguayen qui évolue une saison à l'Olympique de Marseille[31].
Sur le terrain, le jeune Zidane est excellent techniquement, maîtrise les dribbles et le jeu de tête. En revanche, il manque de vitesse et de puissance physique. Pour combler ses lacunes, il s'impose davantage d'entraînements grâce à sa volonté de réussir. En décembre 1986, il est convoqué au Centre régional d'éducation populaire et de sport (CREPS) d'Aix-en-Provence pour un stage de trois jours avec la sélection des meilleurs cadets de la Ligue Méditerranée[32]. C'est lors de ce stage qu'il est remarqué par Jean Varraud, recruteur de l'AS Cannes, lui-même ancien joueur de l'ASSE[33],[34]. Varraud revient alors le à Saint-Raphaël en compagnie du directeur du centre de formation cannois, Gilles Rampillon. Lors de ce match, Zidane, positionné libéro, rate un petit pont dans sa surface de réparation, faisant encaisser un but à son équipe. Malgré cette bévue, le recruteur cannois est séduit par son talent[35] et lui propose un stage d'entraînement d'une semaine[32]. Cet essai étant concluant, l'AS Cannes propose à Zidane de rejoindre son centre de formation[S 20]. Alors que Smaïl Zidane a déjà refusé une proposition de l'AS Saint-Étienne pour Noureddine, le frère de Zinédine[36], après plusieurs semaines de réflexion, les parents de Zizou acceptent mais à une condition : il doit être hébergé dans une famille d'accueil[32]. À l'été 1987, Zinédine Zidane rejoint l'AS Cannes[S 21].
Débuts à l'AS Cannes (1987-1992)
Zinédine Zidane intègre en 1987, à l'âge de quinze ans, le centre de formation cannois sous les ordres de Guy Lacombe[37]. À son arrivée à Cannes, Zidane est hébergé dans la famille de Nicole et Jean-Claude Élineau, à Pégomas, village dans lequel un square porte son nom depuis 2007[38]. Il bénéficie également de l'aide de Jean Varraud[39], un homme qui « a beaucoup compté » selon lui[40], décédé le d'un cancer généralisé pendant la Coupe du monde[41]. À l'AS Cannes, Zidane rencontre de nouveaux entraîneurs et les professionnels de l'équipe première[S 22]. L'année suivante, il quitte le domicile des Élineau pour rejoindre le Foyer des jeunes travailleurs de Provence où vivent les stagiaires de l'AS Cannes[S 23]. En parallèle, Zidane poursuit ses études en CAP au Centre de formation d'apprentis durant deux ans[S 24]. Côté terrain, sa persévérance et sa qualité technique le font progresser rapidement[39]. L'ayant remarqué, Jean Fernandez l'intègre à 16 ans dans l'effectif professionnel[32]. Le , Zinédine Zidane débute en Première division contre le FC Nantes, équipe composée de Marcel Desailly et Didier Deschamps entre autres, au stade de la Beaujoire[R 3]. Entré à douze minutes de la fin, il parvient à tirer sur le poteau et Cannes obtient le match nul (1-1). À l'issue de la rencontre, Zidane et ses coéquipiers touchent une « double-prime » (5 000 francs) alors que le salaire habituel de son contrat d'aspirant est selon les sources de 700 ou 1 000 francs[C 1],[42].
Après une saison blanche (1989-1990) où il ne joue pas avec l'équipe première, Zidane retrouve la Division 1 en août 1990 contre l'AJ Auxerre[39]. Mais une défaite 3-0 à domicile l'éloigne encore de l'équipe professionnelle pendant plusieurs matchs[39]. Il fait son retour en septembre contre Nantes et ne quittera plus l'équipe première[39]. En effet, le numéro 9 cannois enchaîne les bonnes prestations. Après avoir battu l'Olympique de Marseille de Beckenbauer sur son terrain (1-0)[C 2], il marque son premier but chez les professionnels, le , toujours contre le FC Nantes (2-1), après avoir lobé le gardien nantais[43]. En guise de récompense, il reçoit une Renault Clio rouge comme lui a promis le président du club, Alain Pedretti[R 4],[39]. Par la suite, Zidane et son club terminent la saison en apothéose avec une quatrième place obtenue, qualificative pour la Coupe UEFA[32]. L'AS Cannes ainsi que Zidane découvre pour la première fois l'Europe. Malheureusement, cette première participation européenne voit l'AS Cannes échouer dès les seizièmes-de-finale contre le FC Dynamo Moscou[44]. Par ailleurs, entre juin et décembre 1991, Zidane effectue son service militaire au bataillon de Joinville et participe à la Coupe du monde militaire où la France termine quatrième[R 5],[45]. En club, l'élimination en coupe d'Europe s'accompagne d'une saison complètement manquée en championnat, terminée à une 19e place synonyme de retour en Division 2[32]. Malgré 5 buts en 31 matchs, Zidane ne peut éviter la relégation de son club[46].
Remarqué pour son talent, Zidane est courtisé par plusieurs clubs au terme de la saison[S 25]. Parmi eux, l'Olympique de Marseille et son président Bernard Tapie manifestent leur intérêt pour le jeune joueur[C 3]. Mais l'entraîneur de l'époque, Raymond Goethals le trouve « trop lent »[47]. C'est alors que les dirigeants des Girondins de Bordeaux, Rolland Courbis et Alain Afflelou, venus pour négocier les transferts de ses coéquipiers Jean-François Daniel et Éric Guérit, s'intéressent à lui à la suite du refus de l'OM[48]. Zinédine Zidane est recruté par Bordeaux pour la somme de 3 millions de francs (460 000 euros) et rejoint le club girondin à l'été 1992[C 3].
Révélation aux Girondins de Bordeaux (1992-1996)
En 1992, Zinédine Zidane arrive aux Girondins de Bordeaux[R 6]. Dans cette nouvelle ville, Zidane doit faire face au changement de contexte par rapport à l'AS Cannes[C 3]. Son acclimatation en terre girondine est facilitée par son entraîneur Rolland Courbis, qui comme lui est d'origine marseillaise[R 7]. C'est d'ailleurs Courbis qui lui donne comme surnom « Zizou », devenu célèbre lors des années suivantes[Note 1],[S 26]. Au sein de son nouveau club, Zidane côtoie deux autres futurs internationaux français, Christophe Dugarry et Bixente Lizarazu, avec lesquels il forme le « triangle bordelais » et qui se lient d'amitié[R 2]. Positionné sur le côté gauche, Rolland Courbis décide de le ménager en le remplaçant régulièrement avant la fin du match malgré l'incompréhension du joueur[R 8],[48]. Pour sa première saison, Zidane inscrit 10 buts en 35 matchs de championnat, son meilleur total en Gironde, et multiplie les passes décisives pour son coéquipier Dugarry[46].
Qualifié en coupe UEFA après une quatrième place obtenue, les girondins sont également performants en championnat[49]. Le duo Zidane-Dugarry fait des merveilles tandis que Zizou se trouve une nouvelle spécialité : les coups francs. Il en inscrit au total 12 durant sa carrière bordelaise[50]. Malgré un carton rouge contre Marseille à la suite d'un coup de poing donné à Marcel Desailly en septembre 1993[51], son talent ne tarde pas à marquer les esprits et il devient le chouchou du public girondin[S 27],[52]. L'élimination précoce en coupe d'Europe n'empêche pas les bordelais de terminer à une honorable quatrième place. Au terme de la saison, après avoir inscrit 6 buts en 34 matchs[46], Zidane reçoit le trophée UNFP du meilleur espoir 1994 du championnat de France[53]. Ses performances lui ouvrent les portes de l'équipe de France A en août 1994[S 27]. La saison suivante est assez similaire, de nouveau éliminé rapidement en coupe UEFA, les girondins parviennent à décrocher une cinquième place qualificative pour la coupe Intertoto. Le numéro 7 bordelais a, quant à lui, marqué 6 fois en 37 matchs de championnat et confirme son nouveau statut[46].
Pas encore historique, la saison 1995-1996 des Girondins de Bordeaux commence bien avec la victoire en coupe Intertoto 1995, où Zizou inscrit 5 buts en 8 matchs, qui leur permettent d'intégrer la coupe UEFA[54]. En huitièmes de finale, il inscrit un but d'anthologie de quarante mètres du pied gauche contre le Betis Séville qui qualifie les siens[55]. Arrivé en quart-de-finale, le Milan AC et ses stars se dressent alors devant les bordelais[S 28]. Après s'être incliné 2-0 en Italie, Bordeaux est condamné à créer l'exploit. Le , au cours d'un match exceptionnel[cit 1] au Parc Lescure, les Bordelais parviennent à inscrire 3 buts dont deux buts marqués par Christophe Dugarry sur deux passes décisives de Zidane[Note 2],[57]. Après avoir battu le Slavia Prague en demi-finale, Zidane et Bordeaux se retrouvent en finale de la coupe UEFA[58]. Suspendu au match aller[59], Zidane voit la défaite des siens 2-0 à Munich et est impuissant lors du match retour (1-3)[60]. En parallèle, les Girondins manquent complètement leur saison en championnat et terminent à la 16e place du classement[54]. À l'issue de la saison, avec 6 buts en 33 matchs, Zidane reçoit le trophée UNFP du meilleur joueur de D1 1996[61]. L'épopée bordelaise s'achève en finale mais leur parcours européen a fait parler d'eux et les meilleurs joueurs de l'équipe sont très courtisés[48],[62]. Zinédine Zidane est repéré alors par la Juventus FC qui le recrute pour 35 millions de francs (5,3 millions d'euros)[61],[63],[S 29].
En 2022, le magazine So Foot le classe dans le top 1000 des meilleurs joueurs du championnat de France, à la 110e place[64].
Éclosion à la Juventus (1996-2001)
Zinédine Zidane rejoint la Juventus Turin à l'issue de l'Euro 1996[C 4]. Il hérite du numéro 21[65]. Le club italien est alors considéré comme une des meilleures équipes du monde[S 30]. Zizou franchit alors un nouveau palier et découvre la « culture de la gagne »[66]. Aussitôt comparé à l'ancien meneur de jeu français Michel Platini[67], qui a évolué à la Juventus au milieu des années 1980[C 4], Zidane éprouve quelques difficultés à cause de la préparation physique, très rigoureuse en Italie[66]. Mais il bénéficie de l'aide de Didier Deschamps[S 31], coéquipier français de la Juve, et de la confiance de l'entraîneur Marcello Lippi qui lui permet de franchir un cap[67],[C 5]. Il joue son premier match en Serie A le contre l'AC Reggiana. Il est titularisé lors de cette rencontre qui se solde par un match nul (1-1)[68]. Peu en vue lors des premiers mois, le déclic se produit le lors d'un match de championnat contre l'Inter Milan (2-0) où il marque son premier but sous le maillot Bianconeri[69],[C 6].
Sa première saison italienne est une réussite, il remporte la coupe intercontinentale[70] puis décroche la supercoupe d'Europe[71]. En fin de saison, la Juventus remporte le Scudetto pour la 24e fois de son histoire[72]. Le repositionnement de Zidane effectué par Lippi, en tant que numéro 10 derrière les deux attaquants[73], lui permet d'inscrire 5 buts en 29 matchs de championnat[46]. En ligue des champions, il réalise l'un des meilleurs matchs de sa carrière, selon lui[C 7], en demi-finale contre l'Ajax Amsterdam (4-1)[S 32], mais s'incline en finale contre le Borussia Dortmund (3-1)[74]. La saison 1997-1998 est encore meilleure pour le joueur français. En , il remporte la supercoupe d'Italie[75], tandis qu'en championnat, la Juventus domine tout au long de la saison. Le il inscrit son premier doublé en championnat lors d'une large victoire de la Juventus contre l'AS Bari (0-5)[76]. Zidane est de nouveau l'auteur d'un doublé en championnat le 25 janvier 1998, contre l'Atalanta Bergame. Ses deux buts permettent à son équipe de l'emporter par trois buts à un[77]. Zizou marque 7 buts en 32 matchs (meilleures statistiques sous l'ère turinoise)[46] et multiplie les passes décisives pour Alessandro Del Piero ou Filippo Inzaghi. Il devient champion d'Italie pour la deuxième fois consécutive à deux journées de la fin du championnat[C 8]. En ligue des champions, les joueurs de la « Vieille Dame » perdent une nouvelle fois en finale, contre le Real Madrid (1-0)[78].
Sacré champion du monde et auteur d'une belle saison avec la Juve, Zidane reçoit le Ballon d'or en décembre 1998[79] et devient le quatrième joueur français à remporter le trophée[80]. La saison 1998-1999, post-coupe du monde, est assez décevante pour Zidane : moins performant sur les terrains, il ne marque que 2 buts en 25 matchs (son plus faible total en Italie)[46] et est victime d'une blessure en fin de saison[81]. En pleine crise, le club change d'entraîneur : Carlo Ancelotti remplace Marcello Lippi[C 9]. Terminant septième au classement, la Juve ne se qualifie que pour la coupe Intertoto[82]. Une compétition qu'il remporte dès la saison suivante[83]. Alors qu'elle pointe en tête du Calcio, la Juve perd deux matchs importants contre le Milan AC (2-0)[84] et la Lazio Rome (0-1)[85]. Zidane, quant à lui, marque même l'un de ses plus beaux buts contre la Reggina le [86]. Les Turinois laissent échapper le titre lors de la dernière journée contre Pérouse (1-0)[87] et se font éliminer de la coupe UEFA par le Celta Vigo[88]. Sacré champion d'Europe avec les Bleus et élu meilleur joueur de l'Euro 2000, Zinédine Zidane est favori pour remporter un deuxième Ballon d'or en 2000[89]. Mais il reçoit deux cartons rouges en ligue des champions contre le Deportivo La Corogne puis Hambourg SV où il prend cinq matchs de suspensions[90]. Deux mauvais gestes qui l'empêchent de remporter un second trophée[91]. En cette saison 2000-2001, Zidane noue une réelle complicité avec l'attaquant français David Trezeguet, arrivé au mercato estival, à qui il distribue les passes décisives[92]. Le duo français fait le bonheur de la Juventus qui revient en haut du classement. Lors d'une rencontre décisive pour le titre, la Juve fait match nul contre l'AS Rome (2-2)[93]. Ce résultat empêche Zidane de remporter un troisième et dernier Scudetto malgré 6 réalisations en 33 matchs de championnat[46].
Un Galactique au Real Madrid (2001-2006)
Alors que Zinédine Zidane a déjà rencontré Florentino Pérez, au cours d'un gala UEFA en août 2000[C 10], le président madrilène, qui veut bâtir une équipe « galactique » composée de stars, souhaite faire venir le joueur français au Real Madrid[S 33],[94]. Après plusieurs mois de négociations entre le club espagnol et la Juventus[S 34],[95], le transfert est officialisé le [S 35] par Alain Migliaccio, l'agent de Zizou[S 36]. La somme s'élève à 75 millions d'euros[Note 3] : Zidane devient alors le transfert le plus cher de l'histoire du football[Note 4]. Il est présenté officiellement le lendemain à la Ciudad Deportiva[Note 5] du Real Madrid devant la presse[96] et reçoit des mains d'Alfredo Di Stéfano le numéro 5[97], porté précédemment par Manuel Sanchís[98].
Comme lors de son arrivée à la Juventus, Zidane a quelques difficultés d'adaptation. Suscitant beaucoup l'attention après son transfert, il subit quotidiennement la pression médiatique espagnole[C 11]. Au sein d'une équipe composée de stars, comme Raúl, Luís Figo ou Fernando Hierro, il peine à trouver sa place[S 37]. De plus, malgré une victoire en supercoupe d'Espagne en août 2001[99], les premiers résultats du Real en championnat sont décevants avec aucune victoire après trois journées[100]. Zidane marque son premier but Merengue le contre le Real Betis (1-3). Vicente del Bosque, l'entraîneur madrilène, décide alors de le faire évoluer légèrement sur le côté gauche, devant le latéral brésilien Roberto Carlos, mais disposant d'une certaine liberté derrière les deux attaquants : Raúl et Fernando Morientes. Ce choix s'avère payant, avec Luís Figo à droite, le quatuor d'attaque va permettre à Zidane d'exprimer tout son talent[C 12]. Le début de sa belle carrière au Real intervient le , lors d'un match de championnat contre le Deportivo la Corogne[S 38]. Zidane réalise un grand match et inscrit un but mémorable combinant agilité et technique[C 13]. Distancé en championnat et défait en finale de la Coupe du Roi, le Real se tourne sur la ligue des champions où il est assez performant[C 14]. Arrivés en finale, les Merengue s'imposent 2-1 contre le Bayer Leverkusen et Zidane inscrit le but de la victoire d'une reprise de volée splendide (du pied gauche) à l'entrée de la surface[S 39],[101]. Ce but est considéré comme l'un des plus beaux de la compétition et de la carrière de Zidane[102],[103]. Par la suite, le but est baptisé « la volée de Glasgow » par les supporters madrilènes[104]. Élu homme du match[101], Zinédine Zidane remporte sa première ligue des champions après trois finales européennes perdues et rentre définitivement dans l'histoire du club madrilène[C 13]. En une saison, Zidane est devenu un élément indispensable de l'équipe espagnole. Après une coupe du monde 2002 en demi-teinte marquée par une élimination des Bleus en phase de groupe, Zidane engrange un nouveau trophée, la Supercoupe d'Europe avec le Real Madrid[105]. En décembre, le Real Madrid conquiert la Coupe intercontinentale puis quelques mois plus tard, remporte le championnat, arraché à la Real Sociedad lors de la dernière journée[106]. Cette saison 2002-2003 est une réussite pour Zidane, qui inscrit 9 buts en 33 matchs de championnat[46].
Malgré ces victoires, le club se sépare de l'entraîneur del Bosque, remplacé par Carlos Queiroz[107]. En août 2003, Zidane remporte une nouvelle Supercoupe d'Espagne contre Majorque (5-3)[108], ce qui constituera son dernier trophée sous les couleurs madrilènes. En effet, le Real Madrid enchaîne ensuite les saisons blanches, alors que les dirigeants du club privilégient l'aspect marketing à l'aspect sportif[109]. La politique de Pérez, qui consiste à acheter une star tous les ans (Ronaldo, Beckham puis Owen), se conclut sur un échec[C 15]. En 2003-2004, le club madrilène est éliminé en quart-de-finale de Ligue des champions par l'AS Monaco, à la surprise générale[110]. De plus, en coupe du Roi, le Real Madrid s'incline en finale contre Saragosse (3-2) laissant filer un nouveau trophée[C 16],[111]. En championnat, le Real termine seulement à la quatrième place, sept points derrière le champion Valence[112]. Zidane, quant à lui, inscrit 6 buts en 33 matches, son plus faible total au Real[46].
La saison 2004-2005 est encore pire : après un début de saison catastrophique où trois entraîneurs se succèdent[C 17], le Real ne parvient pas à rattraper le FC Barcelone en championnat et se fait éliminer des autres compétitions[113]. Après une nouvelle saison blanche, l'équipe est décrite en « fin de cycle » selon les médias[C 17]. Décrié lui aussi pour son âge, Zidane marque six fois en 29 rencontres de championnat[46].
La saison 2005-2006 constitue la dernière pour Zinédine Zidane au Real. Revenu en équipe de France, le joueur français doit enchaîner les matches entre club et sélection[S 40]. Le Real n'est pas au mieux, et perd 0-3 en octobre 2005, à Santiago Bernabéu, contre le Barça de Ronaldinho, dont prestation est applaudie par le public madrilène[114]. Ces mauvais résultats entraînent le remplacement de Vanderlei Luxemburgo par Juan Ramón López Caro[115]. Après un mois de repos, Zidane revient en pleine forme début 2006[C 18]. Il réalise un triplé, le premier de sa carrière, contre le Séville FC (4-2), le [116], devenant ainsi le premier français à inscrire un coup du chapeau lors d'un match de Liga. Un mois plus tard, il inscrit un doublé contre l'Espanyol (4-0). Malgré les bonnes prestations de Zizou, une nouvelle défaite contre Majorque (2-1) provoque la démission du président, Florentino Pérez[117], très proche de Zidane[C 19].
Déjà pressentie dans les médias espagnols[C 20], Zinédine Zidane annonce sur Canal+ le , qu'il prend sa retraite à l'issue de la Coupe du monde, en Allemagne[S 41],[118]. Le numéro 5 madrilène déclare qu'il n'a plus le même niveau ni la même constance qu'au sommet de sa carrière et décide de résilier son contrat, un an avant son terme[118]. Les saisons blanches successives ainsi que le départ de Florentino Pérez, auront joué un rôle important dans sa décision[118]. Le , Zidane joue son dernier match au stade Santiago Bernabeu contre Villarreal (3-3)[C 21]. Tout le public madrilène porte son maillot avec le numéro 5 et de nombreuses banderoles lui sont dédiées[119]. Sous les yeux de sa famille[S 42], il inscrit un but de la tête à la 66e minute sur un centre de David Beckham[C 22]. Enfin, pour son ultime match avec le Real Madrid, il marque à nouveau contre le FC Séville mais n'empêche pas la défaite (4-3)[C 10],[120]. Statistiquement, Zidane réalise sa meilleure saison, malgré l'absence de titres, avec 9 buts en 29 matchs de championnat[46].
Carrière internationale (1994-2006)
Débuts tonitruants et premier Euro
En 1991, avec l'équipe de France Espoirs, il participe au Festival International Espoirs. L'équipe de France s'inclinera en finale contre l'Angleterre d'Alan Shearer.
Avec les espoirs, Zidane participe notamment au championnat d'Europe espoirs 1994. Titulaire lors de cette compétition organisée en France, il ne trouve toutefois pas le chemin des filets. Les Bleuets sont éliminés en demi-finale le après une séance de tirs au but, par l'Italie de Christian Vieri, Fabio Cannavaro, Francesco Toldo ou encore Christian Panucci. Il est titularisé lors de cette rencontre et parvient à transformer son tir au but lors de la séance ultime, mais ne peut empêcher la défaite de son équipe[121].
Après l'échec de qualification pour la Coupe du monde 1994, l'équipe de France est en reconstruction. Alors que Youri Djorkaeff déclare forfait pour un match amical[R 9], Zidane est appelé en renfort par le nouveau sélectionneur Aimé Jacquet à la suite de ses bonnes performances avec les Girondins[S 27]. Le à Bordeaux, Zinédine Zidane est pour la première fois sélectionné en équipe de France, contre la République tchèque, sur la pelouse de son club au Parc Lescure[122],[123]. Il entre en jeu à la 63e minute avec le numéro 14, en remplacement de Corentin Martins[124]. La France est alors menée 2-0 mais Zidane marque deux buts en deux minutes permettant aux Bleus d'obtenir le match nul (2-2)[R 10],[Note 6]. Devant les caméras, il déclare :
« Je pense à ma femme qui est enceinte tout juste de deux mois donc c'est à elle que je dédie mon match et mes deux buts et un peu à ma famille aussi. C'est beau, c'est magnifique, ça m'était jamais arrivé de marquer deux buts dans un seul match toutes catégories, que ce soit cadets, minimes, espoirs donc deux buts c'est beau. »
— Zinédine Zidane, le [125].
En concurrence avec Corentin Martins et Éric Cantona, il lui faut néanmoins encore attendre près d'une année pour devenir un titulaire à part entière au sein de l'équipe de France, et ce n'est qu'en 1995, au cours des éliminatoires pour l'Euro 1996, que le sélectionneur national Aimé Jacquet fait de Zidane son meneur de jeu titulaire[126]. En effet, ce dernier enchaîne les bonnes prestations avec Bordeaux et inscrit deux buts contre l'Azerbaïdjan (10-0) puis surtout contre la Roumanie (3-1) dans un match fondateur[R 11]. C'est durant ses deux matchs, que Zidane porte pour la première fois le maillot floqué du numéro 10 en équipe de France[127]. Titulaire pour l'Euro 1996 en Angleterre, malgré un accident de voiture quelques jours avant le début de la compétition[128], Zidane n'est pas au meilleur de sa forme mais les Bleus se qualifient tout de même pour les quarts-de-finale[129]. Plus en vue face aux Pays-Bas, il permet d'atteindre avec ses coéquipiers les demi-finales[129]. Peu après, la France s'incline contre la République tchèque aux tirs au but dans un match où Zidane ne brille guère[129]. Fatigué et moins performant, Zizou[R 12] connaît un échec personnel mais un véritable point de départ du groupe français pour la suite[130],[123].
Coupe du monde 1998 - Euro 2000 : la consécration
La France étant organisatrice de la Coupe du monde 1998, les Bleus doivent effectuer deux ans de matchs amicaux. À la suite de plusieurs résultats moyens, l'équipe de France est très critiquée par les médias et la presse avant le début de la compétition[131], la question de la complémentarité entre Zidane et Youri Djorkaeff étant une de ces polémiques, ce qui est considéré comme un faux problème par les intéressés[132]. Zidane forme en effet un duo offensif avec Djorkaeff, chargé de dynamiser le jeu français[128]. Zidane se situe plus dans un rôle de meneur de jeu et Djorkaeff davantage dans la conclusion des actions[132]. Après avoir marqué contre l'Italie (2-2) lors du tournoi de France, Zizou inscrit le premier but du Stade de France lors de son inauguration contre l'Espagne (1-0), le [133],[R 13],[123]. Durant la préparation, il inscrit deux nouveaux buts contre la Norvège (3-3) à la suite d'un magnifique enchaînement[134] puis contre la Belgique (1-0) lors du tournoi Hassan II que la France remporte[R 14].
Le premier match des Bleus a lieu au stade Vélodrome à Marseille, ville natale de Zidane, le contre l'Afrique du Sud, coup d'envoi du parcours de l'équipe de France[R 15]. Sur corner, Zidane adresse une passe décisive à Christophe Dugarry[Note 7] qui marque de la tête[S 43]. Après une première victoire (3-0), la France remporte son second match contre l'Arabie saoudite (4-0)[S 44]. Malgré une bonne prestation, Zidane est expulsé en deuxième mi-temps pour s'être essuyé les crampons sur Fuad Amin[R 16],[Note 8],[137]. Suspendu pour deux matchs, il ne peut jouer le troisième match de poule contre le Danemark (2-1) et le huitième-de-finale contre le Paraguay (1-0)[R 17]. Il fait son retour en quart-de-finale contre l'Italie, équipe composée de nombreux partenaires en club de Zidane[R 18]. Lors de la séance de tirs au but, il inscrit le sien[R 19], puis dispute la demi-finale contre la Croatie (2-1) où son équipier Lilian Thuram marque un doublé qualificatif pour la finale[S 45]. À l'occasion de la finale, le , Zidane entre dans l'histoire de la compétition en marquant deux buts, tous deux de la tête sur des corners tirés respectivement par Emmanuel Petit (27e minute) et Youri Djorkaeff (45e minute), auxquels s'ajoute un but de Petit à la 90e minute (3-0), et permet à la France de soulever le trophée mondial pour la première fois de son histoire[C 23],[138]. Ce titre de champion du monde lui permet d'atteindre la consécration sur le plan national notamment en termes de popularité où le soir de la finale, l'image de son visage est projeté sur l'arc de triomphe à Paris[139] et de nombreux slogans clament « Zizou Président ! »[S 46],[R 20],[138],[140],[123].
Peu après le titre de champion du monde, la France doit effectuer les éliminatoires de l'Euro 2000. Durant ces qualifications, Zidane marque un but contre l'Arménie (3-2)[141]. Il participe également à la victoire historique contre l'Angleterre (2-0) à Wembley en 1999 où il est à l'origine des deux buts français[142]. Par la suite, les Bleus se qualifient pour l'Euro malgré quelques difficultés rencontrées[143]. Après avoir inscrit un nouveau but contre la Pologne (1-0) en amical[144], il remporte à nouveau le tournoi Hassan II organisé au Maroc où il inscrit notamment un but en demi-finale face au Japon (1-1)[145].
L'Euro débute alors que l'équipe de France est en pleine confiance. Après un premier tour parfaitement maîtrisé, victoire contre le Danemark (3-0) et la République tchèque (2-1) puis défaite sans conséquences face aux Pays-Bas (3-2) où Zizou distribue les passes décisives pour ses attaquants, les Bleus se qualifient en quarts-de-finale[S 47],[146]. Face à l'Espagne, Zidane se montre décisif en marquant un magnifique coup franc qui contribue à la victoire française (2-1)[147]. Puis en demi-finale, contre le Portugal, il réalise l'une de ses meilleures performances en équipe de France[123] et inscrit le but en or à la 117e minute qui envoie la France en finale[148],[C 24]. Le , opposée à l'Italie en finale, la France est menée 0-1 dans les arrêts de jeu avant d'égaliser à la 93e minute sur un but de Sylvain Wiltord et arrache les prolongations, durant lesquelles David Trezeguet, inscrit d'une reprise de volée le but en or synonyme de victoire (2-1)[149]. Plus discret en finale, Zidane conduit tout de même l'équipe de France à un nouveau titre de champion, ce qu'aucune équipe n'avait réalisé (doublé Coupe du monde-Championnat d'Europe dans cet ordre)[S 48],[Note 9]. Avec un niveau de jeu rarement atteint, Zinédine Zidane est élu meilleur joueur de la compétition[150],[151],[152].
Échecs au Mondial 2002 et à l'Euro 2004 : premier retrait
Championne d'Europe et du monde en titre[153] et postée à la première place du classement mondial de la FIFA à partir de mai 2001[154], la France est qualifiée d'office pour la Coupe du monde 2002 en tant que tenante du titre. Pendant ses deux ans de matches amicaux, Zidane confirme son statut de star en équipe nationale. Il devient même vice-capitaine, à la suite de la retraite de Didier Deschamps, derrière Marcel Desailly[155]. Face à l'Allemagne (1-0), en février 2001, il marque l'un des plus beaux buts de sa carrière en Bleu à la suite d'enchaînements pied gauche[156]. En juin, Zidane ne participe pas à la Coupe des confédérations 2001, remportée par la France, laissé au repos à la disposition de son club par Roger Lemerre[157]. Il inscrit également deux autres buts contre le Japon (5-0) et l'Écosse (5-0) durant cette période amicale[158],[159]. Les Bleus abordent donc la Coupe du monde 2002, organisée en Corée du Sud et au Japon, en tant que favorite[S 49].
Retenu pour la coupe du monde, Zidane se blesse au quadriceps de la cuisse gauche, le , lors du dernier match de préparation contre la Corée du Sud[160]. Une blessure qui l'empêche de jouer les deux premiers matches du premier tour[161]. Son absence est lourde de conséquence : la France s'incline en ouverture contre le Sénégal (1-0) et fait match nul face à l'Uruguay (0-0)[S 50]. Zidane fait son retour lors du troisième match décisif contre le Danemark[162]. Ne disposant pas de toutes ses capacités physiques, il ne permet pas à la France de se qualifier pour les huitièmes de finale après une défaite 2-0[163]. Cette élimination est qualifiée de « fiasco » par la presse et plusieurs joueurs annoncent leur retraite internationale[164],[165],[S 51]. N'ayant quasiment pas joué, Zidane échappe aux critiques et justifie cette élimination par « un manque de confiance et de fraîcheur physique » de l'ensemble des joueurs[166].
Après la coupe du monde manquée, la France entame les qualifications pour l'Euro 2004 avec un nouveau sélectionneur, Jacques Santini[167]. Au cours de son mandat, Santini fait jouer Zidane plus sur le côté gauche qu'auparavant avec Robert Pirès à droite et un système à deux attaquants[168]. Cette décision tactique porte ses fruits puisqu'avec huit victoires en huit matches, les Bleus se qualifient facilement pour l'Euro 2004, organisé au Portugal[169]. Zidane inscrit notamment un doublé contre Malte (6-0) puis un autre but contre Israël (2-1)[170],[171]. La France se rassure également en remportant la Coupe des confédérations 2003, que Zidane ne dispute pas car il est retenu par le Real[172], et aussi par d'impressionnantes prestations lors de matchs amicaux et notamment une victoire en Allemagne (3-0) contre la « Mannschaft » en novembre 2003 où Zidane brille[173]. Durant la phase de préparation, Zidane inscrit un nouveau but contre l'Ukraine (1-0)[174].
Le , pour leur entrée dans la compétition, les Bleus sont menés 1-0 par l'Angleterre même après avoir sauvé un penalty de David Beckham[175]. Mais dans le temps additionnel, Zinédine Zidane inscrit un doublé (un coup franc puis un penalty) permettant d'arracher une victoire 2-1[S 52],[176]. Il est élu homme du match[175]. Face à la Croatie, la France est tenue en échec (2-2) au terme d'une prestation décevante[177]. Une victoire face à la Suisse (3-1), dont un but de la tête de Zidane sur corner, permet cependant aux Français de se qualifier pour les quarts de finale[178],[S 53]. Favoris face à la Grèce, les Tricolores sont battus sur le score de 1-0 à la surprise générale par les futurs vainqueurs de la compétition[179]. Zidane est le seul français retenu dans l'équipe type de la compétition[180]. À la suite de cette nouvelle élimination sans gloire, plusieurs joueurs cadres quittent l'équipe de France[S 54]. Le , Zinédine Zidane annonce à son tour la fin de sa carrière internationale sur son site officiel : « Je pense qu'à un moment donné, il faut savoir dire stop. »[C 25],[181],[182].
Retour en 2005 jusqu'en finale de la Coupe du monde 2006
Le , presque un an après son départ de l'équipe de France, Zinédine Zidane annonce sur son site internet qu'il revient sur sa retraite internationale et souhaite revenir jouer avec les Bleus[S 55]. Il est imité par Claude Makelele et Lilian Thuram[183],[C 26]. Le 17 août à Montpellier, Zidane joue son match de retour contre la Côte d'Ivoire en tant que capitaine[184]. Cette rencontre se joue à guichets fermés devant 31 457 spectateurs et suivie par près de dix millions de téléspectateurs[185]. La France s'impose 3-0 avec notamment un but de Zidane à la 62e minute[186]. Ce dernier est particulièrement ému par l'accueil réservé par le stade de la Mosson[C 27],[187].
En difficulté dans leur groupe, les Bleus enchaînent les qualifications pour la Coupe du monde par deux victoires face aux îles Féroé (3-0) et contre l'Eire (1-0)[188],[189]. Peu avant cette rencontre, il est victime d'un canular téléphonique de Gérald Dahan[Note 10],[190],[C 28]. Après un match nul contre la Suisse (1-1), une dernière victoire face à Chypre (4-0) où Zizou ouvre le score, assure à la France une qualification directe pour le Mondial 2006[191],[C 29]. La coupe du monde 2006 constitue sa dernière compétition avec l'équipe de France[192],[193]. Durant les matches de préparation, il honore sa 100e sélection et son dernier match au Stade de France face au Mexique (1-0)[194]. Quelques jours plus tard, il manque un pénalty contre la Chine au stade Geoffroy-Guichard, le seul penalty raté par Zidane avec les Bleus[195],[196].
Le début de la coupe du monde est assez compliqué pour les Bleus après deux matches nuls contre la Suisse (0-0) et la Corée du Sud (1-1)[192]. Zidane, ayant pris deux cartons jaunes, est suspendu pour le troisième match contre le Togo le jour de son 34e anniversaire[197]. Sans lui, la France gagne 2-0 et se qualifie pour la suite de la compétition[198],[C 30]. En huitième de finale, contre l'Espagne, Zinédine Zidane, moqué par la presse ibérique qui voit ce match comme son « jubilé », marque dans les arrêts de jeu[199]. Pour ce but, il réalise un exploit personnel, concrétisant une chevauchée en solo par un crochet sur Carles Puyol et une frappe prenant à contre-pied Iker Casillas[C 31]. La France s'impose 3-1 et se qualifie par la même occasion pour les quarts de finale de la coupe du monde en Allemagne[200]. Le , face au Brésil de Ronaldinho, Zinédine Zidane réalise l'une de ses meilleures prestations en équipe de France selon les observateurs[C 32],[201]. En effet, il démontre son talent par ses nombreux dribbles déstabilisant les Brésiliens (passements de jambe, coup du sombrero, roulette, râteaux…) et délivre une passe décisive sur coup franc à Thierry Henry[Note 11] pour l'unique but de la rencontre[203]. Cette performance lui vaut d'être élu homme du match par la FIFA[204] ; elle est parfois considérée comme le meilleur match de sa carrière[205]. Il révèle, en 2022, avoir alors joué blessé[206]. En demi-finale face au Portugal (1-0), il transforme un pénalty décisif à la 33e minute, synonyme d'accession à la finale de la Coupe du monde, la deuxième de l'histoire des Bleus[C 33]. Il est désigné meilleur joueur du Mondial 2006 et sa carrière s'achève en finale face à l'Italie[207],[208],[192].
En finale, le à Berlin, il inscrit le premier but de la partie, dès la 7e minute, sur penalty en réalisant une « Panenka »[210],[S 56],[C 35]. Si encaisser une panenka est vexant pour un gardien[211] car la balle est frappée doucement, Zidane explique avoir choisi la panenka uniquement pour avoir plus de chance de marquer[cit 2]. Ce but constitue le dernier de sa carrière et son troisième en deux finales de coupe du monde, rejoignant ainsi Vavá, Geoffrey Hurst et Pelé, tous trois auteurs de trois buts en finale de coupe du monde[213],[C 36]. Plus tard, lors de la prolongation, il est tout près de marquer de la tête[214] avant d'être expulsé à la 110e minute par l'arbitre Horacio Elizondo[215], pour avoir porté un coup de tête au thorax du joueur italien Marco Materazzi qui lui fait subir un trash-talking[Note 12],[216],[217],[S 57],[C 37]. Zidane lui ayant dit : « Si tu veux vraiment mon maillot, je te le donne après le match » (Materazzi tirait sur son maillot), Materazzi lui répond : « Je préfère ta putain de sœur »[Note 13],[218],[S 58]. Par la suite, la France perd la finale aux tirs au but (1-1 ; 5-3 t.a.b)[219]. Ce match est le dernier de la carrière de footballeur de Zinédine Zidane[220],[221],[C 37].
Très médiatisé, ce coup de tête donne lieu à de nombreuses interrogations en France sur les motifs de l'acte[222],[S 59]. Pour y répondre, le 12 juillet, Zidane accorde deux interviews à Canal+ puis à TF1 pour expliquer les raisons de son coup de tête[S 60]. S'il « s'excuse auprès des millions d'enfants qui ont pu voir ce geste », il dit « ne pas pouvoir regretter ce geste car cela voudrait dire que Materazzi avait raison »[223],[224]. Une enquête est entamée par la FIFA sur ce sujet[225],[C 38]. La médiatisation a aussi donné lieu à de nombreuses parodies[C 39], et le geste de Zidane a été l'objet d'une sculpture de bronze d'Adel Abdessemed, intitulée Coup de tête, exposée au centre Georges-Pompidou en 2012[226]. Après enquête, Zinédine Zidane est finalement condamné le par la FIFA à trois matchs de suspension et 7 500 francs suisses d'amende qui seront transformés en trois jours de travaux d’intérêt général à la demande de la Fifa et 5 000 francs suisses d'amende[C 40], tandis que le joueur italien écope de deux matchs de suspension. C'est donc sur un mauvais geste que Zinédine Zidane termine sa carrière de footballeur[220],[128] mais il conserve cependant son titre de meilleur joueur de la Coupe du monde 2006[C 41]
Fin de sa carrière de joueur et période transitoire (2006-2013)
Après la coupe du monde 2006 et la polémique qu'a engendré son coup de tête, Zidane reste relativement discret lors de sa première année de retraité (2006-2007), où il n'apparait pas beaucoup en public. En décembre 2006, il entreprend un voyage en Algérie où il revient pour la première fois depuis 1986[227],[S 61]. Revenu au village de son père, en petite Kabylie, il inaugure des équipements médicaux et sanitaires et rencontre des enfants, dans la ville de Boumerdès touchée par le séisme de 2003, dans le cadre de l'association Fondation de France[228],[229]. Il effectue deux nouveaux voyages au Bangladesh et en Thaïlande où il participe à des actions caritatives[230],[231],[S 62]. Par ailleurs, si Zidane revient sur sa décision d'arrêter sa carrière, le club new-yorkais Red Bull déclare vouloir l'enrôler[232], même si l'ancien madrilène s'est engagé à ne pas signer dans un autre club. Le club du Fire de Chicago manifeste également son intérêt pour Zinédine Zidane début 2007[233] tout comme le FC Sydney[234]. En mai 2007, au cours de la cérémonie des Trophée UNFP, il reçoit le trophée d'honneur pour l'ensemble de sa carrière[235]. Il déclare être « très touché » et que « ça sera sans doute le dernier trophée que je recevrai »[236].
À l'occasion de la Danone Nations Cup 2007, il effectue sa première sortie médiatique où il évoque sa vie de l'après-football[237],[C 42], avant de se rendre en Indonésie dans un voyage organisé par Danone[238],[S 63]. À la fin de l'année 2007, il poursuit ses voyages avec des apparitions au Caire en Égypte puis au Niger[239],[240],[S 64]. Début 2008, il accorde une interview à dans L'Équipe magazine où il dit qu'il « aimerait revenir dans le foot » et à propos du coup de tête, qu'il « aurait voulu partir d'une autre manière[241] ». Membre de l'association France 98, qui regroupe les footballeurs français champions du monde 1998, Zidane participe aux jubilés de Pascal Vahirua et de Christian Karembeu à Tahiti et Nouméa[242]. À la suite du fiasco de l'équipe de France lors de l'Euro 2008, Zidane apporte son soutien à Didier Deschamps comme successeur potentiel de Raymond Domenech à la tête des Bleus[243].
Pour l'anniversaire des 10 ans du titre de champion du monde en 1998, Zidane participe à la rencontre amicale France 98-Sélection mondiale, il inscrit un but à la 66e minute pour un match nul (3-3)[244]. Critiqué par Emmanuel Petit et Jérôme Rothen dans leurs livres respectifs, Zinédine Zidane répond de manière sèche et déclare que « Tu balances, parce que Zidane, ça fait vendre[245] ». Malgré de nombreuses rumeurs, Zidane reste vague concernant son futur rôle dans le football[246]. En 2009, il participe à un match contre la Chine à Saint-Pierre sur l'île de La Réunion dans le stade Michel Volnay.
Le , Zinédine Zidane intègre l'équipe de direction du Real Madrid en étant nommé conseiller du président Florentino Pérez, récemment élu, et ambassadeur du club Merengue[247]. Membre du nouveau projet madrilène, Zidane dit avoir « l'opportunité d'apprendre[248] ». Au début de 2010, à la demande de Franck Riboud, patron de Danone, Zidane et Bixente Lizarazu acceptent de devenir actionnaires du club d'Évian T-G et investissent symboliquement 10 000 €[249]. En mai 2010, il apporte son soutien à la candidature de la France pour l'Euro 2016. À la suite de la victoire française, il justifie sa présence : « Je me devais d'être là »[250]. Supporter de l'équipe de France, il ne cautionne pas la grève des joueurs lors d'un entraînement durant la Coupe du monde 2010 et critique le sélectionneur Raymond Domenech[251],[252]. Quelques mois plus tard, il est nommé ambassadeur pour défendre la candidature qatarie à la Coupe du monde de 2022[253]. Le , la FIFA désigne le Qatar pour organiser la 22e édition de la coupe du monde de football, Zidane se dit « très content » pour ce pays représentant, selon lui, « le monde arabe qui émerge »[254]. Au printemps 2011, il apporte son soutien au sélectionneur Laurent Blanc mis en cause dans l'« affaire des quotas »[255].
À la suite du départ de Jorge Valdano, Zidane devient le nouveau directeur sportif du Real Madrid, le [256]. Depuis qu'il est dirigeant au Real Madrid, il est à l'origine de la venue de Raphaël Varane ainsi que de la progression de Karim Benzema au sein du club Merengue[257],[258].
Lors de la rentrée 2011, Zidane s'inscrit à la formation de manageur général de club sportif dispensée par le Centre de droit et d'économie du sport de Limoges en compagnie d'Olivier Dacourt et d'Éric Carrière[259]. En octobre 2012, il devient actionnaire du club de Rodez[260]. Alors que son nom est évoqué après l'Euro 2012[261], Zidane déclare qu'il envisage de devenir, un jour, le sélectionneur des Bleus[262]. N'étant plus directeur sportif, il décide de se concentrer sur la formation au Real lors de la saison 2012-2013[263]. Finalement, en mai 2013, Florentino Pérez souhaite que Zidane « mène le projet sportif dans les quatre prochaines années »[264].
Carrière d'entraîneur
Diplôme et style de jeu
En janvier 2014, il reçoit le diplôme de manager général de club sportif professionnel, qu'il a passé au Centre de droit et d’économie du sport de Limoges[265] après avoir obtenu un brevet d'État d'éducateur sportif 1er degré (BE1) puis le diplôme d'entraîneur de football (DEF).
Il prône un style de jeu offensif[266], une possession de balle importante et une récupération haute[267],[268]. Il se montre attaché au schéma de jeu en 4-3-3[269]. Il indique avoir été inspiré par tous les entraîneurs qu'il a côtoyés ou observés[270]. Certains observateurs soulignent cependant qu'il est particulièrement influencé par Carlo Ancelotti, à la fois dans ses méthodes de jeu et de management[271],[272],[268],[269]. Ce dernier et Marcello Lippi indiquent avoir observé la qualité de sa réflexion tactique lorsqu'il évoluait à leurs côtés[273]. Zidane ne se voit toutefois pas comme un grand théoricien tactique, indiquant ne pas avoir « inventé le football »[274].
Entraîneur adjoint du Real Madrid (2013-2014)
Le , Zinédine Zidane devient entraîneur adjoint de Carlo Ancelotti au Real Madrid[275] ; il a notamment pour rôle d'entretenir le lien entre l’équipe technique de ce dernier et les joueurs : Carlo Ancelotti juge « primordial d’avoir Zizou à mes côtés, car il a une excellente relation avec des joueurs qui l’écoutent énormément »[271]. Pour sa première saison comme adjoint d'Ancelotti où il s'occupe de l'aspect tactique, l'équipe remporte la Coupe du Roi et la Ligue des champions 2014.
Real Madrid Castilla (2014-2016)
En contact avec les Girondins de Bordeaux pour diriger l'équipe[276], il devient finalement, le , entraîneur du Real Madrid Castilla, l'équipe réserve du Real Madrid qui évolue en troisième division[277]. Le , le juge du comité de compétition de la Fédération espagnole de football demande une suspension de trois mois à son encontre pour défaut de diplôme reconnu d'entraîneur[278]. Finalement Zidane reprend rapidement ses fonctions après l'annulation de cette sanction par le Tribunal administratif du Sport espagnol[279]. En , Zidane obtient le BEPF, et par équivalence la licence UEFA Pro[280].
Échouant à accéder aux barrages pour la montée en deuxième division, il juge le bilan de sa première saison comme entraîneur avec le Real Madrid Castilla à la fois « négatif » sur le plan comptable et « positif » sur le plan de l'expérience[281]. Il entraîne notamment son fils Enzo Fernández[282]. Il quitte le Real Madrid Castilla à la deuxième place de son groupe de troisième division[282]. Sa désignation comme entraîneur de l'équipe première du Real suscite des comparaisons avec Pep Guardiola, qui a été successivement entraîneur du FC Barcelone B et du FC Barcelone[283],[284], ce que Zidane juge malvenu, refusant « le jeu des comparaisons » d'une manière générale[285]. Liviu Bird de Sports Illustrated considère qu'« avec le Real Madrid Castilla, [Zidane] a montré qu'il avait la capacité d'entraîner à un haut niveau, à l'instar de Guardiola avec le FC Barcelone B. Mais comparer les deux serait cependant une fausse équivalence. Les circonstances dans lesquelles ils ont pris en charge leurs équipes premières respectives ont été très différentes […] »[286].
Équipe première du Real Madrid (2016-2018 et 2019-2021)
Sacre européen six mois après son entrée en fonction (2015-2016)
Le , il est nommé entraîneur du Real Madrid à la place de Rafael Benítez[287]. Il est le premier entraîneur français du Real[288] et le premier à accéder au poste d'entraîneur du Real Madrid sans avoir déjà dirigé une équipe de haut niveau, depuis Vicente del Bosque en 1994[289]. Comme au Real Madrid Castilla, il choisit comme adjoint David Bettoni, proche de lui pour l'avoir suivi tout au long de sa carrière[289]. À ses débuts, Zidane fait l'unanimité auprès de la presse espagnole[290],[291]. Les observateurs louent le jeu pratiqué tout en s'inquiétant des difficultés défensives de l'équipe, notamment en Ligue des champions[292],[293],[294]. Mais il essuie une première vague de critiques mesurées dans la presse espagnole après son deuxième match nul (1-1) en championnat contre Málaga[295],[296]. puis lors de sa première défaite contre l'Atlético Madrid (0-1), en Liga, le [297]. Il déclare assumer la responsabilité du résultat et estime que son équipe ne peut plus remporter le championnat[298].
Le 2 avril, il remporte son premier Clásico en tant qu'entraîneur en gagnant au Camp Nou (1-2), interrompant ainsi la série de 39 matchs sans défaite toutes compétitions confondues du FC Barcelone, leader du championnat[299]. Zidane est le premier entraîneur du Real depuis Bernd Schuster en 2007 à gagner son premier duel contre le rival catalan[300]. Cette victoire de prestige, ainsi que celle obtenue dans la foulée lors du quart de finale retour en Ligue des champions contre le VfL Wolfsbourg (3-0) après la défaite de l'aller (2-0) — il confie alors avoir vécu sa « plus grande soirée en tant qu'entraîneur » —[301], permettent de dissiper les doutes à son sujet et de lui apporter du crédit pour la suite de la saison[302],[303],[304],[301].
Le Real termine la saison 2015-2016 à la 2e place du championnat avec 90 points, derrière le FC Barcelone (91) et devant l'Atlético Madrid (88), ce qui est considéré comme une performance honorable compte tenu de la situation de crise en janvier[305].
Le , il remporte la Ligue des champions en battant l'Atlético Madrid en finale (1-1, 5-3 aux tirs au but) à San Siro. Il devient ainsi le 7e homme à avoir gagné le trophée à la fois en tant que joueur et en tant qu'entraîneur[306]. Il devient également le 2e entraîneur français de l'histoire à remporter une Ligue des champions après Helenio Herrera, argentin naturalisé français, qui avait remporté la Coupe des clubs champions avec l'Inter Milan en 1964 et en 1965[306]. Au terme de sa première saison comme entraîneur du Real, les observateurs relèvent un style de jeu encore inabouti mais soulignent qu'il a su remobiliser l'effectif, notamment grâce à son aura d'ancien grand joueur[307],[308],[309].
Victoire en Liga et deuxième sacre européen d'affilée (2016-2017)
Dès le début de la saison suivante, Zidane remporte la Supercoupe de l'UEFA 2016 opposant le Real au FC Séville[310].
Le Real prend rapidement la tête du championnat en enchaînant une série de cinq victoires qui permet à Zidane d'égaler le record de succès consécutifs détenu par Pep Guardiola (sur deux saisons pour le Français)[311]. Villareal met fin à cette série en tenant en échec les Merengue, qui enchaînent avec deux autres matchs nuls.
Le club de la capitale renoue avec le succès face au Bétis Séville et se maintient à la première place en enchaînant de nouveau les victoires. Celle obtenue face à l'Atletico Madrid (0-3) entraîne cette fois de très nombreux compliments à l'égard du tacticien français[312]. Celle obtenue face au Real Sporting de Gijón lui permet d'atteindre un record de points historique pour les 33 premiers matchs d'un entraîneur en Liga, devançant ainsi Miguel Munoz[313]. Celle obtenue contre le Deportivo La Corogne (15e journée) lui permet de battre le record d'invincibilité du club qui datait de 1989[314]. Le , L'Équipe lui consacre sa une sous le titre « Un roi en Espagne » et le présente comme « souverain en Liga »[315]. En janvier 2017, le match nul contre le FC Séville (3-3) lui permet de battre le record d’invincibilité espagnol (40 matchs à la suite sans défaite toutes compétitions confondues), établi par le FC Barcelone la saison précédente[316].
Le , à l'issue de la 38e journée du Championnat d'Espagne, le Real Madrid remporte son 33e sacre national, le premier depuis 2012, avec trois points d'avance sur le FC Barcelone[317]. Quinze jours plus tard, au Millennium Stadium de Cardiff, le club Madrilène bat la Juventus de Turin (4-1) en finale de la Ligue des champions, conservant ainsi le trophée (gagné pour la troisième fois en quatre éditions et pour la douzième fois depuis 1956). Zinédine Zidane devient ainsi le premier entraîneur sacré deux fois d'affilée dans la formule en place depuis 1992 de la Ligue des champions de l'UEFA, et le premier à conserver le trophée continental depuis Arrigo Sacchi avec le Milan AC en 1989 et en 1990[318].
Troisième sacre européen consécutif et départ (2017-2018)
En août 2017, le Real Madrid gagne coup sur coup la Supercoupe d'Europe face à Manchester United (2-1) et la Supercoupe d'Espagne contre le FC Barcelone (3-1 ; 2-0). Son palmarès à la tête du Real est désormais de sept titres gagnés en 19 mois, soit « déjà autant que le butin amassé par l’emblématique Vicente Del Bosque en un peu plus de quatre saisons »[319].
Il ajoute un huitième trophée en battant Grêmio (1-0) en finale du Mondial des Clubs. La saison en championnat est cependant plus compliquée que l’année précédente. Distancé rapidement par Barcelone, le Real s’incline sèchement 3-0 à domicile lors du Clásico le 23 décembre. Les Merengue termineront finalement 3e à 17 points de Barcelone, sacré champion. Éliminés de façon surprise en Coupe du Roi par le modeste club de Leganès (Zidane parlera de son « pire souvenir » à la tête du Real), le club madrilène concentre ses efforts en Ligue des Champions. Il élimine successivement le PSG, la Juventus et le Bayern avant d’arriver en finale contre Liverpool. Le 26 mai, le Real Madrid remporte la Ligue des champions pour la troisième fois de suite contre les Reds (3-1). Zinédine Zidane devient le 1er entraîneur de l'histoire de la compétition (créée en 1955) à gagner trois fois consécutivement la C1[320]. Il rejoint l'Anglais Bob Paisley et l'Italien Carlo Ancelotti en nombre de trophées remportés (3 chacun), ce qui est un record[321].
Cinq jours après la finale de la Ligue des Champions, le 31 mai, Zidane annonce sa démission en tant qu’entraîneur du Real Madrid justifiant ce choix par un « besoin de changement » pour le club et ses joueurs[322]. Il aura remporté neuf titres en moins de trois ans : trois Ligue des champions, deux Supercoupe de l'UEFA, deux Coupe du monde des clubs de la FIFA, une Supercoupe d'Espagne et un Championnat d'Espagne[323].
Neuf mois de repos (2018-2019)
Plusieurs rumeurs circulent concernant les intentions de Zinédine Zidane à la suite de son départ du Real Madrid, sachant qu'il a indiqué qu'il ne recherchait pas pour le moment d'équipe à entraîner[324]. Il aurait notamment été contacté par le Qatar pour prendre la tête de la sélection nationale avec un contrat de 50 millions d'euros sur quatre ans[325]. Il est également pressenti pour succéder, au poste de sélectionneur de l'équipe de France, à Didier Deschamps qui est sous contrat avec la FFF jusqu'en 2020[326].
Le , deux jours avant le coup d'envoi de la Coupe du monde 2018, Zinédine Zidane participe avec les anciens de France 98 à un match de gala à la U Arena de Nanterre face à une sélection Fifa 98, laquelle comprend notamment l'octuple champion olympique de sprint Usain Bolt, fraichement retraité[327]. Lors de ce match amical, les anciens Bleus s'imposent sur le score de 3 buts à 2[328]. Zidane se distingue avec une passe décisive adressée à Thierry Henry, un duo passeur-buteur qui s'était illustré lors du quart de finale face au Brésil lors du Mondial 2006 qui se tenait en Allemagne. L'ancien numéro 10 des bleus inscrit également un but sur coup franc direct[328].
Dès l'été et jusqu'au mercato hivernal 2018-2019, Zidane est pressenti ou annoncé dans les plus grands clubs à chaque mouvement du fait de sa notoriété[329],[330],[331].
Retour au Real (2019-2021)
Alors que le Real n'a plus rien à gagner en 2018-2019 (éliminé par l'Ajax Amsterdam en huitièmes de finale de la Ligue des Champions, sorti par Barcelone en Coupe du Roi, distancé en Liga, défait deux fois par le Barça dans le Clásico)[332], le président Florentino Perez décide de limoger l'entraîneur Santiago Solari et fait appel à Zinédine Zidane. Il est finalement annoncé par la presse espagnole de retour sur le banc du Real le [333],[334], une information confirmée le soir-même par le club espagnol à l'issue d'un conseil d'administration extraordinaire[335]. Le nouveau contrat de Zinédine Zidane court jusqu'en 2022 avec pour mission de rebâtir une équipe compétitive[336].« Je n’ai pas grand-chose à dire mais je suis heureux de revenir et me remettre au travail et remettre le club là où il doit toujours se trouver » dit-il, ajoutant « Ça fait neuf mois que je suis au repos et j’ai envie de reprendre. J’ai eu des propositions, j’aurais pu partir ailleurs mais je n’en ai pas envie. Je n'ai pas pu dire "non" à Florentino Perez »[337].
Sous sa direction, le Real remporte son 34e titre de champion d'Espagne (son deuxième personnel en tant qu'entraîneur du club madrilène) au terme de la saison 2019-2020 puis sa 11e Supercoupe d'Espagne. Mais le club ne remporte aucun trophée lors de l'exercice suivant, éliminé en demi-finale de la Ligue des champions 2020-2021 par Chelsea et devancé à la dernière journée par l'Atlético Madrid pour le titre de champion d'Espagne[338]. Zinédine Zidane annonce tout d'abord à ses joueurs sa décision de quitter son poste[338], puis l'officialise le lendemain 27 mai après un entretien avec le président Florentino Pérez[338],[339].
Style de joueur
Joueur de milieu de terrain à vocation offensive, Zinédine Zidane fait partie des plus grands meneurs de jeu de l'histoire du football[340],[341],[342],[343]. C'est le rôle qui lui est attribué en équipe de France, à l'instar de ses prédécesseurs Michel Platini ou Raymond Kopa[344].
Il est connu pour son toucher de balle, unanimement reconnu par les observateurs et la profession[345]. Disposant d'une maîtrise technique exceptionnelle, sa capacité à s'orienter par rapport au ballon et à offrir des solutions à ses partenaires par ses passes le distingue des autres joueurs[346]. Jorge Valdano, ancien directeur sportif du Real Madrid, parle même d'une « capacité à oxygéner le jeu » et à « rendre les autres meilleurs »[347]
Sa relative grande taille (1,85 m) limite sa vitesse de course, plusieurs entraîneurs au cours de sa carrière ont d'ailleurs fustigé sa « lenteur[345] ». Dans le maniement du ballon, il affectionne particulièrement les passements de jambes et surtout la roulette[350], son geste technique préféré[351]. Sa couverture de balle et sa capacité à éliminer un joueur dans un petit espace est également un de ses points forts[352]. Positionné à un des postes les plus tactiques du jeu, il multiplie les touches de balle pour en garder le contrôle, ou en se lançant dans de longues courses pour trouver ses coéquipiers attaquants[345]. Ses qualités de contrôle et d'élasticité[cit 3] sont également reconnues.
Grâce à une application dans son entraînement hebdomadaire, Zinédine Zidane ajoute à sa technique un physique adapté aux exigences du football, qui lui donne une bonne mobilité et une vitesse très au-dessus de la moyenne[345]. Ce droitier est également très à l'aise avec son pied gauche, l'amenant à tenter, à la fin de sa carrière, des coups de pied arrêtés de ce pied[345]. De plus, il possède un bon jeu de tête même si l'intéressé le qualifie d'« inconvénient »[354]. Concernant les coups de pied arrêtés, Zidane est un spécialiste des coups francs enroulés, qu'il a notamment pratiqués lorsqu'il était aux Girondins de Bordeaux[355], et des penaltys qu'il tire toujours à droite du gardien[356]. Très adroit à la fin des actions, il est un passeur mais également un très bon buteur, souvent décisif dans les grands matches[357],[345]. Il se révèle donc être un joueur très complet et précieux pour une équipe[358]. Ces caractéristiques amènent la plupart de ses entraîneurs successifs à lui attribuer une entière liberté de mouvement sur le terrain, afin de lui permettre d'exprimer sa créativité. Zidane, souvent positionné dans l'axe central mais préférant l'aile gauche à la droite, aime se replier pour initier les actions tout autant que de jouer près du but adverse[359]. Il est considéré comme un numéro 10 « à l'ancienne[Note 14] ».
Zinédine Zidane est également un joueur impulsif, coupable plusieurs fois de coups de sang et mauvais gestes[361],[362]. En effet, pendant sa carrière, il reçoit au total seize cartons rouges[363], le tout en près de dix-huit années de carrière. ll en a reçu trois avec Bordeaux, six avec la Juventus, trois avec le Real Madrid, deux en équipe de France et deux en équipe de France espoirs[364].
Style d'entraîneur
À ses débuts à la tête du Real, Zidane met en place une tactique inspirée de celle de Carlo Ancelotti, avec un jeu d'abord plus offensif et déséquilibré que sous Rafael Benítez et un schéma en 4-3-3[369],[370],[371] qui se transforme en 4-4-2 sur les phases défensives[286],[372],[268] ou en 4-2-3-1[373],[374]. Il demande un pressing plus important à son équipe que Carlo Ancelotti[369], ainsi qu'une activité soutenue, ce qui se traduit par des courses plus importantes que sous Rafael Benítez[269]. Il cherche par ailleurs à relancer James Rodríguez et Isco, peu titularisés lors de la première moitié de saison 2015-16[269], mais ces deux joueurs le déçoivent à son tour[291].
Liviu Bird de Sports Illustrated estime que lors des trois premiers matchs dirigés par Zidane (victoires 5-0 contre le Deportivo La Corogne et 5-1 contre le Real Sporting de Gijón, match nul 1-1 contre le Betis Séville), « malgré quelques séquences offensives impressionnantes, l'équipe a encore montré des faiblesses dans sa structure et une vulnérabilité défensive que le Betis en particulier a su exploiter »[286]. Sur Eurosport, Thibaud Leplat souligne la contradiction entre les propos de Zidane appelant à « respecter l’équilibre de l’équipe » et le jeu pratiqué par le Real, « constitué de déséquilibre permanent (des milieux, des latéraux) et de construction patiente (Kroos en sentinelle) »[292].
Il s'appuie progressivement sur une tactique plus équilibrée avec le retour comme titulaire du milieu défensif Casemiro[375],[376]. En trois mois sous sa direction, le Real a marqué 42 buts et en a encaissé 10, contre un ratio de 47-14 lors des trois derniers mois de Rafael Benítez[273]. Les performances de son équipe se caractérisent par une certaine irrégularité, en particulier entre matchs à domicile et à l'extérieur[294].
Sur le plan tactique, Zidane utilise régulièrement un schéma en 4-4-2 ou en 4-4-1-1[377],[378],[379],[380]. Son style de jeu demeure difficile à définir[380],[381]. Pour Adrien Chantegrelet, il s'appuie sur « la possession, du spectacle et de l’intensité physique », « se rapprochant davantage du jeu développé par l'Italien Carlo Ancelotti dont il a été l'adjoint, même si son Real ne dédaigne pas d'autres recours, comme les coups de pied arrêtés et les transitions rapides »[274].
Lorsque Cristiano Ronaldo, Karim Benzema et Gareth Bale sont disponibles, il privilégie un schéma en 4-3-3[382].
Les rapports humains qu'entretient Zidane avec ses joueurs sont considérés comme l'une des clés de ses performances[383],[384],[385].
Statistiques
Statistiques de joueur
Statistiques détaillées par saison
Le tableau suivant récapitule les statistiques de Zinédine Zidane durant sa carrière professionnelle[386],[387],[388],[389].
Saison | Club | Championnat | Coupe(s) nationale(s) | Supercoupe | Compétition(s) continentale(s) | Supercoupe UEFA | Coupe intercontinentale | France | Total | ||||||||||||||||||
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Division | M. | M. | M. | Comp. | M. | M. | M. | M. | M. | ||||||||||||||||||
1988-1989 | AS Cannes | Division 1 | 2 | - | - | - | - | - | - | - | 2 | ||||||||||||||||
1989-1990 | AS Cannes | Division 1 | 0 | - | - | - | - | - | - | - | 0 | ||||||||||||||||
1990-1991 | AS Cannes | Division 1 | 28 | 3 | - | - | - | - | - | - | 31 | ||||||||||||||||
1991-1992 | AS Cannes | Division 1 | 31 | 3 | - | C3 | 4 | - | - | - | 38 | ||||||||||||||||
Sous-total | 6 | 0 | - | - | 0 | - | - | - | 6 | ||||||||||||||||||
1992-1993 | Girondins de Bordeaux | Division 1 | 35 | 4 | - | - | - | - | - | - | 39 | ||||||||||||||||
1993-1994 | Girondins de Bordeaux | Division 1 | 34 | 3 | - | C3 | 6 | - | - | - | 43 | ||||||||||||||||
1994-1995 | Girondins de Bordeaux | Division 1 | 37 | 5 | - | C3 | 4 | - | - | 3 | 49 | ||||||||||||||||
1995-1996 | Girondins de Bordeaux | Division 1 | 33 | 3 | - | CI+C3 | 7+8 | - | - | 14 | 65 | ||||||||||||||||
Sous-total | 28 | 2 | - | - | 9 | - | - | 5 | 44 | ||||||||||||||||||
1996-1997 | Juventus FC | Serie A | 29 | 2 | - | C1 | 10 | 2 | 1 | 9 | 53 | ||||||||||||||||
1997-1998 | Juventus FC | Serie A | 32 | 4 | 1 | C1 | 11 | - | - | 13 | 61 | ||||||||||||||||
1998-1999 | Juventus FC | Serie A | 25 | 4 | 1 | C1 | 10 | - | - | 6 | 46 | ||||||||||||||||
1999-2000 | Juventus FC | Serie A | 32 | 3 | - | CI+C3 | 2+4 | - | - | 14 | 55 | ||||||||||||||||
2000-2001 | Juventus FC | Serie A | 33 | 2 | - | C1 | 4 | - | - | 7 | 46 | ||||||||||||||||
Sous-total | 24 | 2 | 0 | - | 5 | 0 | 0 | 13 | 44 | ||||||||||||||||||
2001-2002 | Real Madrid | PD | 31 | 7 | 2 | C1 | 9 | - | - | 9 | 58 | ||||||||||||||||
2002-2003 | Real Madrid | PD | 33 | 1 | - | C1 | 14 | 1 | 1 | 7 | 57 | ||||||||||||||||
2003-2004 | Real Madrid | PD | 33 | 5 | 2 | C1 | 10 | - | - | 11 | 61 | ||||||||||||||||
2004-2005 | Real Madrid | PD | 29 | 1 | - | C1 | 10 | - | - | - | 40 | ||||||||||||||||
2005-2006 | Real Madrid | PD | 29 | 5 | - | C1 | 4 | - | - | 15 | 53 | ||||||||||||||||
Sous-total | 37 | 3 | 0 | - | 9 | 0 | 0 | 13 | 62 | ||||||||||||||||||
Total sur la carrière | 95 | 7 | 0 | - | 23 | 0 | 0 | 31 | 156 |
Buts internationaux
Buts internationaux de Zinédine Zidane[391] | |||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Date | Lieu | Compétition | Résultat | Adversaire | Détail | Sél. | |||
1er | Parc Lescure, Bordeaux, France | Match amical | N 2-2 | République tchèque | 85e | du pied gauche | 1-2 | 1re | |
2e | 87e | de la tête | 2-2 | ||||||
3e | Stade de l'Abbé-Deschamps, Auxerre, France | Éliminatoires de l'Euro 1996 | V 10-0 | Azerbaïdjan | 72e | du pied droit | 7-0 | 6e | |
4e | Stade Ghencea, Bucarest, Roumanie | Éliminatoires de l'Euro 1996 | V 3-1 | Roumanie | 73e | du pied droit | 3-1 | 7e | |
5e | Stade des Costières, Nîmes, France | Match amical | V 3-1 | Grèce | 49e | du pied droit | 3-1 | 10e | |
6e | Parc des Princes, Paris, France | Tournoi de France | N 2-2 | Italie | 12e | du pied droit | 1-0 | 26e | |
7e | Stade de France, Saint-Denis, France | Match amical | V 1-0 | Espagne | 20e | du pied droit | 1-0 | 29e | |
8e | Stade Vélodrome, Marseille, France | Match amical | N 3-3 | Norvège | 27e | du pied droit | 2-1 | 30e | |
9e | Stade Mohammed-V, Casablanca, Maroc | Tournoi Hassan II 1998 | V 1-0 | Belgique | 63e | du pied droit | 1-0 | 32e | |
10e | Stade de France, Saint-Denis, France | Finale de la Coupe du monde 1998 | V 3-0 | Brésil | 27e | de la tête | 1-0 | 39e | |
11e | 45+1e | de la tête | 2-0 | ||||||
12e | Stade Hrazdan, Erevan, Arménie | Éliminatoires de l'Euro 2000 | V 3-2 | Arménie | 67e | du pied gauche | 2-1 | 47e | |
13e | Stade de France, Saint-Denis, France | Match amical | V 1-0 | Pologne | 88e | du pied droit | 1-0 | 50e | |
14e | Stade Mohammed-V, Casablanca, Maroc | Tournoi Hassan II 2000 | N 2-2 4-2 t.a.b | Japon | 61e | du pied gauche | 1-1 | 53e | |
15e | Stade Jan Breydel, Bruges, Belgique | Quart-de-finale de l'Euro 2000 | V 2-1 | Espagne | 32e | c.f du pied droit | 1-0 | 57e | |
16e | Stade du Roi Baudouin, Bruxelles, Belgique | Demi-finale de l'Euro 2000 | V 2-1 b.e.o | Portugal | 117e | s.p du pied droit | 2-1 | 58e | |
17e | Stade de France, Saint-Denis, France | Match amical | V 1-0 | Allemagne | 27e | du pied gauche | 1-0 | 63e | |
18e | Stade de France, Saint-Denis, France | Match amical | V 5-0 | Japon | 9e | s.p du pied droit | 1-0 | 64e | |
19e | Stade de France, Saint-Denis, France | Match amical | V 5-0 | Écosse | 11e | du pied gauche | 1-0 | 72e | |
20e | Stade Félix-Bollaert, Lens, France | Éliminatoires de l'Euro 2004 | V 6-0 | Malte | 58e | s.p du pied droit | 4-0 | 81e | |
21e | 80e | de la tête | 6-0 | ||||||
22e | Stade Renzo-Barbera, Palerme, Italie | Éliminatoires de l'Euro 2004 | V 2-1 | Israël | 45e | du pied gauche | 2-0 | 82e | |
23e | Stade de France, Saint-Denis, France | Match amical | V 1-0 | Ukraine | 87e | du pied droit | 1-0 | 89e | |
24e | Stade de la Luz, Lisbonne, Portugal | Premier tour de l'Euro 2004 | V 2-1 | Angleterre | 90e | c.f du pied droit | 1-1 | 90e | |
25e | 90+3e | s.p du pied droit | 2-1 | ||||||
26e | Stade municipal, Coimbra, Portugal | Premier tour de l'Euro 2004 | V 3-1 | Suisse | 20e | de la tête | 1-0 | 92e | |
27e | Stade de la Mosson, Montpellier, France | Match amical | V 3-0 | Côte d'Ivoire | 62e | du pied gauche | 2-0 | 94e | |
28e | Stade de France, Saint-Denis, France | Éliminatoires de la Coupe du monde 2006 | V 4-0 | Chypre | 29e | du pied droit | 1-0 | 98e | |
29e | AWD-Arena, Hanovre, Allemagne | Huitième-de-finale de la Coupe du monde 2006 | V 3-1 | Espagne | 90+2e | du pied droit | 3-1 | 105e | |
30e | Allianz-Arena, Munich, Allemagne | Demi-finale de la Coupe du monde 2006 | V 1-0 | Portugal | 33e | s.p du pied droit | 1-0 | 107e | |
31e | Olympiastadion, Berlin, Allemagne | Finale de la Coupe du monde 2006 | N 1-1 3-5 t.a.b | Italie | 7e | s.p du pied droit | 1-0 | 108e | |
Total | 31 buts (19 du pied droit, 7 du pied gauche et 5 de la tête), dont 6 pénaltys et 2 coups francs, en 108 sélections entre le et le . |