Combat de la lande d'Izé — Wikipédia
Date | |
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Lieu | Saint-Christophe-des-Bois et Val-d'Izé |
Issue | Indécise |
République française | Chouans |
• Jean Humbert • Joré † | • Alexis du Bouays de Couësbouc • Toussaint du Breil de Pontbriand • Henri du Boishamon |
400 hommes[1] | 150 hommes[1] |
4 mort[1] | 1 mort[1] |
Batailles
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- 2e La Pellerine
- Valennes
- Toucheneau
- 1er Saint-Aubin-du-Cormier
Coordonnées | 48° 14′ 32″ nord, 1° 15′ 02″ ouest | |
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Le combat de la lande d'Izé a lieu en janvier 1796, pendant la Chouannerie.
Prélude
[modifier | modifier le code]Le déroulement de ce combat est rapporté par l'officier chouan Toussaint du Breil de Pontbriand, dans ses mémoires[Note 1]. Celui-ci le place en janvier 1796[1],[2]. D'après son récit, le général Jean Humbert arrive à Fougères avec 800 hommes après le désastre de la deuxième bataille du Rocher de La Piochais[1],[2],[3]. Il réorganise la garnison de la ville et incorpore le reste des carabiniers de Joré à sa colonne, puis décide de regagner Vitré[1],[2],[3]. Cependant, les chefs chouans de la division de Vitré sont informés de ce retour et décident de tendre une embuscade à la colonne de Humbert[1],[2],[3].
Forces en présence
[modifier | modifier le code]D'après Pontbriand, la colonne du général Jean Humbert est forte de 800 hommes, dont 60 hussards[1],[2],[3]. Alexis du Bouays de Couësbouc, Toussaint du Breil de Pontbriand et Henri du Boishamon dirigent l'attaque du côté des chouans[1],[2],[3]. La division de Vitré est cependant dispersée ce jour-là et les officiers chouans n'ont le temps de rassembler que 150 hommes[1],[2],[3].
Déroulement
[modifier | modifier le code]Couësbouc dresse une première embuscade au rocher de Malnoë[1],[2],[3]. Mais Pontbriand et Boishamon jugent la position indéfendable avec si peu d'hommes et font observer à Couësbouc qu'en cas de déroute, la vaste lande d'Izé, située sur leurs arrières, permettrait à la cavalerie républicaine de faire un carnage[1],[2],[3]. Couësbouc se laisse convaincre et les chouans traversent la lande pour prendre une position plus avantageuse[1],[2],[3].
Lorsque Humbert fait son apparition au rocher de Malnoë, il constate aussitôt qu'une petite pluie a rendu les traces de pas laissées par les chouans fortes apparentes[1],[2],[3]. Il détache alors 400 hommes de sa colonne avec ordre de suivre ces traces, puis il poursuit sa marche sur la grande route avec le reste[1],[2],[3]. La colonne détachée perd cependant sa piste dans la lande et prend le chemin du château du Bois-Cornillé, ce qui l'éloigne grandement de son général[1],[2],[3]. Humbert arrive alors sur le lieu de l'embuscade, en tête de colonne avec les hussards[1],[2],[3]. Les chouans ouvrent le feu à 50 pas et plusieurs chevaux et cavaliers s'effondrent, morts ou blessés[1],[2],[3]. Les républicains ne peuvent apercevoir leurs assaillants, mais répondent par « un feu terrible » dans leur direction[1],[2],[3]. Les chouans ne font pas d'autre décharge et se retirent aussitôt, sans être poursuivis[1],[2],[3]. Les républicains constatent bientôt que les chouans ne tirent plus et devinent qu'ils se sont dispersés[1],[2],[3]. Humbert rallie alors sa troupe et reprend sa marche sur Vitré en faisant emporter les corps[1],[2],[3].
Pertes
[modifier | modifier le code]Selon Pontbriand, un chouan est mortellement blessé et succombe le lendemain du combat[1],[2],[3]. Quatre républicains sont également tués, dont deux hussards, l'aide de camp du général Humbert et le commandant Joré[1],[2],[3].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]« Après la dernière affaire du Rocher de la Piochais, le général Humbert se rendit de Vitré à Fougères, avec huit cents hommes, pour réorganiser les troupes de la garnison. Il trouva le corps des carabiniers, que commandait Joré, presque entièrement détruit; il en incorpora les restes dans un autre corps, et, après avoir réglé ces affaires dans cette ville, il se disposa à revenir à Vitré. Boishamon fut prévenu de son retour, mais sa colonne était dispersée; Pontbriand venait d'arriver pour se concerter avec lui et prendre les ordres de Couasbouc, mais il n'avait amené que quelques hommes. D'abord on annonça que le général devait passer, la nuit, avec une simple escorte de cavalerie; Boishamon lui tendit une embuscade et fit barrer la route avec des cordes mouillées pour arrêter les chevaux, mais il ne parut personne. Ce ne fut que le lendemain que Boishamon eut avis qu’Humbert partait ce jour-là seulement de Fougères avec toute sa troupe. Quoiqu'il n'eût en tout que cent cinquante hommes, l'intrépide Couasbouc voulut l'attendre dans la forte position du Rocher de Malnoë. Ce ne fut qu'après avoir reconnu l'impossibilité de défendre avec une poignée d'hommes les deux passages qui conduisent à cette position, que Boishamon et Pontbriand le décidèrent à s'éloigner. En effet, ils avaient derrière eux la vaste lande d'Izé, où la cavalerie ne pouvait manquer de les atteindre dans une déroute presque inévitable. Couasbouc consentit enfin à se retirer, mais, après avoir traversé la lande, Boishamon lui indiqua une position où on pouvait faire beaucoup de mal à l'ennemi, sans courir autant de risques, parce que la retraite était facile. Il était tombé une petite pluie et on pouvait facilement suivre les traces des Royalistes jusqu'à la lande.
Humbert, en arrivant au haut du Rocher de Malnoë, connut de suite qu'il venait d'y passer des troupes; il envoya quatre cents hommes suivre ces traces récentes, et continua sa marche sur la grande route avec le reste. La colonne qu'il avait ainsi détachée, ayant perdu les traces sur la lande, prit le chemin du Bois-Cornillé et s'éloigna beaucoup du général. Lorsque ce dernier arriva au lieu où était l'embuscade, il marchait en avant avec plusieurs officiers et une soixantaine de hussards. Il recut toute la décharge des Royalistes à cinquante pas. Le chef de bataillon Joré, qui avait si vaillamment combattu du Boisguy à Fougères, fut tué, ainsi qu'un des aides de camp du général et deux hussards ; plusieurs autres furent blessés, ainsi que quelques chevaux.
Les Républicains, qui suivaient de près, ne pouvaient apercevoir les Royalistes; mais cela ne les empêcha pas de faire un feu terrible dans la direction de la seule décharge que ceux-ci eussent faite, car ils se retirèrent immédiatement. Cependant, une balle blessa un soldat qui sautait un fossé et l'atteignit au flanc; on ne put le sauver; il mourut le lendemain. Humbert, voyant que les Royalistes ne tiraient plus, jugea qu'ils s'étaient dispersés ; il rallia ses troupes et retourna à Vitré, fort affligé de la mort de Joré et de son aide de camp, dont il fit emporter les corps avec lui.
L'acharnement de Joré contre les Royalistes était extrême; jamais il n'avait épargné un seul de ceux qui tombèrent entre ses mains, et souvent il s'était montré cruel envers les paysans qui ne portaient pas les armes; mais il avait des talents militaires, et son sang-froid égalait son intrépidité dans le combat. Il n'aimait pas la guerre qu'il était obligé de faire en Bretagne et disait souvent qu'il eût préféré faire quatre campagnes en pays découvert qu'une seule dans ce pays-ci, où on ne pouvait jamais voir cent pas devant soi, où on était sans cesse exposé à tomber dans une embuscade, et où, souvent, vingt hommes pouvaient en attaquer deux cents sans danger. Sa mort fut heureuse pour les Royalistes de Fougères et de Vitré, parce qu'il commençait à bien connaitre le pays; aussi se réjouirent-ils d'être délivrés de lui[2]. »
— Mémoires de Toussaint du Breil de Pontbriand
Références
[modifier | modifier le code]- Le Bouteiller 1988, p. 496-497.
- Pontbriand 1897, p. 263-266.
- Pontbriand 1904, p. 273-276.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Christian Le Bouteiller, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, , 839 p.
- Paul-Marie du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy : Fougères-Vitré, Basse-Normandie et frontière du Maine, 1793-1800, Paris, Honoré Champion éditeur, (réimpr. La Découvrance, 1994), 509 p. (lire en ligne).
- Toussaint du Breil de Pontbriand, Mémoires du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, Plon, (réimpr. Éditions Yves Salmon, 1988), 629 p. (lire en ligne).