Bataillon de tirailleurs du Gabon — Wikipédia
Bataillon de tirailleurs du Gabon | |
Création | 1908 |
---|---|
Dissolution | 1943 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Régiment de tirailleurs sénégalais |
Rôle | Défense coloniale |
Garnison | Brazzaville |
Ancienne dénomination | Régiment du Gabon |
Guerres | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
Batailles | Campagne d'Afrique de l'Ouest (1914-1916) Campagne du Gabon (1940) |
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Le bataillon de tirailleurs du Gabon (BTG) est un bataillon des troupes coloniales françaises, stationné dans la colonie du Gabon.
Création et différentes dénominations
[modifier | modifier le code]- : création d'une section de tirailleurs gabonais au sein des tirailleurs sénégalais
- : formation de deux compagnies de tirailleurs gabonais
- : fusion au sein des tirailleurs sénégalais
- : création du bataillon du Gabon
- : renommé du régiment indigène du Gabon[N 1]
- : redevient bataillon du Gabon[N 2],[1]
- : fusionne dans le Bataillon de tirailleurs sénégalais de l'Afrique-Équatoriale française (BTS/AEF)[2],[1]
- 1939 : formation du bataillon de tirailleurs sénégalais du Gabon (BTS/Gabon) ou bataillon de tirailleurs du Gabon (BTG) par dédoublement du BTS/AEF[3],[2]
- : fusionne avec le bataillon du Pool pour former le Bataillon du Moyen-Congo[2]
Historique
[modifier | modifier le code]Avant 1914
[modifier | modifier le code]En avril 1883 est créée une section de tirailleurs gabonais au sein des tirailleurs sénégalais[4]. Par décret du , les tirailleurs gabonais deviennent une unité distincte et deux compagnies sont formées à Libreville le (une des deux est dissoute le ou le )[5]. Portant le même uniforme que les tirailleurs sénégalais, les tirailleurs gabonais participent à la création de la colonie du Congo français par Pierre Savorgnan de Brazza. Ils perdent leur appellation spécifique en le [4].
Le bataillon du Gabon est formé le [6] en regroupant la 2e compagnie du bataillon du Moyen-Congo, en opération dans l'Ogooué et qui devient la 1re compagnie, et la 6e compagnie du 4e régiment de tirailleurs sénégalais, en opération dans le Ngounié et qui devient la 2e compagnie. La portion centrale du bataillon s'installe à Libreville, la 1re compagnie à Ndjolé et Booué dans l'Ivindo et la 2e compagnie à Mouila, Moabi et Kembélé[7].
Une 3e compagnie venue de Dakar s'installe à Ndjolé en 1908, puis une 4e compagnie dans l'Okano. En 1910, une 5e compagnie rejoint la 1re dans l'Ivindo. En 1911, une 6e compagnie est créée pour servir de réserve[7] et la 7e compagnie part en opération dans le Como. Le bataillon est renommée le régiment indigène du Congo le [8].
La 8e compagnie formée par le 4e RTS arrive à Libreville en février[9]. En 1914, la situation du régiment est la suivante[10] :
- état-major et section hors-rang à Libreville ;
- Ier bataillon, état-major à Booué :
- 1re compagnie, poste de commandement (PC) à Kemboma et détachements à Boueni, M'Vhadi et Mékambo (circonscription du Djouah) ;
- 3e compagnie, PC à Makokou et détachements à Angouma, Collioura et Essandja (circonscription de l'Ivindo) ;
- 5e compagnie, PC à Booué et détachements à Micongo, Foula et Fooun (circonscription du Moyen-Ogooué) ;
- 8e compagnie, PC à Koulamoutou et détachements à Konanadembé, Motodiéné et Soké (circonscription de la Lolo-Ouaya).
- IIe bataillon, état-major à Kango :
- 2e compagnie, PC à Mouila et détachements à Kembélé, Mimongo et Mbigou (circonscription de l'Ofoué-Ngounié) ;
- 4e compagnie, PC à La Lara (en) et détachements à Mitzic, Essone et Afane (circonscription de l'Okano) ;
- 6e compagnie, à Libreville (compagnie d'instruction) ;
- 7e compagnie, PC à Kango et détachements à Médegué, Omvan et Abanga (circonscription du Como).
Première Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Entre-deux-guerres
[modifier | modifier le code]Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]En 1939, le bataillon est en garnison à Libreville.
Comme le reste de la colonie du Gabon, le bataillon reste fidèle au régime de Vichy en juin 1940. Il participe à la campagne du Gabon : une partie du bataillon s'oppose aux Forces françaises libres en novembre 1940 mais la 2e compagnie les rallie dès et se bat avec la colonne Dio[11]. Après la reddition de la colonie, les officiers vichystes détruisent une partie du matériel et les tirailleurs quittent leur garnison[12]. Les gaullistes parviennent cependant à remettre sur pied l'unité dans les jours qui suivent[13] et le bataillon sert d'unité de base pour la formation de nouveaux bataillons de marche[14].
Personnalités ayant servi aux tirailleurs du Gabon
[modifier | modifier le code]- Paul Flandre, compagnon de la Libération, est mobilisé au bataillon en septembre 1939 ;
- Marcel Lefebvre, évêque traditionaliste catholique, est aumônier de la 1re compagnie du bataillon en mai 1940[15] ;
- Henri Bourgeois, compagnon de la Libération, prend le commandement du bataillon en novembre 1940[16] ;
- Pierre Olivier, compagnon de la Libération, rejoint le bataillon en décembre 1940 ;
- Claude Chandon, compagnon de la Libération, prend le commandement du bataillon en avril 1941.
Annexes
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- On trouve également les appellations régiment de tirailleurs du Gabon (Abadie 1937, p. 244) ou régiment de tirailleurs sénégalais du Gabon (Chartrand 2018, p. 18).
- Également appelé bataillon no 1 après 1921 (Denis Viraud 1931, p. 124).
Références
[modifier | modifier le code]- Denis Viraud 1931, p. 124.
- Jacques Sicard, « Les bataillons de tirailleurs de territoire », Militaria Magazine, no 115, , p. 46-51
- Charles Deschenes, « Les troupes coloniales dans la bataille de France (mai - juin 1940) », L'Ancre d'Or, , p. 27-36 (lire en ligne)
- (en) René Chartrand, French Naval & Colonial Troops 1872–1914, Osprey Publishing, (ISBN 978-1-4728-2618-3, lire en ligne), p. 17
- Denis Viraud 1931, p. 29.
- Denis Viraud 1931, p. 99.
- Denis Viraud 1931, p. 100.
- Denis Viraud 1931, p. 101.
- Denis Viraud 1931, p. 105.
- Denis Viraud 1931, p. 120-121.
- Didier Corbonnois, « France Libre 1940 : La campagne du Gabon », Militaria Magazine, no 441, , p. 24-30 (lire en ligne)
- Nnang Ndong 2011, p. 48.
- Nnang Ndong 2011, p. 50.
- Bernard Le Marec, Les Français libres et leurs emblèmes, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0367-6, lire en ligne), p. 22
- Bernard Tissier de Mallerais, Marcel Lefebvre, Clovis, (ISBN 978-2-912642-82-0, lire en ligne), p. 128
- Nnang Ndong 2011, p. 49.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Maurice Eugène Denis et René André Marie Viraud, Histoire militaire de l'Afrique-Équatoriale française, coll. « Histoire militaire des colonies, pays de protectorat et pays sous mandat » (no 7), , 516 p. (lire en ligne).
- Maurice Abadie, La défense des colonies: Résumé historique, Charles-Lavauzelle, (ISBN 978-2-402-22464-2, BNF 34198926), p. 244
- Léon Modeste Nnang Ndong, L'effort de guerre de l'Afrique: le Gabon dans la Deuxième guerre mondiale, 1939-1947, Éditions L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-55390-3, lire en ligne).
Liens externes
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