Combat de Bois-Rouland — Wikipédia
Date | |
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Lieu | Bois-Rouland, entre Saint-Senier-de-Beuvron et Saint-James |
Issue | Victoire des chouans |
République française | Chouans |
• Aimé Picquet du Boisguy |
100 hommes[1] | 400 hommes[1] |
~ 50 morts[1],[2] 55 prisonniers[1] (dont 4 ou 5 fusillés[1],[2], 16 relâchés[1], 35 passent aux chouans[1]) | Inconnues |
Batailles
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Coordonnées | 48° 33′ 51,9″ nord, 1° 20′ 34,8″ ouest | |
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Le combat de Bois Rouland a lieu le , pendant la Chouannerie. Il s'achève par la victoire des chouans qui tendent une embuscade à un convoi républicain au nord de Saint-James.
Prélude
[modifier | modifier le code]Le déroulement de ce combat est relaté dans les mémoires de l'officier chouan Toussaint du Breil de Pontbriand[Note 1], dans un rapport des administrateurs du district de Fougères daté du 30 frimaire an IV ()[Note 2] et dans un rapport des administrateurs du district d'Avranches daté du 15 nivôse an IV ()[Note 3]. Pontbriand place le combat à la date du [1],[3], peu de jours après le combat du Rocher de Bouliers, mais les sources républicaines donnent la date du 11 frimaire an IV ()[3],[7],[2].
Ce jour-là, un détachement républicain regagne la petite ville de Saint-James, après être allé chercher des vivres à Avranches, mais il tombe en chemin dans une embuscade tendue par les chouans[1],[3],[2],[4].
Forces en présence
[modifier | modifier le code]Selon Pontbriand, ce combat oppose environ 100 républicains de la garnison de Saint-James à 400 chouans de la colonne du Centre de la division de Fougères, accompagnés de quelques guides à cheval, menés par Aimé Picquet du Boisguy, Jean Isidore de Saint-Gilles, dit Du Guesclin, Julien Saulcet, dit Duval et un officier normand nommé Breil[1],[3],[4],[7].
Le district d'Avranches fait également mention dans son rapport d'un détachement de 100 hommes du côté des républicains et ne donne aucune estimation sur le nombre des chouans[2],[6].
Déroulement
[modifier | modifier le code]Les sources républicaines et royalistes s'accordent en grande partie sur déroulement du combat[7],[2]. Du Boisguy dresse son embuscade au Bois-Rouland, au nord de Saint-James[1],[3],[2],[4]. Le convoi fait son apparition à la tombée de la nuit et se fait complètement surprendre[1],[3],[2],[4]. Les chouans l'enveloppent facilement grâce à l'obscurité et les républicains se rendent après n'avoir opposé qu'une courte résistance[1],[3],[2],[4].
Les chouans s'emparent de huit bœufs et de cinq voitures de farines[1],[3],[2],[4]. Il se retirent ensuite au château de Boucéel, dans la commune de Vergoncey, pour y passer la nuit[1],[3],[2],[4].
Pertes
[modifier | modifier le code]Selon Pontbriand, 55 des 100 hommes de l'escorte sont fait prisonniers et tous les autres sont tués au combat[1],[3],[4],[7]. Le capitaine à la tête du détachement, deux sous-officiers et un soldat sont fusillés pour avoir « tenu des propos outrageants », 35 soldats choisissent de rejoindre les rangs des chouans et les 16 autres sont relâchés le lendemain et renvoyés à Avranches[1],[3],[4],[7].
Selon le district d'Avranches, l'escorte du convoi est « mise en déroute »[2],[6]. Le district de Fougères affirme quant à lui qu'elle a été « hachée »[5]. Un capitaine républicain déclare dans un rapport avoir vu fusiller cinq prisonniers à ses côtés et indique qu'il ne parvint à s'échapper lui-même que de justesse[2]. La commune de Pontaubault reçoit également deux officiers blessés qui portent la nouvelle de la déroute[2]. Au total, les républicains avouent une perte d'environ 50 tués et plusieurs prisonniers pour l'ensemble des combats de Bois-Rouland, de Boucéel et de Saint-James, livrés du 2 au 4 décembre[2],[4].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]« Peu de jours après le combat du Rocher de Bouliers, du Boisguy, informé qu'un détachement de la garnison de Saint-James, fort d'environ cent hommes, était allé chercher des vivres à Avranches, forma le projet de l'attaquer à son retour et d'enlever son convoi. Il prit quatre cents hommes à sa colonne du Centre, et, suivi de Saint-Gilles, Breil, Duval et quelques guides qui formaient sa cavalerie, il alla s'embusquer sur la route que ce détachement devait suivre à son retour, dans un lieu nommé le Bois-Roulant. Il était presque nuit lorsque le convoi parut, aussi fut-il facilement enveloppé, et, après une courte résistance, tous les soldats qui ne furent pas tués mirent bas les armes et se rendirent prisonniers. Cinq voitures de farines et huit bœufs furent pris, trente-cinq soldats demandèrent à servir dans les troupes royales et furent distribués dans les compagnies. Le capitaine qui les commandait, deux sous-officiers et un soldat, ayant tenu des propos outrageants, furent fusillés, et seize autres soldats, renvoyés le lendemain à Avranches[3],[1],[4]. »
— Mémoires de Toussaint du Breil de Pontbriand
« Nous avons appris qu'un convoi venant d'Avranches à Saint-James y apporter des vivres avait été enlevé et l'escorte pour ainsi dire hachée, qu'enfin, à la suite de cette affaire malheureuse, le cantonnement de Saint-James, seule protection par son voisinage de celui de Saint-Georges, avait replié sur Pontorson, ayant été forcé d'évacuer Saint-James, qui est maintenant au pouvoir des Chouans[5]. »
— Rapport du district de Fougères au Directoire exécutif, le 30 frimaire an IV ().
« Jusqu'à l'onze du mois dernier (2 décembre 1795), les chouans n'avaient encore fait que passer sur notre territoire. Ils s'étaient contentés d'en parcourir les communes voisines de la cy-devant Bretagne, sans y faire de résidence fixe. Ils y volaient, pillaient et assassinaient, et se retiraient ensuite du côté du Ferré, Montours et Cogles, où ils formaient leurs rassemblements. Mais le onze, ils attaquèrent, sur la route d'Avranches à Saint-James, aux environs du Bois-Rouland, un détachement de cent hommes qui escortaient des farines et des bœufs qu'on envoyait à Saint-James pour la subsistance d'environ deux cent trente hommes qui en formaient la garnison. Cette escorte fut attaquée et mise en déroute par ces scélérats, qui étaient embusqués sur la route et qui profitèrent de l'obscurité de la nuit tombante qui favorisa leurs atroces projets; et ils se retirèrent ensuite au cy-devant château de Boucey, où ils furent attaqués le lendemain par les braves républicains, qui ne purent obtenir d'avantages, vu la supériorité de leur nombre[2],[6]. »
— Rapport du district d'Avranches à la députation du département de la Manche et aux représentants en mission, le 15 nivôse an IV ().
Références
[modifier | modifier le code]- Le Bouteiller 1988, p. 462.
- Ménard, t. X, 1894, p. 88-94.
- Pontbriand 1897, p. 216.
- Jourdan, t. II, 1907, p. 44-48.
- Pontbriand 1904, p. 228.
- Pontbriand 1904, p. 226.
- Pontbriand 1904, p. 220-222.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Félix Jourdan, La Chouannerie dans l'Avranchin, t. II, Imprimerie de L'Avranchin, , 271 p. (lire en ligne).
- Christian Le Bouteiller, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, , 839 p.
- Victor Ménard, « Histoire de la ville de Saint-James-de-Beuvron », dans Mémoires de la Société académique du Cotentin (archéologie, belles-lettres, sciences et beaux-arts), t. X, Avranches, Imprimerie Alfred Perrin, , 180 p. (lire en ligne).
- Paul-Marie du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy : Fougères-Vitré, Basse-Normandie et frontière du Maine, 1793-1800, Paris, Honoré Champion éditeur, (réimpr. La Découvrance, 1994), 509 p. (lire en ligne).
- Toussaint du Breil de Pontbriand, Mémoires du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, Plon, (réimpr. Éditions Yves Salmon, 1988), 629 p. (lire en ligne).