Napoléon Gourgaud (1881-1944) — Wikipédia
Maire d’Île-d'Aix | |
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Décès | (à 62 ans) |
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Famille | |
Père | Napoléon Gourgaud (d) |
Mère | Henriette Chevreau (d) |
Conjoint | Eva Gebhard (de à ) |
Propriétaire de |
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Le baron Napoléon Gourgaud est un collectionneur d'art et mécène français né le et mort en août 1944. Il est aussi le « sauveur » de l'Île d'Aix.
Biographie
[modifier | modifier le code]Marie-Amédée-Henri-Napoléon Gourgaud est le fils du baron Napoléon Gourgaud (1857-1918), le petit-fils du baron Napoléon Gourgaud (1823-1879) et du ministre Henri Chevreau (1827-1905), et l'arrière-petit-fils du général Gaspard Gourgaud, qui fut compagnon de Napoléon Ier en exil à Sainte-Hélène.
Il posséda le château de la Grange à Yerres et son domaine de 1 200 hectares, que ses héritiers conservèrent jusqu'en 1990.
Le il épouse la riche héritière américaine Eva Gebhard (1876-1959), fille unique du banquier américain William Henri Gebhard et de Cora Wilkinson (1854-1928), qui fut l'institutrice de sa nièce avant de devenir sa maîtresse, et qu'il épousa le .
Le couple vivra à Paris dans un hôtel particulier loué à la famille de Sainte-Croix, au 77 rue de Lille dans lequel il achète et accumule avec la fortune de son épouse de remarquables collections de tableaux d'impressionnistes et de peintures modernes, tel que les portraits de la baronne par Matisse[1] et par Marie Laurencin fin 1922 [2], et surtout beaucoup de mobilier, objets d'art et bijoux de prix, principalement du Premier Empire; sur ce dernier portrait, voir le témoignage écrit de René Gimpel dans son Journal d'un collectionneur marchand de tableaux (Calmann-Lévy, 1963, p.p. 219 et 220).
« Très tôt le baron amoureux de l’Empire rencontre Élie Fabius. En 1911 déjà, il achète un dessin représentant la tête de Napoléon. Dans les décennies qui suivent il dépense des sommes remarquables plus de 8 000 francs d'époque pour la seule année 1937 et enrichir son musée napoléonien acheté en 1926: objets divers, statuettes de l’Empereur en céramique, 43 pipes et des assiettes à son effigie, une pendule dorée séditieuse « Napoléon en Sylla », un flambeau en bronze orné d’un aigle avec plaque en lithophanie le représentant, deux lampes à huile provenant de la chapelle ardente de La Belle Poule (1834) en 1840, etc. Élie fera quelques dons au musée[3]. »
Gabriel-Louis Pringué l'évoque ainsi : « Le baron fut tout sa vie un mécène, un artiste, un hôte délicat et affectueux, dont le physique aristocratique et la conversation spirituelle charmait »[4].
Le baron Gourgaud fut maire de l'île d'Aix de 1932 à 1937, et jusqu'à sa mort en 1944 membre assidu très actif de l'Association des Charentais de Paris « La Cagouille ».
Le Musée napoléonien de l'île d'Aix
[modifier | modifier le code]Deux articles du journaliste d'origine saintongeaise Pierre Chanlaine parus dans Le Matin le et dans L'Illustration, celui-ci l'ayant vu, détaille l'état de la bâtisse, et demande que la maison du commandant de la place soit classée et sauvée de l'oubli. Ce dernier alerte Yvon Delbos, sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts. Entre-temps le baron Napoléon Gourgaud, séjournant à l'époque à Cannes, ayant lu l'article, contacte rapidement Pierre Chanlaine, et le suivant est constituée la Société des Amis de l'île d'Aix, dont il est le président-fondateur, le vice-président étant le duc de Trévise, par ailleurs président de la Société pour la Sauvegarde pour l'Art Français; cette association est devenue la Fondation Gourgaud.
Le l'ancienne maison du commandant de la place est classée Monument historique avant d'être acquise en par les Gourgaud qui la transforment, avec plusieurs personnalités locales, dont le baron Coudein, en un Musée napoléonien ; ils y rassemblent des meubles et objets de l'époque napoléonienne ainsi que de nombreux dons de souvenirs de l'Empereur, qu'il enrichissent d'archives, de collections et d'objets personnels.
Le musée de l’Île d'Aix ouvre au public le et est inauguré le par Édouard Herriot venu spécialement qui est ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts. Les Gourgaud, qui divorceront en 1939 (pour des raisons fiscales selon Pincemaille (op. cit.) légueront l'immeuble aux musées de l'État avec une réserve d'usufruit en 1933 et vont acheter la quasi-totalité des maisons du village pour y loger les habitants de l'île, où ils disposent d'une résidence, « La Maison Rose », dominée par un petit belvédère vers le Sud, sur le garde-corps duquel on peut lire l'inscription sibylline « Jane's tooth.
De à fin 1942, ils louèrent à des cousins éloignés du baron le château de l'Herbaudière à Salles-sur-Mer (17), où la baronne préleva et emporta deux pièces importantes des riches collections napoléoniennes de son mari : l'épée portée par Bonaparte pendant la première campagne d' Italie, et le sabre du général Gourgaud.
Le baron mourut sans descendance de la maladie de Parkinson le , et son ex-épouse le , l'un et l'autre au château de La Grange.
Le musée napoléonien de l'Ile d'Aix est aujourd'hui géré par le Conservatoire des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau.
Son neveu et héritier, Napoléon Gourgaud du Taillis (1922-2010), présida de 1983 à 1997 l'association Le Souvenir Napoléonien puis, à la suite du legs de Martial Lapeyre, fut un des cofondateurs en de la Fondation Napoléon, dont il fut le premier président de 1987 à 2005, puis le président d'honneur.
Le Musée africain de l'île d'Aix
[modifier | modifier le code]Dans !e village, face au musée napoléonien, dans la rue Napoléon, le Musée Africain, ouvert en 1933, rassemble les collections d'objets issues des chasses et safaris africains du Baron Gourgaud qui chassa avec entre autres le baron suédois Bor Blixen. Il abrite également le dromadaire d'Arabie naturalisé du général Bonaparte qu'il aurait monté, lors de sa Campagne d'Egypte et bien d'autres animaux africains, objets, tambours et armes de guerre africaines.
Donations aux Musées Nationaux
[modifier | modifier le code]Le baron Napoléon Gourgaud lègua aux Musées Nationaux français - par l’intermédiaire de sa veuve, disparue en 1959 - une quarantaine de tableaux de Corot, Delacroix, Ingres, Monet, Renoir, Cézanne, Van Gogh, Seurat, Picasso, Léger, Bonnard, Braque et Matisse. Ce dernier décora une page de l’album amicorum du couple exposé dans le musée charentais de l'île d'Aix créé par le collectionneur, et peignit un portrait de la baronne exposé au Musée de Grenoble.
Hommage posthume
[modifier | modifier le code]De 1961 à 1992, une vedette à passagers de la "Régie Départementale des Passages d'Eaux" de la Charente-Maritime assurant la liaison Fouras / Île d'Aix pendant 31 ans, porta le nom de « BARON GOURGAUD », en hommage à cet homme d'allure aristocratique, grand mécène, bon et fortuné, qui fit avec sa femme beaucoup de choses pour l'île d'Aix et sa région.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (Musée de Grenoble.
- Musée national d'Art moderne.
- Olivier Gabet Un marchand entre deux Empires - Élie Fabius et le monde de l’art Skira Flammarion, 2011, p. 47.
- 30 ans de dîners en ville, éditions Revue Adam, 1948, p. 95 et 96.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Christophe Pincemaille, La folie Gourgaud : les musées nationaux de l'île d'Aix, Geste, 2009, 133 p. (ISBN 9782845615724);
- Collectif, Dictionnaire biographique des Charentais et de ceux qui ont illustré les Charentes (Paris, Le Croît Vif, 2005, p. 626).