10e régiment d'infanterie coloniale — Wikipédia
10e régiment mixte d'infanterie coloniale | |
insigne régimentaire du 10e régiment mixte d'infanterie coloniale. | |
Création | 1883 |
---|---|
Dissolution | 1945 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Infanterie coloniale |
Rôle | Infanterie |
Garnison | Annam |
Ancienne dénomination | Régiment de marche d'Annam |
Devise | Faire Face |
Inscriptions sur l’emblème | Puebla 1863 Sontay 1883 Annam 1883 Tananarive 1895 |
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Le 10e régiment d'infanterie coloniale (10e RMIC) est une unité de l'armée de terre française. Créé en 1883, ce régiment est chargé de la défense de l'Annam au nom de l'Indochine française. Il est dissous en 1945.
Création et différentes dénominations
[modifier | modifier le code]- 1883 : Régiment de marche d'Annam
- 1888 : 1er régiment de marche d'Annam
- 1889 : 10e régiment d'infanterie de marine
- 1901 : 10e régiment d'infanterie coloniale
- 1914 : dissolution
- 1931 : 10e régiment mixte d'infanterie coloniale
- 1945 : dissolution
Historique
[modifier | modifier le code]Jusqu'à la Première Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Le régiment de marche d'Annam est créé en 1883, année de la création du protectorat français d'Annam[1]. Il est renommé 1er régiment de marche d'Annam le [2] puis 10e régiment d'infanterie de marine le [1].
En 1890, le régiment est basé à Haïphong[réf. souhaitée]. En juillet 1900, tous les régiments d'infanterie de marine, dont le 10e, deviennent des régiments d'infanterie coloniale[1] (changement de nom effectif le [2]).
La Première Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]En 1914, en garnison à Haïphong, il fait partie de la division du Tonkin[3]. Il est dissous le [2].
L'entre-deux-guerres
[modifier | modifier le code]Le 10e régiment mixte d’infanterie coloniale est recréé le [2], à partir du 100e bataillon de marche d'infanterie coloniale arrivé de Chine à Quảng Yên en décembre 1928, du bataillon mixte de l'Annam (formé en 1928 à Hué à partir d'un bataillon du 9e régiment d'infanterie coloniale et de deux compagnies de tirailleurs annamites) et d'un bataillon d'infanterie coloniale venue de Métropole[3],[4].
Il est rattaché à la brigade d'Annam à partir de la création de celle-ci en 1935[5].
La Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]En septembre 1939, il est composé de trois bataillons, stationnés à Hué (PC et Ier bataillon), Quy Nhơn (IIe), Vinh (IIIe) et dans le reste de l'Annam (détachements)[6],[7].
Fin septembre 1940, la guerre franco-thaïlandaise éclate et la brigade d’Annam, dont les IIe, IIIe et IVe bataillons du 10e RMIC, rejoint fin octobre le Moyen-Laos pour faire face aux forces thaïlandaises. Les belligérants mènent une guerre d'escarmouches jusqu'à l'offensive terrestre des thaïlandais en janvier 1941, suivie d'un armistice après la victoire navale française de Ko Chang. Peu encadrées, les troupes indigènes se sont révélées peu efficaces, tandis que les soldats français de métier ont manqué d'allant[8].
En juin 1941, est créée à Dong Hene (province de Savannakhet) une compagnie de chasseurs laotiens (CCL), première unité française recrutée au Laos, et qui devient la 2e compagnie du I/10e RMIC (ou 2e CCL). En 1942 est créée la 25e CCL ou 25e compagnie du IV/10e RMIC, à Vientiane[9].
Lors du coup de force japonais en Indochine[2], le lieutenant-colonel Albert Martin, commandant du 10e RMIC, ainsi que son commandant en second, le commandant Ferrouillat tombent sous le feu ennemi dans la nuit du 9 au 10 mars 1945, avec 12 autres membres de l'état-major[10], entrainant la dislocation du régiment. La 5e compagnie du régiment, parvenue à échapper aux Japonais, est rattrapée et capturée après plusieurs accrochages[6] tandis que quelques autres éléments tiennent jusqu'à la capitulation japonaise, comme la 2e compagnie laotienne[9].
Drapeau du régiment
[modifier | modifier le code]Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[11] :
Traditions
[modifier | modifier le code]Décorations
[modifier | modifier le code]Insigne du 10e régiment mixte d'infanterie coloniale
[modifier | modifier le code]L'insigne, conçu en 1939, présente un dragon, symbole de l'implantation indochinoise du régiment[12].
Devise du 10e régiment mixte d'infanterie coloniale
[modifier | modifier le code]Personnalités ayant servi au sein du régiment
[modifier | modifier le code]- Paul Legentilhomme (1884-1975), Compagnon de la Libération, général d'armée, au régiment vers 1911 ;
- William Palcy (1905-1967), Compagnon de la Libération, au régiment vers 1931-1933 ;
- Auguste Kirmann (1907-1995), Compagnon de la Libération, au régiment de 1935 à 1938 ;
- Joseph Domenget (1908-1944), Compagnon de la Libération, au régiment de 1931 de 1933 ;
- Jules Le Mière (1911-1977), Compagnon de la Libération, au régiment de 1933 à 1936.
Références
[modifier | modifier le code]- (en) René Chartrand, French Naval & Colonial Troops 1872–1914, Osprey Publishing, , 48 p. (ISBN 978-1-4728-2617-6, lire en ligne), p. 9-10
- Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, lire en ligne), p. 55
- J.-B. Didier, « L'Indochine est-elle défendue ? », Le Monde colonial, no 86, , p. 237-238 (lire en ligne)
- Les services militaires en Indochine, Hanoï, Imprimerie d'Extrême-Orient, coll. « Exposition coloniale internationale, Paris 1931 », (lire en ligne), p. 8
- Rapports au Conseil de gouvernement général de l'Indochine, Hanoï, Imprimerie d'Extrême-Orient, (lire en ligne), « Organisation de la brigade d'Annam », p. 49
- Maurice Rives et Eric Deroo, Les Lính tập: histoire des militaires indochinois au service de la France, 1859-1960, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0436-9, lire en ligne), p. 97-98 & 134
- Charles Deschenes, « Les troupes coloniales dans la bataille de France (mai - juin 1940) », L'Ancre d'Or, , p. 27-36 (lire en ligne)
- Nicolas d'Estouy, « Le 10e régiment mixte d'infanterie coloniale, 1931-1945 (2e partie) », Militaria Magazine, no 159, , p. 35-38
- Michel Bodin, « Les laotiens dans la guerre d'Indochine, 1945-1954: », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. n° 230, no 2, , p. 5–21 (ISSN 0984-2292, DOI 10.3917/gmcc.230.0005, lire en ligne, consulté le )
- "Faits d'arme des officiers tombés à l'ennemi" - Mémorial de Saint-Cyr (memorial.saint-cyr.org) Albert Martin & Maurice Ferrouillat
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
- Luc Binet, « Terre : Le conflit franco-siamois, décembre 1940-janvier 1941 (1re partie) », Revue historique des Armées, vol. 223, no 2, , p. 128–129 (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
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