Réseau Comète — Wikipédia
Réseau Comète | |
Carte du réseau Comète en rouge. En bleu, le réseau de Pat O'Leary et en brun le Réseau Shelburn. | |
Devise : « Pugna Quin Percutias (Combattre sans frapper). » | |
Situation | |
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Région | Europe de l'Ouest |
Création | |
Dissolution | |
Ancien nom | ligne DD |
Type | Résistance intérieure belge |
Domaine | Europe sous domination nazie |
Organisation | |
Membres | Membres du réseau Comète sur Wikipédia |
Effectifs | ~3000 |
fondatrice | Andrée De Jongh |
fondateur | Arnold Deppé |
chef du réseau | Jean-François Nothomb |
Responsable Bruxelles | Frédéric De Jongh Henri Michelli Jean Greindl Micheline Dumon Antoine d'Ursel Yvon Michiels |
Responsable Paris | Frédéric De Jongh puis Jacques Le Grelle |
Responsable zone Sud | Elvire De Greef |
Dépend de | MI9 |
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Le réseau Comète ou la Ligne Comète[Notes 1] (Comet line en anglais) est un mouvement de résistance actif en Belgique, en France et en Espagne durant l'occupation allemande de la Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale. La filière d'évasion permit à de nombreux aviateurs alliés et à des résistants brûlés en Europe de l'Ouest occupée de regagner le Royaume-Uni.
En quatre années, le réseau a compté jusqu'à 3000 membres au total. Infiltré à plusieurs reprises par des agents doubles à la solde de l'Abwehr, le réseau connaitra de multiples vagues d'arrestations mais il renaîtra à chaque fois de ses cendres et restera fonctionnel de 1941 à l'avant-veille du débarquement de Normandie. Le réseau était financé par le MI9 à Londres mais maintenait une indépendance opérationnelle totale.
Environ 800 aviateurs alliés empruntent la ligne Comète de juillet 1941 à juin 1944. Au delà de cette date, 250 hommes supplémentaires regagnent le Royaume-Uni dans le cadre de la Mission Marathon qui lui fait suite.
Durant la Seconde Guerre mondiale, 156 membres du Réseau Comète perdent la vie (dont 55 femmes). Une trentaine d'hommes sont fusillés ou abattus[1]. Plusieurs centaines sont déportés dans des camps de concentration en tant que Nacht und Nebel où une centaine de personnes meurent. Les survivants ne reviennent pour la plupart qu'en avril-mai 1945 lorsque les camps sont libérés.
En 1946, Andrée De Jongh, cofondatrice du réseau avec Arnold Deppé, reçoit la George medal, la plus haute distinction qui puisse être décernée à un sujet non-britannique.
Historique
[modifier | modifier le code]Prémices du réseau
[modifier | modifier le code]En , le Corps expéditionnaire britannique est forcé de quitter le continent et de regagner l'Angleterre. De nombreux soldats britanniques ne pourront pas embarquer et se retrouveront en territoire occupé par l'ennemi. Ils seront fait prisonniers ou seront cachés. Par ailleurs, l'intensification des raids aériens à partir de 1941 augmente le nombres d'aviateurs dont l'avion a été abattu sur le sol belge. Comment leur permettre de regagner l'Angleterre ? De nombreux belges souhaitent également rejoindre les Forces belges libres au Royaume-Uni[2].
À cette époque, Andrée De Jongh qui travaillait comme graphiste publicitaire pour une entreprise, quitte Malmedy et parvient à rejoindre de justesse la maison familiale à Schaerbeek[3]. Elle travaille un temps à Bruges à l'hôpital Saint-Jean où elle soigne des blessés britanniques et allemands. Irritée à l'idée que la remise sur pied de ces soldats alliés n'est prévue que pour mieux les déporter dans des camps de prisonniers, elle organise de discrètes évasions de patients. Son travail à Bruges prenant fin, elle revient à Bruxelles chez ses parents[4].
Andrée De Jongh s'investit alors pleinement dans la résistance avec Henri Debliqui, elle déniche des vêtements civils et du ravitaillement pour les soldats alliés cachés dans des familles bruxelloises. C'est ainsi qu'elle rencontre pour la première fois, en , Elsie Maréchal-Bell et son mari Georges qui lui font un accueil chaleureux. Le , Andrée De Jongh leur confie un premier pensionnaire, un soldat belgo-polonais qui, trépané, déraisonne. En ce début avril également, son ami, Henri Debliqui lui présente son cousin, Arnold Deppé qui s'est évadé d'un camp de prisonniers en Allemagne[5]. Arnold Deppé est arrêté et détenu quelques jours puis relaxé "faute de preuves". Il part se mettre au vert en Bretagne, à son retour à Bruxelles, il rencontre Andrée à leur lieu habituel, le Parvis de Saint-Gilles. C'est là qu'ils décident de mettre au point une filière d'exfiltration vers l'Angleterre. Le Mur de l'Atlantique rendant toute évasion hasardeuse en un point quelconque de son tracé, ils décident que la traversée des Pyrénées puis Gibraltar est la meilleure option[6]. Arnold Deppé connait bien la région pour y avoir vécu dix ans tandis qu'il était ingénieur du son à Bayonne pour Gaumont, à cette époque, il vivait à Saint-Jean-de-Luz où il a gardé des contacts. Arnold rencontre Jean Apper, un cadre de la Société générale de Belgique qui lui fournit l'adresse d'une famille de résistants belges installée à Anglet, les De Greef[6].
Le Andrée De Jongh, confie aux Maréchal deux français évadés des camps allemands, Charles Morelle de Valenciennes et Henri Bridier originaire du Puy-de-Dôme. Arnold et Andrée décident qu'ils accompagneront Arnold pour son voyage de reconnaissance vers les Pyrénées. Le , Andrée leur apporte de faux-papiers et, deux jours plus tard, le , Georges Maréchal les conduit à la gare du midi où les attend Arnold.
Arnold Deppé loge chez les De Greef à la Villa Voisin à Anglet, entre Biarritz et Bayonne. Cette famille belge, comme beaucoup d'autres, prit le parti de l'exode lors de l'invasion allemande de la Belgique[7]. Elvire De Greef, « Tante Go », son mari, Fernand De Greef, « Oncle Dick » leurs deux enfants Frederick et Janine et la grand-mère De Greef ont pris place à bord de quatre véhicules de L'Indépendance belge, où travaille Elvire, en compagnie de journalistes en partance pour les États-Unis. Les De Greef souhaitaient rallier l'Angleterre, mais ils finissent par s'installer dans une ferme abandonnée à 18 kilomètres de la frontière espagnole, route de Bahinos, à Anglet : la Villa Voisin qui deviendra une véritable plaque tournante pour tout le réseau Sud de la filière d'exfiltration[7].
À son retour à Bruxelles, Arnold est rayonnant. La filière est établie, des contacts ont été pris avec des passeurs basques, contrebandiers habiles connaissant bien la montagne, dont Florentino Goikoetxea pour le franchissement des Pyrénées. Pour ce qui est de la frontière franco-belge, elle se franchit, au début du moins relativement aisément en raison du fait que c'est la même Administration militaire qui régit la Belgique et le Nord de la France. En revanche, pour franchir la ligne de démarcation, c'est une autre histoire, aussi, les groupes franchiront la Somme en barque[8].
Charles Morelle, séduit par l'initiative, tiendra une safe house à Valenciennes puis à Paris avec sa sœur Elvire et deviendra, avant son arrestation, un des piliers du réseau.
La ligne DD (juin 1941 - janvier 1943) dirigée par Andrée de Jongh
[modifier | modifier le code]Le , Andrée et Arnold emprunte alors pour la première fois ensemble la « ligne DD » (pour Deppé-De Jongh) avec un groupe de onze candidats à l'évasion, des hommes et des femmes, tous belges. Andrée en a financé le coût en vendant ses bijoux et en empruntant à des amis[9].
La première difficulté réelle est le passage de la Somme. En effet, arrivés sur place, Andrée et Arnold constatent qu'il n'y a pas de barque. Ils doivent donc la traverser à la nage. Certains ne savent pas nager et doivent être transbordés sur une grosse chambre à air trouvée dans une ferme voisine[10].
Ils les guident ainsi jusqu'à la Villa Voisin des De Greef à Anglet où ils sont confiés à des passeurs. Andrée De Jongh et Arnold Deppé effectuent quant à eux le chemin inverse pour rentrer à Bruxelles. Ce fut un échec, la plupart des hommes sont arrêtés par la guardia civil Franquiste, certains sont remis aux allemands, d'autres sont détenus au camp de Miranda de Ebro. Le constat est amer, il faudra désormais veiller à les acheminer jusqu'en lieu sûr : le consulat britannique à Bilbao[2],[11],[12].
En , se déroule le second voyage[2]. Andrée De Jongh prend en charge, depuis Bruxelles, la moitié d'un groupe assez nombreux, l'autre partie est confiée à Arnold Deppé. Ce dernier et son groupe sont arrêtés tandis qu'il quitte Bruxelles en train pour se rendre à Lille[12]. Arnold Deppé connaitra trois camps de concentration, il ne parlera jamais et il survécut à la guerre. Dédée est contrainte de rester en France. Charles Morelle prend la place d'Arnold Deppé et devient le bras droit d'Andrée De Jongh[13]. Andrée De Jongh suit la filière jusqu'au bout, franchit les Pyrénées le [12] et se rend au consulat britannique de Bilbao où elle rencontre le vice-consul d'abord réticent et ensuite Michael Creswell (en), « Monday », qui est conquis par la témérité et l'enthousiasme de la jeune fille. La jonction avec le MI9 est ainsi établie. Les Britanniques prendront en charge les frais d'exfiltration.
Fernand De Greef, le père, homme d'affaires et linguiste de formation, est un ami du maire d'Anglet. Fernand parlant couramment allemand est sollicité par ce dernier pour devenir l'interprète auprès des autorités allemandes qui procèdent à des réquisitions dans la région. Fernand devient ainsi l'interlocuteur privilégié des Allemands. Ceci s'avère être très utile puisque par son entremise, le réseau disposera de documents d'identité vierges, de sceaux, d'Ausweiss ainsi que de coupons de ravitaillement supplémentaires[7]. « Freddie », le fils, servait de courrier et était le faussaire en titre. Un anglais vivait également à la Villa Voisin chez les De Greef, Albert Edward Johnson, « Bee », il y reste toute la guerre, en tant que neveu de Fernand dont le frère était porté disparu au Congo. Andrée De Jongh demande l'aide de son père, Frédéric De Jongh, « Paul », qui la surnommait affectueusement Le petit cyclone, pour coordonner les actions à Bruxelles. Tandis qu'Elvire De Greef devient la cheffe du réseau sud[7],[14].
Le , Janine De Greef, à l'âge de seize ans effectue sa première mission. Il s'agit de monter à Paris et de prendre en charge deux aviateurs alliés pour les ramener à Anglet[15],[14].
En , le réseau a déjà connu quelques revers. Frédéric De Jongh sur les conseils de sa fille s'installe à Paris au quatrième étage d'un immeuble situé au 10 de la Rue Oudinot. Elle l'y rejoint. Henri Michelli reprend les activités bruxelloises de Frederic De Jongh. En , les traitres, Flore Dings et Prosper Dezitter, son amant, sont parvenus à infiltrer le réseau. Le , Michelli convie chez lui Charles Morelle et deux agents parachutés de l'Intelligence Service. Ils sont tous arrêtés. Charles Morelle mourra de la tuberculose au Camp de concentration de Dachau dix jours après sa libération en 1945[16]. Il s'agit à nouveau de remettre en place une coordination à Bruxelles et de restructurer le réseau. Frédéric De Jongh avait déjà été en contact avec le directeur de la Cantine suédoise qui vient en aide aux enfants démunis en leur fournissant des vêtements et de la nourriture, Jean Greindl. Ce dernier cherche à renouer les fils rompus avec les De Jongh. La sœur d'Andrée De Jongh, Suzanne sert d'agent de liaison. Jean Greindl ne tarde pas à prendre la tête du réseau bruxellois sous le pseudo de « Némo »[17]. La cantine devient une couverture parfaite pour les membres du réseau. Peggy Van Lier devient le bras droit de Némo, ensemble, ils redessinent le réseau. Ils déterminent 4 secteurs en Belgique : Gand, Hasselt, Liège et Namur. Des procédures sont mises en place pour collecter les pilotes alliés sur l'ensemble du territoire et les acheminer vers l'une de ces villes où ils seront pris en charge vers Bruxelles où ils seront hébergés dans des safe houses en attendant leur exfiltration[17]. La principale guide de Némo à cette époque est la jeune Andrée Dumon, Nadine, 19 ans. Elle prend en charge les aviateurs à Bruxelles et les conduit à Paris[18].
Le réseau tourne à plein régime. Entre juillet et , 54 aviateurs alliés quittent Bruxelles. Ils sont pris en charge une fois arrivés à Saint-Jean-de-Luz par Andrée De Jongh et traversent les Pyrénées avec l'aide de passeurs, dont le Basque Florentino Goikoetxea. En neuf traversées des Pyrénées, l'ensemble arrive à bon port[19]. Mais l'année 1942 est marquée également par de nombreuses arrestations. Le , Suzanne Wittek-De Jongh, la sœur de Dédée est arrêtée. Le , Andrée Dumon, « Nadine », et ses parents sont arrêtés, trahis par un membre du réseau arrêté et « retourné » par les allemands. La sœur de Frédéric De Jongh, Eugénie De Jongh, « Tante Ninie », est également arrêtée.
Andrée De Jongh comprend à cette époque combien son arrestation serait délétère pour le réseau et presse Jean Greindl de lui trouver un adjoint pour la seconder et assurer la continuité de la ligne si elle était arrêtée. Il lui fallait quelqu'un qui puisse se fondre dans la masse et passer pour un Basque ou un Espagnol. Le , Jean Greindl rencontre Jean-François Nothomb qui intègre aussitôt le réseau. Son teint sombre convenait à merveille. Jean-François Nothomb part pour Paris rencontrer Andrée De Jongh et son père, Frédéric, alias « Paul »[20],[21].
En , c'est la famille Maréchal tout entière qui est arrêtée lorsque la Geheime Feldpolizei parvient à introduire dans la filière au Luxembourg deux faux-pilotes américains qui remontent la filière jusqu'à Bruxelles causant une vague d'arrestation sans précédent. La fille d'Elsie Maréchal-Bell, young Elsie, avait cependant prévenu Némo que ces aviateurs étaient suspects et que la procédure employée ne respectait pas les standards du réseau.
Inquiet, Jean Greindl renvoie young Elsie chez elle les invitant à la plus grande prudence et d'envisager d'avoir à quitter tous leur domicile s'il était compromis. Il lui demande de revenir ensuite l'informer. Lorsqu'elle arrive à l'Avenue Voltaire, elle trouve une porte entrouverte et huit agents de la Geheime Feldpolizei. Elle est aussitôt arrêtée[22].
À la cantine, Jean Greindl, Peggy Van Lier et un jeune avocat de 26 ans, Victor Michiels, se perdent en conjectures pour expliquer le silence de young Elsie qui devait rapidement revenir donner des nouvelles. Le soir tombe. Jean Greindl, d'abord réticent, consent finalement à ce que Victor Michiels se rende chez les Maréchal en le priant d'être très prudent. Victor Michiels, dissimulé derrière un arbre face à l'habitation, scrute à la recherche du moindre mouvement. Une demi-heure se passe, rien. Il décide alors de sonner. Il est aussitôt interpelé par des agents de la GFP. Tentant le tout pour le tout, il s'enfuit en courant dans la rue et est abattu par les policiers allemands[22].
Jean Greindl et Peggy Van Lier, rongés d'inquiétude, sont désormais également sans nouvelle de Victor Michiels. Peggy Van Lier qui connait la sœur de Victor décide de se rendre chez les Michiels le lendemain matin prétextant rencontrer son amie pour lui poser des questions sur ses études. À peine arrivée, elle est poussée à l'intérieur de la maison où des agents de la GFP l'interrogent. Elle explique son alibi mais elle est arrêtée et est transférée au siège de la GFP Luftwaffe. Elle apprend brutalement la mort de Victor Michiels et est frappée de stupeur lorsqu'elle croise dans la salle d'attente, elle aussi arrêtée faute de n'avoir pu être prévenue, Elvire Morelle arrivée de Paris et devant se rendre chez les Maréchal[22],[23].
Peggy Van Lier est interrogée toute la journée par un « Gros officier SS maléfique à la face-de-rat »[Notes 2], elle ne démord pas de sa version. Dans son sac, les policiers découvrent des photographies d'elle, placée là à dessein, en compagnie de soldats allemands en uniforme. Ceci en plus du fait que Peggy Van Lier parle couramment l'allemand achève d'apaiser les soupçons à son égard. Elle est libérée à 20 heures. Après une halte à l'église pour reprendre ses esprits, elle repart à la cantine pour informer Némo que Victor Michiels est mort, que le réseau a été infiltré et les Maréchal arrêtés[22],[24],[23].
Le réseau infiltré connait à cette époque une centaine d'arrestations sur tout le territoire[23].
Peggy Van Lier, Georges d'Oultremont et son cousin Edouard d'Oultremont, tous deux guides internationaux du réseau, sont contraints d'emprunter la ligne et de rejoindre Londres.
Jean Greindl fait parvenir un message à la RAF en décembre 1942 : Il veut savoir si cette initiative de filière d'exfiltration est à ce point importante qu'elle mérite de mettre la vie de centaines de civils en péril. Il reçoit, via Andrée De Jongh, la réponse début janvier 1943 : « Ce travail est d’une importance immense pour le moral de toute la R.A.F. ; il faut continuer et même l’intensifier »[2].
Mais l'année 1943 ne sera pas plus clémente. Le , Andrée De Jongh est arrêtée à Urrugne, trahie par un valet d'une ferme voisine, à la ferme Bidegain Berri de Frantxia Haltzuet, arrêtée également ainsi que les trois aviateurs en partance pour l'Espagne. Le groupe, fait inhabituel, avait décidé de passer la nuit à la ferme et de remettre au lendemain le franchissement des Pyrénées en raison du mauvais temps. Fort heureusement, Florentino Goikoetxea n'y avait pas logé. Le mois suivant, Jean Greindl est arrêté à son tour, mis au secret à la caserne d'Etterbeek, il meurt lors d'un bombardement allié sur Bruxelles en septembre 1943. En , Frédéric De Jongh est arrêté, il sera fusillé le à la forteresse du Mont-Valérien[2]. Le , Georges Maréchal, le mari d'Elsie Maréchal-Bell et le père de young Elsie, est exécuté au Tir national.
La Comet line (janvier 1943 - janvier 1944) dirigée par Jean-François Nothomb
[modifier | modifier le code]Jean-François Nothomb, « Franco » reprend les activités de Dédée dans le Sud et devient le chef du réseau en . Antoine d'Ursel « Jacques Cartier » est pressenti pour assurer la coordination à Bruxelles en mais il échappe à une arrestation en et doit abandonner le poste et opter pour la clandestinité. Yvon Michiels, son second, le remplace et prend pour adjoint Jules Dricot[2].
Fin , également, le MI9 envoie à Paris, avec l'accord de Jean-François Nothomb, Jacques Le Grelle pour reprendre les activités de Frédéric De Jongh[2].
Antoine d'Ursel nourrit le projet de créer une seconde filière, la « ligne B » pour exfiltrer des belges cette fois. Il rencontre Jean-François Nothomb en qui est d'accord. Il faut désormais convaincre le gouvernement belge en exil à Londres d'en prendre en charge les coûts tout comme le font les britanniques pour leur ressortissants. Antoine d'Ursel emprunte ainsi la ligne fin 1943. Il trouve la mort en se noyant dans la Bidassoa, le . Son projet ne verra pas le jour.
Début 1944 est à nouveau frappé par des arrestations. Un V-Mann est parvenu à s'introduire dans la filière à Paris, Jacques Desoubrie. Ceci conduit à l'arrestation de Maurice Grapin, alias « Henri Crampon », l'adjoint de Jacques Le Grelle et de son épouse enceinte. La Geheime Feldpolizei parvient à le « retourner » pour tendre un piège à Le Grelle et le cueillir à son retour de Bruxelles, le . La souricière reste en place et, le lendemain, c'est le chef du réseau, Jean-François Nothomb qui est appréhendé. Desoubrie et Grapin accompagne ensuite les allemands à Bruxelles où Jules Dricot est arrêté à son tour achevant de porter un coup dur au réseau.
Finalement, c'est Micheline Dumon Michou, la sœur d'Andrée Dumon qui devient alors un personnage clef du réseau[2].
À la suite des nombreuses arrestations au sein du réseau, la position de Micheline Dumon à Bruxelles devient cependant trop dangereuse, elle continue alors son travail depuis Paris, où elle réussit à identifier l'agent infiltré Jacques Desoubrie, alias Pierre Boulain, et recrute de nouveaux membres. Elle rejoint ensuite Bayonne, fin , pour travailler avec Elvire de Greef, la cheffe de cette extrémité de la ligne. Grâce à Micheline Dumon, les contacts entre le nord et le sud sont rétablis et la ligne d'évasion Comète à nouveau opérationnelle[25].
À cette époque, elle est arrêtée à Paris par la police française et relâchée après deux jours, grâce à son apparence juvénile, dont elle joue beaucoup, et qui la fait paraître trop jeune pour être l'agente recherchée. Ce n'est que le qu'elle se laisse convaincre de retourner à Madrid et, le , elle arrive au Royaume-Uni avec Henriette Hanotte, « Monique », où elle reste impliquée dans les services secrets[26],[27],[28].
Le , Florentino Goikoetxea[Notes 3] est blessé par balles par les gardes-frontières allemands, bien qu'il soit parvenu à cacher les documents qu'il transportait, il est arrêté et emmené à l'hôpital de Bayonne. Le lendemain, , Elvire De Greef lui rend visite à l'hôpital et lui annonce qu'ils vont tenter quelque chose pour le libérer. Plus tard dans la journée, deux policiers allemands se présentent à l'hôpital dans une ambulance conduite par Fernand De Greef, le mari d'Elvire. Ils se font passer pour des agents de la Gestapo et exigent d'emmener « leur prisonnier ». Ils remontent dans l'ambulance avec ce dernier et repartent tranquillement. Florentino Goikoetxea reste caché jusqu'à ce que les nazis abandonnent le Sud-Ouest de la France un mois plus tard[29].
Le rôle du réseau après le débarquement : La Mission Marathon
[modifier | modifier le code]La Comet line sera empruntée pour la dernière fois le , avant-veille du débarquement allié[13]. Le MI9 décide alors de ne plus exfiltrer les pilotes alliés mais de les acheminer dans des camps secrets dans les Ardennes belges et au camp de Fréteval près de Châteaudun. Cette opération fut appelée Mission Marathon. Sous l'action de Gaston Matthys et d'Albert Ancia, les camps furent clandestinement organisés en Belgique. En France, ils seront organisés grâce à Jean de Blommaert, parachuté depuis l'Angleterre[2]. La mission ne fut jamais éventée.
De 1941 à juin 1944, le réseau Comète a permis à 798 aviateurs de retourner en territoire contrôlé par les Alliés[30] dont 288 passés par la zone sud. La Mission Marathon permit quant à elle de rapatrier 109 aviateurs depuis la Belgique et 152 depuis la France. Ce qui porte le nombre total d'alliés secourus par le réseau à plus de mille personnes.
Les dirigeants du réseau
[modifier | modifier le code]Les responsables du réseau étaient en contact avec les Britanniques et circulaient dans toute la ligne. Ils s'occupaient plus particulièrement du passage des Pyrénées qu'ils franchissaient avec les candidats à l'exfiltration pour établir la jonction avec le MI9 à Bilbao. Les premiers chefs du réseau furent Arnold Deppé et Andrée De Jongh qui assura seule la direction après l'arrestation de Deppé. Elle est arrêtée à son tour en et remplacée par son adjoint, Jean-François Nothomb qui est arrêté à Paris en [31],[32],[33].
La filière était divisée en secteur. Il y avait un chef de secteur pour la Belgique basé à Bruxelles, il organisait l'ensemble des tâches nécessaires au bon fonctionnement du réseau telles que l'organisation des safe houses, le ravitaillement, les faux papiers, les vêtements civils et le convoyage jusqu'à Paris sans oublier l'organisation du réseau de collecte des aviateurs tombés sur le sol belge. À Paris, à partir d', il y avait un chef de secteur qui assurait également l'organisation du réseau et la jonction Paris-Réseau Sud, le Réseau Sud étant le dernier secteur comportant une cheffe, Elvire De Greef, qui, le fait est rare, parvint à se maintenir à son poste toute la guerre[31],[32],[33].
Principaux organisateurs du réseau et proches collaborateurs
[modifier | modifier le code]Agents Comète
[modifier | modifier le code]Une multitude de profils étaient requis pour faire fonctionner une telle ligne d'évasion. Les dirigeants étaient très exposés. Andrée De Jongh confie après guerre que la durée d'un agent avant son arrestation était d'environ 6 mois, deux s'il n'avait pas de chance, parfois un an. Elle explique qu'elle a rapidement renoncé à dire « si je suis arrêtée » pour lui préférer « quand je serai arrêtée »[34]. D'autres rôles étaient nécessaires. Il fallait des hébergeurs qui tenaient des Safe houses, des courriers, des boîtes aux lettres, des guides, des passeurs, des ravitailleurs, des faussaires. Chacun dans sa fonction était plus ou moins exposé aux tentatives de l'occupant pour démanteler le réseau. Sur les 3000 membres du réseau qui ont œuvré pour lui à un moment ou à un autre, le nombre d'arrestations est estimé à environ 800. Si certains purent être libérés après interrogatoire et séjour plus ou moins long en prison, pour la plupart des autres cela déboucha sur la déportation en tant que nacht und nebel, d'autres furent jugés et exécutés. 159 membres du réseau (dont 55 femmes) sont ainsi tués à l'ennemi. 108 sont morts en déportation, 28 ont été fusillés, 14 ont été portés disparus, 7 ont été abattus, comme Victor Michiels, en rue à Bruxelles lors de l'Affaire Maréchal ou Isabelle Anspach (vve Pauli), battue à mort à coups de matraque au camp de Belzig, un sous-camp de Ravensbrück. Enfin, l'un d'entre eux, Jean Greindl, trouve la mort dans le bombardement allié de Bruxelles et un second, Antoine d'Ursel, se noie en tentant de franchir la Bidassoa qui délimite la frontière entre la France et l'Espagne[32].
Noms | Décès |
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Charles Andrieu | mort à Buchenwald le 17 août 1944, à l'âge de 40 ans |
Isabelle Anspach, vve Pauli | tuée à coups de matraques au camp de Belzig le 29 septembre 1944, à l'âge de 58 ans |
Aline Arnould, née Gehenot | morte à Leipzig en 15 janvier 1945, à l'âge de 62 ans |
Rosalie Arnould, née Loir | morte à Mauthausen le 20 mars 1945, à l'âge de 32 ans |
Renée Astier De Vilatte | disparue en Allemagne en 1944-45, à l'âge de 46 ans |
Elise Aubanel | morte à Ravensbrück le 24 avril 1945, à l'âge de 46 ans |
Robert Ayle | fusillé à Paris au Mont-Valérien le 28 mars 1944, à l'âge de 44 ans |
Germaine Bajpai, née Flachet* | morte à Ravensbrück le 4 février 1945, à l'âge de 50 ans |
Ferdinand Beau | mort à Auschwitz le 15 mai 1944, à l'âge de 49 ans |
Marguerite Beauvais | morte à Ravensbrück en 1944-45, à l'âge de 59 ans |
Renée Beauvais | morte à Ravensbrück en 1944-45, à l'âge de 32 ans |
Marguerite Benoit | morte à Ravensbrück en janvier 1945, à l'âge de 65 ans |
Jacques Bertels | mort à Neuengamme le 27 décembre 1944, à l'âge de 44 ans |
Charles Bertrand | abattu à Beverloo le 6 septembre 1944, à l'âge de 42 ans |
Gaston Bidoul | fusillé à Bruxelles au Tir National le 20 octobre 1943, à l'âge de 61 ans |
Raymond Biernaux | mort à Neuengamme le 3 mars 1945, à l'âge de 20 ans |
Madeleine Bouteloupt | morte à Paris à son retour d'Allemagne le 7 mai 1945, à 'âge de 33 ans |
Marie-Thérèse Bouvy, née Triest | morte à Ravenbrück en janvier 1945, à l'âge de 36 ans |
Jean Boy | mort à Strassfurt*, le 6 avril 1945, à l'âge de 48 ans |
Guillaume Braun | fusillé en Allemagne le 21 juin 1943, à l'âge de 55 ans |
Elisabeth Buffet | morte à Ravensbrück en mars 1945, à l'âge de 52 ans |
Bernard Bulteel | mort à Ellrich en février 1945, à l'âge de 35 ans |
Antoinette Bury | morte à Ravensbrück le 17 décembre 1943, à l'âge de 56 ans |
Jean Chauveau | fusillé par les allemands à Châteaudun, fin 1944, à l’âge de 30 ans |
Pierre Claes | disparu à Auschwitz en 1944-45, à l'âge de 62 ans |
Jules Colle | fusillé en Allemagne le 30 septembre 1944, à l'âge de 33 ans |
Lucien Collin | fusillé à Pappenweiler (Ludwigsbourg) le 30 juin 1944 à l'âge de 35 ans |
José Cracco | mort à Flossenburg en mars 1945, à l'âge de 34 ans |
Marcel Daelemans, "Victor"* | mort à Neuengamme le 17 décembre 1944, à l'âge de 43 ans |
Jean Dassie | mort à Paris à son retour d'Allemagne le 29 mai 1945, à l'âge de 50 ans |
Marie-Louise Davreux, née Douxchamp* | morte à Ravensbrück le 24 décembre 1944, à l'âge de 64 ans |
Henri Decat | abattu dans la forêt de Soignes le 13 février 1943, à l'âge de 32 ans |
Cécile Deckers, née Van Nerom | morte à Ravensbrück en février 1945, à l'âge de 47 ans |
Marguerite Debertrand | morte à Ravensbrück en février 1945, à l'âge de 57 ans |
Jean De Frotte | mort à Lüneburg*, le 7 avril 1945*, à l'âge de 25 ans |
Frédéric De Jongh, "Paul", "Kiki" | fusillé à Paris au Mont-Valérien le 28 mars 1944, à l'âge de 56 ans |
Emile Delbruyere | fusillé à Bruxelles au Tir National le 20 octobre 1943, à l'âge de 30 ans |
Jean-François Deleu | disparu en Allemagne en 1944-45, à l'âge de 20 ans |
Louise de Marotte de Montiny*, vve Chaudoir | morte à Ravensbrück en mars 1945, à l'âge de 67 ans |
Eric de Menten de Hornes, "Pierre" | fusillé à Bruxelles au Tir National le 20 octobre 1943, à l'âge de 28 ans |
Pierre Deneuville | disparu en Allemagne après le *, à l'âge de 23 ans |
Edmond Deryck | mort à Kassel le 7 février 1945, à l'âge de 42 ans |
Maurice Desson | mort à Meppen le 10 mars 1945, à l'âg de 40 ans |
Marie Detaille, née Loix* | morte à Ravensbrück en février 1945, à l'âge de 63 ans |
Victor Detaille | fusillé à Bochum le 19 avril 1944, à l'âge de 58 ans |
Joséphine Dethier | morte à Ravensbrück, le 11 novembre 1944*, à l'âge de 54 ans |
Henri Devleeschouwer | mort en Allemagne le 26 avril 1945, à l'âge de 53 ans |
Marie-Madeleine Dewe | morte à Ravensbrück le 17 janvier 1945, à l'âge de 30 ans |
Eugène D'Hallendre | fusillé à Lille le 27 décembre 1943, à l'âge de 45 ans |
Emile Didier, née Caron | mort à Gross-Rosen le 15 janvier 1945, à l'âge de 55 ans |
Madeleine Didier | morte à Ravensbrück en février 1945, à l'âge de 52 ans |
Jacques Donny | fusillé à Stüttgart le 29 février 1944, à l'âge de 49 ans |
Jules Dricot, "Deltour" | abattu entre Magdebourg et Dessau, lors d'une marche forcée, le 13 avril 1945, à l'âge de 31 ans |
Florence Duchene | disparue à Ravensbrück après son arrestation en septembre 1941, à l'âge de 35 ans |
Eugène Dumon, "Tom" | mort à Gross-Rosen, le 9 février 1945*, à l'âge de 50 ans |
Antoine d'Ursel, "Jacques Cartier" | noyé en traversant la Bidassoa le 24 décembre 1943, à l'âge de 47 ans |
Alexandre Elissalde | mort en France des suites de sa captivité le 23 novembre 1946, à l'âge de 52 ans |
Léon Fouard | mort à Gusen (Mauthausen) le 4 mars 1945, à l'âge de 48 ans |
Raymonde Fouche | morte à Ravensbrück en février 1945, à l'âge de 35 ans |
Aimable Fouquerel | fusillé à Paris au Mont-Valérien le 28 mars 1944, à l'âge de 40 ans |
Edith Fritz, vve Van Campenhout | morte à Ravensbrück en février 1945, à l'âge de 67 ans |
Arthur Georges, Abbé* | mort à Silsburg le 19 mai 1944, à l'âge de 34 ans |
Carlos Goubau | mort à Neuengamme le 5 mars 1945, à l'âge de 23 ans |
Jean-Baptiste Goris | disparu à Gross-Rosen, après son arrestation en 1943, à l'âge de 48 ans |
Abel Guidet | mort à Gross-Rosen le 27 novembre* 1944, à l'âge de 54 ans |
Jean Greindl, "Némo" | tué dans le bombardement de la caserne d'Etterbeek, le 7 septembre 1943, à l'âge de 38 ans |
Mauice Guigon | mort à la prison de Saint Gilles le 25 juin 1943, à l'âge de 54 ans |
Georges Guillon | mort à Mauthausen le 22 avril 1945, à l'âge de 54 ans |
Jules Grandjean, Abbé | mort à Gross-Rosen le 11 février 1945, à l'âge de 45 ans |
Charlotte Hafferbourger | morte à Ravensbrück, le 6 novembre 1944, à l'âge de 59 ans |
Frantxia Haltzuet, née Usandizanga | morte à Ravensbrück le 12 avril 1945, à l'âge de 36 ans |
Claude Hartweg* | mort à Flossenburg en 1944 |
Pierre Hartweg* | mort à Buchenwald, le 26 novembre 1943 |
Marceline Henrotin, vve Deloge | morte à Ravensbrück le 3 février 1944, à l'âge de 67 ans |
Marcelle Hervey*, vve Thierry-Mieg | morte à Ravensbrück le 9 février 1945, à l'âge de 59 ans |
Lambertine Hosten*, née Bronckaert | morte à Bergen-Belsen en avril 1945, à l'âge de 54 ans |
Eugène Hubeau | fusillé à Bruxelles au Tir National le 17 septembre 1943, à l'âge de 41 ans |
Jean Ingels, "Jean de Gand" | fusillé à Bruxelles au Tir National le 20 octobre 1943, à l'âge de 36 ans |
Elisabeth de Jamblinne de Meux | morte à Ravensbrück en mars 1945, à l'âge de 52 ans |
Marcel Jonckheere | fusillé à Berlin le 6 août 1945, à l'âge de 39 ans |
Joséphine Lacroix | morte à Essen en mars 1945, à l'âge de 59 ans |
Berthe Lambrecht | morte à Neuengamme en 1944 ou à Ravensbrück en mars 1945*, à l'âge de 57 ans |
Vassili Lami | disparu à Neuengamme en 1944, à l'âge de 30 ans |
René Lammers | mort à Bochum le 23 avril 1943*, à l'âge de 46 ans |
Jean Larburu | disparu en Allemagne en mars 1944, à l'âge de 31 ans |
Jean Leroy | mort à Flossenburg le 10 avril 1945, à l'âge de 43 ans |
Armand Lévêque* | mort à Halberstadt, en 1945, à l'âge de 56 ans |
Léon Leynen | disparu à Gross-Rosen en 1944-45, à l'âge de 35 ans |
Georges Lucas | disparu en Allemagne en mars 1945, à l'âge de 24 ans |
Henri Machiels | mort en Haute-Silésie le 10 décembre 1944, à l'âge de 47 ans |
Clara Machtou | morte le 31 janvier 1944* en Allemagne après son arrestation en 1943, à l'âge de 25 ans |
Albert Marchal | fusillé à Bruxelles au Tir National le 20 octobre 1943, à l'âge de 27 ans |
Augusta Marcoux | morte à Bergen-Belsen le 21 mai 1945; à l'âge de 37 ans |
Georges Maréchal | fusillé à Bruxelles au Tir National le 20 octobre 1943, à l'âge de 50 ans |
Louis Massinon | mort à Gross-Strelitz après son arrestation en 1942, à l'âge de 42 ans |
Christine Mauroit | morte à Ravensbrück en février 1945, à l'âge de 39 ans |
Eugène Mayne | mort à Sulingen le 2 mai 1945, à l'âge de 31 ans |
Maurice Mehudin | mort à Flossenburg après son arrestation en 1943, à l'âge de 39 ans |
Auguste Melot | mort à Neuengamme le 6 novembre 1944, à l'âge de 73 ans |
Marguerite Melot | morte à Ravensbrück en janvier 1945, à l'âge de 63 ans |
Suzanne Melot | morte à Ravensbrück en février 1945, à l'âge de 26 ans |
Albert Meunier | exécuté à Wolfenbüttel le 7 juin 1944, à l'âge de 46 ans |
Victor Michiels | abattu à Schaerbeek le 19 novembre 1942, à l'âge de 26 ans |
Jean Mobers | fusillé à Pappenweiler (Ludwigsburg) le 19 avril 1944, à l'âge de 28* ou 29 ans |
Octave Mondo | fusillé à Luswigsburg le 30 juin 1944, à l'âge de 47 ans |
Suzanne Mondo | morte à Malente (Kiel-Lubëck), sur la route vers la Suède, le 29 avril 1945, à l'âge de 48 ans |
Maria "Gertrude"* Moors | morte à Ravensbrück le 5 mai 1945, à l'âge de 42 ans |
Hector Moreau | mort à Gross-Rosen le 18 décembre 1944, à l'âge de 55 ans |
Charles Morelle, "Charlie", "Jean" | mort à Dachau le 18 mai 1945, à l'âge de 30 ans |
Emile Nelis | mort à Sonnenburg en juin 1944, à l'âge de 57 ans |
Zélia Nelis | morte à Ravensbrück en mai 1945, à l'âge de 56 ans |
Henri Neuray | mort à la prison de Saint-Gilles le 1 mai 1944, à l'âge de 39 ans |
Ghislain Neybergh | fusillé à Bruxelles au Tir National le 20 octobre 1943, à l'âge de 33 ans |
Maurice Olders | mort à Ellrich le 11 décembre 1944, à l'âge de 57 ans |
Fernande Onimus, née Phal | morte à Ravensbrück le 23* ou le 24* avril 1945, à l'âge de 45 ans |
Fernande Otten | disparue à Ravensbrück, après son arrestation en 1942, à l'âge de 50 ans |
Fernand Petitjean | mort à son retour d'Allemagne le 13 juillet 1945, à l'âge de 54 ans |
Arsinoé Pharazyn | mort à Oranienburg en 1944-45, à l'âge de 49 ans |
Victor Pharazyn | mort à Neuengamme le 29 février 1945, à l'âge de 45 ans |
Emilie Piguet | morte à Ravensbrück en 1944-45, à l'âge de 53 ans |
Hélène Pilatte | morte à Ravensbrück en février 1945, à l'âge de 45 ans |
Valentine Ployart, née Defeller | morte à Waldheim, le 2 avril 1945, à l'âge de 35 ans |
André Polain | mort à Siegburg le 8 juin 1944, à l'âge de 27 ans |
Georges Prévost* | mort à Ellrich, le 11 janvier 1945, à l'âge de 40 ans |
Léopold Priest | abattu le 1 juillet 1944, à l'âge de 28 ans |
André Raffalovich | mort à Buchenwald en 1944-45, à l'âge de 48 ans |
Henri Rasquin* | fusillé à Bruxelles au Tir National le 20 octobre 1943, à l'âge de 51 ans |
Antoine Renaud | fusillé à Bruxelles au Tir National le 20 octobre 1943, à l'âge de 52 ans |
William Reynolds | exécuté à Brandeburg le 24 janvier 1944, à l'âge de 53 ans |
Robert Roberts-Jones | fusillé à Bruxelles au Tir National le 20 octobre 1943, à l'âge de 50 ans |
Jean Rocher | mort à Dora le 27 octobre 1944, à l'âge de 39 ans |
Simone Sainte-Beuve, née Vavaseur | morte à Belsen en mai 1945, à l'âge de 44 ans |
André Santus | mort à Fallerleben le 8 janvier 1945, à l'âge de 48 ans |
Lucien Schalenborgh | mort à la prion de Halle le 4 février 1945, à l'âge de 40 ans |
Paul Schoenmackers | mort à Oberitz le 21 avril 1945, à l'âge de 58 ans |
Gérald Schrader | mort à Ellrich en 1944-45, à l'âge de 20 ans |
Théodore Schrader | mort à Nordhausen le 23 juillet 1944, à l'âge de 55 ans |
Victor Schreyen | mort à Buchenwald en 1944-45, à l'âge de 28 ans |
Lambert Spanoghe | fusillé à Pappenweiler (Ludwigsburg) le 30 juin 1944, à l'âge de 44 ans |
Louise Stassart, née Bastin | morte à Ravensbrück le 25 février 1945, à l'âge de 57 ans |
François Strens | disparu à Sonnenburg après son arrestation en 1941, à l'âge de 40 ans |
Jean-Baptiste Sugg | mort à Kuselitz le 5 mai 1945, à l'âge de 47 ans |
Gilbert Tedesco | mort à Breendonck en 1944-45, à l'âge de 36 ans |
Elise Tedesco | morte à Sachsenhausen* des suites de sa captivité, le 14 juillet 1945, à l'âge de 29 ans |
Marie-Rose Thibaut, née Lecomte | disparue près de Rechlin le 15 mars 1945, à l'âge de 32 ans |
Jacques Tinel | morte à Dora le 19 décembre 1943, à l'âge de 23 ans |
Joseph Vaerewyck | mort à Siegburg le 18 juin 1942, à l'âge de 42 ans |
Marie-Louise Van Craen | morte à Ravensbrück en mars 1945, à l'âge de 49 ans |
Jean-François Van Den Hove | mort à Essen le 5 août 1943, à l'âge de 42 ans |
Roger Vanderhoeft | mort à Ellrich le 15 janvier 1945, à l'âge de 41 ans |
Pierre Van Dinter | fusillé à Pappenweiler (Ludwigsburg) le 19 avril 1944, à l'âge de 50 ans |
Ernest Van Moorleghem | fusillé à Bayreuth le 29 novembre 1944, à l'âge de 29 ans |
Père Henri Van Ostayen | mort à Belsen le 19 avril 1945, à l'âge de 39 ans |
Guillaume Van Wambeke | mort en Allemagne en avril 1945, à l'âge de 32 ans |
Odile Verhulst | morte à Ravensbrück le 20 février 1945, à l'âge de 63 ans |
Edouard Verpraet | fusillé au Tir National le 20 octobre 1943, à l'âge de 48 ans |
Mathilde Verspyck | morte à Ravensbrück le 11 mai 1945, à l'âge de 36 ans |
Marie Vignol | disparue après sa condamnation à mort en 1942, à l'âge de 44 ans |
Marguerite Wigren | disparue en Allemagne en 1944-45, à l'âge de 33 ans |
Valentin Yarmonkine | disparu en Allemagne en 1944-45, à l'âge de 46 ans |
Les principaux délateurs du réseau
[modifier | modifier le code]Le premier délateur du réseau était parvenu à l'infiltrer dès avant sa création, il s'agit de Victor Demets qui sera à l'origine de l'arrestation d'Arnold Deppé, l'un des membres fondateurs. Le réseau fut par la suite infiltré par de nombreux agents doubles à la solde de l'Abwehr dont les principaux sont[35]: Jacques Desoubrie (alias "Jean Masson" ou "Pierre Boulain") conduisit à l'arrestation et à la déportation de 150 pilotes alliés qui avaient rejoint le réseau Comète. En tout, ce sont plus de mille arrestations qui doivent lui être attribuées. Il infiltra le réseau en avril 1943 mais en fut écarté à la suite d'un contact qu'il avait eu avec Prosper Dezitter, autre délateur du réseau ainsi que sa maîtresse, Florentine Giralt (Flore Dings). Il revint à deux reprises encore, sous de fausses identités et conduisit au démantèlement quasi complet du réseau bruxellois en janvier-février 1944. Autre délateur, William Cracco, un prêtre flamingant qui fut condamné à mort en 1949 mais préféra se donner la mort en prison. Enfin, deux autres agents, retournés par les nazis, Eugène Sterckmans, dont le nom de guerre était "Coco" fut également à l'origine d'arrestations au sein du réseau. Après guerre, il sera jugé et condamné mais en raison de son âge, il ne purgera pas la totalité de sa peine[36] et Maurice Grapin, alias « Henri Crampon » qui sera à l'origine, avec Desoubrie, du quasi démantèlement de 1944 à la suite des arrestations de Jacques Le Grelle et de Jean-François Nothomb à Paris. Les deux traîtres accompagnèrent ensuite la Geheime Feldpolizei à Bruxelles pour y accomplir leur basse besogne. Prosper Dezitter sera fusillé en 1948 et Desoubrie en 1949.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Le nom de Comet line est le nom que les Britanniques avait décerné à la filière vers 1943, après l'arrestation d'Andrée De Jongh. Auparavant on parlait de la filière DD, pour Deppé-De Jongh, mais « Dédée » était également le pseudonyme d'Andrée De Jongh ce qui semblait convenir, même après l'arrestation d'Arnold Deppé. Réseau et ligne ne sont toutefois pas totalement synonyme. La ligne recouvre la filière directe menant de Bruxelles à Gibraltar et les membres du réseau en jalonnant le parcours. Le réseau, plus vaste, comporte l'ensemble des personnes impliquées depuis la collecte des aviateurs jusqu'aux réseaux d'hébergeurs, de ravitailleurs, etc.
- A fat evil rat-faced SS officer.
- À Buckingham, lorsqu'après guerre, le Roi George VI lui remit la King's Medal for Courage in the Cause of Freedom, il lui demanda ce qu'il faisait dans la vie. Florentino lui répondit:"Je suis dans l'import-export" (source:WWII Escape lines memorial society)
Références
[modifier | modifier le code]- Neave 2016, p. 185-190.
- Claire Greindl, La Ligne Comète, contexte historique, 2009.
- d'Udekem d'Acoz 2016, p. 9.
- d'Udekem d'Acoz 2016, p. 11-12.
- d'Udekem d'Acoz 2016, p. 18.
- d'Udekem d'Acoz 2016, p. 20.
- Fry 2020, p. 78.
- d'Udekem d'Acoz 2016, p. 21.
- d'Udekem d'Acoz 2016, p. 22-23.
- d'Udekem d'Acoz 2016, p. 23.
- WII Escape and Evasion, Frédérique Dupuich - the real Miss Richards, consulté le 14 mars 2024.
- www.belgiumww2.info, 6. Comet Line, consulté le 14 mars 2024.
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- (en) Megan Koreman, « Janine de Greef obituary », The Guardian, (lire en ligne).
- (en) « Janine de Greef obituary », The Times, (ISSN 0140-0460, lire en ligne, consulté le ).
- Etherington 2002, p. 38 et 42.
- Fry 2020, p. 87-88.
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- Etherington 2002.
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- Jackson 2000.
- Claire Greindl, Contexte historique, 2014 Lire en ligne
- (en-US) « Dumon-Ugeux, Michou (Aline or Micheline) », sur Air Forces Escape & Evasion Society, (consulté le )
- « Ces Belges à (re) découvrir : Andrée Dumon (nom de code : Nadine) », sur RTBF Culture, (consulté le )
- « Comète Kinship Belgium Ugeux Dumon Aline (Micheline) », sur www.cometeline.org (consulté le )
- Peter Verstraeten et Willy Lippens, "The George Medal Awarded to Belgians," JOMSA," Vol. 61, No. 2, 2010, pp 36-37.
- Philippe Degouy, « Une résistance belge aux multiples visages », sur lecho.be, .
- Fry 2020.
- Neave 2016.
- Otis 2001.
- Michel Mees, Archive SAS Jaak Daemen (53 min.), RTBF, FR3, 1992.
- REMY, Adeline. L’engagement des femmes dans la ligne d'évasion Comète (1941-1944) : entre mythe et réalité ? In : Femmes et Résistance en Belgique et en zone interdite [en ligne]. Lille : Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, 2007 (généré le ). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/irhis/2182>. (ISBN 9782490296125).
- Andrée Dumon, "Je ne vous ai pas oubliés", éditions Mols, collection histoire, 2018.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Marie-Pierre d'Udekem d'Acoz, Andrée De Jongh : Une vie de résistante, Bruxelles, Racine, , 272 p. (ISBN 9-782-87386-978-6, lire en ligne).
- (en) Helen Fry, MI9: A History of the Secret Service for Escape and Evasion in World War Two, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-23320-9, lire en ligne)
- (en) William Etherington, A quiet woman’s war : the story of Elsie Bell, Norwich, Mousehold Publishing, (ISBN 978-1-874739-24-1, lire en ligne).
- (en) Airey Neave, Saturday at M.I.9: A History of Underground Escape Lines in North-West Europe in 1940-45, vol. 24, L. Cooper, (1re éd. 1969) (ISBN 978-1-84415-038-0, ISSN 0992-5945, DOI 10.1016/s0992-5945(13)71471-5, lire en ligne), p. 147-150
- (en) Airey Neave, Little Cyclone: The Girl Who Started The Comet Line, Biteback Publishing, (1re éd. 1954) (ISBN 978-1-84954-960-8, lire en ligne)
- (en) Sherri Greene Ottis, Silent Heroes: Downed Airmen and the French Underground, University Press of Kentucky, (ISBN 978-0-8131-2186-4, lire en ligne)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Voir la carte interactive des principaux lieux en lien avec le réseau Comète (cliquer sur les balises rouges pour ouvrir les fenêtres pop-up).
- [documentaire] Michel Mees, Archive SAS Jaak Daemen (53 min.), RTBF, FR3, 1992.
- [documentaire] André Bossuroy, La Ligne d’évasion Comète : Andrée De Jongh, Andrée Dumon (37 min.), Mediel, 2023.
- France Archives, ligne Comète, Archives françaises numérisées.