La maison de Ligne est, sans contredit, une des plus illustres de l'Europe ; le diplôme de prince du Saint-Empire, conféré à Lamoral Ier et à ses descendants, porte ces mots : « Hœc domus nulli antiquitate et decore familiarum nobilissimarum etiam regalium cedit. » Cette maison pour l'antiquité et l'illustration ne le cède à aucune des plus nobles fussent-elles royales. Les armes de la maison de Ligne sont d'or à la bande de gueules ; sa devise latine : « quo tes cumque cadunt, stat semper linea recta. » en français : « De quelque côté que tombent les choses, la ligne reste toujours droite » ; son cri : « Transit cum sanguine virtus. » en français : « La vaillance se transmet avec le sang.[1] »
En tant que diplomate, le premier prince de Ligne est mêlé à de nombreux événements européens. Il représente les archiducs en plusieurs ambassades vers l'empereur Rodolphe II, Philippe III, roi d'Espagne, et les rois de FranceHenri IV et Louis XIII, pour le féliciter lors de son mariage avec la fille du roi Philippe III d'Espagne. Au cours de cette mission, il doit également traiter de divers dossiers avec les dirigeants politiques français.
Il servit en plusieurs sièges, batailles et rencontres, et demeura toujours fidèle à son prince, nonobstant la continuation des troubles et la perte de ses biens ; nommé grand d'Espagne[2] de 1e classe par le roi Philippe IV d'Espagne pour services rendus à la Couronne, il mourut à Bruxelles au mois de [3]. Son corps fut rapporté à Belœil et déposé au caveau de ses ancêtres. Sur les tableaux de famille on voyait l'épitaphe suivante :
« Cy gisent aussi hauts, nobles, puissants et illustres seigneurs et prince, dame et princesse, Mgr Lamoral, prince de Ligne et du Saint-Empire, comte de Fauquemberghe, chevalier de la Toison-d'Or, du Conseil d'État de leurs altesses et gouverneur, capitaine général du pays et comté d'Arthois, gentilhomme de la chambre de leurs altesses sérenissimes, capitaine et chef de cinquante hommes d'armes des ordonnances; et Madame Marie de Melun, dame et princesse dudit Ligne et du St-Empire, et dame héritière et marquise de Roubaix, comtesse de Néchin, sénéchale de Hainaut, baronne d'Antoing, Cysoing, Werchin, et souveraine de Faigneules[4]. »
Le prince et la princesse de Ligne firent entériner, le , les lettres d'érection du marquisat de Roubaix que Robert de Melun, leur frère, n'avait pu faire enregistrer au milieu des guerres continuelles où il s'était trouvé.
Ils donnèrent, en 1603, à l'hôpital Sainte-Élisabeth de Roubaix une pièce de terre de 1 400 verges, à la Croisette du Pret, pour l'obit de leur mère la princesse d'Épinoy[5]. Ils instituèrent, le , la Compagnie des canonniers de Roubaix, sous le titre de Confrérie de Madame Sainte-Barbe[6] ; et firent, en 1615, rapport et dénombrement de la terre de Roubaix.
↑Archives historiques et littéraires du Nord de la France, 3e série, T. I, p. 444.
↑La grandesse d'Espagne a été créée par l'empereur Charles Quint pour récompenser des familles nobles particulièrement fidèles à la maison royale d'Espagne. Ce titre est héréditaire.
↑Le Père Ansèlme. T. VIII, p. 33. — Gachard. Rapport sur les archives de Lille, p. 338, 344, 352. La Flandre illustrée par l'institution de la Chambre du roi à Lille, par Jean de Scur, page 127.