Maurice Feferman — Wikipédia

Maurice Feferman
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Tombe de Maurice Feferman au cimetière de Bagneux
Maurice (Mordka) Feferman

Maurice (Mordka) Feferman, né le à Varsovie en Pologne et mort le à Paris, est un résistant français, membre des Bataillons de la Jeunesse du Parti communiste, intégré au deuxième détachement des FTP-MOI.

Il a deux ans quand ses parents fuient le régime de dictature antisémite de Pologne pour s’installer à Paris. Bon élève, attiré par le journalisme et poésie, il ne peut suivre les études qu'il souhaite et s'inscrit dans une école commerciale[1]. Il poursuit néanmoins parallèlement ses études à l'Université ouvrière installée dans les modestes locaux de la Maison des Syndicats de la Région parisienne, au 8 avenue Mathurin-Moreau, près de la place Combat (actuellement place du Colonel-Fabien, 19e arrondissement de Paris). Il suit en particulier les cours dispensés par Georges Politzer pour la philosophie, Jean Bruhat pour l'histoire, Georges Cogniot pour la littérature.

La Seconde Guerre mondiale

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Lorsque la guerre éclate, il travaille chez Hispano-Suiza à Colombes. Il est domicilié chez ses parents, artisans fourreurs, rue Poulet (18e arrondissement de Paris). Au moment où les troupes allemandes envahissent la France, l’usine est évacuée et Maurice Feferman part en province. Il revient rapidement à Paris, pour prendre contact avec les premiers éléments de la Résistance. Arrêté le pour distribution de tracts et collage d’affiches et donc infraction à l'ordonnance allemande du , il est incarcéré successivement à la prison de Fresnes, puis à la prison de la Santé pour être envoyé au camp de Pithiviers (45), d’où il s’évade[2].

Il constitua avec son camarade Maurice Feld, le deuxième détachement des Bataillons de la jeunesse puis intégra le deuxième détachement des FTP-MOI (détachement juif).

Photo anthropométrique du 26 septembre 1940

Militant très actif, plusieurs faits d’armes lui sont attribués. Ainsi, par exemple, en compagnie du jeune Pierre Georges (futur Colonel Fabien), de Samuel Tyszelman et d’Elie Wallach[3], il s’empare des premiers vingt-cinq kg de dynamite que se procurera la Résistance et qui serviront à la fabrication de bombes. D’autres vols d'explosifs auront lieu, par exemple en novembre 1941 dans une carrière entre Creil et Chantilly.

En , il participe au sabotage de câbles au croisement des routes du Bourget et de Gonesse (banlieues parisiennes).

Le , il lance des bouteilles d’essence et des cocktails Molotov contre le garage de l’armée allemande situé au 21 boulevard Pershing (17e arrondissement de Paris).

Le , en compagnie de Maurice Le Berre[4], de Pierre Georges et de Marcel Bourdarias, il lance des bombes incendiaires dans les vitrines de la librairie collaborationniste Rive gauche rue Victor-Cousin (5e arrondissement de Paris).

En compagnie de Maurice Feld, il exécute l'officier allemand Kercher, boulevard de Magenta (10e arrondissement de Paris) le .

Il lance des explosifs contre l'hôtel Imperator au 70 rue Beaubourg (3e arrondissement de Paris), le .

Le , il échange plusieurs coups de feu dans une permanence du Rassemblement national populaire (RNP) de Marcel Déat, 11 rue de la Procession (15e arrondissement de Paris).

Toujours en , il lance une bombe contre le cinéma Delta où était projeté le film antisémite Le Juif Süss.

Plaque commémorative à la Rue des Petites-Écuries (Paris)

Le , vers 18h40 au square Montholon (9e arrondissement de Paris), Maurice Feferman et Maurice Feld, sur le point d'être arrêtés par les inspecteurs Gaston Barrachin et Pontet, des Brigades spéciales (1re section de la BS 2), qui les filaient depuis des mois, ripostent par des coups de feu au moment d’être appréhendés. Maurice Feld est blessé à la jambe, il est immédiatement arrêté et sera fusillé le , il avait 17 ans[5]. Sa mère sera internée aux Tourelles, son père à Châteaubriant. Les deux seront déportés.

Maurice Feferman est grièvement blessé mais il réussit à prendre la fuite. Les policiers (aidés par des passants) le rattrapent rue des Petites-Écuries (10e arrondissement de Paris). Réalisant qu'il ne peut leur échapper, il avale un cachet de cyanure en criant « Vive le communisme ! Vive la France ! » et il se tire la dernière balle de son pistolet 6,35 mm dans la tête, pour ne pas se livrer. Transporté à l'hôtel-Dieu, il y mourra le lendemain matin. Il est enterré au cimetière de Bagneux (92).

Distinctions

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« Mort pour la France », il sera décoré à titre posthume de la médaille militaire, de la médaille de la Résistance et de la croix de guerre.

Deux plaques commémoratives sont visibles au 58 rue des Petites-Écuries (10e arrondissement de Paris) et au 12 rue Poulet (18e arrondissement de Paris).

Bibliographie

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  • Archives de la préfecture de police de Paris / dossier no 91 BS2
  • J.-M . Berliere et F. Liaigre. Le sang des communistes - les Bataillons de la Jeunesse dans la lutte armée Automne 1941.
  • Maroussia Naïtchenko. Une jeune fille en guerre ed. Imago (ISBN 9782911416828).
  • Albert Ouzoulias. Les Bataillons de la Jeunesse.
  • Paul Sechter. Deux petites filles juives dans la tourmente nazie.
  • Paul Sechter, En 1936 j'avais quinze ans.
  • Les Lieux de la Résistance à Paris, éditions Parigramme (ISBN 9782840964315).
  • Jacques Ravine. La Résistance organisée des juifs en France. ed. Julliard.
  • David Diamant :
    • Héros juifs de la résistance française, Paris, 1962, éditions Renouveau.
    • Les Juifs dans la Résistance française, 1940-1944, avec armes ou sans armes, préface d'Albert Ouzoulias, postface de Charles Lederman, Paris, 1971, Le Pavillon Roger Maria Éditeur.
    • Combattants héros & martyrs de la résistance, Paris, 1979, éditions Renouveau.
    • Jeune combat : La jeunesse juive dans la Résistance, Paris, 1993, éditions l'Harmattan.
    • Par-delà les barbelés : lettres et écrits des camps et des prisons de France, lettres jetées des trains de déportation, écrits d'Auschwitz, créations journalistiques, littéraires et artistiques, Paris, 1986, A. Erlich.
  • Adam Rayski. Au Stand de Tir, le massacre des résistants Paris 1942-1944.
  • Serge Klarsfeld. Le livre des otages : la politique des otages menée par les autorités allemandes d'occupation en France de 1941 à 1943.
  • Serge Klarsfeld, Léon Tsevery. Les 1007 fusillés du Mont-Valérien parmi lesquels 174 Juifs.
  • Pierre Maury. La Résistance communiste en France, 1940-1945 : mémorial aux martyrs communistes.
  • Bernard Chambaz, Ghetto.
  • Louis Brunot, Le Dernier Grand Soir : un juif de Pologne.
  • Claude Angeli et Paul Gillet. Debout, partisans.
  • Jean Laloum, Les Juifs dans la banlieue parisienne : des années 1920 aux années 1950.
  • Pierre Favre, Jacques Decour, l'oublié des lettres françaises: 1910-1942
  • Henri Noguères, Marcel Degliame-Fouché, Jean-Louis Vigier. Histoire de la Résistance en France, de 1940 à 1945.
  • Louis Oury, Rue du Roi-Albert : les otages de Nantes, Châteaubriant et Bordeaux.
  • Claude Angeli et Paul Gillet, Debout, partisans !
  • André Rossel-Kirschen. Le Procès de la Maison de la Chimie, 7 au  : contribution à l'histoire des débuts de la Résistance armée en France.
  • Jacques Kott, Combattant de l'ombre, de la Résistance juive aux procès staliniens.
  • Franck LIAIGRE "Les FTP"
  • Amis de la Commission centrale de l'enfance "Les Juifs ont résisté en France: 1940-1945"

Filmographie

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La Traque de l’Affiche Rouge (2007), documentaire de Jorge Amat avec Denis Peschanski.

Extrait de Paris-Fantômes (2002), un film de Ruth Zylberman sur les plaques commémoratives de Paris[6].

Notes et références

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  1. Albert Ouzoulias, Les bataillons de la jeunesse, p. 269-270.
  2. Albert Ouzoulias, Les bataillons de la jeunesse, p. 270.
  3. Daniel Grason, « WALLACH Élie », sur maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr.
  4. Jean-Pierre Besse, « LE BERRE Maurice », sur maitron.fr.
  5. Jean-Pierre Besse, « FELD Maurice », sur maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr.
  6. FTP MOI Feferman résistance

Liens externes

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