Carrière de Roger Federer — Wikipédia

Roger Federer est un joueur de tennis suisse, né le à Bâle. Il a commencé sa carrière professionnelle en 1998 et a été numéro 1 mondial pendant 237 semaines consécutives (un record) du au et au total 310 semaines en tant que numéro 1.

Évolution au classement ATP en fin de saison
Année 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Rang 704T en augmentation 301 en augmentation 65 en augmentation 29 en augmentation 13 en augmentation 6 en augmentation 2 en augmentation 1 en stagnation 1 en stagnation 1 en stagnation 1 en diminution 2 en augmentation 1 en diminution 2 en diminution 3 en augmentation 2 en diminution 6 en augmentation 2 en diminution 3 en diminution 16 en augmentation 2 en diminution 3 en stagnation 3 en diminution 5

Contrairement à beaucoup de champions avant lui, Roger Federer ne connaît pas tout de suite les succès et ne remporte au départ que peu de tournois.

Roger Federer commence à jouer au tennis dès l'âge de trois ans et intègre cinq ans plus tard le club de tennis TC Old Boys dans sa ville natale de Bâle. Il est entraîné par le Suisse Seppli Kacovsky de 1989 à 1994 et par l'Australien Peter Carter qui lui donne des cours particuliers jusqu'en 1995. Durant cinq ans, ses efforts vont lui permettre de devenir champion national dans toutes les catégories junior. C'est ainsi que Federer, à l'âge de douze ans, décide de poursuivre sa formation comme joueur de tennis. En 1995, il intègre le Centre National Suisse d'Écublens où il ne remporte pas moins de sept tournois juniors de 1995 à 1997. Durant cette période, Federer va également apprendre à parler le français, ce qui va lui permettre de faire ses premiers entretiens avec des francophones. Lorsqu'à 15 ans, élève du centre national suisse de tennis, on lui demande quels sont ses buts de sportif, le Bâlois ne manque pas d'ambition. Si ses camarades admettent « vouloir passer professionnel ou intégrer les 100 meilleurs joueurs du monde », lui affirme déjà clairement vouloir devenir « numéro un mondial ».

À partir de 1997, Federer commence à participer à des tournois internationaux et remporte en mai à Prato son premier grand tournoi junior.

Dans le même temps (Federer est alors âgé de 16 ans), il se décide à abandonner l'école et à concentrer son avenir uniquement sur une carrière de joueur de tennis. Un pari risqué car bien qu'il ait commencé à se forger un nom sur le circuit junior, il ne peut pas vivre seul de ses résultats sportifs.

Le premier match professionnel de Roger Federer remonte en juillet 1998 lors du tournoi de Gstaad, auquel il accède grâce à une wild-card. Il s'incline au premier tour face au 88e joueur mondial 6-4, 6-4. Les deux seuls matchs qu'il remporte sur le circuit senior durant l'année l'ont été à L'Open de Toulouse, où il atteint les quarts de finale mais chute face au futur vainqueur du tournoi, Jan Siemerink, alors 20e mondial. On peut également noter sa défaite face à Andre Agassi 6-3, 6-2 au premier tour du tournoi de Bâle. Cette même année, sur le circuit junior, il termine numéro un mondial et remporte à la fois le tournoi de Wimbledon (en simple, sans perdre un set, et en double avec Olivier Rochus) et l'Orange Bowl, l'officieux championnat du monde juniors, où il s'impose en finale face à Guillermo Coria. Il atteint également la finale de l'US Open junior, mais doit s'incliner 3-6, 5-7 face à David Nalbandian, ainsi que la demi-finale de l'Open d'Australie junior, éliminé en trois sets par le suédois Andreas Vinciguerra 6-4, 5-7, 5-7.

1999 marque ses débuts en Coupe Davis - en mars à Neuchâtel, où il contribue à la victoire suisse face à l'Italie en remportant un de ses deux simples - et en Grand Chelem à Roland-Garros où il s'incline au premier tour (face à Patrick Rafter, alors no 3 mondial), tout comme à Wimbledon après un match intense de 5 sets face à Jiří Novák. Il termine pour la première fois l'année dans les 100 premiers mondiaux (64e) grâce à de bons résultats en fin de saison. Ses meilleurs résultats de l'année sont sa victoire au tournoi Challenger de Brest, ses quarts de finale à Rotterdam et Bâle ainsi que sa demi-finale à l'Open de Vienne après avoir éliminé trois joueurs du top 50. On peut également noter ses deux demi-finales dans les challengers de Surbiton et Ljubljana. L'apport de nouveaux entraîneurs (Dr Guerin & Dariel) lui donne plus d'assurance et de sérénité sur le court. Il réalise également 2 stages de préparation physique de 2 semaines dans les Vosges avec les préparateurs physique Romain Tesse et Frenchie-Jack Daniels.

Federer dispute la première finale de sa carrière au début de l'année 2000 à Marseille où il s'incline face à son compatriote Marc Rosset. Lors des JO de Sydney, il rate de peu la médaille de bronze en perdant de justesse face au Français Arnaud Di Pasquale (après s'être incliné face à Tommy Haas en demi-finale) . Il passe quatre tours à Roland-Garros (éliminé par Alex Corretja, 8e mondial), deux à l'Open d'Australie et à l'US Open et s'incline au premier tour à Wimbledon face à Ievgueni Kafelnikov, 4e mondial. On peut également noter ses quarts de finale à Londres et Halle ainsi que sa demi-finale à Copenhague, où il se fait battre par Magnus Larsson. Un bon résultat achève cette saison en demi-teinte, où il aura joué 28 tournois, soit son total le plus élevé à ce jour ; il s'incline en finale de « son » tournoi à Bâle en cinq sets très disputés face au Suédois Thomas Enqvist.

En février 2001, Roger Federer remporte son premier tournoi en simple à Milan et son premier tournoi en double à Rotterdam avec Jonas Björkman. Il brille enfin en Grand Chelem en atteignant les quarts de finale à Roland-Garros (contre Àlex Corretja) et Wimbledon (battu par Tim Henman). Lors du tournoi londonien, il bat Pete Sampras en cinq sets accrochés en huitièmes de finale, mettant fin au règne de l'Américain, qui avait remporté les 4 précédentes éditions de ce tournoi. Ce match restera comme l'unique confrontation entre les deux hommes, et est considéré par certains comme une « passation de pouvoir » entre ces deux légendes du tennis.

Il passe également trois tours à l'US Open (battu sèchement par Andre Agassi, no 2 mondial) et à l'Open d'Australie (vaincu par Arnaud Clément, futur finaliste, qui l'avait déjà battu dans le même tournoi l'année précédente). De plus, Il atteint la finale du Tournoi de Rotterdam, ainsi que la demi-finale de l'Open 13, à Marseille. On peut aussi noter les quarts de finale atteints dans les deux Masters Series de Miami et de Monte-Carlo. Cette saison se termine comme la précédente, par une défaite en finale du tournoi de Bâle ; il est cette fois-ci nettement dominé par l'Anglais Tim Henman. Au total, Roger Federer aura joué 21 tournois, atteint la finale à trois reprises, conquis un titre, et aura remporté 70 % de ses matchs (49 victoires pour 21 défaites, Coupe Davis comprise).

Federer commence l'année 2002 par une victoire au tournoi de Sydney. Il dispute sa première finale dans un Masters Series en mars lors du tournoi de Key Biscayne à Miami, où il est défait en 4 sets par Andre Agassi. En mai, il obtient une deuxième chance lors du Masters Series de Hambourg, chance qu'il saisit pleinement en dominant aisément le Russe Marat Safin en finale. Tout le monde le voit alors briller lors de deux Grand Chelems européens. Mais Federer s'incline au 1er tour à Roland-Garros et Wimbledon. Certains commencent alors à douter des possibilités mentales du Suisse lors des grands rendez-vous. Début août, il apprend la mort accidentelle de Peter Carter, le capitaine de l'équipe suisse de Coupe Davis et entraîneur de sa jeunesse, un homme qui comptait beaucoup pour lui. Très touché par cette tragédie, il ne peut stopper l'hémorragie de défaites lors de la tournée américaine. Néanmoins, une superbe fin de saison lui permet de se qualifier in extremis pour la Masters Cup disputée à Shanghai où il perd en demi-finale face à l'Australien Lleyton Hewitt au terme d'une rencontre très serrée.

Federer commence 2003 sur les mêmes bases élevées que la fin de saison précédente. Il remporte les tournois de Marseille et Dubaï en février, le tournoi de Munich sur terre battue deux mois plus tard, atteint la finale du Masters Series de Rome et contribue largement à la qualification de la Suisse pour les demi-finales de la Coupe Davis grâce aux succès face aux Pays-Bas et à la France. Mais il s'incline une nouvelle fois au 1er tour de Roland-Garros face au Péruvien Luis Horna. Les doutes resurgissent alors parmi tous les « suiveurs » du monde du tennis, mais Federer n'y prête pas attention et s'isole pour mieux préparer les prochaines échéances. Il remporte le tournoi de Halle qui lui sert de préparation à Wimbledon où Federer obtiendra cette année-là son premier titre du Grand Chelem face à Mark Philippoussis, ne perdant qu'un seul set durant toute la quinzaine. Très touché, il fond en larmes lors de la remise du trophée.

La fin de saison est plus difficile et Federer réalise des résultats moyens, avec un seul tournoi remporté après juin, à Vienne. Il arrive fatigué à la Masters Cup disputée à Houston. De plus, le tirage au sort le laisse dans le groupe où se trouvent ses « bêtes noires » : Agassi, Ferrero et Nalbandian. Mais après une première victoire difficile face à Agassi (qu'il retrouvera en finale), il survole la compétition en battant ses adversaires un par un pour s'adjuger son septième titre de la saison. Il finit l'année à la 2e place mondiale derrière Andy Roddick.

En décembre, Federer annonce à la surprise générale qu'il se sépare de son entraîneur Peter Lundgren qui était à ses côtés depuis 4 ans. Peut-être encore plus surprenant, il annonce qu'il n'a pas l'intention pour l'instant d'avoir un nouvel entraîneur.

Résumé : Grâce à ses victoires à l'Open d'Australie (contre Marat Safin), Wimbledon (où il conserve son titre face à Andy Roddick) et à l'US Open (où il réussit un des meilleurs matchs de sa carrière face à Lleyton Hewitt en finale), Federer devient le premier à réaliser le Petit Chelem depuis Mats Wilander en 1988. Il réussit également à s'octroyer la première place mondiale en janvier et la conserve tout au long de l'année. Sa défaite au troisième tour de Roland-Garros face à Gustavo Kuerten sera l'unique contre-performance du Suisse. Mais sa victoire au Masters face à Lleyton Hewitt ponctue une année exceptionnelle de 11 titres dont 3 Masters Series et autant de Grands Chelems, ce qui promet au Suisse un avenir radieux.

C'est donc seul que Federer entame cette saison 2004. Seul est un bien grand mot. En effet il est toujours accompagné par Reto Staubli, un ami bâlois ancien 10e joueur suisse, et Pavel Kovac, son physiothérapeute.

L'année commence sur les chapeaux de roue avec un deuxième titre en Grand Chelem lors de l'Open d'Australie. Ce succès lui permet de prendre la première place au classement ATP. Après une nouvelle victoire au tournoi de Dubaï, il fait également main basse sur les Masters Series d'Indian Wells en mars et de Hambourg en mai juste avant Roland-Garros. Cependant, à Miami, il avait été éliminé dès le troisième par son futur grand rival Rafael Nadal dans leur première rencontre de sa carrière. Une nouvelle fois, le tournoi parisien ne lui sourit pas, il est éliminé au 3e tour par le triple vainqueur de l'épreuve, le brésilien Gustavo Kuerten, en état de grâce.

Il retourne alors sur le gazon de Wimbledon où il défend victorieusement son titre grâce à une victoire sur Roddick en finale. Il s'adjuge dans la foulée son premier titre en Suisse au tournoi de Gstaad. Lors des JO d'Athènes, il a l'honneur d'être le porte-drapeau de la délégation suisse. Mais le tournoi olympique s'achève dès le 2e tour après une surprenante défaite face au Tchèque Tomáš Berdych. Il s'offre néanmoins une jolie consolation en remportant l'US Open en humiliant Lleyton Hewitt en finale 6-0 7-6 6-0. Il réalise ainsi le premier petit chelem depuis Mats Wilander en 1988.

Quelques heures avant de jouer pour la première fois devant son public à Bâle en tant que numéro un mondial, il se blesse à la cuisse. On craint un forfait pour la Masters Cup mais Federer est rétabli à temps. Il réalise une nouvelle démonstration à Houston et conserve son titre en ne perdant qu'un seul set. Il bat à cette occasion un record en remportant sa 13e finale consécutive (Borg et McEnroe en étaient resté à 12).

Federer finit l'année avec un bilan exceptionnel de 74 victoires pour seulement 6 défaites, remportant 11 tournois (dont 3 Grands Chelems et 3 Masters Series) et en gagnant les 18 rencontres qu'il a disputées contre des joueurs classés parmi les 10 meilleurs mondiaux (il a établi un record de 26 victoires consécutives dans ce domaine avant de perdre contre Marat Safin à l'Open d'Australie 2005).

Roger Federer à Wimbledon en 2005.

Pour tenter de rééditer une saison aussi exceptionnelle que la précédente, Federer s'adjoint les services d'un des entraîneurs les plus renommés : l'Australien Tony Roche. En quart de finale de l'Open d'Australie, Federer bat le quadruple vainqueur du tournoi Andre Agassi en trois sets. Il met ainsi fin à la domination de l'Américain dans ce tournoi, qui restait en effet sur 30 victoires en 31 matchs[1]. Légèrement diminué par une blessure au pied, il s'incline en demi-finale de l'Open d'Australie face à Marat Safin en cinq sets et au terme d'un match d'anthologie (5-7, 6-4, 5-7, 7-66, 9-7), après avoir bénéficié d'une balle de match dans le tie-break du 4e set.

Nullement affecté par cet échec, le Suisse poursuit sa saison en remportant 4 tournois consécutivement, signant notamment un formidable doublé Indian Wells-Miami. Pourtant, sa victoire au tournoi de Key Biscayne est loin d'être une promenade de santé. Il y rencontre en effet pour la deuxième fois de sa carrière le jeune Espagnol Rafael Nadal (à l'époque encore inconnu). Dès le début du match, Federer doit subir la domination de la puissance de l'Espagnol, qui remporte les deux premières manches sur le score de 6-2, 7-64. Federer rate deux smashs quasi consécutifs et jette sa raquette à terre de rage. Dans la troisième manche, il est mené quatre jeux à un, service à suivre pour Nadal. C'est à ce moment que Federer augmente le niveau de son jeu et que Nadal, ayant dépensé beaucoup d'énergie dans les deux premières manches, ne parvient plus à suivre la cadence. Federer remonte son retard dans la manche et finit par la remporter au jeu décisif. Nadal ne s'en relèvera pas. Federer remporte les deux dernières manches facilement 6-3, 6-1 et remporte le tournoi. Il s'agit probablement du plus beau retournement de situation dans la carrière du Suisse.

Après 3 ans d'absence, Federer dispute à nouveau le tournoi de Monte-Carlo. Il s'incline dès les quarts de finale face au jeune prodige français Richard Gasquet après avoir eu, cette fois-ci, deux balles de match ! Forfait à Rome, il prend sa revanche sur Gasquet lors de la finale du tournoi de Hambourg, qu'il remporte pour la troisième fois.

Sa saison sur terre battue se termine par une demi-finale à Roland-Garros. Il s'incline en 4 sets face à l'intouchable Espagnol Rafael Nadal en disputant un match moyen et repart de Paris déçu mais avec l'intime conviction qu'il a largement les moyens de triompher sur la terre battue de la Porte d'Auteuil. La courte saison sur gazon se soldera par le même constat que l'on avait pu faire lors des deux dernières années : Roger Federer y est tout simplement intouchable ! Le Suisse en est désormais à 36 victoires consécutives sur cette surface après ses succès à Halle et à Wimbledon, où il signe un véritable récital en finale face à un Andy Roddick pourtant à son meilleur niveau.

Toujours en délicatesse avec son pied, Federer préfère renoncer au tournoi de Montréal pour s'offrir la meilleure des préparations en vue de l'US Open en remportant le tournoi de Cincinnati pour la première fois. Pourtant, son parcours à New York n'est pas aussi facile que prévu et il connaît pas mal de difficultés pour éliminer Santoro, Kiefer et Hewitt mais il se qualifie tout de même pour la finale, où il affronte la légende vivante Andre Agassi devant 23 000 spectateurs acquis à la cause du « Kid de Las Vegas ». Federer remporte le premier set mais il subit ensuite durant deux sets la domination du vétéran américain de 35 ans. Le tie-break du troisième constitue le tournant du match. Le Suisse y retrouve un niveau exceptionnel et ne laisse aucune chance à Agassi qui ne s'en relèvera pas. Le Suisse inflige un sévère 6-1 à Agassi lors du quatrième set pour s'offrir son 6e titre du Grand Chelem, son deuxième US Open et son 2e doublé Wimbledon-US Open consécutif.

Après ce nouveau triomphe, il aide la Suisse à garder sa place dans le groupe mondial de la Coupe Davis et remporte le tournoi de Bangkok. Mais juste avant le début de la saison indoor, il se blesse sérieusement à la cheville droite. On le croit forfait pour le reste de la saison, mais Federer se rend malgré tout à Shanghai pour y disputer la Masters Cup. Insuffisamment préparé, le Suisse remporte tout de même ses 3 matchs de poule ainsi que sa demi-finale (en infligeant à l'Argentin Gastón Gaudio un double 6-0). En finale, il retrouve son ancienne « bête noire » David Nalbandian. Le match est très accroché mais Federer remporte les deux premiers sets au tie-break. Ensuite, le physique du Suisse n'est plus à la hauteur et Nalbandian en profite pour enchaîner les jeux et mener 6-2, 6-1, 4-0. C'est à ce moment que l'Argentin se crispe et que Federer, dans un sursaut d'orgueil, revient dans la partie en sortant de sa raquette les coups les plus improbables. Il s'offre même le droit de servir pour le gain de la rencontre. Nalbandian retrouve toute sa lucidité et parvient à débreaker, puis à remporter le match au tie-break du cinquième set. Cette rencontre termine en apothéose une année 2005 qui aura vu beaucoup de grands matchs.

Ce faux-pas empêche Federer d'égaler le record de John McEnroe lors de la saison 1984 avec ses 82 victoires et 3 défaites. Il met aussi fin à une série de 24 finales gagnées consécutivement. Néanmoins, avec 81 victoires pour 4 défaites, 11 tournois gagnés (dont 2 Grands Chelems et 4 Masters Series) et 2 000 points d'avance sur son dauphin Rafael Nadal au classement technique, la saison de Roger Federer est une nouvelle fois exceptionnelle.

Roger Federer est désigné champion des champions de l'année 2005 par le quotidien sportif L'Équipe. Le journal salue l'année exceptionnelle du numéro un mondial, qui a remporté 81 matchs sur 85 et s'est imposé dans deux tournois du Grand Chelem (Wimbledon et l'US Open). Le Suisse devance dans ce classement l'Italien Valentino Rossi, qui a glané une septième couronne mondiale en motocyclisme, et l'Espagnol Fernando Alonso, sacré en 2005 plus jeune champion du monde de l'histoire de la Formule 1. Federer succède à l'athlète marocain Hicham El Guerrouj au palmarès.

En rodage sur le tournoi de Doha après un automne gâché par une blessure à la cheville, Roger Federer commence l'année de la meilleure des façons : le numéro un mondial reconduit son titre acquis au Qatar. En finale, il prend la mesure de Gaël Monfils en deux manches et 78 minutes de jeu. Les deux hommes s'affrontaient pour la première fois. Avec ce succès, le Suisse remporte le 34e titre en simple de sa carrière. Il perd son 1er match de la saison contre Tommy Haas lors d'un tournoi exhibition en Australie.

Premier tour de l'Open d'Australie remporté facilement face à l’Ouzbèke Denis Istomin. Il rencontre au second tour l'Allemand Florian Mayer, qu'il a battu au tournoi de Halle en 2005. Après avoir été bousculé lors de ses matchs contre Tommy Haas et Nikolay Davydenko, Federer gagne la finale de l'Open d'Australie contre le Chypriote Márcos Baghdatís. Il remporte ce titre au courage. À la remise du trophée, la pression retombe complètement. Federer est submergé par l'émotion. Gagner un Grand Chelem en ne jouant pas à son meilleur niveau tout au long du tournoi est exceptionnel. En plus de cela, c'est le champion australien Rod Laver, auteur de deux Grands Chelems calendaires, qui lui a remis le trophée. Tout cela a réussi à faire fondre en larmes Roger Federer qui, à seulement 24 ans, détient déjà 7 tournois du Grand Chelem.

Après avoir déclaré forfait au tournoi de Rotterdam et en Coupe Davis, Federer fait son retour sur le circuit au tournoi de Dubaï, où il perd en finale contre Rafael Nadal. Il enchaîne avec Indian Wells : en rodage lors des premiers tours, il finit par remporter le premier Masters Series de l'année, en dominant largement l'Américain James Blake en finale. C'est la première fois qu'un joueur remporte Indian Wells trois fois consécutivement. Federer joue ensuite à Miami, où il réitère son magnifique doublé Indian Wells - Miami, en battant en finale Ivan Ljubičić en trois tie-breaks. Au Masters de Monte-Carlo, il atteint la finale, où il perd contre Rafael Nadal dans un match très serré. Malgré la défaite et les regrets, il s'agit du meilleur début de saison du Suisse. Au terme d'une lutte grandiose, il perd de justesse au Masters de Rome, une nouvelle fois contre Rafael Nadal, qui paraît indomptable, mais plus tant que ça, car le Suisse avait obtenu deux balles de match sur le service de Nadal. À la suite de la semaine romaine, il déclare forfait pour le Masters de Hambourg, où il est double tenant du titre.

En dehors des courts, Federer continue de récolter les prix : il est élu sportif de l'année aux Laureus Awards à Barcelone et cela pour la seconde année consécutive. Pendant le tournoi de Roland-Garros, le numéro 1 mondial reçoit le Prix Orange récompensant le joueur le plus sympathique de la quinzaine parisienne.

Roger Federer réussit d'ailleurs un très bon tournoi à Paris. Au premier tour, il bat l'Argentin Diego Hartfield. Puis il monte en puissance tout au long du tournoi. Il lâche son premier set du tournoi au troisième tour, face au double champion olympique Nicolás Massú. Il rencontre en huitièmes de finale Tomáš Berdych. Ce dernier l'avait battu en 2004, à Athènes, lors des Jeux olympiques. Mais le duel tourne cette fois-ci largement à l'avantage du Suisse. Pas de problème non plus en quarts de finale face à Mario Ančić. En demi-finale, Federer rencontre son ancienne « bête noire », David Nalbandian. Mais Nalbandian n'a pas les moyens de pouvoir offrir une grande résistance. Roger Federer atteint donc pour la première fois de sa carrière la finale de Roland-Garros. Il y rencontre pour la 4e fois de l'année Rafael Nadal. Après un premier set gagné facilement par Federer, Nadal revient dans le match et remporte les trois suivants, et remporte ainsi pour la deuxième année consécutive les Internationaux de France. Federer a commis dans ce match un nombre étonnant d'erreurs directes (51), quelque chose qu'il arrivait justement à maîtriser habituellement. Il s'incline ainsi pour la 4e fois en finale face à Nadal cette année.

Quittant la terre battue et retrouvant le gazon, Federer gagne difficilement pour la 4e fois consécutive le tournoi de Halle en battant en finale le Tchèque Tomáš Berdych. Cette victoire lui permet d'égaler le nombre de victoires consécutives sur gazon réalisé par Björn Borg, soit un total de 41 victoires d'affilée.

Vient ensuite le Tournoi de Wimbledon, dont Federer est le triple tenant du titre. Mais le tirage ne lui est pas favorable, et lui réserve un tableau très difficile, le plus difficile qu'il ait eu jusqu'à maintenant à Wimbledon. Il affronte en effet au premier tour le Français Richard Gasquet, qui vient de remporter le tournoi de Nottingham la semaine précédente. Il surclasse le Français, ce qui lui permet d'obtenir le record de victoires consécutives sur gazon. Il affronte consécutivement Tim Henman et Nicolas Mahut, qui connaîtront la même mésaventure en trois sets. Federer atteint donc les huitièmes de finale du tournoi. Il y rencontre le Tchèque Tomáš Berdych, qu'il vient de battre en trois sets en finale du tournoi de Halle. Federer, impérial au service, ne rencontre aucun problème pour le sortir. Il gagne une nouvelle fois en trois sets, et accède aux quarts de finale, toujours sans avoir concédé le moindre set. Il y affronte le Croate Mario Ančić. Federer gagne le match une nouvelle fois très facilement, en trois sets. En demi-finale, il écrase le Suédois Jonas Björkman. Il se qualifie donc pour sa 5e finale de Grand Chelem consécutive, et pour sa 1/16 de finale consécutive sur le circuit. En effet, il n'a plus perdu avant la finale depuis Roland-Garros 2005, en demi-finale face à Nadal. Il rencontre son grand rival Rafael Nadal. Le match commence de la meilleure des manières pour Federer qui gagne le premier set 6-0. Puis Nadal se reprend dans le deuxième, mais Federer gagne tout de même au tie-break. Le troisième set est à l'avantage de l'Espagnol, qui le remporte également au tie-break. Puis dans la dernière manche, Federer break Nadal deux fois et gagne. Il s'offre ainsi son 8e titre en Grand Chelem, le 4e consécutif à Wimbledon.

Il effectue son retour lors du Tournoi de Toronto. Il bat les Français Paul-Henri Mathieu et Sébastien Grosjean lors des deux premiers tours, puis le Russe Dmitri Toursounov, le Belge Xavier Malisse et le Chilien Fernando González. Il bat en finale un autre Français, Richard Gasquet. Il ajoute donc un quarantième titre à son palmarès la semaine de ses 25 ans. Federer remporte ainsi son 55e succès d'affilée sur sol nord-américain. Au Masters Series de Cincinnati, Federer est éliminé par Andy Murray au deuxième tour. Le grand espoir du tennis britannique s'est imposé en deux manches et devient ainsi le deuxième joueur à avoir battu le Suisse cette année, après Rafael Nadal. Le numéro un mondial n'avait plus été battu aussi tôt dans un tournoi depuis deux ans. Lors de l'US Open, il réalise un parcours exceptionnel, qui lui permet de remporter son 9e titre du Grand Chelem à 25 ans en battant consécutivement James Blake (dans un match de nuit légendaire où le public américain soutient d'une façon extraordinaire le local de l'épreuve), Nikolay Davydenko, qui sortira écœuré de cette rencontre, et enfin, en finale, l'Américain Andy Roddick. Il n'est plus qu'à 5 titres du record de Pete Sampras : 14.

Roger Federer à l'entraînement à l'US Open en 2006.

Il remporte également l'Open de Tokyo face à Tim Henman, et dans la continuité, il s'adjuge le titre au Masters Series de Madrid, dont le tenant du titre n'était autre que Rafael Nadal, éliminé en quart de finale par Tomáš Berdych. En finale, Federer bat le Chilien Fernando González, sans avoir abandonné le moindre set pendant tout le tournoi. Le numéro un mondial suisse a aussi dépassé Pete Sampras en gagnant son 12e tournoi Masters Series. Seul Andre Agassi a fait mieux dans cette catégorie prestigieuse, avec 17 titres. Federer est ainsi devenu le premier joueur de l'ère Open à remporter 10 titres trois années d'affilée. Il remporte finalement, après sept tentatives et deux finales manquées, le tournoi de sa ville natale, Bâle. Federer remporte les Davidoff Swiss Indoors en battant en finale pour la 9e fois Fernando González, lui permettant ainsi de devenir le premier joueur de l'ATP à atteindre la barre symbolique des 8 000 points.

Après ce moment fort d'émotion et ces trois semaines de tournoi fatigantes, il déclare forfait pour le Masters de Paris-Bercy en vue de préparer le Masters de Shanghaï. Le tirage au sort le place dans la poule la plus relevée avec David Nalbandian, Andy Roddick et Ivan Ljubičić. Il gagne ses 3 matchs de poule, dont un, contre l'Américain, en sauvant trois balles de match avec son sang-froid habituel. Il élimine ensuite en deux sets Rafael Nadal en demi-finale, 6-4, 7-5. En finale, il retrouve James Blake. Il gagne dans une finale sans histoire (6-0, 6-3, 6-4) le 45e titre de sa carrière. On se souviendra surtout des mots de James Blake, qui remerciera Federer, au moment de la poignée de main, pour « tout ce qu'il apporte au tennis ».

Le bilan de l'année 2006 est plus que positif pour le champion suisse. Il a gagné 92 matchs et en a perdu seulement 5. Au total, il remporte 12 tournois et établit de nouveaux records dans le monde du tennis. Et peut-être plus important encore (à court terme tout du moins), il reste sur 2 victoires consécutives sur Rafael Nadal : une sur gazon à Wimbledon en finale et l'autre en demi-finale du Masters de Shanghaï. Federer peut donc préparer son année 2007 de la meilleure des manières puisqu'il a battu tous ses poursuivants au moins deux fois de suite dans leurs affrontements. Par ailleurs, il détient le record absolu de points ATP en cours et en fin d'année avec 8 370 points et le record absolu de points d'avance d'un no 1 sur son dauphin, Rafael Nadal, ce nombre s'élevant à 3 900 points, prouvant ainsi sa supériorité incontestable sur les autres joueurs et sa capacité à espérer devenir le meilleur joueur de tous les temps. Il est désigné champion des champions pour la deuxième année consécutive par le quotidien sportif L'Équipe.

C'est donc toujours en compagnie de son entraîneur Tony Roche que Federer commence la saison 2007 très sereinement. En préparation de l'Open d'Australie, Federer décide de commencer l'année par le tournoi exhibition, donc non officiel, de Kooyong en faisant impasse sur le tournoi ATP de Doha, dont il était le tenant du titre. À Kooyong, il gagne son premier match de l'année face à Radek Štěpánek. Il parvient ensuite jusqu'en finale contre Andy Roddick, en écartant au passage le Russe Marat Safin en deux sets. Grosse surprise, le numéro un mondial ne parvient pas à gagner ce match et c'est donc l'Américain qui remporte en 3 sets 6-2, 3-6, 6-3 cette rencontre non officielle. On saura après que Federer a préféré perdre ce match en ne pratiquant pas son jeu habituel face à Andy Roddick, de loin son principal concurrent à l'Open d'Australie, qui commencera une semaine plus tard, afin de ne rien lui indiquer sur la tactique qu'il adoptera à Melbourne.

Vient ensuite l'Open d'Australie. Après trois premiers tours relativement bien négociés face à Björn Phau, Jonas Björkman et Mikhail Youzhny, Federer rencontre la révélation du moment : Novak Djokovic. Très ambitieux, le Serbe se fait pourtant battre en 3 sets : 6-2, 7-5, 6-3. En quart de finale, il rencontre Tommy Robredo et le bat de nouveau en 3 sets mais plus accrochés cette fois: 6-3, 7-6, 7-5. Il établit ainsi un nouveau record dans le monde du tennis en se qualifiant pour la 11e fois consécutive pour les demi-finales d'un Grand Chelem, où il rencontre l'Américain Andy Roddick pour une petite revanche. En grande confiance depuis le début de la première levée du Grand Chelem de la saison, le septième joueur mondial pouvait en outre se baser sur ses excellents matchs sur le Rebound Ace de Melbourne pour créer la sensation. Malgré les espoirs qu'Andy Roddick portait pour cette rencontre, Roger Federer dissipe rapidement les possibilités de victoire de son adversaire en 3 sets : 6-4, 6-0, 6-2. Après cette rencontre Roddick déclarera : « Comment je me sens ? Dépressif ! C'est terrible. Je ne m'attendais pas à ça. J'ai reçu une fessée ce soir. » En finale, il bat le Chilien Fernando González 7-6 6-4 6-4 et remporte ainsi le 10e titre du Grand Chelem de sa carrière et ce sans avoir perdu le moindre set (la dernière fois qu'un joueur réalisa cette performance fut Björn Borg à Roland Garros en 1980). L'année 2007 commence donc de la meilleure des façons pour « Rodger ». À seulement 25 ans, il compile en effet déjà 10 titres du Grand Chelem ! Pour comparaison, Pete Sampras en avait gagné 9 au même âge et avait 31 ans lorsqu'il remporta son 14e majeur. Pourtant, Federer sait qu'il peut encore s'améliorer, notamment en retour de service et à la volée, domaines qu'il travaille beaucoup avec son entraîneur, Tony Roche.

À l'instar de Rafael Nadal, il retrouve les joies du tennis à Dubaï, là où le numéro un mondial avait subi la première défaite de la saison 2006 en finale face à son dauphin. Il se qualifie avec plus ou moins de difficultés (perdant deux sets et mettant fin à sa série de 15 tie-breaks gagnés consécutivement) pour sa cinquième finale consécutive du tournoi émirati, lui permettant ainsi de rester invaincu sur le circuit depuis sa défaite au deuxième tour du tournoi de Cincinnati contre Andy Murray (soit 40 matchs gagnés consécutivement) et de conserver les points ATP gagnés l'année précédente. Cela additionné à la défaite de Rafael Nadal en quarts de finale, Federer voit la marge qui le sépare de son dauphin s'accentuer encore un peu plus (3 730 points), marquant de façon indiscutable sa domination totale sur le tennis mondial. Il s'impose en finale contre Youzhny sur le score de 6-4, 6-3 et s'adjuge ainsi le 47e titre de sa carrière. Avec 41 victoires consécutives, il égale du même coup Björn Borg au 4e rang des victoires consécutives sur toutes les surfaces, à 5 longueurs de Guillermo Vilas. Sa série s'arrête le 11 mars avec une défaite au second tour contre Guillermo Cañas au tournoi d'Indian Wells[2], dont il était pourtant triple tenant du titre. Cette « erreur de parcours » lui coûtera 500 points au classement technique ATP.

Au Masters de Miami, après deux matchs bien négociés face à l'Américain Sam Querrey puis l'Espagnol Almagro en deux sets, il s'incline de nouveau face à Guillermo Cañas en trois sets accrochés 6-7 6-2 6-7. Heureusement pour Federer, ses deux poursuivants les plus sérieux au classement ATP, Andy Roddick et Rafael Nadal, échouent à leur tour en quarts de finale. Cependant, à l'approche de la saison sur terre battue où il aura moins de points à défendre, l'avance de Federer au classement technique ATP est moins élevée : environ 2 400 points de différence avec l'Espagnol contre 3900 au mois de novembre 2006.

Pour le premier rendez-vous de la saison sur terre battue, lors du tournoi Masters Series de Monte Carlo, Roger Federer se hisse en finale sans perdre un seul set mais s'incline contre Rafael Nadal en deux manches sur le score de 4-6 4-6. Bien qu'il soit parvenu à conserver les points gagnés l'an dernier sur ce tournoi, Federer, sur terre battue, n'arrive toujours pas à trouver l'ascendant psychologique sur son rival. Ce phénomène se reproduit d'ailleurs lors de l'inauguration de la Bataille des Surfaces[3], match d'exhibition durant lequel les deux meilleurs joueurs du monde s'affrontent sur un terrain dont une moitié est recouverte de gazon et l'autre de terre battue. Rafael Nadal s'impose 7-5, 4-6, 7-6 après un match très disputé.

Le , Roger Federer est battu par le joueur italien Filippo Volandri (53e mondial) au stade des huitièmes de finale du tournoi Masters de Rome. C'est la première fois depuis 2003 qu'il enchaîne 4 tournois sans en remporter un seul. Malgré cette nouvelle défaite sur terre battue et à quelques semaines de Roland-Garros, la confiance du numéro 1 mondial ne semble pas être entachée : « Il ne faut pas dramatiser » dit-il, « il me reste du temps, notamment à Hambourg la semaine prochaine, pour me préparer à Roland Garros.» Le , Federer annonce à la surprise générale qu'il se sépare de son entraîneur Tony Roche avec lequel il était en collaboration depuis deux ans.

La semaine suivante, Federer se rend à Hambourg, pour y disputer le tournoi qu'il a déjà remporté 3 fois. Exempté de premier tour, il bat difficilement Juan Mónaco 6-3, 2-6, 6-4, au second. Il retrouve un Espagnol au stade des huitièmes de finale, Juan Carlos Ferrero, spécialiste de la brique pilée. Federer gagne 6-2, 6-3 et se rassure ainsi quant à son jeu. En quarts de finale, il bat David Ferrer 6-3, 4-6, 6-3, contre lequel il est toujours invaincu, et rencontre, en demi-finale, le revenant Carlos Moyà, soit le troisième Espagnol consécutif. Federer, après avoir perdu le premier set 4-6, se rattrape et gagne les 2 suivants 6-4, 6-2. Le , Roger Federer remporte sa première finale sur terre battue contre Rafael Nadal à Hambourg (2-6, 6-2, 6-0) et met ainsi fin à la série de 81 matchs gagnés consécutivement sur terre battue du Majorquin. Ce dernier, après avoir déroulé dans la première manche, craque et laisse Roger Federer filer vers sa 4e victoire à Hambourg. Cette première victoire de Federer sur Nadal sur terre battue relance complètement le suspense à une semaine de Roland-Garros.

Justement, le tournoi de Roland-Garros 2007, seul tournoi du Grand Chelem manquant à son palmarès, commence une semaine plus tard. Le premier tour contre l'Américain Michael Russell est facilement remporté 6-4, 6-2, 6-4 mais en deux jours à cause de la pluie. Le lendemain, il élimine le Français Thierry Ascione 6-1, 6-2, 7-6 (10-8) en h 51 dont h 3 pour le dernier set, qu'il menait pourtant 4-2 avec deux balles de 5-2. Au 3e tour, il élimine facilement l'Italien Potito Starace en 3 sets 6-3, 6-2, 6-0. En huitièmes, il affronte le Russe Mikhail Youzhny contre qui il menait auparavant 9 victoires à zéro, qu'il bat en 3 sets 7-6, 6-4, 6-4 après h 25 de jeu. Il passe donc en quart de finale où il croise la route de l'Espagnol Tommy Robredo, grand spécialiste de terre battue et vainqueur du Tournoi de Hambourg. Federer, après avoir gagné le premier set, bat un nouveau record : celui du nombre de sets gagnés consécutivement en Grand Chelem. Il n'avait en effet plus lâché de set depuis sa finale à l'US Open contre Andy Roddick, l'an dernier. Il bat donc la série de John McEnroe, qui s'était arrêtée à 35. Celle de Federer, elle, s'arrêtera à 36, car dans le deuxième set, il subit une grosse baisse de régime et perd la manche 6-1. Mais, loin de se décourager, il repart de plus belle dans le troisième et le quatrième set, qu'il remporte 6-1 et 6-2. Federer atteint ainsi les demi-finales d'un tournoi du Grand Chelem pour la 12e fois consécutive (depuis Roland-Garros 2004, défaite contre Gustavo Kuerten au troisième tour). Pendant ce temps, en dehors des courts, Federer remporte le Prix Orange (récompensant le joueur le plus fair-play de la quinzaine) pour la troisième fois consécutive, ce qui est un record. Il joue ensuite sa demi-finale face au Russe Nikolay Davydenko contre qui il mène 8 victoires à zéro lors de leurs précédents affrontements. Le match est très accroché mais après 3 heures de jeu Federer s'impose 7-5, 7-6 (7-5), 7-6 (9-7) en ayant remonté un break de retard dans chaque manche. Il se qualifie donc pour sa deuxième finale consécutive à Roland-Garros, sa huitième consécutive en Grand Chelem, effaçant ainsi des tablettes l'Australien Jack Crawford, qui en avait jouées 7 d'affilée entre 1933 et 1934. Roger Federer s'incline en 4 manches 6-3, 4-6, 6-3, 6-4 face au double tenant du titre Rafael Nadal et ne réussit toujours pas à s'imposer sur la terre battue parisienne, tout comme un grand nombre de champions avant lui tels Pete Sampras ou Jimmy Connors. La différence entre les deux joueurs fut, comme lors de la finale 2006, le nombre de fautes directes puisque Federer en commit deux fois plus que l'Espagnol.

À la suite de ce tournoi et cette finale très éprouvante pour l'organisme, Federer déclare forfait pour le tournoi de Halle dont il avait remporté les quatre précédentes éditions. Il souhaite ainsi éviter tout risque de blessure avant le tournoi de Wimbledon où il est également le quadruple tenant du titre. À la veille du Grand Chelem londonien, Federer, bien qu'ayant 145 points de retard sur Rafael Nadal au classement Race ATP, conserve toujours une place confortable au sommet de la hiérarchie mondiale avec 7 290 points au classement technique. Le no 1 mondial vise par ailleurs d'égaler le Suédois Björn Borg en remportant son cinquième titre d'affilée à Wimbledon. Il commence le tournoi de manière aisée en remportant ses deux premiers tours. En effet, ni le russe Teimuraz Gabashvili ni l'argentin Juan Martín del Potro n'ont les armes et la maîtrise pour faire trembler le maître incontesté du gazon londonien. Ils perdent tous deux en trois sets. Le troisième tour du numéro 1 mondial promet bien des retentissements contre le caractériel Marat Safin. Toutes les promesses de ce match s'évanouissent dès l'entrée sur le cours des deux protagonistes. Federer réduit à néant les espoirs de victoire du Russe pour s'imposer assez facilement 6-1, 6-4, 7-6. Il s'ensuit le forfait en quart de finale de l'allemand Tommy Haas, éternel blessé du circuit, et 6 jours de vacances en raison de dame nature qui décide de semer le trouble par ses nombreuses averses qui retardent considérablement le déroulement du tournoi. Malgré un repos forcé qui aurait pu le déstabiliser, Federer s'impose relativement facilement contre l'ex numéro 1 mondial Juan Carlos Ferrero. Il a toutefois une baisse de régime dans le deuxième set qu’il perd 6-3, mais s'impose finalement 7-6, 3-6, 6-1, 6-3 et accède ainsi à sa 13e demi-finale d'affilée dans un tournoi du Grand Chelem. Il bat ensuite le Français Richard Gasquet en trois sets (ce qui lui permet d'atteindre sa 9e finale consécutive en Grand Chelem) et affronte en finale son grand rival Rafael Nadal, dont il arrache une victoire serrée 7-6, 4-6, 7-6, 2-6, 6-2 à l'issue d'un match absolument homérique (pour beaucoup, le meilleur match jamais joué par le Suisse). Il remporte ainsi pour la cinquième fois consécutive le tournoi de Wimbledon, égalant par la même occasion le Suédois Björn Borg. Cette victoire lui permet de porter à 54 le nombre de ses victoires consécutives sur gazon et le place à trois Grand Chelem de Pete Sampras.

Après un mois de repos bien mérité, Federer commence la saison sur dur avec le Masters du Canada de Montréal. Il affronte pour son premier match Ivo Karlović et le bat 7-6, 7-6. Au tour suivant, il fait face au qualifié Fabio Fognini qu'il domine facilement 6-1, 6-1. Il affronte en quart de finale l'ancien numéro un mondial Lleyton Hewitt et l'emporte 6-3, 6-4. En demi-finale, il dispose de Radek Štěpánek en deux manches 7-6, 6-2. En finale, il affronte le jeune Serbe de 20 ans Novak Djokovic et s'incline en trois sets 6-7, 6-2, 6-7. Cette première défaite de Federer contre Djokovic lui coûte également 150 points au classement technique ATP et permet à ses deux poursuivants Rafael Nadal et Novak Djokovic de réduire leur marge les séparant de la place de numéro un mondial.

Il enchaîne la semaine suivante avec le Masters de Cincinnati. Tandis que ses deux concurrents sont éliminés dès leur premier match, Federer réussit quant à lui à éliminer le Français Julien Benneteau 6-3, 6-3. Au tour suivant il rencontre le Chypriote Márcos Baghdatís qu'il parvient à vaincre 7-6, 7-5. Il perd ensuite un set en quart face à Nicolás Almagro mais parvient tout de même à le battre 6-3, 3-6, 6-2. Il atteint donc les demi-finales face à l'ex-numéro un mondial, Lleyton Hewitt. Au terme d'un match très accroché, l'Australien finit par s'incliner 6-3, 6-7, 7-6 en h 30 de jeu et laisse donc le Suisse atteindre sa huitième finale de l'année en 11 tournois. Federer affronte donc l'Américain James Blake, contre qui il mène 6 à 0 dans leurs confrontations et s'impose facilement 6-1, 6-4 en h 5. Il remporte ainsi son 14e Masters Series et le 50e tournoi de sa carrière, se classant au neuvième rang des joueurs les plus titrés de l'histoire, devant les 49 titres de Boris Becker. Cette victoire lui permet de porter son avance au classement technique à environ 2 200 points et de rattraper Rafael Nadal au classement Race puisque désormais seulement 11 points les séparent contre 145 à l'issue de Roland-Garros.

Dans le même temps, Federer bat le record de Steffi Graf qui était restée à la première place mondiale durant 186 semaines consécutives à la fin des années 1980. Il devient ainsi le joueur ayant dominé le tennis le plus longtemps sans intermittence tous sexes confondus.

Une semaine plus tard commence l'US Open, dernier Grand Chelem de l'année où le Suisse est triple tenant du titre et peut ainsi, en gagnant une 4e fois consécutive, devenir le 1er joueur de l'ère Open, commencée en 1968, à gagner quatre fois de suite l'US Open. La victoire finale lui permettrait également d'encaisser le plus gros cachet jamais donné pour un tournoi de tennis : environ 2,4 millions de dollars (comprenant les 1,4 million de la victoire auxquels s'ajoute un million supplémentaire offert pour sa première place à l'US Open Series, qui regroupe tous les tournois de la tournée américaine qui précède l'US Open en été). Au premier tour, le tirage au sort lui fait rencontrer un jeune qualifié américain, Scoville Jenkins. Federer s'impose 6-3, 6-2, 6-4 en h 30 et peut ainsi économiser sa condition physique pour la suite de la compétition. Au deuxième tour, il joue contre un autre qualifié en la personne du Chilien Paul Capdeville contre qui il s'impose en h 29 6-1, 6-4, 6-4 au terme d'un beau match composé de 67 coups gagnants pour seulement 31 fautes directes. Cette victoire lui permet d'affronter John Isner, invité et grand espoir américain. Federer a dans un premier temps du mal à s'habituer aux services puissants de son adversaire et il perd son premier set de sa quinzaine, mais il parvient ensuite à contrer plus facilement son adversaire et s'impose finalement 6-7, 6-2, 6-4, 6-2 (en réussissant à ne faire aucune faute directe durant les deuxième et troisième sets, soit 105 points). En huitièmes de finale il rencontre l'Espagnol Feliciano López, un autre grand serveur du circuit. Après avoir perdu le premier set sous la pression du service du joueur adverse, qui jouait probablement un des tout meilleurs tennis de sa carrière, le Suisse réussit à s'imposer en 4 manches 3-6, 6-4, 6-1, 6-4. Cette victoire, associée à la défaite de Rafael Nadal en huitièmes de finale le lendemain, lui permet de récupérer la première place au classement Race, calculé sur les résultats depuis le début de la saison. Au tour suivant, il joue contre le grand favori du public, l'Américain Andy Roddick, contre qui il mène 13-1 dans leurs confrontations. Malgré deux premiers sets serrés, et aucun break durant les 14 premiers jeux de service du no 5 mondial, le Suisse parvient à s'imposer 7-6, 7-6, 6-2. C'est donc sa dixième victoire consécutive contre cet adversaire, pourtant auteur d'un bon match, et il accède aux demi-finales pour la 14e fois d'affilée en Grand Chelem, record en cours. Il affronte à ce stade le Russe Nikolay Davydenko, qui n'a toujours pas perdu la moindre manche depuis le début du tournoi. Le match est serré, mais Federer parvient à élever son niveau de jeu aux moments importants pour finalement s'imposer 7-5, 6-1, 7-5 en h 21 dans un match qui aura vu 14 breaks, dont 7 dans le dernier set. Il accède ainsi à sa dixième finale consécutive en Grand Chelem, record qu'il améliore une nouvelle fois. Au terme de la finale au cours de laquelle il bat la tête de série no 3 Novak Djokovic en trois manches 7-6(7-4), 7-6(7-2), 6-4, non sans avoir dû sauver 5 balles de premier set et 2 balles de second set en faveur du Serbe, il remporte l'US Open pour la quatrième année consécutive (un record depuis les six titres de Bill Tilden dans les années 1920). Il a ainsi pendant cet US Open réussi l'incroyable exploit de battre successivement les numéros 5, 4 et 3 mondiaux, chacun en trois sets. Il s'adjuge ainsi son douzième titre du grand chelem, égalant le total de victoires en grand chelem de Roy Emerson. Cette victoire clôt son troisième petit chelem en 4 ans, et lui permet d'imposer un peu plus sa domination sur le tennis.

Du 21 au 23 septembre se jouent les matchs de barrages de la Coupe Davis, notamment la rencontre entre la Suisse et la République tchèque. Federer remporte ses deux simples contre Radek Štěpánek (6-3, 6-2, 64-7, 7-65) et Tomáš Berdych (7-6 (7-5), 7-6 (12-10), 6-3) mais sa défaite en double aux côtés de Yves Allegro après avoir pourtant mené deux sets à zéro et obtenu une balle de match dans la troisième manche (score final : 3-6, 5-7, 7-67, 6-4, 6-4 en faveur des Tchèques) et les deux défaites du jeune Stanislas Wawrinka relèguent la Suisse dans la zone Euro-Afrique.

Fatigué, il déclare ensuite forfait pour le tournoi de Tokyo dont il est le tenant du titre. Il se repose ainsi pour le Masters Series de Madrid qu'il avait également remporté en 2006 et évite les aller-retours entre l'Europe et l'Asie (où il ira début novembre pour le Masters de Shangaï). Il joue donc son premier match à Madrid le 16 octobre, soit presque un mois après le précédent. Il écarte en premier lieu l'Américain Robby Ginepri 7-6, 6-4 qui aura résisté pendant le premier set puis affronte l'Argentin Guillermo Cañas qui l'avait battu pour ses deux premières défaites de l'année en mars. Néanmoins, le Suisse prend sa revanche aisément et s'impose 6-0, 6-3 en 53 minutes sans avoir à sauver de balle de break. Il atteint de ce fait les quarts de finale contre l'Espagnol Feliciano López. Il l'élimine 7-6, 6-4, réalisant le break sur sa douzième occasion. Il accède ainsi aux demi-finales. Ce bon résultat ainsi que la défaite de Rafael Nadal en quarts assure quasiment le Bâlois de terminer l'année sur le trône de numéro un mondial, pour la quatrième fois consécutive. Il accède ensuite à la finale en écartant l'Allemand Nicolas Kiefer, 112e mondial et grande surprise du tournoi, en deux sets 6-4, 6-4. Il défend donc son titre contre l'Argentin David Nalbandian, vainqueur dans l'ordre des no 2 et no 3 mondiaux, à chaque fois sans perdre un set. Malgré un premier set remporté facilement 6-1, le no 1 mondial s'incline en trois sets 1-6, 6-3, 6-3 contre l'ancien no 3 mondial (en 2006) qui retrouve là son meilleur niveau. Federer manque donc l'occasion de signer une 17e victoire consécutive et de conserver son titre.

Par la suite, il retourne défendre son titre sur ses terres, lors du tournoi de Bâle. Il bat en finale le Finlandais Jarkko Nieminen pour la huitième fois en huit rencontres et remporte ainsi son septième titre de l'année, le cinquante-deuxième de sa carrière. Il signe par ailleurs la 546e victoire de sa carrière, dépassant de trois unités le précédent record de Carlos Moyà qui détenait le plus grand nombre de victoires pour un joueur encore en activité. Ce succès lui permet enfin d'être assuré de terminer l'année en tant que numéro un mondial, pour la quatrième année consécutive.

Au Masters de Paris-Bercy, Federer se fait de nouveau éliminer par l'Argentin et futur vainqueur de l'épreuve David Nalbandian en huitièmes de finale 6-4, 7-6.

Après ses deux défaites face à Nalbandian en trois semaines, Federer aborde l'ultime tournoi de la saison, la Masters Cup, en tant que tenant du titre. le tirage au sort lui offre un groupe avec des adversaires contre qui il a des tête-à-têtes très favorables (Nikolay Davydenko : 10 victoires, aucune défaite ; Fernando González : 10 victoires, aucune défaite ; Andy Roddick : 14 victoires, une défaite). Mais il commence mal en perdant en trois sets son premier match de poule face au Chilien. C'est la première fois de sa carrière que le Suisse perd un match de poule à la masters cup et la première fois depuis quatre ans qu'il perd deux matchs de suite sur le circuit ATP. Après une victoire face à un Davydenko en plein marasme, Federer augmente le niveau de son jeu face à l'américain Roddick et le bat pour la quinzième fois en seize rencontres. Il se qualifie ainsi pour sa sixième demi-finale de Masters Cup consécutive. Grâce à un service très performant et un niveau de jeu bien meilleur que celui qu'il avait ces quelque temps, Roger Federer élimine aisément son dauphin Rafael Nadal sur le score de 6-4, 6-1 au terme d'une rencontre qui aura duré 59 minutes. Il se qualifie donc pour sa cinquième finale consécutive dans le tournoi des maîtres. Il retrouve en finale un autre Espagnol, David Ferrer, encore invaincu dans la compétition. Il s'impose face à ce dernier en trois manches 6-2, 6-3, 6-2 et empoche ainsi sa quatrième victoire au Masters en 5 ans. Il conclut de ce fait l'année en beauté, et conserve une année de plus une nette avance sur ses concurrents au classement.

Pendant les vacances, il rencontre l'ancienne légende du tennis, l'Américain Pete Sampras, détenteur du record de victoires en Grand Chelems (14), durant trois exhibitions asiatiques afin de promouvoir le tennis sur ce continent. Roger Federer remporte les deux premiers matchs 6-4, 6-3 et 7-6, 7-6 mais s'incline dans le troisième sur le score de 7-6, 6-4. Il déclare notamment que »Si [Pete] jouait encore, il serait dans le Top 5 »[4].

Le , il entame sa 200e semaine consécutive à la tête du classement mondial, ce que personne, tous sexes confondus, n'avait réussi jusqu'ici. Il reste néanmoins à bonne distance du record de Pete Sampras de 286 semaines non consécutives passées au premier rang mondial.

Le 11 décembre, il reçoit le prix du meilleur sportif toutes nations confondues décerné par la BBC (Nom original : BBC Overseas Sports Personality of the Year). Il est le second sportif de l'histoire à remporter trois fois ce titre (après 2004 et 2006) avec l'ancien boxeur Mohamed Ali[5]. Il est également sacré Sportif suisse de l'année, et ce pour la quatrième fois (record de Tony Rominger égalé)[6]. Et il ne s'arrête pas en si bon chemin puisque dans la foulée il remporte le titre de « joueur de l'année » par la FIT (Fédération Internationale de tennis). Il est le deuxième joueur, après Pete Sampras, à remporter ce titre quatre années consécutivement[7].

L'année commence bien pour Roger Federer puisqu'il reçoit le 1er janvier le prix de « Champion des champions » dans la catégorie « Monde », décerné par le quotidien sportif français l'Équipe, et ce pour la troisième année consécutive. Il devance assez nettement dans ce classement le nageur américain Michael Phelps et le duo composé de Sébastien Loeb et Daniel Elena, quadruples champions du monde de rallye (3e)[8]. Le même jour, Federer est élu Sportif de l'année par l'Association Internationale des Journalistes Sportifs (AIPS) et ce encore, pour la troisième année consécutive[9]. Ces nouveaux honneurs viennent récompenser ses résultats de l'année 2007.

Une infection virale l'empêche de jouer le tournoi exhibition de Kooyong, où il avait perdu en finale l'année passée. Il joue donc son premier match de l'année à l'Open d'Australie, titre qu'il doit défendre et durant lequel Rafael Nadal pourrait lui prendre la place de no 1 mondial (pour cela Nadal devrait remporter le titre, et Federer perdre avant les demi-finales). Il rencontre au premier tour l'Argentin Diego Hartfield, qu'il élimine aisément 6-0, 6-3, 6-0 en près d'1 h 15. Il rassure donc quant à son état de forme, et se qualifie ainsi au second tour face au Français Fabrice Santoro. Ce match n'est pas beaucoup plus long que le précédent puisque le Suisse s'impose 6-1, 6-2, 6-0 en à peine h 20, après un match dominé de bout en bout. On peut noter le nombre très important de montées au filet de Federer lors de cette rencontre (54, dont 44 victorieuses) avec une réelle volonté d'aller vers l'avant et de se battre sur chaque point, tandis qu'en 2007 il avait plutôt tendance à se concentrer uniquement sur les points importants. Le match du troisième tour est d'une tout autre difficulté puisque Federer ne parvient à s'imposer face au Serbe Janko Tipsarević que sur le score de 6-7, 7-6, 5-7, 6-1, 10-8 après h 27 de jeu. Federer aura réussi pas moins de 39 aces et 96 coups gagnants durant la rencontre, mais également 64 fautes directes. Grâce à cette victoire il atteint le stade des huitièmes de finale de l'Open d'Australie pour la septième année consécutive. Il y rencontre le Tchèque Tomáš Berdych qu'il élimine 6-4, 7-6, 6-3 en deux heures de jeu. Cette victoire rassurante lui permet de se qualifier en quarts de finale, qu'il joue face à James Blake, contre qui il n'a jamais perdu. Federer s'impose pour la huitième fois face à ce dernier en trois sets 7-5, 7-6, 6-4 au terme d'une rencontre qui aura duré près de deux heures. Federer se qualifie ainsi pour sa 15e demi-finale consécutive en Grand Chelem et assure sa place de numéro un mondial pour les semaines à venir. Il affronte à ce stade de compétition le Serbe et no 3 mondial Novak Djokovic, contre qui il va disputer une place en finale. Le Serbe remporte le match relativement aisément 7-5, 6-3, 7-6 et empêche donc le Suisse de se qualifier pour sa 11e finale de Grand Chelem consécutive[10]. C'est la première fois depuis 2004Roland-Garros face à Gustavo Kuerten) que Roger Federer perd un match en trois sets en Grand Chelem, et c'est sa première défaite à l'Open d'Australie depuis sa demi-finale perdue face à Marat Safin en 2005. Néanmoins, la défaite de Rafael Nadal au même stade de la compétition lui permet de conserver une certaine avance au classement ATP (650 points, contre 1400 avant le début du tournoi). Il faut également noter que le nombre de points à défendre pour Roger Federer avant Roland-Garros est très faible comparativement à ses deux poursuivants au classement. À l'issue du tournoi, Federer déclare avoir « créé un monstre » et qu'il « doit toujours gagner », dénonçant la pression du public qui exige de lui la perfection à chaque match[11].

Le lundi 28 janvier, Roger Federer déclare vouloir prendre plusieurs semaines de vacances avant de revenir à la compétition le à l'occasion du tournoi de Dubaï[12]. Le lundi 18 février, en dehors des courts, Federer remporte pour la quatrième année consécutive le Laureus World Sports Awards pour son année 2007. Jamais un sportif n'avait remporté autant de fois ce titre[13].

Lors du tournoi de Dubaï, dont il est tenant du titre, Federer s'incline au premier tour face à Andy Murray 7-6, 3-6, 4-6. C'est la première fois depuis le Masters de Cincinnati en 2004 que Roger s'incline d'entrée dans un tournoi[14]. Après son match, il déclare notamment au sujet de son adversaire du jour : « ce sera dur pour lui dans les prochaines années s'il continue à jouer comme ça », remettant en cause le jeu de son vainqueur[15]. Cette défaite permet à Rafael Nadal et Novak Djokovic de se rapprocher au classement, mais leur défaite respective en quarts de finale et en demi-finale permet au Suisse de garder un écart relativement conséquent.

Dans une interview qu'il donne au New-York Times quelques jours plus tard, il indique qu'il souffrait d'une mononucléose depuis décembre ce qui explique cette baisse de forme en ce début de saison 2008. Il déclare néanmoins être désormais à 100 % de ses capacités pour le masters d'Indian Wells[16].

Le 10 mars, il affronte Pete Sampras en match d'exhibition au Madison Square Garden de New-York. Il remporte difficilement la rencontre en trois manches 6-3, 6-7 (4-7), 7-66 en h 20 de jeu, et après avoir été mené 5-2 dans l'ultime set. C'est la troisième victoire en quatre rencontres d'exhibition entre les deux hommes[17].

Au Masters d'Indian Wells 2008, Federer bat successivement l'Espagnol Guillermo García-López, le Français Nicolas Mahut et le Croate Ivan Ljubičić sans perdre un set puis bénéficie de l'abandon de l'Allemand Tommy Haas pour se qualifier pour les demi-finales. Il perd alors contre l'Américain Mardy Fish en deux sets 6-2, 6-3, ce qui ranime les doutes quant à une éventuelle méforme physique dû à sa mononucléose contractée quelques mois avant[18].

Au Masters de Miami 2008, Federer chute en quart de finale face à l'Américain Andy Roddick en trois sets. L'ancien numéro un mondial met ainsi fin à une série de 11 défaites consécutives contre Roger Federer[19].

Quelques jours plus tard, Federer remporte son premier titre de la saison à Estoril sur terre battue après avoir bénéficié de l'abandon du Russe Nikolay Davydenko en finale. C'est le 54e titre de sa carrière[20].

Lors du Masters série de Monaco, Federer se qualifie pour la finale, pour la troisième année consécutive, éliminant au passage Monfils et Nalbandian lors de match solide et après avoir failli connaitre la défaite au premier tour face à un qualifié Espagnol (Federer était mené 5-1 dans le dernier set)Il s'incline en finale face au numéro deux mondial, Rafael Nadal (7-5, 7-5).

Par la suite, il perd de façon surprenante en 1/4 de finale du Masters de Rome, face à Radek Stepanek alors même que la défaite de Nadal au deuxième tour lui promettait une véritable autoroute pour le titre. Malgré ce faux pas, la finale du master série de Monte Carlo, additionnée au 1/4 de finale de Rome et la défaite de Nadal (alors tenant du titre) permet à Federer d'accroître son avance sur l'Espagnol au classement ATP.

À Hambourg, « maison de Federer », le numéro un mondial se qualifie sans trop de problème pour la finale, mais il ne peut réitérer l'exploit de l'année dernière et s'incline de justesse face à Nadal sur le score de 7-5, 6-7, 6-3 après avoir notamment mené 5-1 dans la première manche (balle de set en sa faveur) et 5-2 dans la deuxième. Tout comme à Monte-Carlo, Federer domine le début de match mais est constamment rattrapé par Nadal. Et les critiques sportives de l'enterrer avant même le début des Internationaux de France.

Mais Roger Federer va faire taire une partie de ses détracteurs lors de ce deuxième Grand chelem de la saison. Grâce à des victoires sur Sam Querrey, Albert Montañes, Mario Ancic, Julien Benneteau, Fernando González et Gaël Monfils, il se qualifie pour sa 15e finale de Grand Chelem. Cependant, il s'incline de nouveau pour la 3e année consécutive face à Rafael Nadal sur le score sans appel de 6-1, 6-3, 6-0.

Il commence sa saison sur herbe à l'Open de Halle, qui est un tournoi secondaire de préparation à Wimbledon. Roger Federer remporte son deuxième titre de l'année en battant Philipp Kohlschreiber en deux sets (6-3, 6-4). Après deux semaines à Wimbledon durant lesquelles il ne concèdera aucun set, Roger Federer s'incline pour la première fois face à Rafael Nadal sur le gazon de Wimbledon au terme d'une finale d'anthologie de h 48 de jeu : 6-4, 6-4, 65-7, 68-7, 9-7. Cette défaite sur les territoires londoniens met fin à 5 ans d'hégémonie du no 1 mondial.

Roger Federer au Masters de Cincinnati en 2008.

La série noire continue pour Roger Federer qui s'incline dès le 2e tour du Masters du Canada, battu par le Français Gilles Simon (2-6, 7-5, 6-4) puis en 1/8 de finale du Masters de Cincinnati battu par Ivo Karlović (7-66, 4-6, 7-65). Roger Federer est maintenant certain de céder sa place de numéro un dès le 18 août quels que soient ses résultats aux Jeux olympiques.

Aux Jeux olympiques, il s'incline en simple en quarts de finale face à James Blake (6-4, 7-62) mais gagne le double avec son compatriote Stanislas Wawrinka en battant en finale la paire suédoise Thomas Johansson- Simon Aspelin en quatre sets 6-3, 6-4, 6-7, 6-3.

Roger Federer aux Jeux olympiques de Pékin en 2008.

Lundi , Roger Federer perd officiellement sa place de no 1 mondial au profit de Rafael Nadal qui le distance de 770 points au classement technique ATP.

En disposant du Luxembourgeois Gilles Müller en quart-de-finale de l'US Open, Federer se qualifie pour sa 18e demi-finale en Grand Chelem consécutive[21], améliorant ainsi son précédent record. Il se qualifie ensuite pour la finale après avoir battu le no 3 mondial Novak Djokovic sur le score de 6-3 5-7 7-5 6-2. En finale, il se défait facilement, en trois set (6-2, 7-5, 6-2) d'Andy Murray, tombeur de Rafael Nadal. Il remporte ainsi son cinquième US Open consécutif et devient le premier joueur à réaliser deux quintuplés dans deux tournois du Grand Chelem différents.

À l'occasion du Masters de Madrid, Federer bat par ailleurs le record de gains en carrière de l'Américain Pete Sampras et devient ainsi le joueur le mieux payé de l'histoire du tennis mais sa place de no 2 mondial est menacée par Novak Djokovic. Il atteindra les demi-finales avant de s'incliner face au futur vainqueur Andy Murray 6-3, 3-6, 5-7.

Roger Federer remporte l'Open de Bâle face à David Nalbandian.

Il atteint les quarts de finale du Masters de Paris-Bercy qu'il n'a jamais remporté, mais déclare forfait pour des problèmes de dos face à James Blake.

Positionné dans le groupe rouge de la Masters de Shanghai avec Andy Roddick, Andy Murray et Gilles Simon, il s'incline au premier match face à Gilles Simon (6-4, 4-6, 3-6). Au second match, il s'impose (7-64, 6-4) face à Radek Štěpánek remplaçant de dernière minute d'Andy Roddick. Soudain, il perd ensuite contre Andy Murray (4-6, 7-6, 7-5). Une défaite de trop, cette défaite l'élimine définitivement du Masters de Shanghai.

Roger Federer termine l'année no 2 mondial derrière Rafael Nadal et avec 10 points d'avance seulement sur le no 3 mondial Novak Djokovic[22].

Roger Federer à l'Open d'Australie en 2009.

Pour son premier tournoi officiel de l'année 2009, Roger Federer perd en demi-finale de l'Open de Doha contre Andy Murray (7-66, 2-6, 2-6 en h 5 min)[24], après trois premiers tours tranquille.

Le Suisse tente ensuite d'obtenir son quatrième titre de l'Open d'Australie. Pour cela en tant que tête de série numéro 2, il avance tranquillement en huitième sans perdre une manche. Il éprouve beaucoup de mal contre le Tchèque Tomáš Berdych alors 21e mondial, tentant complètement sa chance en menant deux manches à rien mais Federer remonte et conclut le match (4-6, 64-7, 6-4, 6-4, 6-2) en profitant des erreurs de son adversaire[25]. Il pulvérise en quart de finale, le 6e mondial Juan Martín del Potro, (6-3, 6-0, 6-0) en se rassurant sur son jeu et la suite du tournoi[26]. Le même tarif en trois manches pour le 9e mondial, l'Américain Andy Roddick (6-2, 7-5, 7-5) en h 7 min et ainsi se qualifier pour sa 4e finale à Melbourne[27]. Mais il est défait en finale par le no 1 mondial Rafael Nadal et son plus grand rival, au terme d'un match de cinq sets (5-7, 6-3, 63-7, 6-3, 2-6 en h 23 min) d'un combat âpre et tendu[28]. Une défaite qui lui fera très mal, au point d'en pleurer[29],[30].

Il renonce ensuite à disputer l'Open de Dubaï et le premier tour de Coupe Davis en raison de problèmes récurrents de dos[31].

Au Masters d'Indian Wells, il passe les têtes de séries Ivo Karlović (7-64, 6-3), Fernando González (6-3, 5-7, 6-2) et Fernando Verdasco (6-3, 7-65) pour arriver dans le dernier carré[32]. Il échoue en demi-finale contre Murray (3-6, 6-4, 1-6 en h 48 min)[33], ce qui représente sa quatrième défaite consécutive face à l'Écossais[34]. La semaine suivante, il perd de nouveau en demi-finale du Masters de Miami contre le Serbe Novak Djokovic (6-3, 2-6, 3-6 en h 46 min)[35],[36], après avoir battu au tour précédent l'Américain Andy Roddick (6-3, 4-6, 6-4)[37].

Roger Federer à Roland-Garros en 2009.

Plus tard, avec le début de la terre battue, Federer s'incline en huitième de finale du Masters de Monte-Carlo devant son compatriote Stanislas Wawrinka en deux sets (4-6, 5-7 en h 50 min)[38]. Avant ce tournoi, Federer se marie avec Mirka dans la plus stricte intimité : tout le monde a été surpris, même son compatriote de double et vainqueur des JO 2008 Stanislas Wawrinka qui n’était même pas au courant. À la surprise générale, il demande une wild-card, pour la plus grande satisfaction des organisateurs[39]. Il est défait une fois de plus par Djokovic en demi-finale du Masters de Rome (6-4, 3-6, 3-6 en h 11 min)[40]. Il décide la semaine suivante de ne pas participer à l'Open d'Estoril dont il est pourtant le tenant du titre. Il remporte par la suite le Masters de Madrid en battant Nadal en finale (6-4, 6-4 en h 26 min), fatigué de son combat de quatre heures la veille[41],[42], mettant fin à une série de cinq défaites consécutives face à l'Espagnol[41] et une série noire sans titre en Masters 1000 depuis le Masters de Cincinnati 2007. Et en ayant écarté sur son chemin : Robin Söderling (6-1, 7-5), les Américains James Blake (6-2, 6-4) et en quart de finale, le 6e mondial Andy Roddick, (7-5, 65-7, 6-1) dans un match accroché[43], et enfin du 5e mondial Juan Martín del Potro, (6-3, 6-4)[44].

Le , il triomphe enfin à Roland-Garros, seul tournoi du Grand Chelem qui manquait à son palmarès. En atteignant la finale (la quatrième consécutive à Paris), il égale le record d'Ivan Lendl puisqu'il atteint sa dix-neuvième finale de Grand Chelem[45]. Durant celle-ci, il bat Robin Söderling 25e mondial, tombeur de Nadal en huitième de finale, en trois manches (6-1, 7-61, 6-4 en h 55 min)[46],[47], et ce malgré l'agitation causée par Jimmy Jump[48] ainsi que quelques matchs difficiles. Il a ainsi concédé six sets au cours du tournoi, un contre l'Argentin José Acasuso au second tour, Paul-Henri Mathieu au troisième, puis l'Allemand Tommy Haas 63e mondial, alors mené deux manches à rien et même 64-7, 5-7, 3-4, il réussit un come-back sur ce match (64-7, 5-7, 6-4, 6-0, 6-2)[49]. Puis passant plus facilement pour atteindre le dernier carré, contre le Français Gaël Monfils 10e mondial, (7-66, 6-2, 6-4)[50]. Et enfin deux autres, les derniers, en demi-finale face à l'Argentin Juan Martín del Potro, 5e mondial (3-6, 7-62, 2-6, 6-1, 6-4 en h 29 min)[51].

Il égale donc deux records : le nombre de victoires en Grand Chelem (quatorze, détenu jusqu'alors exclusivement par Pete Sampras), et le fait d'avoir accompli le Grand Chelem en carrière sur quatre surfaces différentes (que seul Andre Agassi avait réalisé dans l'ère Open)[52],[53].

Il est à noter qu'il a diminué cette saison sa préparation sur terre battue : il n'a ainsi pas participé à l'Open d'Estoril dont il était tenant du titre, et ne devait à l'origine pas non plus prendre part aux Masters de Monte-Carlo[54].

Roger Federer au tournoi de Wimbledon en 2009.

Il commence le tournoi de Wimbledon, après avoir fait l'impasse sur le tournoi de Halle, pour récupérer mentalement et physiquement de sa victoire à Roland-Garros. Il est à noter qu'il n'avait pas participé non plus à l'édition 2007 du tournoi de Halle, et qu'il avait gagné par la suite Wimbledon. Après trois premiers tours gagnés aisément[55]. Il s'impose en trois sets successivement face à Söderling 12e mondial, (6-4, 7-65, 7-65 en h 59 min)[56], puis en quart de finale d'Ivo Karlović 36e mondial, (6-3, 7-5, 7-63 en h 43 min)[57], et enfin Tommy Haas 34e mondial, (7-63, 7-5, 6-3 en h 3 min)[58], disputant sa 20e finale de Grand Chelem. Le Suisse bat en finale l'Américain Andy Roddick 6e mondial, au terme d'un cinquième set parmi les plus longs de l'histoire du tennis (16-14) (5-7, 7-66, 7-65, 3-6, 16-14 en h 16 min)[59], après par exemple celui de John Isner contre Nicolas Mahut (70-68) ou encore Roddick contre le Marocain Younès El Aynaoui (21-19). Roger Federer devance ainsi Sampras en tête du classement du nombre de tournois du Grand Chelem remportés et retrouve par la même occasion sa place de no 1 mondial[60],[61].

À la suite d'une pause d'un mois durant laquelle il a vu la naissance de ses jumelles[62], Federer revient à la compétition le à l'occasion du Masters du Canada, à Montréal. Il s'incline en quart de finale face au Français Jo-Wilfried Tsonga, après avoir pourtant mené 5-1 dans le troisième set (65-7, 6-1, 63-7 en h 19 min)[63]. Plus tard, il remporte le Masters de Cincinnati en dominant Novak Djokovic en deux sets en finale (6-1, 7-5 en h 7 min)[64], après avoir battu Murray en demi-finale (6-2, 7-68 en h 30 min)[65], mettant fin à une série de quatre défaites consécutives contre ce dernier. Et ayant battu également David Ferrer en trois set et Lleyton Hewitt (6-3, 6-4) en quart[66], en h 10 min et enregistrant sa 200e victoire de sa carrière en tournoi Masters.

Il commence par la suite le dernier Grand Chelem de l'année, l'US Open. Il gagne aisément ses deux premiers tours contre le jeune Américain Devin Britton (6-1, 6-3, 7-5 en h 28 min)[67] et l'Allemand Simon Greul (6-3, 7-5, 7-5 en h 58 min)[68]. Il se défait ensuite de Lleyton Hewitt en quatre sets (4-6, 6-3, 7-5, 6-4 en h 33 min)[69] et obtient une place en quart de finale en battant Tommy Robredo (7-5, 6-2, 6-2 en h 48 min)[70]. Lors du match suivant, il domine le Suédois Robin Söderling (6-0, 6-3, 66-7, 7-66 en h 33 min). Sa victoire sur ce dernier lui permet d'atteindre sa vingt-deuxième demi-finale en Grand Chelem[71]. Peu après, il s'impose face au no 4 mondial Novak Djokovic en trois manches (7-63, 7-5, 7-5 en h 34 min)[72],[73]. En finale, à la suite d'un long match de cinq sets, Federer s'incline devant del Potro 6e mondial, (6-3, 65-7, 6-4, 64-7, 2-6 en h 6 min)[74]. Cette défaite met fin à une série de cinq titres remportés d'affilée à l'US Open pour le Suisse[74],[75].

Durant les barrages de la Coupe Davis, l'équipe de Suisse affronte celle de l'Italie : les victoires en simple de Roger Federer sur Simone Bolelli (6-3, 6-4, 6-1) et Potito Starace (6-3, 6-0, 6-4) permettent à la Suisse de rester dans le groupe mondial. Celui-ci annonce ensuite qu'il ne participera pas aux tournois du Japon et de Shanghai afin de récupérer physiquement[76].

Il atteint plus tard la finale de « son » tournoi à Bâle où il est défait par Djokovic (4-6, 6-4, 2-6 en h 11 min)[77], après avoir sorti son compatriote et ami d'enfance Marco Chiudinelli lors des demi-finales (7-67, 6-3 en h 25 min)[78]. Au deuxième tour du Masters de Paris-Bercy, le no 1 mondial se fait éliminer dès son entrée en lice par le 49e joueur mondial, Julien Benneteau (6-3, 64-7, 4-6 en h 55 min)[79].

Pendant le Masters disputés à Londres placé dans le groupe A, il remporte une victoire face à Fernando Verdasco au terme d'un match durant lequel il aurait perdu s'il ne s'était pas imposé in extremis dans le deuxième set (4-6, 7-5, 6-1 en h)[80]. Pour son second match, le Suisse vient à bout du no 4 mondial Andy Murray (3-6, 6-3, 6-1 en h 58 min)[81]. Il s'assure par la même occasion de terminer cette saison en tant que leader du classement technique ATP en simple[81], et devient de fait le deuxième homme de l'Histoire à reprendre, après l'avoir effectivement perdue, sa place de no 1 mondial en fin d'année depuis Lendl (en 1987 et 1989). Peu après, Federer ne parvient pas à battre del Potro lors de son troisième match de poule (2-6, 7-65, 3-6 en h 7 min, mais il dispute tout de même sa septième demi-finale au Masters[82]. Il est néanmoins stoppé aux portes de la finale, s'inclinant pour la première fois en treize confrontations face au Russe Nikolay Davydenko 7e mondial, (2-6, 6-4, 5-7 en h 56 min)[83].

En décembre, il obtient le titre de meilleur joueur de tennis de la décennie[84].

  • Début d'année

De même qu'en 2009, il entame sa saison par le tournoi d'exhibition d'Abou Dabi, mais il échoue de nouveau puisqu'il est éliminé d'entrée par Robin Söderling (7-66, 61-7, 2-6) alors qu'il l'avait battu lors de leurs douze premières confrontations. Le Suédois s'incline en finale devant Rafael Nadal (7-6, 7-5)[85] en deux sets tandis que Federer remporte le match pour la troisième place face à David Ferrer (6-1, 7-5).

Le Suisse enchaîne par un tournoi, cette fois officiel, l'Open de Doha. Après des débuts encourageants qui voient des victoires sur Christophe Rochus (6-1, 6-2 en 57 min)[86], Evgeny Korolev (6-2, 6-4 en h 4 min)[86] et Ernests Gulbis (6-2, 4-6, 6-4 en h 47 min)[86], le Suisse perd en demi-finale contre Nikolay Davydenko (6-4, 6-4 en h 21 min)[87]. Il signe là sa deuxième défaite consécutive face au Russe, qui l'avait également dominé au Masters de Londres 2009[88].

Lors de l'Open d'Australie, Federer s'impose en finale contre le Britannique Andy Murray 4e mondial, en trois sets (6-3, 6-4, 7-611 en h 41 min)[89],[90]. Il rencontre sur son parcours, en tant que tête de série no 1, le Russe Igor Andreev dans un match compliqué dont il se sort en quatre manches (4-6, 6-2, 7-62, 6-0)[91], puis gère plus facilement ses trois matchs suivants en trois sets secs contre Victor Hănescu, Albert Montañés et la tête de série numéro 22, Lleyton Hewitt, et se qualifie pour les quarts de finale[92]. Il affronte un autre Russe, le