Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs — Wikipédia

Ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
Siège du ministère (Édifice Marie-Guyart)
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Domaines d'activité
Siège
675, boul. René-Lévesque Est
Québec (Québec)
G1R 5V7
Pays
Organisation
Effectif
2 333 employés ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Ministre
Organisation mère
Filiale
Dépenses
331 M$ ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web

Le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) est un ministère du Québec qui a pour mission d'assurer la protection de l’environnement et des écosystèmes naturels en vue de contribuer au bien-être des générations actuelles et futures. Il a aussi la responsabilité de la gestion du milieu hydrique du Québec et – depuis octobre 2022 – de la protection des espèces animales et de la gestion des parcs nationaux du Québec, retrouvant sensiblement le même périmètre qu'avant avril 2014.

Au niveau législatif, le texte qui prévoit et établit l'organisation administrative du ministère est la loi sur le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs[1]. Le gouvernement a d'ailleurs la possibilité de changer par décret le nom du ministère selon l'évolution du rôle qu'il occupe, d'où son nom actuel.

Plusieurs lois environnementales relèvent du ministère, comme la Loi sur la qualité de l'environnement ou encore la Loi sur la conservation du patrimoine naturel[2]. Le ministère est aussi responsable de la mise en œuvre de la Loi sur le développement durable[2], il coordonne donc la Stratégie gouvernementale de développement durable et encadre la réalisation du Plan d'action de développement durable que chaque ministère et organisme gouvernemental du Québec doit élaborer.

Nouvelle-France

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Les municipalités de la Nouvelle-France édictent différentes ordonnances de nature à prévenir sur les grèves, l'accumulation d'immondices ou de vidanges empêchant les chaloupes et canots d'aborder facilement aux ports, y faire leur décharge, de même qu'à prévenir l'accumulation de déchets dans les rues. Ces mesures permettaient en même temps d'éliminer les odeurs et les dangers d'épidémies, mais elles visaient surtout à promouvoir la navigation et le commerce, à faciliter la circulation dans les rues et à diminuer les risques d'incendies.

XIXe et XXe siècles

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En 1884, on crée la Société d'hygiène de la province de Québec. Deux ans plus tard, la loi intitulée « Acte pour établir une commission provinciale d'hygiène et pour d'autres fins concernant la santé publique » crée la Commission provinciale de Québec, chargée de fournir des conseils d'hygiène générale.

En 1888, l'« Acte concernant la santé publique » modifie la précédente loi en créant un Conseil provincial d'hygiène chargé sensiblement des mêmes fonctions.

En 1894, sont introduites de premières législations accordant un pouvoir réglementaire. Certaines dispositions adoptées à l'époque prévalent encore de nos jours. Il s'agissait entre autres de :

  • Prévenir la pollution des cours d'eau, puits, et sources et en assurer l'assainissement ;
  • Déterminer la façon de construire et d'entretenir les égouts publics et privés, les drains, les lieux d'aisance et les puisards ;
  • Instituer des mesures propres à assurer la salubrité dans les établissements industriels relativement à l'eau potable, l'éclairage, l'espace cubique, l'aération, la ventilation et la température des locaux, etc. ;
  • Déterminer la manière de disposer des vidanges et fumiers et d'entretenir les dépotoirs.

En 1922, le Service provincial d'hygiène est créé par la Loi de l'hygiène publique du Québec. En 1930, l'administration de cette loi est transférée au ministère de la Santé, créé cette année-là.

Dans les années 1940, la Commission des services publics détient un pouvoir de contrôle supplémentaire sur les entreprises d'aqueduc et d'égouts en vertu de la Loi assurant le contrôle efficace des compagnies de transport et de communication, qui devient en 1949 la « Loi des services publics ».

En 1955, la Loi concernant la pollution des eaux est déposée. En 1960, cette loi est abrogée par la Loi pour remédier à la pollution des eaux instituant la Régie d'épuration des eaux. C'est à cette époque qu'on commence à s'intéresser sérieusement au traitement des eaux. En 1964, tous ces pouvoirs sont transférés par loi à la Régie des eaux du Québec.

Projet de ministère

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En 1970, un ministre délégué responsable de l'environnement est nommé. En 1971, les services de protection de l'environnement sont réorganisés en fonction des trois principales clientèles à rejoindre (soit le public, les municipalités et les industries).

Puis en 1972, on sanctionne la première loi-cadre visant à protéger l'environnement au Québec. Tous les pouvoirs de la Loi de l'hygiène publique sont dévolus au Directeur des Services de protection de l'environnement (SPE). Ce sont les problèmes grandissants de pollution et de protection de l'environnement qui ont donné naissance aux SPE. Cette loi crée et élargit le concept d'environnement. La protection accordée par le législateur s'étendra dorénavant de façon formelle à l'air, au sol de même qu'au milieu ambiant avec lequel les espèces vivantes entretiennent une relation dynamique. Ce concept global et l'expression même d'« environnement » sont utilisés pour la première fois dans la législation québécoise.

Le , Marcel Léger est nommé comme ministre délégué exclusivement responsable de l'environnement (à ce titre il est chargé de l'application de la Loi sur la qualité de l'environnement)[4]. En 1977, un projet de création du ministère de l'Environnement est lancé.

En 1978, l'Assemblée nationale adopte deux projets de loi modifiant la Loi sur la qualité de l'environnement dont la loi 69, qui reconnaît le droit à toute personne à la qualité de l'environnement, à la protection du milieu et à la sauvegarde des espèces vivantes qui s'y trouvent et qui institue le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE)[5],[6]. Un programme majeur d'assainissement est également lancé.

Le , le conseil des ministres prend un arrêté en conseil qui prend effet le et a pour effet de transférer du ministère des Richesses naturelles et du ministère des Terres et Forêts au ministre délégué à l'Environnement la responsabilité et l'administration des lois concernant la gestion de l'eau et celle des réserves écologiques[7].

Création du ministère

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Le le ministère de l'Environnement (MENVIQ) est officiellement créé lorsque la Loi du ministère de l'environnement est publiée à la Gazette officielle[8],[9].

La mission, les objectifs et les fonctions principales de l'organisme sont d'assurer la sauvegarde du milieu naturel et humain de telle sorte que les citoyens et citoyennes du Québec puissent bénéficier d'eau, d'air et d'espaces salubres en quantité suffisante pour la satisfaction de leurs besoins essentiels, sur le plan de la santé, de l'esthétique et du bien-être en général. Le mandat amène à poursuivre trois grands objectifs : développer les connaissances sur l'environnement, prévenir les détériorations susceptibles d'engendrer des conséquences néfastes sur le milieu et restaurer ou améliorer les milieux aquatique, atmosphérique et terrestre.

Selon la loi constitutive du ministère, les fonctions de la Direction des services de protection de l'environnement sont reprises par le ministère à partir du [10].

Réorganisation et renforcement du mandat (1984-1988)

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En 1984, le ministère est réorganisé. L'assainissement de l'eau, la gestion des déchets dangereux, les précipitations acides, la récupération et le recyclage sont des dossiers qui ont exigé la restructuration.

En 1988, à la suite de la tragédie de Saint-Basile-le-Grand (l'incendie d'origine criminelle d'un entrepôt de BPC)[11], on procède au resserrement des contrôles et à des refontes législatives :

Changements de nom et mandats divers

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En 1990, le principe de développement durable s'impose de plus en plus comme une préoccupation majeure au MENVIQ.

Lorsque Daniel Johnson succède à Robert Bourassa et forme son gouvernement en , il procède à une réduction sensible du nombre de ministères[12]. Le ministère de l'Environnement et le secteur Faune du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (qui disparaît alors) fusionnent pour constituer un unique « ministère de l'Environnement et de la Faune » (MEF) qui perd la responsabilité de l'assainissement des eaux (transféré au ministère des Affaires municipales[13]). Cette dénomination dure jusqu'au lorsque le volet Faune est séparé de l'environnement. En 1999, la faune, la chasse, la pêche, le piégeage et les parcs relèvent de la Société de la faune et des parcs du Québec. Le ministère reprend son nom précédent de « ministère de l'Environnement » (MENV). Du au , André Boisclair qui dirige le MENV obtient le titre de ministre d'État dans le gouvernement de Bernard Landry.

En , le ministère devient brièvement le « ministère du Développement durable et des Parcs » (MDDP)[14] puis un mois plus tard le « ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs » (MDDEP)[15].

En 2012, la faune est de nouveau rattachée au ministère, qui prend le nom de « ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs » (MDDEFP).

En 2014, la faune, les forêts et les parcs nationaux sont regroupés au sein d'un ministère distinct (MFFP) et le ministère chargé de l'environnement devient le « ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques » (MDDELCC). Cette évolution est renversée en octobre 2022 lorsque le MFFP est dissout et que la gestion de la Faune et des Parcs revient au ministère de l'Environnement.

En , le nom du ministère est écourté pour devenir « ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques » (MELCC)[16].

Lors du remaniement d'octobre 2022 les nouvelles attributions du ministère sont reflétées dans le nouveau nom adopté de « ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs » (MELCCFP)[17].

Liste des ministres

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Voici la liste des ministres québécois ayant eu la responsabilité de l'environnement[18]

Liste des ministres de l'Environnement du Québec depuis 1973 v · d · m )
Titulaire
Intitulé
Parti Début Fin Cabinet
Victor Goldbloom
Ministre des Affaires municipales et de l'Environnement
Libéral Bourassa (1)
Marcel Léger
Ministre délégué à l'Environnement
Parti québécois Lévesque
Création du Ministère de l'Environnement ()
Marcel Léger
Ministre de l'Environnement
Parti québécois
Adrien Ouellette
Ministre de l'Environnement
Parti québécois
P.M. Johnson
Clifford Lincoln
Ministre de l'Environnement
Libéral Bourassa (2)
Lise Bacon
Ministre de l'Environnement
Libéral
Pierre Paradis
Ministre de l'Environnement
Libéral
Dissolution du Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche () Johnson (fils)
Pierre Paradis
Ministre de l’Environnement et de la Faune
Libéral
Jacques Brassard
Ministre de l’Environnement et de la Faune
Parti québécois Parizeau
David Cliche
Ministre de l’Environnement et de la Faune
Parti québécois Bouchard
Paul Bégin
Ministre de l’Environnement et de la Faune
Parti québécois
Paul Bégin
Ministre de l’Environnement
Parti québécois
André Boisclair
Ministre de l’Environnement
Parti québécois Landry
André Boisclair
Ministre d'État à l'Environnement et à l'Eau[note 1],[19]
Parti québécois
André Boisclair
Ministre d'État aux Affaires municipales et à la Métropole, à l'Environnement et à l'Eau[note 1]
Parti québécois
Thomas Mulcair
Ministre de l’Environnement
Libéral Charest
Thomas Mulcair
Ministre du Développement durable et des Parcs
Libéral
Thomas Mulcair
Ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs
Libéral
Claude Béchard
Ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs
Libéral
Line Beauchamp
Ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs
Libéral
Pierre Arcand
Ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs
Libéral
Daniel Breton
Ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs
Parti québécois Marois
Yves-François Blanchet
Ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs
Parti québécois
Création du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs () Couillard
David Heurtel
Ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
Libéral
Isabelle Melançon
Ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
Libéral
MarieChantal Chassé
Ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
Coalition avenir Legault
Benoit Charette
Ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
Coalition avenir
Dissolution du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs ()
Benoit Charette
Ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
Coalition avenir En fonction

Notes et références

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  1. a et b Porte également le titre de ministre de l'Environnement.

Références

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  1. « - Loi sur le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs », sur legisquebec.gouv.qc.ca (consulté le )
  2. a et b « Lois et règlements du ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques », sur www.quebec.ca (consulté le )
  3. a et b Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec, « Les ministères québécois depuis 1867 »
  4. Arrêté en conseil 4136–76 : Ministre délégué à l'Environnement — Désignation. GOQ du , partie 2, vol. 53, pp. 7627 (lire en ligne, consulté le )
  5. Loi modifiant la Loi de la qualité de l'environnement, LQ 1978, c. 64 (lire en ligne, consulté le )
  6. Loi modifiant de nouveau la Loi de la qualité de l'environnement, LQ 1978, c. 94 (lire en ligne, consulté le )
  7. Arrêté en conseil 223–79 : Environnement — Attribution de responsabilités au ministre délégué. GOQ du , partie 2, vol. 28, pp. 1701 (lire en ligne, consulté le )
  8. LQ 1979, c. 49.
  9. Publication de la loi à la Gazette officielle, G.O.Q. du , vol. 55, pages 7189 et suivantes.
  10. LQ 1979, c. 49, art. 33, 34 et notes de l'art.  42..
  11. Alerte sur Saint-Basile-le-Grand - Radio-Canada, 23 août 1988
  12. André Pépin, « « Une opération de maquillage », selon le PQ », La Presse,‎ , B1 (lire en ligne)
  13. Décret 94–94 : Concernant le ministre des Affaires municipales. GOQ du , partie 2, vol. 5, pp. 895 (lire en ligne, consulté le )
  14. Décret 123–2005 : Concernant le ministre et le ministère du Développement durable et des Parcs. GOQ du , partie 2, vol. 9, pp. 876 (lire en ligne, consulté le )
  15. Décret 173–2005 : Concernant le ministre et le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. GOQ du , partie 2, vol. 13, pp. 1043 (lire en ligne, consulté le )
  16. Décret 1280–2018 : Concernant la ministre et le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. GOQ du , partie 2, vol. 44, pp. 7380 (lire en ligne, consulté le )
  17. Décret 1645–2022 : Concernant le ministre et le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. GOQ du , partie 2, vol. 44, pp. 6517-6518 (lire en ligne, consulté le )
  18. « Les titulaires de ministères depuis 1867 - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )
  19. Décret 1350–2001 : Concernant le ministre d’État au Travail, à l’Emploi et à la Solidarité sociale et ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale. GOQ du , partie 2, vol. 49, pp. 7976 (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

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  • Loi du ministère de l'environnement, LQ 1979, c. 49 (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

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Lien externe

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