Psaume 10 (9 B) — Wikipédia
Le psaume 10 (9 B selon la numérotation grecque) est attribué à David.
Texte
[modifier | modifier le code]N.B. Les trois textes coïncident, mais la version française comporte en réalité 17 versets. Le premier verset a été coupé en deux, de sorte que les traductions se correspondent entre les trois langues.
verset | original hébreu[1] | traduction française de Louis Segond[2] | Vulgate[3] latine |
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1 | לָמָה יְהוָה, תַּעֲמֹד בְּרָחוֹק; תַּעְלִים, לְעִתּוֹת בַּצָּרָה | Pourquoi, ô Éternel ! te tiens-tu éloigné ? Pourquoi te caches-tu au temps de la détresse ? | Ut quid Domine recessisti longe dispicis in oportunitatibus in tribulatione |
2 | בְּגַאֲוַת רָשָׁע, יִדְלַק עָנִי; יִתָּפְשׂוּ, בִּמְזִמּוֹת זוּ חָשָׁבוּ | Ils sont victimes des trames qu’il a conçues. | Dum superbit impius incenditur pauper conprehenduntur in consiliis quibus cogitant |
3 | כִּי-הִלֵּל רָשָׁע, עַל-תַּאֲוַת נַפְשׁוֹ; וּבֹצֵעַ בֵּרֵךְ, נִאֵץ יְהוָה | Car le méchant se glorifie de sa convoitise, et le ravisseur outrage, méprise l’Éternel. | Quoniam laudatur peccator in desideriis animae suae et iniquus benedicitur |
4 | רָשָׁע--כְּגֹבַהּ אַפּוֹ, בַּל-יִדְרֹשׁ; אֵין אֱלֹהִים, כָּל-מְזִמּוֹתָיו | Le méchant dit avec arrogance : Il ne punit pas ! Il n’y a point de Dieu ! Voilà toutes ses pensées. | Exacerbavit Dominum peccator secundum multitudinem irae suae non quaeret |
5 | יָחִילוּ דְרָכָו, בְּכָל-עֵת--מָרוֹם מִשְׁפָּטֶיךָ, מִנֶּגְדּוֹ; כָּל-צוֹרְרָיו, יָפִיחַ בָּהֶם | Ses voies réussissent en tout temps ; tes jugements sont trop élevés pour l’atteindre, il souffle contre tous ses adversaires. | Non est Deus in conspectu eius inquinatae sunt viae illius in omni tempore auferuntur iudicia tua a facie eius omnium inimicorum suorum dominabitur |
6 | אָמַר בְּלִבּוֹ, בַּל-אֶמּוֹט; לְדֹר וָדֹר, אֲשֶׁר לֹא-בְרָע | Il dit en son cœur : Je ne chancelle pas, je suis pour toujours à l’abri du malheur ! | Dixit enim in corde suo non movebor a generatione in generationem sine malo |
7 | אָלָה, פִּיהוּ מָלֵא--וּמִרְמוֹת וָתֹךְ; תַּחַת לְשׁוֹנוֹ, עָמָל וָאָוֶן | Sa bouche est pleine de malédictions, de tromperies et de fraudes ; il y a sous sa langue de la malice et de l’iniquité. | Cuius maledictione os plenum est et amaritudine et dolo sub lingua eius labor et dolor |
8 | יֵשֵׁב, בְּמַאְרַב חֲצֵרִים--בַּמִּסְתָּרִים, יַהֲרֹג נָקִי; עֵינָיו, לְחֵלְכָה יִצְפֹּנוּ | Il se tient en embuscade près des villages, il assassine l’innocent dans des lieux écartés ; ses yeux épient le malheureux. | Sedet in insidiis cum divitibus in occultis ut interficiat innocentem |
9 | יֶאֱרֹב בַּמִּסְתָּר, כְּאַרְיֵה בְסֻכֹּה-- יֶאֱרֹב, לַחֲטוֹף עָנִי;יַחְטֹף עָנִי, בְּמָשְׁכוֹ בְרִשְׁתּוֹ | Il est aux aguets dans sa retraite, comme le lion dans sa tanière, il est aux aguets pour surprendre le malheureux ; il le surprend et l’attire dans son filet. | Oculi eius in pauperem respiciunt insidiatur in abscondito quasi leo in spelunca sua insidiatur ut rapiat pauperem rapere pauperem dum adtrahit eum |
10 | (ודכה (יִדְכֶּה) יָשֹׁחַ; וְנָפַל בַּעֲצוּמָיו, חלכאים (חֵל כָּאִים | Il se courbe, il se baisse, et les misérables tombent dans ses griffes. | In laqueo suo humiliabit eum inclinabit se et cadet cum dominatus fuerit pauperum |
11 | אָמַר בְּלִבּוֹ, שָׁכַח אֵל; הִסְתִּיר פָּנָיו, בַּל-רָאָה לָנֶצַח | Il dit en son cœur : Dieu oublie ! Il cache sa face, il ne regarde jamais ! | Dixit enim in corde suo oblitus est Deus avertit faciem suam ne videat in finem |
12 | (קוּמָה יְהוָה--אֵל, נְשָׂא יָדֶךָ; אַל-תִּשְׁכַּח עניים (עֲנָוִים | Lève-toi, Éternel ! ô Dieu, lève ta main ! N’oublie pas les malheureux ! | Exsurge Domine Deus exaltetur manus tua ne obliviscaris pauperum |
13 | עַל-מֶה, נִאֵץ רָשָׁע אֱלֹהִים; אָמַר בְּלִבּוֹ, לֹא תִדְרֹשׁ | Pourquoi le méchant méprise-t-il Dieu ? Pourquoi dit-il en son cœur : Tu ne punis pas ? | Propter quid inritavit impius Deum dixit enim in corde suo non requiret |
14 | רָאִתָה, כִּי-אַתָּה עָמָל וָכַעַס תַּבִּיט-- לָתֵת בְּיָדֶךָ:עָלֶיךָ, יַעֲזֹב חֵלֵכָה; יָתוֹם, אַתָּה הָיִיתָ עוֹזֵר | Tu regardes cependant, car tu vois la peine et la souffrance, pour prendre en main leur cause ; c’est à toi que s’abandonne le malheureux, c’est toi qui viens en aide à l’orphelin. | Vides quoniam tu laborem et dolorem consideras ut tradas eos in manus tuas tibi derelictus est pauper orfano tu eras adiutor |
15 | שְׁבֹר, זְרוֹעַ רָשָׁע; וָרָע, תִּדְרוֹשׁ-רִשְׁעוֹ בַל-תִּמְצָא | Brise le bras du méchant, punis ses iniquités, et qu’il disparaisse à tes yeux ! | Contere brachium peccatoris et maligni quaeretur peccatum illius et non invenietur |
16 | יְהוָה מֶלֶךְ, עוֹלָם וָעֶד; אָבְדוּ גוֹיִם, מֵאַרְצוֹ | L’Éternel est roi à toujours et à perpétuité ; les nations sont exterminées de son pays. | Dominus regnabit in aeternum et in saeculum saeculi; peribitis gentes de terra illius |
17 | תַּאֲוַת עֲנָוִים שָׁמַעְתָּ יְהוָה; תָּכִין לִבָּם, תַּקְשִׁיב אָזְנֶךָ | Tu entends les vœux de ceux qui souffrent, ô Éternel ! Tu affermis leur cœur ; tu prêtes l’oreille | Desiderium pauperum exaudivit Dominus praeparationem cordis eorum audivit auris tua |
18 | לִשְׁפֹּט יָתוֹם, וָדָךְ: בַּל-יוֹסִיף עוֹד--לַעֲרֹץ אֱנוֹשׁ, מִן-הָאָרֶץ | Pour rendre justice à l’orphelin et à l’opprimé, afin que l’homme tiré de la terre cesse d’inspirer l’effroi. | Iudicare pupillo et humili ut non adponat ultra magnificare se homo super terram |
Usages liturgiques
[modifier | modifier le code]Dans le judaïsme
[modifier | modifier le code]Le verset 16 est inclus dans "Yehi Chevod" dans la prière du matin (Sha'harit).
Dans le christianisme
[modifier | modifier le code]Chez les catholiques
[modifier | modifier le code]Vers 530, saint Benoît de Nursie sélectionna le psaume 9 pour ses offices de prime, dans la règle de saint Benoît. Comme, à cette époque-là, il n'existait qu'un seul psaume 9 à la place des psaumes 9A et 9B, il devisa celui-ci en deux[4]. Pour l'office du mercredi, les derniers versets du psaume 9A actuel, Exsurge, Domine, non confortetur homo : judicentur Gentes in conspectu tuo. Constitue, Domine, legislatorem super eos : ut sciant Gentes, quoniam homines sunt. et le psaume 10 (9B) actuel étaient exécutés alors que la plupart du psaume 9A était réservée au mardi[5].
Dans la liturgie des Heures, le psaume 10 est actuellement chanté ou récité à l’office des lectures le mardi de la première semaine[6].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Nombreux sont les auteurs qui ont commenté les psaumes. Voici quelques ouvrages parmi les plus connus, classés par ordre chronologique :
- Commentaires sur les psaumes, d’Hilaire de Poitiers, IVe siècle, Paris, Éditions du Cerf, 2008, collection sources chrétiennes n°515,
- saint Jean Chrysostome (IVe siècle), Œuvres complètes, M. Jeannin (dir. trad.), tome sixième. Commentaires sur les Psaumes et sur Isaïe – Homélies sur divers textes – Synopse de l'Ecriture sainte, Arras, Sueur-Charruey, 1887, pp. 1–4.
- Discours sur les psaumes, de saint Augustin, IVe siècle, 2 vol., collection « Sagesses chrétiennes », Éditions du Cerf,
- Séfer Tehilim, de Rachi, XIe siècle,
- Commentaire sur les psaumes (jusqu’au psaume 54), de saint Thomas d’Aquin, 1273, Éditions du Cerf, 1996,
- Commentaire des psaumes, de Jean Calvin, 1557,
- Commentaire juif des psaumes, d’Emmanuel, Éditions Payot, 1963.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Un commentaire du psaume sur le site Modia,
- Un commentaire du psaume sur le site BibleEnLigne.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- L’original hébreu provient du site Sefarim, du grand rabbinat de France.
- La traduction de Louis Segond est disponible sur Wikisource, de même que d'autres traductions de la Bible en français.
- La traduction de la Vulgate est disponible sur le Wikisource latin.
- Règle de saint Benoît, traduction de Prosper Guéranger, p. 46, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes
- Psautier latin-français du bréviaire monastique, p. 26 - 27, 1938/2003
- Le cycle principal des prières liturgiques se déroule sur quatre semaines.