Félix Gras — Wikipédia

Félix Gras
Félix Gras en 1898.
Fonctions
Capoulié du Félibrige
-
Juge de paix (en)
Canton d'Avignon-Nord
-
Louis Giraudy (d)
Henry François Garcin (d)
Juge de paix (en)
Canton de Villeneuve-lès-Avignon
-
Alfred Coulondres (d)
Ricard (d)
Majoral du Félibrige
-
Marius Chabrand (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 56 ans)
Avignon (Vaucluse)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Félix de Bouscarle, Boson de ProvenceVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Rédacteur à
La Poésie moderne (d), La Lauseto (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Joséphine Gras (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Membre de
Distinction
Statue de Félix Gras élevée sur le Rocher des Doms d'Avignon.

Félix Gras né à Malemort-du-Comtat le [1] et mort à Avignon le , est un poète, magistrat et notaire français.

Auteur de langue provençale, il fut capoulié du Félibrige à la suite de son beau-frère Joseph Roumanille.

Fils de Marie-Rose Bouscarle et de Jean-Pierre Gras, agriculteur aisé[2], il commença ses études au petit séminaire de Sainte-Garde, à Saint-Didier[1] et les acheva à Béziers au Pensionnat tenu par les Frères des écoles chrétiennes jusqu'en 1860[2]. Il découvrit la poésie à travers Homère et Mirèio (Mireille) paru en 1859. De retour dans le Vaucluse, il assista aux triomphes des félibres de la première génération et décida de suivre leurs traces[1]. Cette voie lui fut facilitée par le mariage de sa sœur, en 1863, la félibresse Rose-Anaïs (1841-1920) avec Joseph Roumanille qui s'étaient connus aux « Jeux Floraux » d'Apt. Son talent et son enthousiasme conquirent immédiatement Frédéric Mistral[1].

Poète et républicain

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D'abord clerc, chez Jules Giéra, frère de Paul Giéra[1] il s'installa ensuite comme notaire à Villeneuve-lès-Avignon. Ce fut là que ses convictions républicaines s'affirmèrent. Sa première pièce, La Carmagnole fut interdite et il cacha chez lui, en 1871, Peloux, un des dirigeants de la Commune de Marseille recherché par la police. Il réussit à faire publier, en 1876, son premier poème Li Carbonnié dans lequel il évoque le vin de 1792, qui fermente dans les cœurs pour chasser les princes du pouvoir. Ce fut en 1878 qu'il épousa la nièce de Roumanille et il se fit nommer juge de paix à Avignon, en avril 1879[2].

D'autres œuvres suivirent dont Toloza, en 1881, et Lou Romencero Provençau en 1887. Alors qu'il rencontre Alphonse Daudet et Bonaparte Wyse, descendant irlandais de l'empereur, et éminent provençaliste, il fait publier Lou catechisme dou bon félibre qui parut ensuite dans le journal l'Aïoli. S'étant lié d'amitié avec Paul Saïn qui fit de lui plusieurs portraits[2].

Il profita de la célébration du premier centenaire de la Révolution pour balayer les ultimes tentatives de dénigrements de celle-ci y compris chez les félibres tenants de la restauration monarchique[2]. Ce qui lui valut de faire, en 1891, le discours d'inauguration du Monument du centenaire du rattachement d'Avignon à la France, en 1890 en présence de Sadi Carnot, président de la République. Puis, un an plus tard, alors qu'il venait d'être nommé Capoulié du Félibrige, de prononcer un fervent discours républicain à Carpentras. En cette même année 1891, parait son recueil Li Papalino[2].

Le Félibre rouge

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Il se consacra dès lors à son œuvre majeure, Li Rouge dóu Miejour (Les Rouges du Midi), qui lui valut une réputation nationale et internationale. Publiée d'abord en feuilleton dans la journal Le Temps, son épopée révolutionnaire parue conjointement à New York et en Angleterre où elle fit l'admiration du premier ministre Gladstone en 1896[2].

Traduit ensuite en suédois, son ouvrage fut publié en 1900 en français par l'éditeur de Victor Hugo. À côté du succès de librairie qu'elle provoqua, cette édition lui valut les foudres de Charles Maurras et les réserves de Frédéric Mistral qui dénonça « un carnaval et un bourbier politicien extraordinaires »[2]. Le poète décéda en 1901 et sur sa tombe à Malemort, il avait voulu que fût gravé :

« Ame moun vilage mai que toun vilage, ame ma Prouvènço mai que ta prouvinço, ame la Franço mai que tout[2]. »

L'œuvre poétique de ce fervent républicain tranche par le choix de ses thèmes avec celle des autres poètes de langue provençale de son époque[3]. Il écrivit deux épopées Li Carbounié et Tolosa ainsi que des romances réunies dans Lou Ramancero prouvençau[3]. Ses deux œuvres les plus connues sont Li Papalino, où il décrit Avignon au temps des papes à la manière de Boccace et son chef-d'œuvre Li Rouge dóu Miejour. Ce grandiose récit épique, relate la montée du « bataillon des Marseillais » et des Provençaux à Paris pour aller défendre la Révolution en chantant la Marseillaise[3].

  • Li Carbounié (Les Charbonniers), 1876
  • Toloza (Toulouse), 1882
  • Lou Romancero prouvençau (Le Romancero provençal), 1887
  • Li Papalino (Les Papalines), 1891
  • Li Rouge dóu Miejour (Les Rouges du Midi), 1896

Notes et références

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  1. a b c d et e Anthologie du Félibrige provençal, Félix Gras (1844-1901)
  2. a b c d e f g h et i Daniel Pleindoux, Biographie de Félix Gras
  3. a b et c Dictionnaire de la Provence, op. cit., p. 163.

Bibliographie

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  • « Gras (Félix) », dans Ivan Gaussen (préf. André Chamson), Poètes et prosateurs du Gard en langue d'oc : depuis les troubadours jusqu'à nos jours, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Amis de la langue d'oc », (BNF 33021783), p. 76-77.
  • Jacques Marseille (sous la direction de), Dictionnaire de la Provence et de la Côte d'Azur, Éd. Larousse, Paris, 2002. (ISBN 2035751055)

Articles connexes

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Liens externes

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