Bruno Bilde — Wikipédia
Bruno Bilde | |
Fonctions | |
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Député français | |
En fonction depuis le (7 ans et 6 mois) | |
Élection | 18 juin 2017 |
Réélection | 19 juin 2022 30 juin 2024 |
Circonscription | 12e du Pas-de-Calais |
Législature | XVe, XVIe et XVIIe (Cinquième République) |
Groupe politique | NI (2017-2022) RN (depuis 2022) |
Prédécesseur | Nicolas Bays |
Conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais puis des Hauts-de-France | |
En fonction depuis le (3 ans, 5 mois et 19 jours) | |
Élection | 27 juin 2021 |
Circonscription | Pas-de-Calais |
Président | Xavier Bertrand |
Groupe politique | RN, indépendants et apparentés |
– (7 ans, 6 mois et 7 jours) | |
Élection | 21 mars 2010 |
Réélection | 13 décembre 2015 |
Circonscription | Nord |
Président | Daniel Percheron Xavier Bertrand |
Groupe politique | Front national |
Successeur | Marie-Chantal Blain |
Adjoint au maire d'Hénin-Beaumont | |
– (3 ans et 3 mois) | |
Élection | 30 mars 2014 |
Maire | Steeve Briois |
Conseiller régional de Lorraine | |
– (5 ans, 11 mois et 19 jours) | |
Élection | 28 mars 2004 |
Groupe politique | Front national |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Laxou (France) |
Nationalité | Français |
Parti politique | FN/RN (1991-1999, depuis 2001) MNR (1999-2001) |
Mère | Dominique Bilde |
Conjoint | Steeve Briois |
Diplômé de | Université d'Artois |
Profession | Juriste |
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Bruno Bilde, né le à Laxou (Meurthe-et-Moselle), est un homme politique français.
Membre du Front national (FN) à partir de 1991, il rejoint brièvement le Mouvement national républicain (MNR) lors de la scission du parti en 1998. Il est adjoint au maire d'Hénin-Beaumont de 2014 à 2017, conseiller régional des Hauts-de-France de 2016 à 2017 et député depuis 2017, élu dans la douzième circonscription du Pas-de-Calais.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille et études
[modifier | modifier le code]Bruno Bilde naît le à Laxou[1]. Il est le fils de Dominique Bilde, également élue FN[1],[2]. Il indique avoir été « au FN bien avant elle »[3].
En 2001, il obtient une maîtrise en droit à l'université d'Artois[réf. souhaitée].
Vie privée
[modifier | modifier le code]En 2012, il porte plainte, avec Steeve Briois, contre l'auteur du livre Le Front national des villes et le Front national des champs, Octave Nitkowski, blogueur héninois de 17 ans, pour atteinte à la vie privée en raison de quatre passages de l'ouvrage mentionnant qu'il sont tous les deux en couple. Le tribunal de grande instance de Paris leur donne raison en interdisant la parution du livre en l'état[4] ; le jugement est cassé par la cour d'appel de Paris en 2013[5].
Son homosexualité est depuis mentionnée par les médias[6].
Parcours politique
[modifier | modifier le code]Débuts
[modifier | modifier le code]Il adhère au Front national à l'âge de 15 ans, en 1991[7]. Il suit Bruno Mégret lors de la scission du parti en 1998, puis revient au FN en 2001[7]. Il est présenté comme « l’un des artisans » de la stratégie de dédiabolisation du Front national[7].
Il est élu conseiller régional de Lorraine en 2004, puis conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais en 2010[7].
En 2007, alors qu'il s’installe dans le Pas-de-Calais, il convainc Marine Le Pen, avec Steeve Briois, de s’implanter à Hénin-Beaumont[7].
Entrée dans l'entourage de Marine Le Pen
[modifier | modifier le code]Devenu un proche, puis le compagnon de Steeve Briois[8], il est nommé chef de cabinet de Marine Le Pen en 2011[7], puis directeur de la communication dans l'équipe de campagne lors des élections de 2012[9]. Il se montre « omniprésent lors de la campagne présidentielle aux côtés de Marine Le Pen »[10]. Il indique alors qu'il « ne [sera] probablement jamais candidat à une élection comme les législatives » car il est bègue[7].
Il est aujourd'hui le « conseiller spécial » de cette dernière, et membre du bureau politique, de la commission d’investiture et du comité central du FN[11],[10]. Lors du congrès du FN de novembre 2014, il arrive à la 11e place pour l'élection du comité central, ce qu'Abel Mestre présente comme « un très bon résultat pour cet inconnu du grand public, mis sur la touche juste après les scrutins de 2012 » ; lui-même se dit « très étonné de ce résultat »[10].
Conquête d'Hénin-Beaumont et assistant parlementaire
[modifier | modifier le code]En 2014, il contribue à la victoire du parti à Hénin-Beaumont[10]. Il est adjoint au maire chargé des affaires générales et juridiques, de la communication et des relations publiques[12]. D'après Le Monde, il occupe le rôle de « maire FN bis »[13].
Il est un temps[Quand ?] assistant parlementaire de Sophie Montel au Parlement européen.
Député du Pas-de-Calais
[modifier | modifier le code]Lors des élections législatives de 2017, il est élu député dans la douzième circonscription du Pas-de-Calais, avec 55,1 % au second tour[14]. Il démissionne alors de ses mandats d'adjoint au maire et de conseiller régional, Marie-Chantal Blain lui succédant[15].
Au sein du FN, Le Figaro le situe en 2017 parmi « les non alignés, de par leur engagement ancien au Front, leur proximité personnelle avec la présidente du FN, soit par la neutralité prudente qu'ils ont observée dans les récents conflits »[16]. Toutefois, selon L'Express, il a « beaucoup pesé, en interne, pour la perte d'influence des cadres revendiquant une identité catholique »[17]. Après les élections nationales de la même année, Sophie Montel, une fois démise par le FN au sein du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, met en cause un « clan » auquel il appartiendrait, avec Louis Aliot et Nicolas Bay, et qui militerait en faveur d'une « union des droites » à laquelle elle s'oppose[18]. Considéré comme un fidèle de Marine Le Pen, il est accusé par les proches de Marion Maréchal de vouloir purger le parti[19]. En 2021, Médiacités indique que Bruno Bilde et Steeve Briois « sont les seuls à faire partie de l’intimité » de Marine Le Pen au sein du RN, avec Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen[20].
En vue des élections européennes de 2019, il soutient Jordan Bardella pour la conduite de la liste du RN, alors qu'elle est convoitée par Louis Aliot[21]. La situation se reproduit en 2021 pour la présidence par intérim du parti, à l'aune de la campagne présidentielle[21]. La relation entre Bruno Bilde et Jordan Bardella se détériore à l'automne 2021, quand le second refuse d'exclure quatre conseillers régionaux RN d'Auvergne-Rhône-Alpes pour leur proximité avec Marion Maréchal et Éric Zemmour[21].
Lors des élections législatives de 2022, il se porte candidat à sa succession[22],[23] et est réélu avec plus de 56 % des voix[24]. Il est nommé par la suite vice-président du groupe Rassemblement national. Sa suppléante est dorénavant Caroline Meloni, conseillère municipale de Bully-les-Mines et ancienne syndicaliste exclue de la CGT lors de son ralliement au RN en 2018[25].
Lors de la séance du à l'Assemblée nationale, il est élu juge titulaire à la Cour de justice de la République. Il prête serment le lendemain[26].
Au congrès de novembre 2022, il soutient la candidature de Louis Aliot à la présidence du RN. Le président élu, Jordan Bardella, ne le réintègre pas au sein du bureau exécutif du parti, tout comme Steeve Briois, réduisant ainsi l’influence du « clan d’Hénin-Beaumont ». Bruno Bilde se voit cependant proposer de siéger au bureau national du RN, mais refuse, déclarant avoir « passé l’âge d’avoir un hochet »[27],[28].
Après la dissolution de l'Assemblée nationale décidée le par Emmanuel Macron, il se porte candidat aux élections législatives anticipées qui suivent, dans la douzième circonscription du Pas-de-Calais. Il part en position de favori, compte tenu du score de 55 % de Jordan Bardella aux élections européennes[24].
Il est nommé au conseil supérieur de l’Agence France-Presse en octobre 2024 pour y représenter l'Assemblée nationale[29],[30].
Controverses
[modifier | modifier le code]Proximité avec le gouvernement russe
[modifier | modifier le code]En mars 2018, il se rend en Russie pour y jouer le rôle controversé d'observateur lors des élections présidentielles, sur l'invitation des autorités russes et afin de légitimer le scrutin de réélection de Vladimir Poutine[31],[32], « théâtre de fraudes électorales massives » selon Libération[33].
Affaires judiciaires
[modifier | modifier le code]Accusations de harcèlement sexuel
[modifier | modifier le code]Le , la presse révèle que Bruno Bilde est accusé de harcèlement sexuel envers d’anciens assistants parlementaires[34],[35], à savoir Alexandre Benoit, Mickaël Ehrminger et Aloïs Navarro[36]. Plusieurs témoignages rapportent alors des propos graveleux répétés et des gestes déplacés. Les victimes présumées, qui rapportent pour certaines des tentatives d'intimidation[37] ne portent pas plainte. Bruno Bilde attaque le journal Libération (qui a publié une enquête sur le sujet) pour diffamation, mais la Cour d'appel de Paris relaxe le journal en mars 2023[38].
Soupçons de fraude et de favoritisme au Parlement européen
[modifier | modifier le code]En 2015, il fait l'objet d'une enquête de l'Office européen antifraude puisqu'il fait partie des 29 assistants suspectés de bénéficier indument de rémunérations versées par le Parlement européen, alors même qu'ils travaillent exclusivement pour le FN sur le territoire français[39]. Dans ce contexte de l'affaire des assistants parlementaires du FN, il certifie assurer sa mission et juge l'enquête « complètement aberrante »[40]. En mars 2015, le conseiller municipal communiste David Noël demande la démission de Steeve Briois et Bruno Bilde car « ils sont tous deux au cœur d'enquêtes judiciaires sur de graves soupçons de fraude ». Steeve Briois et Bruno Bilde perdent ensuite le procès en diffamation qu’ils avaient engagé contre David Noël et le journal L'Humanité, qui avait relayé la demande de l'élu communiste[41].
Par ailleurs, alors que le Parlement européen interdit aux élus d'embaucher leurs proches, des élus FN sont soupçonnés de détourner le règlement, en faisant employer leurs proches par d'autres élus. En 2017, Bruno Bilde est ainsi mis en cause pour avoir été embauché en tant qu'assistant de Sophie Montel, alors même que sa propre mère siégeait au Parlement européen[42].
Condamnation pour diffamation
[modifier | modifier le code]En 2018, Bruno Bilde est condamné pour avoir diffamé la fille de l'ancien maire d'Hénin-Beaumont, qu'il avait accusée à tort d'avoir été embauchée par la mairie de Montigny[43].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Nelly Rembert, « Qui est Bruno Bilde ? »,
- Marie-Pierre Bourgeois, Rose Marine : enquête sur le FN et l'homosexualité, Paris, Le Moment, , 221 p. (ISBN 978-2354174927), p. 109.
- Christelle Briere, « Polémique. Comment des élus FN emploient leurs proches au Parlement », sur vsd.fr, (consulté le ).
- « FN : Steeve Briois et Bruno Bilde font interdire un livre pour atteinte à la vie privée », France TV Info, (lire en ligne)
- « La justice interdit un livre mais autorise l'outing de personnalité politique « de premier plan », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
- Florian Bardou, « Législatives : un Parlement un poil plus gay », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- Olivier Beaumont, « Bruno Bilde, le repenti de Marine Le Pen », sur leparisien.fr, (consulté le ).
- Bourgeois 2016, p. 156.
- Jacques Trentesaux, « Municipales à Hénin-Beaumont: la garde rapprochée de Marine Le Pen », L'Express, (lire en ligne)
- Abel Mestre, « Bruno Bilde, mariniste de l’ombre », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Bruno Bilde », sur frontnational.com (consulté le ).
- « Bruno Bilde candidat FN dans la 12e circonscription du Pas-de-Calais », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
- Grégor Brandy, « Les 7 députés FN qui entrent à l'Assemblée nationale avec Marine Le Pen », sur Slate, (consulté le ).
- « Résultats des élections législatives 2017 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
- « Marie-Chantal Blain (FN) devient conseillère régionale », sur nordeclair.fr, (consulté le ).
- Marc de Boni, « Législatives : les proches de Philippot, en force dans un futur groupe FN », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Mariage pour tous : au RN, un anniversaire qui réveille les divisions », sur L'Express, .
- Alexandre Sulzer, « Sophie Montel, démise, dénonce une "rediabolisation du FN qui est du fait du FN" », sur lexpress.fr, (consulté le ).
- « RN : trois proches de Marion Maréchal convoqués en commission disciplinaire », sur leparisien.fr, .
- Morgan Railane, « Hauts-de-France : les faux-semblants de la « normalisation » du RN », sur mediacites.fr, (consulté le ).
- Paul Laubacher, « Bardella-Bilde, la guerre secrète qui secoue le RN », sur lopinion.fr, (consulté le ).
- Lucie Delaporte, « Législatives : la complexe équation de l’extrême droite » , sur Mediapart, (consulté le ).
- Charles Sapin, « Législatives: les trente circonscriptions «prioritaires» du Rassemblement national », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- Reno Vatain, « Élections législatives : le député RN Bruno Bilde veut conserver la 12e circonscription », sur La Voix du Nord, (consulté le )
- Lucile Harbart, « Éviction : Bully-les-Mines : l’élue Caroline Méloni virée de la CGT » , sur nordlittoral.fr, (consulté le ).
- « Cour de justice de la République : deux députés RN, un écologiste et une insoumise ont été élus juges. », sur bfmtv.com, (consulté le ).
- Marylou Magal, « Élection de Bardella, fronde de Steeve Briois : la folle journée du Rassemblement national », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Nina Jackowski, Au Rassemblement national, la fête gâchée de Jordan Bardella, lejdd.fr, 5 novembre 2022
- Youmni Kezzouf, Marine Turchi, « Adversaire de la presse, le RN Bruno Bilde va représenter l’Assemblée à l’AFP » , sur Mediapart,
- Chez Pol et Lucie Alexandre, « Avec la nomination du député Bruno Bilde, le Rassemblement national débarque au conseil supérieur de l’AFP » , sur liberation.fr,
- « Le numéro deux du FN, observateur de la présidentielle russe à Moscou », sur Public Sénat, (consulté le )
- « Details - Biased Observers Database », sur fakeobservers.org (consulté le )
- Maxime Macé et Pierre Plottu, « Messages racistes ou antisémites, positions pro-Kremlin : ces candidats RN qualifiés au second tour malgré tout », sur Libération (consulté le )
- Tristan Berteloot, « FN : un député "balancé", des victimes intimidées », Libération, 14 janvier 2018, en ligne.
- Romain Herreros, « Le député Bruno Bilde, proche de Marine Le Pen, accusé de harcèlement sexuel », Huffington Post, 15 janvier 2018, en ligne.
- « Le FN éclaboussé par la révélation d’une affaire », sur La voix du nord, .
- « FN: Intimidés après avoir accusé Bruno Bilde de harcèlement sexuel », sur 20minutes.fr, (consulté le )
- Youenn Martin, « « Libération » relaxé dans l’affaire de diffamation l’opposant au député RN Bruno Bilde », sur La Voix du Nord, (consulté le )
- « Qui sont les frontistes visés par l’enquête européenne pour fraude ? », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Jérémy Chevreuil, « L’eurodéputée FN Sophie Montel dans le tourbillon de l’affaire des « assistants fantômes » », sur france3-regions.blog.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- Hénin-Beaumont: le FN perd son procès contre un élu communiste BFMTV, 11 juillet 2016
- David Perrotin, Theo Englebert, « La grosse manip' des élus FN pour embaucher leurs conjoints au parlement européen », sur BuzzFeed, (consulté le )
- Youenn Martin, « La condamnation du député RN Bruno Bilde pour diffamation confirmée en appel », sur La Voix du Nord, (consulté le )
Liens externes
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- Ressources relatives à la vie publique :
- « Bruno Bilde », sur rassemblementnational.fr