Chronologie du siège de Paris (1870-1871) — Wikipédia
Date | au |
---|---|
Lieu | Paris, France |
Issue | Capitulation française |
Royaume de Prusse Grand-duché de Bade Royaume de Bavière Royaume de Wurtemberg Royaume de Saxe | France |
Guillaume Ier d'Allemagne Helmuth von Moltke | Louis Jules Trochu Joseph Vinoy |
240 000 soldats | 200 000 soldats 200 000 miliciens et marins |
12 000 morts ou blessés | 24 000 morts ou blessés 146 000 capturés 47 000 civils |
Batailles
- Chronologie de la guerre franco-prussienne de 1870
- Sarrebruck (08-1870)
- Wissembourg (08-1870)
- Forbach-Spicheren (08-1870)
- Wœrth (08-1870)
- Bitche (08-1870)
- Phalsbourg (08-1870)
- Borny-Colombey (08-1870)
- Strasbourg (08-1870)
- Mars-la-Tour (08-1870)
- Toul (08-1870)
- Gravelotte (08-1870)
- Metz (08-1870)
- Nouart (08-1870)
- Beaumont (08-1870)
- Noisseville (08-1870)
- Sedan (08-1870)
- Montmédy (09-1870)
- Soissons (09-1870)
- Siège de Paris et chronologie du siège (09-1870)
- Nompatelize (10-1870)
- Bellevue (10-1870)
- Châtillon (10-1870
- Châteaudun (10-1870)
- Buzenval (10-1870)
- Bourget (10-1870)
- Dijon (10-1870)
- Belfort (11-1870)
- La Fère (11-1870)
- Langres (11-1870)
- Bouvet et Meteor (navale) (11-1870)
- Coulmiers (11-1870)
- Thionville (11-1870)
- Châtillon-sur-Seine (11-1870)
- Villers-Bretonneux (11-1870)
- Beaune-la-Rolande (11-1870)
- Champigny (11-1870)
- Orléans (12-1870)
- Loigny (12-1870)
- Châteauneuf (12-1870)
- Beaugency (12-1870)
- Longeau (12-1870)
- l’Hallue (12-1870)
- Siège de Péronne (1871)
- Bapaume (01-1871)
- Villersexel (01-1871)
- Le Mans (01-1871)
- Héricourt (01-1871)
- Saint-Quentin (01-1871)
- Buzenval (01-1871)
Le siège de Paris de 1870-1871 est un épisode de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, sa chronologie permet d'appréhender l'histoire de ce siège par les événements selon leur ordre temporel dans la ville de Paris mais également dans l'ensemble des départements d'Île-de-France[1],[2].
Cette chronologie s'appuie principalement sur les rapports extraits du Journal officiel de la République, mais également des nombreux mémoires de, journal de… .
Sommaire
[modifier | modifier le code]Septembre 1870
4 septembre – 5 septembre – 6 septembre – 7 septembre – 8 septembre – 9 septembre – – – – – – – – – – – – – – 23 septembre – 24 septembre – 25 septembre – 26 septembre – 27 septembre – 28 septembre – – 30 septembre
Octobre 1870
1er octobre – 2 octobre – 3 octobre – 4 octobre – 5 octobre – 6 octobre – 7 octobre – 8 octobre – 9 octobre – 10 octobre – 11 octobre – 12 octobre – 13 octobre – 14 octobre – 15 octobre – 16 octobre – 17 octobre – 18 octobre – 19 octobre – 20 octobre – 21 octobre – 22 octobre – 23 octobre – 24 octobre – 25 octobre – 26 octobre – 27 octobre – 28 octobre – 29 octobre – 30 octobre – 31 octobre
Novembre 1870
1er novembre – 2 novembre – 3 novembre – 4 novembre – 5 novembre – 6 novembre – 7 novembre – 8 novembre – 9 novembre – – 11 novembre – 12 novembre – 13 novembre – 14 novembre – 15 novembre – 16 novembre – 17 novembre – – 19 novembre – – 21 novembre – 22 novembre – 23 novembre – 24 novembre – – – – 28 novembre – – 30 novembre
Décembre 1870
1er décembre – 2 décembre – 3 décembre – 4 décembre – 5 décembre – 6 décembre – 7 décembre – 8 décembre – 9 décembre – – 11 décembre – 12 décembre – 13 décembre – 14 décembre – 15 décembre – 16 décembre – 17 décembre – – 19 décembre – – 21 décembre – 22 décembre – 23 décembre – 24 décembre – 25 décembre – 26 décembre – – 28 décembre – – 30 décembre – 31 décembre
Janvier 1871
1er janvier – 2 janvier – 3 janvier – 4 janvier – 5 janvier – 6 janvier – 7 janvier – 8 janvier – 9 janvier – 10 janvier – 11 janvier – 12 janvier – – 14 janvier – 15 janvier – 16 janvier – 17 janvier – 18 janvier – 19 janvier – 20 janvier – 21 janvier – 22 janvier – 23 janvier – – 25 janvier – 26 janvier – 27 janvier – 28 janvier – 29 janvier – 30 janvier – 31 janvier
Février 1871
4 février – 6 février – 7 février – 8 février – 11 février – 15 février – 19 février – 21 février – 24 février – 25 février – 26 février – 27 février
Mars 1871
1er mars – 2 mars – 3 mars – 6 mars – 8 mars – 10 mars – 11 mars – 15 mars – 16 mars – 18 mars
La défense de Paris
Les fortifications – Le génie – L'artillerie – Le ministère des travaux publics
Les troupes de défense
La Marine – L'armée active – Garde mobile, Garde nationale, Corps francs – Récapitulatif des forces françaises
Bibliographie – Articles connexes – Liens externes – Notes et références
Préambule
[modifier | modifier le code]Après la capitulation de Sedan, les armées prussiennes et leurs alliés déferlent sur le Nord de la France et se déploient afin de mettre le siège devant Paris. Dans la capitale, la nouvelle parvient dans l'après-midi du .
L'opposition parlementaire à Napoléon III, menée par Léon Gambetta met alors en place un gouvernement provisoire, dit de la Défense nationale. La République est proclamée le 4 septembre, au balcon de l’hôtel de ville de Paris, et le gouvernement de la Défense nationale est formé.
- Opérations militaires autour de Paris durant le siège.
Septembre
[modifier | modifier le code]- Bismarck conduit Napoléon III, après la bataille de Sedan au roi Guillaume Ier. (Tableau de Wilhelm Camphausen)
- Carte illustrée de la ville de Paris et ses environs, montrant les principaux bâtiments, monuments, parcs, etc., les fortifications françaises, et les positions prussiennes.
Dimanche 4 septembre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Arrivée à Paris de la nouvelle du désastre de Sedan qui confirme les vagues rumeurs ayant leurs origines à Londres et à Bruxelles, qui annoncent la perte d'une grande bataille et la captivité de l'Empereur ainsi que la mort du maréchal de Mac-Mahon[note 1].
Ce même jour une dépêche laconique, adressée au ministre de l'Intérieur fait connaître au gouvernement toute l'étendue du désastre : « L'armée est défaite et captive ; moi-même je suis prisonnier. Signé Napoléon ».
Les Parisiens envahissent alors le palais Bourbon et exigent l'instauration de la République.
Craignant d'être débordés, les députés emmenés par Adolphe Crémieux, Léon Gambetta, Jules Favre, Jules Grévy, Jules Simon et Jules Ferry forment le gouvernement de la Défense nationale après la proclamation de la République[3] à l'Hôtel de ville. Le général Trochu en assume la présidence. Le gouvernement est composé de députés républicains de Paris avec entre autres Léon Gambetta comme ministre de l'Intérieur, Jules Favre comme ministre des Affaires étrangères et Jules Ferry comme secrétaire du gouvernement.
1 200 zouaves du 4e régiment, débarqués d'Algérie, sont réunis à Saint-Cloud pour s'y organiser. Ils seront rejoints le lendemain par 400 hommes du 3e zouaves puis les jours suivants par des détachements échappés du désastre portant le nombre à plus de 2 000 combattants[4].
« Citoyens de Paris!
La République est proclamée.
Un gouvernement a été nommé d'acclamation.
Il se compose des citoyens Emmanuel Arago, Crémieux, Jules Favre, Jules Ferry, Gambetta, Garnier-Pagès, Glais-Bizoin, Pelletan, Picard, Rochefort, Jules Simon, représentants de Paris
Le général Trochu est chargé des pleins pouvoirs militaires pour la défense nationale. Il est appelé à la présidence du gouvernement.
Le gouvernement invite les citoyens au calme; le peuple n'oubliera pas qu'il est en face de l'ennemi.
Le gouvernement est avant tout un gouvernement de défense nationale[5]. »
Lundi 5 septembre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Après la capitulation de Napoléon III, Victor Hugo rentre à Paris et reçoit un accueil triomphal. Par la suite, il participe activement, tout au long du siège, à la défense de Paris.
Étienne Arago est nommé maire de Paris avec comme adjoints Charles Floquet et Henri Brisson.
Mardi 6 septembre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Le préfet du département du Nord, Achille Testelin, sur conseil de Victor Hassebroucq, président du tribunal de commerce de Roubaix, décide d’envoyer au Jardin d'acclimatation à Paris, avant que les lignes de chemin de fer ne soient coupées, des pigeons qui pourront rapporter des nouvelles de la capitale. Mille cinq-cents pigeons sont réunis à Roubaix et Tourcoing, accompagnés de deux colombophiles J. François, de Tourcoing et H. Leman, de Roubaix. Les pigeongrammes[6] étaient envoyés de Paris vers la province et les réponses vers la capitale étaient microfilmées selon l'invention de René Dagron (1813-1900)[7].
Germain Rampont est nommé directeur général des postes. Il crée le service des aérostats et des pigeons-voyageurs dans Paris assiégé, et tente de communiquer avec la province en immergeant un câble dans la Seine.
Mercredi 7 septembre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Le Gouvernement de la Défense nationale nomme les maires d'arrondissements.
- Aisne :
700 fantassins prussiens ont couché à Villers-Agron-Aiguizy.
- Affiche signée par Coffard, maire du 11e arrondissement, pour l'élection des officiers de la garde nationale.
Jeudi 8 septembre
[modifier | modifier le code]- Aisne :
La garnison de Laon composée de 800 mobiles et d'une trentaine de canons est sommée de se rendre sous peine de la destruction de la ville.
Vendredi 9 septembre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Les pigeons envoyés de Lille le 6 septembre arrivent gare du Nord puis sont emmenés au Bois de Boulogne pour une partie et sous les charpentes du Jardin d'acclimatation pour l'autre partie, où ils seront nourris et soignés. Roubaix et Tourcoing pourront ainsi recevoir des nouvelles de Paris.
- Aisne :
Les Prussiens occupent Laon et continuent l'invasion sur 3 colonnes[8] :- une colonne traverse l'Aisne à Cuise-la-Motte puis se dirige sur Pierrefonds et Compiègne.
- une colonne passe par Vailly-sur-Aisne, Braine, Villers-Cotterêts et envoie des coureurs sur Chantilly.
- une colonne suit la vallée de la Marne et se dirige vers Meaux en passant par Château-Thierry.
- Marne :
Les Prussiens sont signalés à Sézanne, Montmirail et Épernay.
Samedi 10 septembre
[modifier | modifier le code]- Aisne :
Chivres-et-Mâchecourt est traversée par 40 000 Allemands. Le maire Ferdinand-Félix Fossé est condamné à mort et fusillé[8].
Dimanche 11 septembre
[modifier | modifier le code]- Aisne :
Dans la matinée des uhlans aperçus aux environs de Soissons ont été mis en fuite.
Les Prussiens occupent Château-Thierry.
L’après-midi, des cavaliers sont signalés à Viels-Maisons.
Soissons a été sommée de se rendre.
- Marne :
500 Prussiens sont signalés à Sézanne.
Vers midi 200 cavaliers déjeunent à Bouchy-le-Repos.
L’après-midi, des cavaliers sont signalés à Montmirail.
- Haute-Marne :
2 000 Bavarois sont à Vied[9] et 2 500 à Vaucouleurs.
- Seine-et-Marne :
Les Prussiens sont signalés en force à La Ferté-sous-Jouarre et Rebais, des éclaireurs sont aperçus à Villenauxe, le procureur de la République de Provins échappe aux uhlans.
Les Prussiens sont autour de Meaux ; des colonnes sont signalées à Crécy-la-Chapelle et Nanteuil-lès-Meaux.
Claye est évacuée de ses habitants.
- Paris :
La taxe de la viande de boucherie est décrétée : « Le gouvernement considérant qu'en raison des circonstances actuelles le gouvernement a dû pourvoir aux approvisionnements de Paris, et qu'il importe que la vente au détail de ces approvisionnements ne soit pas l'objet de spéculations nuisibles aux intérêts des consommateurs; vu l’article 30 de la loi des 19-22 juillet 1791; sur le rapport du ministre de l'agriculture et du commerce décrète : Article 1 : Jusqu'à ce qu'il en soit autrement ordonné, la taxe de la viande de boucherie est rétablie dans la ville de Paris, etc. »[10]
Les gardes mobiles, gendarmes[11],[12] et autres troupes se replient sur Paris.
Le 13e corps d'armée quitte ses bivouacs situés sur l'avenue de la Grande-Armée pour s'étendre davantage et garnir l'espace compris entre le pont de Sèvres et le village de Saint-Ouen faisant ainsi face à la Seine, soit un développement de 14 kilomètres, et en prenant position dans l'ordre suivant :- La 1re division dite division d'Exéa, qui occupe 4 kilomètres de front de Clichy à Saint-Denis, place sa 1re brigade au château, et au parc de Saint-Ouen. Un régiment de la brigade Daudel campe à sa gauche en s'appuyant sur le pont d'Asnières, un second régiment est installé près du glacis en réserve.
- La 3e division dite division Blanchard occupe le centre sur 4,2 kilomètres. La brigade Susbielle appuie sa droite au pont d'Asnières et sa gauche au pont de Neuilly, la brigade Guilhem se positionnant de ce point aux grilles du bois de Boulogne.
La 2e division dite division Maud'huy occupe 6 kilomètres, positionnant sa 1re brigade sur le terrain du champ de course de Longchamp et sa 2e brigade à Sèvres. - Les soldats du 13e corps d'armée exécutent plusieurs fortifications dont la redoute de Courbevoie située au rond-point de Courbevoie ainsi que celles de Gennevilliers, de Montretout, du Brimborion, de Ville d'Avray, de Meudon et de Châtillon.
Lundi 12 septembre
[modifier | modifier le code]- Val-de-Marne :
Le génie français fait sauter le pont de Champigny-sur-Marne.
- Seine-et-Marne :
Un groupe d’Allemands arrive à Melun d’où ils repartent en début d’après-midi en direction de Villiers-Saint-Georges annonçant l’arrivée d’un corps de 20 000 hommes, composé de 8 régiments d’infanterie, 5 régiments de cavalerie, 16 batteries d’artillerie et 6 bataillons de chasseurs à Pied.
L’après-midi, des cavaliers sont signalés à Rebais, Nanteuil-lès-Meaux, Crégy-lès-Meaux investissant ainsi la ville de Meaux.
Ils occupent Nogent-sur-Seine et Provins, ou des uhlans annoncent l'arrivée d'un corps d'armée de 15 000 hommes.
- Paris :
Les gardes mobiles, gendarmes[11],[12] et autres troupes françaises se replient sur Paris.
Après la formation du gouvernement de la Défense nationale, le 4 septembre, Adolphe Crémieux est délégué pour représenter le gouvernement à Tours.
- Pont de Champigny-sur-Marne après sa destruction le
Mardi 13 septembre
[modifier | modifier le code]- Oise :
Le pont de Creil près de Chantilly est renversé.
Le réseau des chemins de fer du Nord ne communique qu’avec Pontoise et le pont de Saint-Ouen.
- Seine-et-Marne :
20 uhlans qui traversaient Nangis ont échangé quelques coups de fusil avec une compagnie de francs-tireurs.
- Paris :
Le gouverneur de Paris passe la garde nationale en revue.
Nomination d'une commission des barricades.
Création du Comité central républicain des Vingt arrondissements.
Mercredi 14 septembre
[modifier | modifier le code]- Aisne :
Le grand quartier général prussien est à Château-Thierry.
- Seine-et-Marne :
30 lanciers ennemis sont présents à Mormant, annonçant l’arrivée d’une partie des troupes du prince royal et se dirigeant vers Paris.
Un engagement a eu lieu avec des cavaliers prussiens à Mortcerf.
Des troupes ennemies sont campées aux environs de La Croix-aux-Bois, Gastins et Clos-Fontaine. À Gastins, un camp de 4 000 soldats allemands est établi près du bois Thibout.
Les communications télégraphiques sont désormais coupées entre Melun et Mormant.
- Val-d'Oise :
Le génie français, en retraite sur la rive droite de l'Oise, fait exploser des charges qui anéantissent les arches centrales des ponts en pierre de L'Isle-Adam puis de Pontoise.
- Paris :
Défense de sortir ni d'entrer dans Paris.
- Le jardin du Luxembourg pendant le siège de Paris
Jeudi 15 septembre
[modifier | modifier le code]- Essonne :
Des uhlans sont arrivés à Montgeron et se dirigent vers Vigneux-sur-Seine.
- Oise :
Deux trains sont attaqués par les troupes allemandes aux abords de Senlis et de Chantilly qui s'installent ensuite dans ces villes. Le service est supprimé à partir de Paris.
- Seine-et-Marne :
Le grand quartier général prussien est à Meaux.
Des uhlans sont arrivés à Courcelles-en-Bassée et des Prussiens à Melun.
Des francs-tireurs de Fontainebleau tendent, avec succès, une embuscade à l'ennemi sur la route de Guignes.
- Seine-Saint-Denis :
Un important détachement d'uhlans est signalé à Neuilly-sur-Marne comme devant être l'avant-garde de la colonne se dirigeant sur Joinville.
- Val-de-Marne :
10 000 ennemis sont signalés en direction de Joinville ainsi que 200 uhlans à Mesly près de Créteil.
Le long de la Marne, un détachement français met en fuite des éclaireurs et le pont de Joinville saute.
- Hauts-de-Seine - Val-de-Marne :
Le 13e corps d'armée abandonne ses emplacements entre Sèvres et Saint-Ouen pour occuper le plateau de Vincennes[4].
- Val-d'Oise :
Les troupes françaises, en retraite sur la rive droite de l'Oise, font sauter le pont de chemin de fer de Saint-Ouen-l'Aumône et le pont routier de Neuville-sur-Oise.
- Paris :
Rédaction, rue de la Corderie, et publication de la 1re affiche rouge placardée par le Comité central républicain des Vingt arrondissements réclamant la guerre à outrance, la levée en masse dans les départements[13] et appelant à la formation de la Commune de Paris.
Ouverture de l'ambulance de la place des Vosges qui renfermait 15 lits. Les premiers blessés arrivent dès le mois de novembre. Elle est fermée le 15 mars 1871 après avoir reçu 45 blessés ou malades[14].
Ordre du jour du général Trochu
[modifier | modifier le code]« Aux gardes nationaux, aux gardes mobiles de la Seine et aux gardes mobiles des départements.
Jamais aucun général d'armée n'a eu sous les yeux le grand spectacle que vous venez de me donner.
Trois cents bataillons de citoyens, organisés, armés, encadrés par la population tout entière acclamant dans un concert immense la défense de Paris et la liberté.
Que les nations étrangères qui ont douté de vous, que les armées qui marchent sur vous ne l'ont elles entendu !
Elles auraient eu le sentiment que le malheur a plus fait en quelques semaines pour élever l'âme de la nation que de longues années de jouissance pour l'abaisser.
L'esprit de dévouement et de sacrifices vous a pénétrés, et déjà vous lui devez le bienfait de l'union de cœur qui va vous sauver.
Avec notre formidable effectif, le service journalier de la garde de Paris ne sera pas de moins de 70 000 hommes en permanence. Si l'ennemi, par une attaque de vive force, ou par surprise, ou par la brèche ouverte, perçait l'enceinte, il rencontrerait les barricades dont la construction se prépare, et ses têtes de colonnes seraient renversées par l'attaque de dix réserves échelonnées.
Ayez donc confiance entière et sachez que l'enceinte de Paris, défendue par l'effort persévérant de l'esprit public et par trois cent mille fusils, est inabordable.
Gardes nationaux de la Seine et gardes mobiles :
Au nom du gouvernement de la Défense nationale, dont je ne suis devant vous que le représentant, je vous remercie de votre patriotique sollicitude pour les chers intérêts dont vous avez la garde.
À présent, à l'œuvre dans les neuf sections de la défense!
De l'ordre partout, du calme partout, du dévouement partout.
Et rappelez vous que vous devenez chargés, je vous l'ai déjà dit, de la police de Paris pendant ces jours de crise.
Préparez vous à souffrir avec constance. À cette condition vous vaincrez.
Trochu . »
- Paris et ses environs
Vendredi 16 septembre
[modifier | modifier le code]Les régiments de cavalerie commandés par les généraux Gustave Coste de Champéron et Jean-Henry Reyau qui avaient été dirigés sur Meaux avec ordre de harceler l'ennemi avaient fait mouvement de repli.
Les troupes de la division Champéron étaient rentrées dans Paris et bivouaquaient dans le bois de Vincennes et sur le Champ-de-Mars.
Les troupes de la division Reyau avaient quant à elles regagné Versailles puis s'étaient dirigées vers les armées en formation au-delà de la Loire.
- Aisne :
Soissons ayant refusé de se rendre, la place est investie par les troupes allemandes qui en font le siège et résiste jusqu'au 12 octobre.
- Paris :
À mesure que les Prussiens resserrent le cercle dans lequel ils vont enfermer Paris, les populations des localités voisines, refoulées par l'invasion, se précipitent de toutes parts dans la capitale, avec des voitures chargées de meubles entassés à la hâte, de provisions, des objets les plus précieux abandonnant leur foyer qu'ils retrouveront, généralement, pillé et détruit.
Les ambassadeurs, d'Autriche-Hongrie, d'Angleterre et de Russie quittent Paris.
- Val-de-Marne :
On se bat à Athis. La voie de chemin de fer est coupée par une canonnade entre Ablon et Athis, les trains allant sur Paris sont stoppés.
Les éclaireurs de la Seine engagent un combat à Pompadour contre des éclaireurs ennemis.
- Val-d'Oise :
L'ennemi est à Pierrelaye, et des uhlans arrivent à L'Isle-Adam par la forêt.
- Hauts-de-Seine - Val-d'Oise :
Le génie militaire français fait sauter les ponts ferroviaire et routier d'Argenteuil[15].
- Seine-et-Marne :
800 Bavarois s'installent à Melun et dans la nuit 4 000 autres arrivent.
La 2e division de cavalerie allemande est à Brie-Comte-Robert.
Le VIe corps est à Meaux.
Le Ve corps est à Tournan.
Le 2e corps bavarois est à Moissy-Cramayel.
Samedi 17 septembre
[modifier | modifier le code]- Quartier général de troupes allemandes au château de Brunoy
- Seine-et-Marne :
Les Ve et VIe corps allemand ainsi que le 2e corps bavarois reprennent leur marche couverts sur les flancs par les 2e et 4e divisions de cavalerie allemande en direction de Villeneuve-Saint-Georges.
- Essonne :
Grand mouvement de troupes ennemies sur les hauteurs de Brunoy et se dirigeant sur les hauteurs de Villeneuve-Saint-Georges.
En fin d'après-midi, le IIe corps bavarois, passant la Seine à Corbeil sur un pont qu'il a jeté, laisse la 4e division bavaroise dans la ville et fait pousser la 3e division bavaroise jusqu'à la rive droite de l'Orge à Villemoisson, Saint-Michel-sur-Orge et Brétigny. Il barrait en ce dernier point la ligne de chemin de fer de Paris à Orléans.
- Val-de-Marne :
La 17e brigade allemande, en avant-garde, prend position à Limeil
L'ennemi[16] commence la construction d'un pont près de Villeneuve-Saint-Georges. À Montmesly des combats ont lieu entre les troupes de la défense nationale et l'avant-garde de la IIIe armée allemande.
Partant de Vincennes, la division du général d'Exéa, du 13e corps, effectue une reconnaissance contre des colonnes ennemies signalées du côté de Choisy-le-Roi. Cette forte colonne cherche à couper les lignes du chemin de fer de Lyon et d'Orléans et à s'installer sur les hauteurs dominant la Seine. Un engagement contre ces troupes prussiennes, fortes de 3 à 4 000 hommes qui se dirigeaient de Choisy-le-Roi sur Versailles en contournant les positions de Châtillon et de Clamart débuta. Selon le général Vinoy commandant de l'opération, l'avantage est resté aux troupes françaises qui ont perdu 6 tués et 37 blessés. Les pertes de l'ennemi auraient été de 400 hommes environ, dont 58 tués.
En fin d'après-midi le VIe corps allemand est à Noiseau, Pontault et Roissy-en-Brie[17].
- Seine-Saint-Denis :
Des travailleurs français gardés par la garde nationale coupent et incendient le bois d'Avron. Le plateau d'Avron restera inoccupé jusque fin novembre[18].
- Oise :
Le corps wurtembourgeois est à Nanteuil-le-Haudouin.
- Val-d'Oise :
À L'Isle-Adam, un escadron de cavalerie aidé de 200 fantassins arrache le drapeau de l'hôtel de ville, se livre au pillage et réquisitionne les plus belles demeures. Les troupes allemandes continuent leurs progression sur Pontoise qu'il occupent dans la journée.
Dimanche 18 septembre
[modifier | modifier le code]- Le pont ferroviaire d'Argenteuil après sa destruction par le génie militaire français. Photo prise de Colombes vers Argenteuil. On aperçoit les hauteurs où sera stationnée l'artillerie allemande
- Pont de bateaux à Asnières en remplacement du pont détruit
- Batterie prussienne devant Paris
- Royaume de Prusse Royaume de Bavière Royaume de Wurtemberg Royaume de Saxe :
Les Allemands, composés de deux corps bavarois, d'une division wurtembourgeoise, d'un corps saxon, de la garde prussienne et de quatre corps d'armée prussiens, arrivent sous les murs du camp retranché de Paris par 3 côtés à la fois et commencent l'investissement[19] de la capitale.
- Hauts-de-Seine :
Les Prussiens occupent Bourg-la-Reine, Clamart, Meudon…
Une colonne marche sur Versailles en passant par Bièvre et en contournant les bois de Verrières. Une seconde se dirige également vers Bièvre par Petit-Bicêtre[note 2], la pointe du bois de Verrières et la capsulerie du bois de Meudon établissant un cordon sur les hauteurs de Clamart-Meudon dominant Paris. Le 1er zouaves se couvre de 3 grand'gardes à savoir : 100 hommes à l'étoile de la Patte-d'Oie, cent soixante-dix hommes à la Grange-Dame-Rose jusqu'à la ferme de Villacoublay et cent hommes à la ferme de Trivaux[note 3] ou un petit engagement eut lieu entre les zouaves qui étaient dans cette ferme et les fantassins prussiens qui étaient dans une autre petite ferme, dite : Pointe de Trivaux[note 4]. Les Prussiens sont chassés à coups de canon, et les zouaves prennent leur position.
Le général Trochu, gouverneur de Paris, donne l'ordre au général Ducrot d'abandonner la redoute de Châtillon. Ce mauvais calcul permettra à l'état-major allemand d'achever plus rapidement l'investissement de la capitale. Surmontant les réticences de Trochu, dès le lendemain Ducrot lancera ses troupes afin de reprendre cette redoute évacuée trop rapidement.
- Yvelines :
L'ennemi qui occupe Conflans, Andrésy, Carrières-sous-Poissy, Poissy et Triel laisse dans chacune des communes environ 800 hommes et installe son artillerie sur les hauteurs de Chanteloup.
- Val-de-Marne :
Environ 200 Prussiens s'avancent près du pont de Joinville en venant de Champigny. Après avoir échangé, pendant une demi-heure, des coups de feu avec les francs-tireurs ils se retirent.
Les voies de chemins de fer sont coupées après qu'un convoi ait été assailli, à coups de fusil, à Choisy-le-Roi par les uhlans postés sur l'autre rive de la Seine.
Les Prussiens sont signalés à Vitry et Chevilly.
Le général Ducrot qui occupe, avec 4 divisions d'infanterie, des positions s'étendant des hauteurs de Villejuif à celles de Meudon, fait effectuer une reconnaissance de cavalerie. 2 000 hommes et 28 pièces d'artillerie de campagne de la division du général Maud'huy renforcent les positions du moulin de Saquet et des Hautes Bruyères et entreprennent le creusement de tranchées.
- Seine-et-Marne :
20 000 Prussiens sont signalés cheminant dans la vallée de la Marne en direction de Paris dont l'avant-garde, de 6 000 hommes, se dirige à partir de Lagny sur le plateau d'Avron[21].
- Seine-Saint-Denis :
Des fusillades sont signalées vers Le Bourget.
Les réfugiés affluent vers Saint-Denis qui indiquent « les Prussiens! les Prussiens sont à Sarcelles et à Saint-Brice, en marche sur Saint-Denis!... »
Les troupes du génie font sauter trois ponts sur la Seine pour mettre obstacle à la marche des corps prussiens enserrant la capitale.
- Val-d'Oise :
Les Prussiens sont signalés à Gonesse.
Les troupes du grand-duc de Mecklembourg-Schwerin, arrivés à Saint-Ouen-l'Aumône, par la rive gauche de l'Oise, jettent un pont de bateaux à une vingtaine de mètres du pont en pierre de Pontoise et entrent dans la ville.
Lundi 19 septembre : début du siège de Paris
[modifier | modifier le code]- Royaume de Prusse
L'armée de la Meuse, Prussienne, occupe la rive droite de la Seine et de la basse Marne et chacun des corps qui la composaient resta jusqu'à la fin du siège dans les positions qui lui avaient été assignées dès le début.
Les prussiens passent la Seine vers Villeneuve-Saint-Georges, puis en suivant la vallée de la Bièvre, ils se dirigent sur Versailles par les bois de Verrières, Meudon et Clamart, tournant ainsi autour de Paris, en suivant les bois[22]. Les troupes prennent leurs positions :
- Le IVe corps sur la rive droite de la Seine, entre Chatou et Épinay-sur-Seine, quartier général à Soisy.
- La Garde, déployée dans la plaine qui s'étend au nord de Saint-Denis, entre Montmagny et Le Blanc-Mesnil, quartier général à Gonesse.
- Le XIIe corps, occupait l'emplacement depuis Aulnay jusqu'à la rive droite de la Marne, et occupait la forêt de Bondy, quartier général au Vert-Galant.
- La 5e division de cavalerie prit position entre Poissy et Neauphle, quartier général à Saint-Nom-la-Bretèche.
- La 6e division entre Neauphle et Chevreuse, quartier général à Mesnil-Saint-Denis.
- La brigade des uhlans de la garde, établie à Argenteuil, se tenait en communication à Saint-Germain avec la 5e division de cavalerie.
- Le quartier général du prince de Saxe est établi le 19 septembre au grand-Tremblay, et le 12 octobre à Margency.
- Paris :
Le dernier réseau télégraphique encore en service, celui de l'Ouest, est coupé.
Institution de la Cour martiale « dans le but de réprimer les attentats à la propriété, le maraudage, le vol, l'espionnage qui se propage dans les banlieues de Paris ». Celles-ci siègeront à Vincennes et à Saint-Denis, et dans les 13e et 14e corps d'armée.
- Val-de-Marne - Hauts-de-Seine :
L'ennemi s'est présenté sur plusieurs points à la fois, s'étendant de Vitry, Chevilly, Bourg-la-Reine, Châtillon et Clamart, et filant par Meudon sur Versailles.
Le fort de Nogent bombarde le secteur du pont de Bry, occupé par les Allemands, qui travaillent à sa réparation pour préparer leur passage.
- Val-d'Oise - Seine-Saint-Denis :
Il a été signalé également dans la direction de Gonesse en direction de Saint-Denis.
- Yvelines :
La 5e division de cavalerie prussienne avance entre Poissy et Neauphle, occupe Versailles et installe son quartier général à Saint-Nom-la-Bretèche. Cette division entreprend alors, à partir de son QG, de fréquentes expéditions sur la rive gauche de la Seine durant toute la durée de la guerre. 1 000 soldats et 600 chevaux seront cantonnés à Neauphle jusqu’au mois de février 1871[23]
Lors du combat de Châtillon un épisode sanglant eut lieu à la « Grange Dame Rose » sur Vélizy ou quelques zouaves, placés en grand’gardes[24], sont subitement attaqués par une reconnaissance d’une centaine de fantassins bavarois, appuyés par un peloton de dragons. Après une résistance opiniâtre les zouaves se replient laissant 12 morts et 34 prisonniers entre les mains de l'ennemi (sur 170 hommes), qui n'ose toutefois pousser plus loin son avancée[25].
Marly-le-Roi, Chatou, Le Vésinet et Louveciennes sont occupées; les occupants quitteront ces villes le .
- Seine-Saint-Denis :
Les Prussiens occupent Bondy et les bois alentour et ont installé des batteries sur le bord du plateau du parc du Raincy.
Des groupes de cavaliers sont venus explorer les alentours de la redoute de la Boissière et du fort de Noisy. Deux pièces de marine du fort ont tiré sur eux. La cavalerie s'est repliée rapidement et l'infanterie a rétrogradé. Ils ont édifié un observatoire à 2 000 mètres du fort de Noisy.
Grand Tremblay
- Hauts-de-Seine :
Vers 2 heures du matin, la grand'garde de la Grange-Dame-Rose est subitement attaquée par une reconnaissance d'une centaine de fantassins bavarois appuyé par un peloton de dragons. Après une faible résistance les zouaves se replient, laissant 12 morts et 34 prisonniers entre les mains de l'ennemi, qui n'ose toutefois pousser plus loin son avancée.
La garde républicaine fait sauter les ponts de Saint-Cloud, Sèvres et Billancourt. Dès la pointe du jour, le général d'Exéa fait une reconnaissance offensive en avant de ses positions. Il rencontre des masses importantes dissimulées dans les bois et dans les villages, et surtout un très grand déploiement d'artillerie. Après un engagement assez vif, les troupes ont dû se replier en arrière.
Une partie de la droite a effectué ce mouvement avec une regrettable précipitation.
L'autre partie s'est concentrée en bon ordre autour de la redoute en terre qui avait été élevée sur le plateau de Châtillon.
La gauche faiblement attaquée, a pu tenir sur les hauteurs de Villejuif.
À ce moment, le feu d'artillerie de l'ennemi a pris des proportions qu'il n'avait pas atteintes jusqu'alors.
Vers 16 heures, le général Ducrot, après une lutte qui avait duré toute la journée, a dû prendre la résolution de faire reculer ses troupes jusqu'aux points où elles pouvaient recevoir la protection des forts.
Il fait enclouer, sous ses yeux, les 8 pièces d’artillerie en position dans la redoute de Châtillon avant de se retirer, le dernier, au fort de Vanves.
L'ennemi occupe aussitôt les hauteurs qui dominent les forts d'Issy, de Vanves, de Montrouge et commence à construire de gigantesques batteries qui lui permirent de bombarder les forts et l'enceinte. La route de Choisy à Versailles fut couverte de fascines par lesquelles les grosses pièces Krupp pouvaient être montées sans bruit. Plusieurs étages de retranchements s'élevèrent sur les flancs du coteau. Une batterie placée au moulin de Pierre[note 5],[26],[27] était à 1 000 m du fort de Vanves.
Des ordres sont donnés, pour que les troupes se concentrent définitivement dans Paris. Toutefois le 15e régiment de marche, sous les ordres du colonel Bonnet, se retranche fortement, et garde sa position avancée à Plessis-Piquet.
La redoute de Montretout, dont les remparts étaient inachevés et jugée trop avancée par le commandement, est évacuée par le 6e bataillon des mobiles de la Seine.
- Seine-et-Marne :
Début de l'entrevue de Ferrières entre Jules Favre et Otto von Bismarck
- Val-d'Oise :
Un régiment de ulhans défile à Cormeilles[15]
- Le Moulin de Pierre à Clamart
- La batterie prussienne no 8 Kronprinz formée avec des canons pris aux troupes françaises et qui sont dirigés sur Paris
Mardi 20 septembre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Le gouvernement indique qu'il « ne livrera ni un pouce de notre territoire, ni une pierre de nos forteresses ».
La commission des barricades est formée.
- Seine-Saint-Denis :
Bondy est rempli de troupes et d'artillerie ennemie qui s'établit aux abords du plateau de l'ancien parc du Raincy.
À Saint-Denis, tout est tranquille.
La batterie de Saint-Ouen protège parfaitement la presqu’île de Gennevilliers[28]. La batterie de Saint-Ouen fera, durant le siège, des expériences avec le projectile de Bazin[29]. Le projectile Bazin était nouveau projectile à trajectoire prolongée et à double effet[30].
- Hauts-de-Seine :
Du côté du mont Valérien, Saint-Cloud, Sèvres, Meudon, l'ennemi ne se montre pas.
En avant des forts de Montrouge, de Bicêtre et d'Ivry, l'ennemi reste à grande distance, et deux obus de ce dernier fort ont forcé ses sentinelles à se replier.
Dans la nuit, les Prussiens se sont emparés des hauteurs de Meudon. Une pièce de marine, portant à 9 000 mètres, envoya un boulet qui est tombé au milieu d'une batterie prussienne.
Le fort de Vanves, de son côté, tire sur l'ennemi.
À Vélizy, les Prussiens utilisent la cour de la ferme Rabourdin[31] comme parc d'artillerie et installent leurs batteries sur les positions en hauteur.
- Seine-et-Marne :
Fin de l'entrevue de Ferrières entre Jules Favre et Otto von Bismarck[32]
- Yvelines :
Le prince royal allemand Frédéric III s'installe à la préfecture de Versailles[33].
Des uhlans occupent Bezons. Il seront rapidement remplacés par un bataillon de chasseurs à pied[34]
- « Un homme sous des déguisements de femme... sous sa robe on découvrit des bottes... c'est surement un espion prussien... »
Mercredi 21 septembre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Le 3e jour du siège, 1re tentative de départ d'un aérostat depuis l'usine à gaz de Vaugirard[35]. L'enveloppe du ballon l'Union se déchire au moment du gonflement, l'ascension échoue[36],[37].
38 courriers partent de Paris, un seul, le facteur Frare[38], parviendra à franchir les lignes ennemies. Au retour il est arrêté comme espion et fusillé à Chatou.
- Val-de-Marne :
Les Prussiens sont signalés à 1 200 mètres environ d'Ivry
Des ennemis qui se sont approchés du Port-à-l'Anglais ont été mis en fuite par un obus lancé par le fort d'Ivry.
D'incessantes patrouilles prussiennes rôdent autour de l'ouvrage de Moulin de Saquet.
Les tirailleurs ont échangé des coups de feu dans les maisons les plus éloignées de Vitry.
Des soldats des forts de Bicêtre et d'Ivry qui effectuent des reconnaissances rapportent que l'ennemi se tient en arrière des crêtes de Villejuif, vers l’Hay et Chevilly.
Après un engagement contre les tirailleurs, l'ennemi occupe Villejuif.
Une reconnaissance partie du fort de Charenton, vers Créteil et le carrefour Pompadour, a été attaquée par les tirailleurs de l’ennemi, qui a amené successivement de nouvelles forces de Mesly et de Mont Mesly. La retraite s'est faite en très bon ordre.
- Seine-Saint-Denis :
L'ennemi établit un ouvrage entre la Courneuve et le Bourget et occupe Dugny, le Raincy, Bondy, Montfermeil, Chelles et Cœuilly.
Le général de Bellemare indique que l'ennemi établit des batteries à la butte-Pinson[39] et en avant de Montmorency.
- Hauts-de-Seine :
Une compagnie d'éclaireurs du fort de Vanves a eu un léger engagement avec les tirailleurs ennemis. Les avant-postes bavarois campent à Meudon, au parc de Saint-Cloud et à la Porte Jaune[40] à la Malmaison. Des Prussiens apparaissent à Saint-Cloud.
Le 19e régiment de marche Français prend position au rond-point de Courbevoie et des gendarmes[11],[12] se barricadent au rond-point des Bergères. Les éclaireurs à cheval de la Seine du commandant Léon Franchetti[41] sont envoyés pour reconnaître les positions de l'ennemi sur Rueil.
Les ponts de Billancourt sont détruits par le génie français
Une reconnaissance composée de deux compagnies de mobiles et de lanciers est envoyée sur Gennevilliers. Châtillon et Bagneux sont occupés par les Prussiens.
- Yvelines :
Les Wurtembourgeois et les Saxons établissent un pont à Port-Marly et occupent Chatou. 600 hommes se sont établis dans l’ile, 8 000 ont couché à Saint-Germain et se sont établis dans le bois et dans la plaine du Vésinet. L'ennemi construit un pont de bateaux entre Marly et l'île de Croissy.
Houilles sert de point d'observation aux vedettes prussiennes qui couchées sur le talus, qui précède le Pont du Port-à-l'Anglais, suivent les mouvements de la garnison du fort du Mont-Valérien
Les uhlans et hussards verts occupent Rambouillet. Ils seront remplacés le 23 septembre par des hussards blancs[42].
- Val-d'Oise :
Partant de Saint-Brice, des détachements allemands se dirigent en direction de Pontoise et de L'Isle-Adam, pillant et saccageant cette dernière ainsi que Beaumont-sur-Oise.
Les Prussiens occupent Bezons, Argenteuil et établissent des batteries aux moulins de Sannois.
Enghien est inondé.
- Un bataillon de chasseurs à pied, envoyé en reconnaissance, occupe un village où vient d'avoir lieu un engagement de cavalerie.
Jeudi 22 septembre
[modifier | modifier le code]- Carte de 1871 et indiquant les trois forts de Saint-Denis : La Briche, Double-Couronne du Nord et fort de l'Est
- Le canon de marine du fort de la Briche
- Hauts-de-Seine :
Une reconnaissance a été faite en avant du fort d'Issy par 120 hommes de la garde mobile, 4e bataillon de la Seine, 8e compagnie à la redoute du moulin de Pierre[note 5],[26],[27]. Le détachement a été attaqué, a eu 4 blessés et tué ou blessé 12 ennemis. Dans la nuit les forts d'Issy et de Vanves signalent des mouvements de troupes sur les hauteurs de Châtillon.
- Val-de-Marne :
Dans la soirée, la division Maud'huy est portée en avant des forts d'Ivry et de Bicêtre et occupent le Moulin de Saquet et le village de Vitry.
- Seine-Saint-Denis :
L’ennemi construit des observatoires derrière la forêt de Bondy et au moulin du Haut Roi entre Dugny et Stains.
- Yvelines :
Une quarantaine de francs-tireurs tendent une embuscade à l'entrée de Mézières-sur-Seine à un groupe de uhlans qui s'avancent en direction de Mantes-la-Jolie. Le soir l'ennemi revient en force ; le général Adalbert von Bredow en personne à la tête d'une colonne de cavalerie et d'artillerie appuyée par un détachement d'infanterie bavaroise se dirige alors sur Mézières. Une reconnaissance du 13e dragons du Schleswig-Holstein tombe dans une embuscade à Aulnay-sur-Mauldre tendue par 4 francs-tireurs[43]. Arrivés à Mézières, le maire est roué de coups[44] et le village est canonné, criblé d'obus puis l'arrière-garde torche à la main y met le feu. Une soixantaine de maison seront détruites. En fin d'après-midi la colonne arrive devant Mantes-la-Jolie. Après avoir canonné la ville, l'infanterie bavaroise du 2e régiment Prince-héritier (de) entre en ville saccage les 2 gares[45], tue et blesse des civils et emmène des otages. La population affolée s'enfuit jusque dans les bois de Rosny. Après sa terrifiante apparition aux portes de Mantes, la colonne retourne dans ses cantonnements traversant les ruines fumantes de Mézières.
Vendredi 23 septembre
[modifier | modifier le code]- Le sommet de la butte Montmartre, avec la tour Solférino, qui servent de point d'observation
- Le ballon Le Neptune sur la place Saint-Pierre, photographié par Nadar
- Jules Duruof qui pilota Le Neptune premier ballon-poste partant de Paris le
- Paris :
Départ, de la place Saint-Pierre, du premier ballon-poste Le Neptune piloté par Jules Duruof. Il atterrit à Cracouville, dans l'Eure après avoir parcouru 104 kilomètres[46],[37].
Les Parisiens ayant entendu le canon gronder, des rumeurs se répandent comme des trainées de poudre : « Nous avons tués 20 000 Prussiens, ou a peu près, et 30 000 sont encerclés. » Puis le chiffre enfle, c'est d'abord « 20 000 puis 30 000 et enfin 60 000 Prussiens qui ont été mis hors de combat avec 15 000 prisonniers ». Afin de couper court à toutes les rumeurs, Arthur Ranc, journaliste et maire du 9e arrondissement de Paris, posa une affiche dans la mairie de la rue Drouot : « Voici la vérité : Nous avons repris Villejuif et le Moulin-Saquet. À l'Est nous avons débusqué l'ennemi de la Courneuve et du Bourget ».
- Oise :
Creil est occupée par 2 pelotons de cuirassés et un piquet d'infanterie[47] venu de Chantilly.
- Val-de-Marne :
Les forts de Bicêtre et de Montrouge appuient les troupes qui occupent le village de Villejuif et la batterie des Hautes-Bruyères. Au soir la position est fortement établie.
L’ennemi effectue une reconnaissance sur le Moulin de Saquet, et est mis en déroute par les défenseurs aidés par l’artillerie du fort d'Ivry.
L’ennemi qui tentait de s’établir vers Bagneux a été totalement réduit par l’artillerie de campagne et celle des forts.
Le fort de Nogent a jeté le désordre dans les forces ennemies en tirant une soixantaine de coups de canons vers Bry-sur-Marne.
- Seine-Saint-Denis :
Une reconnaissance est effectuée par le 23e bataillon sédentaire de Saint-Denis vers la butte Pinson. Cette reconnaissance, signale des mouvements de troupes prussiennes sur la route de Lille vers Le Bourget et Dugny occasionnant plusieurs combats et escarmouches
L’ennemi effectue des travaux en avant des fortifications Saint-Denis. La garnison de Saint-Denis, du général Bellemare, avec le 28e de marche en pointe, soutenues par l’artillerie des forts de la Double-Couronne et de la Briche, attaquent avec succès Pierrefitte, occupée par l’ennemi; c'est le combat de Pierrefitte. Des combats au corps à corps ont lieu et l’ennemi qui a subi de lourdes pertes envoie environ 8 000 hommes en renfort provenant de troupes postées sur les hauteurs de Montmorency. La position est abandonnée en fin de journée. Nos pertes sont de 11 tués et 86 blessés.
L’amiral Saisset à la tête de 200 fusiliers, 400 hommes de l’infanterie de marine et 8 compagnies des bataillons des éclaireurs de la Seine[48] du colonel Lafon effectue une reconnaissance vers Le Bourget. Bobigny, est évacué par l’ennemi et à Drancy après une vive fusillade les Prussiens sont poursuivis jusqu’à la gare du Bourget. Plusieurs colonnes d’infanterie prussiennes, arrivées en renfort sont refoulées dans le village par l’artillerie du fort de Romainville (1 pièce de marine de 16). Les Français ont brûlé toutes les meules de fourrage de la cavalerie ennemie.
Du côté d’Aubervilliers, l’ennemi se tient à grande distance.
- Val-d'Oise :
L’ennemi effectue des travaux vers Argenteuil ou 40 000 Prussiens seraient cachés dans les bois alentour.
Sur la rive gauche de l'Oise un détachement prussien du 71e régiment d'infanterie prussien tombe dans une embuscade, en face du château de Stors qui s'enfuit dans toutes les directions abandonnant aux francs-tireurs 13 fourgons chargés de produits réquisitionnés à Pontoise ainsi qu'une douzaine de chevaux. L'ensemble est ensuite dirigé sur Beauvais.
- Hauts-de-Seine :
L’ennemi paraît établir des batteries au-dessus de la manufacture de Sèvres et sur la terrasse du château de Meudon.
Une reconnaissance vers le côté nord de l'île Saint-Denis jusqu'à la pointe, au lieu-dit « la Ferme ». De la rive droite, des Prussiens, embusqués dans un bois, dirige sur la petite troupe un feu nourri, mais les mobiles font bonne contenance et ripostent avec vigueur.
- Yvelines :
Après avoir bombardé et pillé la gare de Mantes, la ville est occupée par les troupes allemandes. Ceux-ci brûlent le village de Mézières, où, selon eux, des francs-tireurs avaient secondé la défense locale.
Samedi 24 septembre
[modifier | modifier le code]- Hauts-de-Seine :
Le Mont Valérien canonne des convois ennemis en avant de Montesson et la batterie de Saint-Ouen tire sur des travailleurs prussiens à la carrière d’Orgemont à Argenteuil.
Les canonnières, revenant de Suresnes, sont prises à partie devant le parc de Saint-Cloud. Lors de cet échange, l’ennemi subit des pertes sensibles et deux marins français sont blessés.
Le fort d'Issy canonne les hauteurs de Sèvres où l’ennemi semble établir des positions.
- Yvelines :
Des renseignements indiquent qu’un pont établi par les envahisseurs à Triel-sur-Seine a cédé sous le poids des pièces de gros calibre qui y étaient engagées, entraînant par le fond 3 canons[réf. nécessaire].
- Canonniers français
Dimanche 25 septembre
[modifier | modifier le code]- Hauts-de-Seine-Val-d'Oise :
Partant de divers points de la presqu'île de Gennevilliers[49], les éclaireurs de Franchetti poussent une reconnaissance sur Argenteuil sans voir l’ennemi.
- Seine-Saint-Denis :
Les forts de la Briche et de la Double-Couronne bombardent les positions prussiennes de la butte-Pinson[39], cachées dans un petit bois, pendant 3 heures.
- Paris :
Le ballon-poste La Ville de Florence s'envole du champ de « La Glacière », boulevard d'Italie et termine sa course à Vernouillet dans les Yvelines après avoir parcouru 30 kilomètres[50],[37].
Organisation des ambulances des remparts.
- Troupes campées sur les Champs-Élysées, 1870
Lundi 26 septembre
[modifier | modifier le code]- Institution des Cours martiales à Vincennes, Saint-Denis, etc.
- Paris :
Le ballon-poste Les États-Unis s'envole de l'usine à gaz de La Villette[51] et termine sa course à Mantes-la-Jolie dans les Yvelines après avoir parcouru 58 kilomètres[52].
Décret d'autorisation pour l'envoi des lettres par les aérostats.
Vente de la viande de boucherie pour compte de l'État.
Un décret prescrit la formation d'un régiment d'infanterie de marche qui prendra le titre de régiment de zouaves de marche, et qui sera composé d'un bataillon de chacun des trois régiments de zouaves
- Val-d'Oise :
Un détachement du 86e régiment du Schleswig-Holstein qui s'avançait en direction du château de Stors tombe dans une embuscade sur le territoire de Mériel et perd 5 hommes.
- Hauts-de-Seine :
Des mouvements de troupes sont signalés en arrière du plateau de Châtillon dans la direction de Sceaux à Versailles.
Le fort du Mont-Valérien envoie des obus dans les taillis de Croissy-sur-Seine, où étaient établis 3 000 fantassins ainsi que dans le parc de la Malmaison faisant refluer les troupes allemandes sur Bougival.
- Yvelines :
Une fusillade s'engage près de la gare de Mantes entre des dragons prussiens et des soldats français de toutes armes échappés de Sedan[53].
Mardi 27 septembre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Décret qui institue des conseils de guerre dits « de la Garde nationale », pour juger les crimes et délits commis par les gardes nationaux pendant la durée du siège de Paris[54]
- Val-d'Oise :
Un détachement de 400 hommes du 71e régiment d'infanterie prussien escortant une quarantaine de chariots arrivent à L'Isle-Adam, vers 9 heures du matin, pour effectuer de nouvelles réquisitions et rétablir le pont entre L'Isle-Adam et Parmain sont bloqués par une barricade d'où part un tir nourri. Les Prussiens poussent alors devant eux le curé et son vicaire, le maire et un autre habitant pour leur servir de bouclier et arriver jusqu'au pont. Mais les francs-tireurs continuent la fusillade, épargnant miraculeusement les otages et obligeant l'ennemi à se réfugier en ville. Les Prussiens ayant reçu des renforts ainsi d'une section d'artillerie, bombardent et lancent plusieurs attaques sur Parmain qui sont toutes repoussées et perdent 1 tué et une dizaine de blessés. Vers 5 heures du soir l'ennemi retourne à son camp à Saint-Brice. - Val-de-Marne :
Une compagnie du 14e régiment d'infanterie de ligne et les tirailleurs Parisiens du capitaine Lavigne, lancent une reconnaissance sur Maisons-Alfort et Créteil puis attaquent, sans succès, l’ennemi retranché dans la ferme des Mèches[55].
Mercredi 28 septembre
[modifier | modifier le code]- Défense de passer les lignes avancées sans un laissez-passer venant du gouverneur.
- Seine-Saint-Denis :
Au petit matin une reconnaissance est effectuée par un escadron du 9e régiment de chasseurs à cheval surprend et sabre, dans le parc de la Maison-Blanche à Neuilly-sur-Marne et Gagny, un poste d’infanterie avant de fouiller le plateau d'Avron[56].
L’ennemi ayant renforcé ses positions à Nogent-sur-Marne, une autre reconnaissance d’infanterie et de spahis a parcouru sensiblement le même chemin.
- Hauts-de-Seine :
Le général Blanchard fait exécuter une reconnaissance par un bataillon du 13e régiment de marche, jusqu’au parc Fleury sur la route de Clamart, qui s’approche à environ 700 mètres des positions tenues par les Prussiens au château et à la terrasse de Meudon.
En appui de cette reconnaissance, deux chaloupes vedettes de la flottille des canonnières de la Seine du capitaine de vaisseau Thomasset échangent une vive fusillade avec les Prussiens établis dans le jardin de l’orphelinat du Bas-Meudon.
Les batteries de soutien, terrestres, ont canonné les hauteurs de Sèvres pendant que les soldats du génie déboisaient l'île de Billancourt.
- Yvelines :
Deux bataillons des éclaireurs de la Seine[48] partis de Vernon le 23 septembre puis qui s'étaient établis dans la forêt de Rosny le 24 septembre, s'avancent le 25 septembre jusque Magnanville et occupent Mantes en chassant les éclaireurs prussiens. À la nuit tombée, ils quittent Mantes pour retourner dans le parc du Château de Magnanville[57].
- Tirailleurs-éclaireurs de la Seine du commandant Alphonse Féry d'Esclands
- Batterie d’artillerie servie par les gardes nationaux
Jeudi 29 septembre
[modifier | modifier le code]- Décret pour maintenir la discipline dans la garde nationale.
- Paris :
La viande commence à manquer, les queues devant les boucheries commencent. Un poulet vaut entre 10 et 12 francs et une livre de beurre 8 francs[20].
Les 27, 28 et 29 septembre, sont prescrit, par décrets, la formation des 34e, 35e et 36e régiments de marche ainsi que d'un 2e régiment de gendarmerie à cheval[11],[12] sous le commandement des colonels Achille Mocquery[58], Jean-Baptiste Lavoignet[59] et Charles Allavène[60]
- Val-d'Oise :
Préoccupé par la résistance des francs-tireurs de l'Isle-Adam et de Parmain, les Prussiens envoient un nouveau détachement commandé par le colonel prince de Hohenlohe composé d'un bataillon du 27e régiment d'infanterie, du 1er régiment d'uhlans de la Garde et d'une section d'artillerie avec l'ordre de purger définitivement la contrée. Vers midi une partie de la colonne à l'Isle-Adam et recommence, sans plus de succès que le 27 d'enlever la barricade de Parmain. Mais cette fois cette attaque n'a vraisemblablement d'autre but que d'occuper les francs-tireurs. En effet, l'autre partie de la colonne jette un pont de bateaux à Mours, situé plus en amont, franchit l'Oise descendant par la rive droite afin de prendre la barricade à revers. Nos francs-tireurs alertés à temps évacuent leurs positions avec comme perte 1 tué et 1 blessé contre 3 tués et une vingtaine de blessés du côté du 27e régiment d'infanterie[61].
- Val-de-Marne :
Plusieurs reconnaissances sont poussées par des groupes de francs-tireurs dont l'une par les chasseurs de Neuilly-sur-Marne en avant des positions de Villejuif,
La redoute des Hautes Bruyères a canonné un long convoi ennemi circulant entre Chevilly et L’Hay en direction de Versailles.
Depuis plusieurs jours l’ennemi maître des villages de L'Hay, Chevilly, Thiais et Choisy-le-Roi effectuait des travaux de terrassement et de fortification de ces villages, afin de protéger sa ligne de communication avec Versailles. Il fut alors décidé d’une action combinée afin de reconnaître et d’attaquer les forces établies dans ces positions. La tâche incombe au 13e corps du général Vinoy qui attaque avec 20 000 hommes.
Les troupes se massent vers les forts d’Ivry, de Bicêtre et de Montrouge. Elles sont accueillies à l’entrée du plateau de Villejuif par des tirs de canon et de mousqueterie auxquels elles répondent avec énergie, pendant presque 3 heures.
Les 35e et 42e brigades du général Pierre-Victor Guilhem refoulent l’ennemi hors de Chevilly et l’Hay. La colonne du général Blaise pénètre dans Thiais et d’une batterie de position dans ce village qui n’est pas enlevée faute d’attelage. Les troupes avancent jusqu’aux positions prussiennes, fortement défendues, de Thiais et de Choisy-le-Roi coupant ainsi leur voie de communication. Après un vif engagement d’artillerie et de mousqueterie, sur ordre du général Vinoy, les troupes françaises se replient sous le feu, avant l’arrivée des réserves prussiennes, évaluée à environ 30 000 hommes. Lors de cet engagement 2 000 Français et 400 Allemands sont mis hors de combat dont le général commandant qui est tué lors de la bataille de Chevilly.
De l’autre côté de la Seine, la brigade du général d’Exéa marche sur Créteil, engage un combat puis retourne dans ses positions de départ.
- Seine-Saint-Denis :
L’artillerie des forts de Saint-Denis a lancé quelques obus sur les rassemblements et les travaux qu’exécutait l’ennemi vers Stains, Garches, Orgemont et Saint-Gratien.
Une reconnaissance effectuée par les francs-tireurs des Lilas vers Drancy a surpris les avant-postes ennemis leur a tué 3 hommes.
Les sorties de Saint-Denis sont garnies de canons. Des talus, des chevaux de frises, des branchages… sont en travers de la route, les maisons et masures sont détruites et occupées par des soldats. Plus à l'intérieur de la ville la population a élevé des barricades dans certaines rues.
- Hauts-de-Seine :
Pendant le combat de Chevilly, la brigade Susbielle, sous les ordres du général Blanchard effectue une reconnaissance sur Issy et le Bas-Meudon, faisant se replier 3 régiments de la Garde prussienne. Un bataillon des Volontaires de la Côte-d’Or s’est particulièrement distingué pendant l’attaque.
- Yvelines :
Dans l'après-midi, les Éclaireurs de la Seine[48] quittent le parc du château de Magnanville, arrivent à Maule entre la rivière Mauldre et la forêt des Alluets-le-Roi afin de surprendre les Allemands qui y sont campés. Ils passent la nuit dans le cimetière de Maule, sans entrer dans la ville[57].
Dans la journée, des cavaliers et éclaireurs à cheval de Rouen et d'Elbeuf entrent à Mantes renforcés en soirée, par 700 volontaires du 1er bataillon de la garde nationale de Rouen et les tirailleurs de la 1re compagnie havraise.
- Intérieur de la redoute des Hautes-Bruyères
Vendredi 30 septembre
[modifier | modifier le code]- Val-d'Oise :
Les Prussiens entrent dans Parmain, évacué par les francs-tireurs, brûlent 50 maisons de la ville, bombardent Nesles-la-Vallée et lancent plusieurs détachements des uhlans du 1er régiment de la garde fouiller les environs. Plusieurs francs-tireurs, ou considérés comme tels[62], pris les armes à la main furent fusillés dans la même journée.
- Val-de-Marne :
Le général Guilhem est tué[63] à la tête de ses troupes lors des combats de Chevilly.
- Seine-Saint-Denis :
Un peloton de cavalerie accompagné de 4 compagnies des 3e et 4e bataillon des éclaireurs de la Seine[48] chasse l’ennemi de Bondy puis effectue une reconnaissance sur la Maison Blanche où ils débusquent une batterie avant de rentrer sur Romainville.
- Yvelines :
Un corps d'armée prussien, avec des escadrons de cuirassiers, uhlans, dragons et hussards défile à Vernouillet.
Les deux bataillons des Éclaireurs de la Seine[48] quittent Maule et s'opposent aux fourrageurs prussiens de la 5e division de cavalerie aux Alluets-le-Roi. Bientôt 2 brigades allemandes sont signalées. Aidées par leur artillerie, les troupes allemandes attaquent et bombardent le village des Alluets et la forêt forçant les Éclaireurs à se retirer par Ecquevilly, Mareil-sur-Mauldre, Soindres et Dammartin avec les francs-tireurs du Havre et les guérillas rouennais.
- Paris :
Le ballon-poste Le Céleste piloté par Gaston Tissandier s'envole de l'usine à gaz de Vaugirard[64] et termine sa course à Dreux en Eure-et-Loir après avoir parcouru 81 kilomètres[65].
Un second ballon, non dénommé, s'envole du boulevard d'Italie et termine sa course, abattu par les Prussiens dans les lignes ennemies à Ville-d'Avray[66],[37].
- La chasse au ballon, faite par des lanciers prussiens
Octobre
[modifier | modifier le code]Samedi 1er octobre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Rapport du ministère de la guerre sur la distribution dans Paris de 390 000 fusils.
- Val-de-Marne :
Le corps du général Pierre-Victor Guilhem est remis à la Société internationale des secours aux blessés.
- Seine-Saint-Denis :
Plusieurs reconnaissances sont poussées très brillamment :
De Noisy sur Bondy par 4 compagnies des 3e et 4e bataillons des éclaireurs de la Seine[48] du commandant Poulizac. Après avoir dépassé Bondy, les troupes se sont engagées sur la Maison Blanche, découvrant une batterie de 4 pièces d’artillerie et les positions tenues par l’infanterie ennemie, fortement retranchée dans les maisons environnantes. Les forces du commandant Poulizac ont ensuite regagné les lignes françaises.
De Romainville sur Drancy et le chemin de fer de Soissons par les francs-tireurs des Lilas du commandant Anquetil. Après avoir traversé Bobigny, Drancy a été enlevé par nos troupes, qui ont poursuivi les tirailleurs ennemis jusqu’à la ligne de chemin de fer de Soissons où les Allemands se sont retranchés. Des renforts importants se montrant du côté du Bourget et d’Aulnay, les troupes françaises se sont repliées emportant avec elles, casques, fusils et revolvers abandonnés sur le terrain.
- Yvelines :
Une patrouille du 16e hussards de Schleswig-Holstein perd 2 cavaliers tués et 5 blessés, lors de l'embuscade des Pins-du-Phalanstère dressée par des francs-tireurs de Saint-Léger et les gardes nationaux de Saint-Léger-en-Yvelines, de Condé-sur-Vesgre et des communes voisines[67],[68].
- Les ruines de la maison Lemaître à Bobigny après les combats du 1er octobre.
- Patrouille nocturne allemande sur le village de Bondy
Dimanche 2 octobre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Un décret prescrit la formation du 37e régiment de marche sous le commandement du colonel Armand Deffis.
- Hauts-de-Seine :
Appuyé par les artilleurs de la mobile de Seine-et-Oise, une fraction du 2e bataillon du 28e régiment de mobile, formé de Bretons, ont poussé une reconnaissance sur les hauteurs de Montretout, contre les avant-postes prussiens, délogeant un poste ennemi qui s’installait dans la redoute.
Une reconnaissance est faite par un détachement du 19e régiment de marche entre Bezons et Argenteuil. Le poste prussien, placé sur l’autre rive de la Seine, a immédiatement échangé des coups de fusil.
- Seine-Saint-Denis :
7 compagnies des gardes mobiles des Côtes-du-Nord, du Finistère et du 8e bataillon de la Seine, ont lancé une reconnaissance de Noisy-le-Sec sur Bondy. L’avant-poste prussien s’est replié en toute hâte sur la forêt, en arrière, pour ne pas être enlevée. Un combat de mousqueterie s’est ensuite engagé et la retraite a été couverte par le 3e bataillon des gardes mobiles du Finistère.
- Yvelines :
Pour mettre fin à la résistance des paysans de la région de Saint-Léger-en-Yvelines, le duc de Mecklembourg donne l'ordre à un bataillon du 11e régiment d'infanterie bavarois de faire une battue dans la forêt. Dans la matinée du 2 octobre, les Bavarois cernent la commune de Poigny-la-Forêt et se mettent à fouiller les bois. Aux abords de l'étang de la Cerisaie, ils égorgèrent froidement deux bergers dans la hutte desquels ils avaient trouvé un vieux fusil, puis ils les suspendirent par les pieds aux arbres de la route, le corps labouré de coups de sabre et les entrailles pendantes. À Saint-Léger-en-Yvelines, pour venger les pertes essuyées la veille par les hussards, lors de l'embuscade des Pins-du-Phalanstère, ils pendirent le maire de Saint-Léger-en-Yvelines, Monsieur Gabriel Alexis Jouanne, par son écharpe à la porte de sa mairie, fusillèrent un garde national et emmenèrent 16 habitants comme otages. Deux d'entre eux sont impitoyablement massacrés[67],[68].
Lundi 3 octobre
[modifier | modifier le code]- Les journaux rapportent que Toul et Strasbourg ont succombé.
- Paris :
Le ballon National ne parvient pas à décoller, son enveloppe étant insuffisamment gonflée. Paris commence à compter ses rations. Les fourrages étant devenus trop chers, les maquignons vendent leurs chevaux pour rien, ou presque, soit abandonnent leurs bêtes sur le marché. L'abattoir aux chevaux est abondamment pourvu, dans les premiers jours du siège on tuait 10 à 20 chevaux par jour, on en tue actuellement environ 300[69]. Charles Floquet démissionne de son poste d'adjoint au maire de Paris.
- Hauts-de-Seine-Val-de-Marne :
Les Prussiens qui étaient à la Malmaison ainsi que ceux qui étaient vers Sèvres, Châtillon et le plateau de Villejuif sont remplacés par des Wurtembergeois.
- Chevaux menés à l'abattoir pendant le siège de Paris.
Mardi 4 octobre
[modifier | modifier le code]- Val-de-Marne :
3 compagnies du bataillon de la Drôme et 1 peloton de spahis, qui effectuaient une reconnaissance en avant du fort de Nogent, se sont heurtés à la sortie de Neuilly-sur-Marne aux avant-postes prussiens qui se sont retirés. Les spahis les ont poursuivis et sont tombés dans une embuscade. Heureusement protégés par le brouillard, les spahis ne déplorent que 2 chevaux tués et 1 cavalier blessé.
- Yvelines :
Partant de Port-Villez, les mobiles de l'Eure effectuent une reconnaissance sur Bonnières qui est canonnée. Les mobiles poursuivis par un gros détachement de uhlans se replient sur Vernon. En représailles à cette attaque, la gare de Bonnières est incendiée et détruite.
Les Allemands pénètrent à Rolleboise, mettent les habitants à contribution en menaçant de les tuer, s'ils ne s'exécutent pas[70].
Mercredi 5 octobre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Par décret du gouvernement de la Défense nationale, l'escadron des cent-gardes, créé le , est dissous. Ses éléments sont versés au 2e régiment de marche de cuirassiers dont il forme le premier escadron.
- Hauts-de-Seine :
4 compagnies du 5e bataillon de la garde mobile de la Seine ont effectué une reconnaissance sur le village de Clamart.
Les canons du Mont Valérien ont arrosé les crêtes boisées entre Saint-Cloud et Bougival délogeant les troupes installées dans ce dernier village.
- Val-de-Marne :
La compagnie des tirailleurs parisiens du capitaine Lavigne et 1 compagnie du 21e régiment d'infanterie de ligne se sont avancés sur les avant-postes ennemis situés sur la droite de Créteil. Une barricade fortement défendue a été attaquée sans succès mais un poste situé sur le chemin de fer de Lyon a été enlevé. Les troupes se sont ensuite repliées en bon ordre malgré les forces considérables qui s’avançaient sur eux.
- Yvelines :
Le roi Guillaume Ier s'installe à la préfecture de Versailles[33].
Jeudi 6 octobre
[modifier | modifier le code]La région parisienne est recouverte d’un brouillard intense et froid empêchant toute observation.
- Hauts-de-Seine :
Divers renseignements indiquent que la canonnade d’hier a fait le plus grand mal à l’ennemi. Les canons de marine du Mont Valérien continuent de tirer sur les points où des troupes ennemies sont signalées.
Les éclaireurs de la Seine[48], les tirailleurs des Ternes et les carabiniers de Neuilly, appuyés par 5 escadrons de cavalerie, gendarmes[11],[12] et dragons ont poussé une reconnaissance sur les bords de la Seine entre Chatou et Argenteuil tiraillant sur les avant-postes ennemis situés sur l’autre rive et en particulier au pont des Anglais.
- Seine-Saint-Denis :
Les francs-tireurs des Lilas ont effectué des reconnaissances sur Bondy, et ont rejeté l’ennemi au-delà du canal de l’Ourcq par le pont de la Poudrette[71] à Gargan. Cette reconnaissance a en outre permis de constater que ce pont était gardé par les grand’gardes[24] prussiennes et qu’un fort corps de troupe campait au Raincy près de la Maison Blanche.
- Paris :
Rationnement de la viande et création des boucheries municipales.
Vendredi 7 octobre
[modifier | modifier le code]- Val-de-Marne :
Le général Vinoy fait occuper Cachan par les troupes, avec l’appui des forts de Montrouge et de Bicêtre.
Dans la soirée, une vive fusillade s’engage sur les bords de la Marne entre la grand’garde[24] de Joinville et les avant-postes prussiens. Après un engagement d’artillerie, l’ennemi recule sur Champigny.
- Seine-Saint-Denis :
Dans la matinée, une reconnaissance en avant du fort de Nogent s’avance jusqu'à Neuilly-sur-Marne sans découvrir l’ennemi.
- Hauts-de-Seine :
Des reconnaissances sont effectuées du côté de Meudon. Un poste ennemi installé dans la station de chemin de fer se replie sans attendre l’attaque. Les Allemands sont établis en force au haras et à la plaine des Bruyères.
12 compagnies de gardes mobiles de la Seine, sous les ordres du lieutenant-colonel Rambaud, effectuent une reconnaissance dans Clamart et les bois environnants et rapportent des sacs de farine, des armes, des outils…
- Paris :
Départ des ballons Armand Barbès (piloté par Alexandre Trichet, monté par Léon Gambetta et Eugène Spuller) et George Sand (piloté par Joseph Revilliod accompagné des citoyens américains May et Raynolds chargés d'une mission spéciale pour le gouvernement de la défense et Étienne Cuzon Ainé sous-préfet de Redon) de la place Saint-Pierre, et d'un troisième de l'usine à gaz de La Villette[51]. L’Armand Barbès atterrit dans l'Oise à Épineuse après avoir parcouru 98 km[72], le George Sand parcourt 120 km et se pose dans la Somme à Crémery[73]. À la suite d'une mauvaise manœuvre, le troisième ballon atterrit à Stains, avant les lignes allemandes, après avoir seulement parcouru 12 km[74],[37].
- Plan du 9e secteur, bastions 86 à 94 de l'enceinte de Thiers
Samedi 8 octobre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Une affiche, placardée sur les murs de Paris, invitait les citoyens à se réunir le 8 octobre sur la place de l'Hôtel-de-Ville pour protester contre le gouvernement et sa façon d'agir. À 2 heures, un groupe de 300 à 400 personnes était réuni sur la place de l'Hôtel de Ville lorsque arriva le 840e bataillon de la garde nationale de la Seine du commandant Bixio. Des cris de « Vive la Commune ! » et des cris de protestation contre le gouvernement se firent tout aussitôt entendre. Le bruit s'étant répandu dans Paris qu'une partie de la population voulait exercer une pression sur le gouvernement, de nombreux bataillons de la garde nationale arrivèrent promptement sur la place de l'Hôtel-de-Ville pour la déblayer et pour protéger le gouvernement. Le calme une fois rétabli, Jules Favre et le gouvernement de la Défense nationale passèrent les bataillons en revue puis adressa la lettre suivante au général Tamisier, commandant en chef de la garde nationale de la Seine :
« Mon cher général,
Je vous remercie avec effusion, vous et la garde nationale, dont vous êtes le digne chef, du concours que vous venez de nous prêter. Au premier signal, vos bataillons sont accourus et, par leurs acclamations patriotiques, ont protesté contre les imprudents qui cherchent à nous diviser devant l'ennemi. Vous leur avez prouvé qu'ils n'y réussiront pas. Nous resterons unis pour combattre et pour vaincre. Nous le serons encore après, car tous nous n'avons qu'une volonté fonder une République durable, décrétée par la nation dans sa souveraineté. C'est pour l'accomplissement de cette double tâche que nous sommes debout, ne formant qu'un faisceau, maintenant avec fermeté le gouvernement établi le 4 septembre, ne demandant d'autre récompense que l'honneur insigne de remettre à la France, délivrée par l'héroïsme de ses enfants, les pouvoirs que nous avons reçus pour la défendre.
Agréez, mon cher général, l'expression de mes sentiments affectueux et dévoués. »
— Le Vice-Président du Gouvernement,
Le Ministre de l'Intérieur par intérim,
Jules Favre.
- Hauts-de-Seine :
Un détachement des francs-tireurs de Paris, un détachement des tirailleurs des Ternes sous les ordres du commandant Thierrard ainsi que 600 gardes mobiles des 7e bataillon de la Seine, 4e bataillon d’Ille-et-Vilaine et 1er bataillon de l’Aisne sous le commandement du général Martenot effectuent une reconnaissance sur la Malmaison en passant par Nanterre et Rueil et entrent dans le parc en effectuant une brèche[75].
Dans le même temps, 4 compagnies de gardes mobiles de la garnison du Mont-Valérien et les éclaireurs volontaires entraient également dans le parc par le Sud-Ouest.
L’ennemi ayant décampé, les tirailleurs poussent jusqu’au premières maisons de Bougival et sur les hauteurs de La Jonchère à Rueil.
Durant cette opération, les éclaireurs de la garde nationale de la Seine du commandant Ribeaux, les éclaireurs volontaires de la 1re division d’infanterie et 4 escadrons du 2e régiment de dragons et du 1er régiment de gendarmerie à cheval[11],[12], soutenus par 4 batteries d’artillerie, s’avancent dans la plaine de Gennevilliers jusqu’aux bords de la Seine, ou ils engagent une vive fusillade avec les tirailleurs ennemis embusqués sur l’autre rive entre Bezons et Argenteuil[76]. Les Français perdent deux tués et onze blessés.
Le Mont-Valérien a tiré sur les batteries prussiennes de Saint-Cloud et de Rueil et les canonnières ont tiré sur les batteries de Meudon.
- Seine-Saint-Denis :
L'artillerie des forts de Saint-Denis a tiré sur les batteries prussiennes positionnées sur la butte-Pinson[39]. Des reconnaissances ont eu lieu sur Bondy et Neuilly-sur-Marne[76]
- Yvelines :
Au petit matin, 130 francs-tireurs de Paris, sous les ordres du commandant Ernest de Lipowski, venant de Denonville, attaquent un détachement du 4e escadron du 16e régiment de cavalerie de Schleswig-Holstein et un piquet d'infanterie[47] du 11e régiment bavarois en poste à Ablis. Les francs-tireurs se replièrent en emmenant 70 prisonniers et 200 chevaux. En représailles à cette attaque, connue sous le nom de surprise d'Ablis, les Allemands brûlèrent 120 maisons, fusillèrent 6 habitants et emmenèrent 22 otages à leur QG du Mesnil-Saint-Denis qui furent finalement relâchés le lendemain[77],[78].
Une reconnaissance est envoyée sur Chatou[76].
Dimanche 9 octobre
[modifier | modifier le code]- Seine-Saint-Denis :
Une forte reconnaissance en avant du fort de Noisy permet aux Français de chasser l’ennemi de Bondy et d’occuper le village jusqu’à la nuit puis de se replier.
- Hauts-de-Seine :
La batterie de Courbevoie a tiré sur la cavalerie ennemie à Houilles.
Lundi 10 octobre
[modifier | modifier le code]- Queue devant la boucherie durant le siège de Paris en 1870, par Clément-Auguste Andrieux.
- Paris :
La viande est désormais rationnée. La ration est de 1 livre[79] de viande par personne pour 5 jours.
- Seine-Saint-Denis :
Les compagnies d'infanterie des redoutes de la Boissière, Montreuil et Noisy, suppléés par un bataillon de mobiles du Nord, chargés de la protection des travailleurs, cultivateurs et maraîchers œuvrant dans la plaine ont été assaillis par l’ennemi. 2 pièces d’artillerie qui ont tiré sur nos troupes des obus et de la mitraille ont été démontées par le feu des pièces des 3 forts[80]. L’ennemi a reculé jusque dans les bois à proximité de la Maison Blanche et a répondu par des tirs provenant des environs du pont de la Poudrette[71].
- Hauts-de-Seine :
Le Mont Valérien, la batterie de Mortemart située dans le bois de Boulogne[81] et la canonnière de Suresnes ont entretenu un feu vif sur Saint-Cloud[76].
La batterie de Courbevoie tire de nouveaux obus sur Houilles et la batterie de Saint-Ouen sur Orgemont[76].
- Val-de-Marne :
Le général Blanchard lance une attaque, le soir, sur la maison Millaud, un avant-poste ennemi situé sur la route de Bourg-la-Reine et menaçant Cachan[82],[83]. Après sa prise, il sera installé sur ce point d'appui, une batterie d'artillerie.
Mardi 11 octobre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Décret qui règle d'une manière définitive l’organisation des corps francs levés à Paris et dans ses environs depuis l'ouverture de la campagne contre la Prusse[84]
- Val-de-Marne :
Le matin, après la prise de la maison Millaud, celle-ci a été mise en défense et les maisons voisines ont été incendiées ou détruites afin de dégager les abords. Des éclaireurs ennemis se sont approchés à 300 mètres de ce nouveau point d’appui.
De nombreux mouvements de troupes sont signalés sur le secteur sud. L’artillerie de la redoute des Hautes Bruyères a, par un coup heureux, tué une dizaine de Prussiens dans une maison qui servait de poste en avant de Bourg-la-Reine.
- Versant Nord-Ouest du plateau d'Avron
Mercredi 12 octobre
[modifier | modifier le code]Il fait toujours très froid.
- Aisne :
Assiégée depuis le 16 septembre, Soissons est contrainte de capituler.
- Seine-Saint-Denis :
Le 7e régiment des gardes mobiles du Tarn, soutenus par le 1er régiment de chasseurs et des spahis sous les ordres du lieutenant-colonel Reille effectue une importante reconnaissance dans les bois de Neuilly-sur-Marne et au plateau d'Avron. Après avoir chassé les avant-postes prussiens qui se sont dérobés dans un bois entre Neuilly et Villemomble, la troupe a fouillé et occupé le village du Bois de Neuilly. L’infanterie a tenté de prendre à revers les fuyards qui se sont à nouveau retirés. Puis trois compagnies sous les ordres du commandant Faucaut ont gravi les pentes du plateau d'Avron. Une partie du 1er régiment de chasseurs a fouillé une partie du plateau s’avançant jusqu'à Villemomble, défendu par l’ennemi.
- Hauts-de-Seine :
Les éclaireurs de Dumas, les éclaireurs de la ligne du commandant Lopez, les mobiles du Morbihan sous les ordres du général Ducrot ont lancé une reconnaissance au-delà de la Malmaison. Après avoir essuyé une fusillade, les troupes se sont avancées dans le parc de la Malmaison où elles ont démasqué la présence des batteries prussiennes situées à la bifurcation des routes de Bougival et de la Jonchère. Sous leur feu, les mobiles se sont mis à couvert dans les fossés de la route. L’artillerie ennemie a été délogée par l’artillerie du Mont-Valérien qui l'a poursuivie pendant la retraite jusque Bougival.
- Paris :
Deux ballons partent de Paris :
Le Washington s'envole de la gare d'Orléans et termine sa course à Carnières dans le Nord après avoir parcouru 204 kilomètres[85].
Le Louis Blanc s'envole de la place Saint-Pierre et termine sa course à Béclers en Belgique après avoir parcouru 290 kilomètres[86],[37].
Les boucheries municipales ne distribuent plus que 100 grammes de viande par personne, après des heures de queue.
Jeudi 13 octobre
[modifier | modifier le code]- Le Château de Saint-Cloud en flammes
- Val-de-Marne - Hauts-de-Seine :
Des mouvements de troupes considérables de l'ennemi ayant été signalés pendant ces derniers jours, le gouverneur décide de lancer une reconnaissance offensive faite par la 3e division du général Blanchard, du 13e corps, positionnée entre Issy, à droite, et Cachan, à gauche, soutenue par la brigade Dumoulin, de la division Maud'huy et par la brigade de La Charrière, de la division Caussade.
- Hauts-de-Seine :
Le Château de Saint-Cloud est incendié par les canons français postés au fort du Mont-Valérien.
Vendredi 14 octobre
[modifier | modifier le code]- Hauts-de-Seine :
Dans la nuit un bataillon des éclaireurs de la garde nationale de Paris, sous les ordres du commandant Thierrard, qui effectue une reconnaissance, surprend, dans Rueil, un assez fort détachement de Prussiens, occupés à brûler deux maisons pour dégager une de leurs barricades, et leur tue une vingtaine d’hommes.
- Val-de-Marne - Hauts-de-Seine :
Les Prussiens demandent un armistice pour relever leurs morts. Une suspension d'armes a lieu de onze heures à cinq heures, en avant de nos forts du sud.
- Paris :
Deux ballons montés partent de Paris :
Le Godefroy Cavaignac et le Jean-Bart no 1[87] qui s'envolent de la gare d'Orléans. Le premier, avec comme passager Émile de Kératry termine sa course à Brillon-en-Barrois dans la Meuse après avoir parcouru 257 kilomètres[88] et le second termine sa course à Montpothier dans l'Aube après avoir parcouru 114 kilomètres[89],[37].
- Seine-Saint-Denis :
Partant du fort de Rosny, les Moblots lancent une reconnaissance et surprennent les grand'gardes prussiens en avant de Villemomble. Après une vive fusillade, les assiégeants se replient dans le village[18]
Samedi 15 octobre
[modifier | modifier le code]- Seine-Saint-Denis :
Pendant que les mobiles du Finistère et du Nord, l'infanterie de ligne et l'artillerie du Romainville chassaient l'ennemi de la ferme du Groslay[note 6] dans la plaine de Bondy, l'artillerie du Fort de Rosny a canonné l'ennemi dans le village du Raincy, et celle du Noisy a foudroyé le camp retranché du pont de la Poudrette de Gargan.
Par ailleurs, les éclaireurs de la Seine[48] du colonel Lafon partant de Bondy engagent une vive fusillade avec l'ennemi embusqué de l'autre côté du canal de l'Ourcq, afin de couper les arbres qui masquaient, de nos bastions, la vue du camp retranché prussien. En milieu d’après-midi l'ennemi ayant arboré le pavillon blanc, les éclaireurs de la Seine et les forts ont cessé le feu. Les troupes françaises déplorent 2 tués, dont 1 officier et 5 blessés.
En fin d’après-midi, un seul obus, tiré à partir du bastion no 2 à 4 500 mètres, a tué les deux officiers à cheval qui venaient faire mettre en batterie une section d'artillerie ennemie, et tué les cavaliers d'une des pièces qui a été mise hors de service.
- Val-de-Marne :
Des obus lancés de la redoute de la Faisanderie, ont endommagé les postes d'observations prussiens situés au nord de Champigny et au four à chaux.
Des coups de canon ont été tirés de la redoute de Gravelle et du fort de Charenton sur Bonneuil, Montmesly et le carrefour Pompadour.
Dimanche 16 octobre
[modifier | modifier le code]- Un groupe de moblots se place en embuscade.
- Le bastion no 95 de l'enceinte de Thiers
- Val-de-Marne :
Les éclaireurs placés en embuscade de nuit à Créteil ont été attaqués ce matin, vers cinq heures, par un peloton de Prussiens qu'ils ont repoussés.
Le fort de Nogent a bombardé plusieurs gros pelotons ennemis qui cheminaient à l'extrémité du plateau d'Avron.
La redoute de la Faisanderie a tiré sur le poste prussien à la Fourche de Champigny, faisant fuir l'ennemi.
Une reconnaissance effectuée sur Charenton a poussé jusqu'au moulin de la Marne, sans trouver d'obstacles. Les Prussiens ont complètement évacué Créteil.
- Hauts-de-Seine :
À Colombes, les zouaves du général Henri Berthaut[90] avec 8 pièces d'artillerie ont attaqué les troupes allemandes qui effectuaient des travaux au pont d'Argenteuil. Une batterie ennemie, amenée en renfort dans les vignes d'Argenteuil, a ouvert son feu dans la direction de Colombes. La batterie de Courbevoie, répondant énergiquement, a obligé l’ennemi à déménager. Dans l'après-midi, le général Ducrot a fait avancer à hauteur de Colombes une partie de la brigade Henri Berthaut. Notre artillerie a lancé sur deux usines d'Argenteuil, occupées par l’ennemi, plusieurs obus incendiant l'une d'elles. L'ennemi a mis en ligne une batterie qui a lancé, sans résultats, quelques obus dans Colombes. La batterie de 12 de Courbevoie a répondu la réduisant au silence puis elle a canonné avec des pièces de marine, les pentes de Sannois, empêchant ainsi toute offensive de l'ennemi.
Le Mont-Valérien, la batterie de Mortemart, située dans le bois de Boulogne, et quelques pièces du 6e secteur[91] ont envoyé des obus perturbant ainsi les travaux de l'ennemi à Montretout.
Les forts de Vanves et d’Issy ont agi de la même manière sur Châtillon.
- Paris :
Deux nouveaux ballons montés partent de Paris :
Le Jules Favre no 1 et le Jean-Bart no 2 qui s'envolent de la gare d'Orléans. Le premier termine sa course à Foix-de-Chapelle dans la province de Hainaut en Belgique après avoir parcouru 298 kilomètres[92] et le second termine sa course à Evrechelles, près de Dinant, également en Belgique, après avoir parcouru 328 kilomètres[93],[37].
Lundi 17 octobre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Le ballon monté Liberté, est emporté, sans personne à bord, par le vent violent de l'usine à gaz de La Villette[51]. Il échappe aux aéronautes et s'échoue au Bourget après avoir parcouru 11 km,[37]. Les restes du ballon seront récupérés par les Prussiens[94].
- Seine-Saint-Denis :
Le fort de Nogent, bombarde une reconnaissance ennemie[18]
- Pendant le siège de Paris, atelier de fabrication des ballons montés à la gare d'Orléans
Mardi 18 octobre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Le ballon monté Victor-Hugo s'envole du Jardin des Tuileries. Il termine sa course à Cœuvres dans l'Aisne après avoir parcouru 117 kilomètres[95],[37].
- Seine-Saint-Denis :
Plusieurs compagnies gravissent le plateau d'Avron, poussent jusque Maison-Blanche et Neuilly-sur-Marne[18]
Mercredi 19 octobre
[modifier | modifier le code]- Seine-Saint-Denis :
Une reconnaissance a été exécutée en avant des forts Rosny et de Nogent, par les mobiles de la Drôme du commandant Balète, par les légions de la Côte-d'Or du commandant Dupuy, et par celles du Tarn des commandants Faure, de Foucaut et de Faramond, l’ensemble étant commandé par le lieutenant-colonel Reille.- la gauche du dispositif français s'est avancée dans le parc du Raincy jusqu'à la porte de Paris, et, de là, s'est rabattue sur Villemomble qui a été fouillée en tous sens. L'ennemi a été débusqué du parc du château de Launay[96] où il a eu un homme tué.
Pendant ce temps quelques compagnies ont gravi les pentes d'Ablon, occupé tout le plateau et tiraillé à son extrémité est sur le poste avancé de la Maison-Blanche[97]. - Le centre du dispositif français, aussitôt Ablon occupé, est entré dans le village du Bois de Neuilly qui était évacué. Nos tirailleurs l'ont ensuite dépassé et se sont portés sur Neuilly-sur-Marne, où l'ennemi était retranché en forces considérables.
Cette reconnaissance a permis de constater que les avant-postes prussiens occupent aujourd'hui Launay à Villemomble, la Maison-Blanche et Neuilly-sur-Marne, c'est-à-dire à quatre kilomètres du fort de Nogent.
- la gauche du dispositif français s'est avancée dans le parc du Raincy jusqu'à la porte de Paris, et, de là, s'est rabattue sur Villemomble qui a été fouillée en tous sens. L'ennemi a été débusqué du parc du château de Launay[96] où il a eu un homme tué.
- Paris :
Par décret, formation des 38e et 39e régiments de marche
Le ballon monté République Universelle également appelé La Fayette, piloté par Louis Jossec et monté par Antonin Dubost, secrétaire général de la Préfecture de Police de Paris et son secrétaire Gaston Prunières, s'envole de la gare d'Orléans. Il termine sa course à Lonny dans les Ardennes après avoir parcouru 256 kilomètres[98].
Jeudi 20 octobre
[modifier | modifier le code]- Val-de-Marne :
Dans la nuit du 19 au 20 octobre, à deux reprises, l'ennemi attaque un poste de moblots à Cachan. Il a été repoussé et a initié une vive canonnade de nos forts, dont les obus ont fouillé les positions ennemies de Châtillon, jusqu'à Bourg-la-Reine et l'Hay.
La Faisanderie a continué de tirer avec succès sur plusieurs maisons servant de postes à l'ennemi.
La batterie prussienne de Thiais qui incommodait nos travailleurs en avant de Villejuif, a été détruite par l’artillerie fort de Charenton qui a également pilonné les positions ennemies en avant de Choisy-le-Roi.
Une reconnaissance a occupé Créteil, pour protéger le transport des récoltes et denrées sur Paris.
Une autre reconnaissance, chargée de protéger les travailleurs dans la plaine située entre le chemin de fer de Lyon et la Seine, a eu un engagement assez vif avec le poste ennemi qui occupe une maison de garde sur le chemin de fer, à 3 000 mètres environ en avant de la barricade de Maisons-Alfort, sur la route de Lyon
- Hauts-de-Seine :
Dans la matinée, les bastions de l'enceinte, no 62, 63 et 64[99],[100],[101],[102], et le fort du Mont-Valérien ont à nouveau canonné les travaux de l'ennemi à Montretout et à Garches.
Vendredi 21 octobre
[modifier | modifier le code]- Val-de-Marne :
Dans la nuit du 20 au 21 octobre, l'ennemi à de nouveau attaqué à deux reprises un poste de mobiles à Cachan et un autre à la maison Millaud. Comme la nuit précédente, ces attaques ont été repoussées et nos forts ont canonnés les positions ennemies de l'Hay, Bourg-la-Reine et Bagneux.
- Hauts-de-Seine :
Après une canonnade très vive de trois quarts d'heure, les troupes françaises du général Ducrot se sont avancées repoussant les tirailleurs ennemis jusque dans l'épaulement qui borde les hauteurs de la Jonchère. Dans ces positions, les obus de notre artillerie foudroyaient l'ennemi, le forçant à renouveler cinq fois les détachements qui les occupaient.
Sur la rive gauche, entre Ivry et Issy, le général Vinoy a fait, pendant ce temps, déployer ses troupes sur la route stratégique. Son artillerie, celle des forts et les canonnières de Billancourt, ont couvert d'obus toutes les positions de l’ennemi. Le général de Bellemare s'était, d'autre part, porté de Saint-Denis sur Gennevilliers et Colombes, pour couvrir la droite de l'opération du général Ducrot.
- Seine-Saint-Denis :
Une reconnaissance est poussée jusqu'à Villemomble par la compagnie de carabiniers du 48e bataillon du commandant Leclaire et du capitaine Proust.
Partant du fort de Rosny, le bataillon s'est dirigé, en suivant les crêtes du plateau d'Avron, sur le château et le parc de Launay[103], entre Villemomble et la station de Gagny. Après avoir tué les 3 sentinelles d'un poste prussien situé dans le parc de Launay, les hommes du capitaine Proust ont tiraillé contre d'autres abris et barricades occupés par les Prussiens. L'ennemi ayant fait avancer une réserve considérable, le 48e bataillon s'est retiré dans le plus grand ordre. Lors de cet engagement 5 gardes nationaux ont été blessés.
- Seine-et-Marne : Les francs-tireurs et les gardes nationaux, de Saint-Germain-Laval, d'Auxerre et de Montereau, venant de cette dernière ville, engagent un combat contre un détachement de 300 bavarois en poste à Grandpuits[104]. Un combat inégal s'engagea entre les miliciens Français armés de fusils à piston ou de chasse et les soldats de métiers armés de fusils modernes. Malgré la vaillance des Français, le feu vif et précis de l'ennemi joint à un renfort considérable qui ne tarda pas à arriver, mit en déroute les gardes nationaux. Plusieurs hommes furent tués de part et d'autre dans les fossés qui entouraient alors la ferme de La Salle.
Samedi 22 octobre
[modifier | modifier le code]- Paris :
Le ballon monté, monté par le député d'opposition Paul de Jouvencel, le Garibaldi s'envole du jardin des Tuileries. Il termine sa course à Quincy-Ségy en Seine-et-Marne après avoir parcouru 40 kilomètres[105],[37]. Le hasard fit atterrir Paul de Jouvencel, à un ou deux kilomètres de sa maison près de Meaux.
Dimanche 23 octobre
[modifier | modifier le code]- Seine-Saint-Denis :
Vers 2 heures du matin, une patrouille de la grand'garde[24] du fort de Nogent a fait fuir un poste avancé ennemi, situé sur la route de Neuilly-sur-Marne, laissant entre nos mains 22 sacs de légumes. À 6 heures, alors que cette patrouille de la grand'garde se retirait, un peloton prussien s'est avancé pendant que l'ennemi, qui est sur la rive gauche de la Marne, tiraillait de son côté. Pris entre deux feux et malgré une excellente défense les hommes de la grand'garde ont été obligés de battre en retraite.
- Val-de-Marne :
Le canon du fort de Charenton a tiré sur une troupe d'infanterie, forte de 200 hommes environ, qui se rendait à Choisy par la route du carrefour Pompadour, jetant le désordre dans ses rangs.