Digosville — Wikipédia
Digosville | |
L'église Notre-Dame et sa façade en porphyre rouge. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat | Serge Martin 2020-2026 |
Code postal | 50110 |
Code commune | 50162 |
Démographie | |
Gentilé | Digosvillais |
Population municipale | 1 638 hab. (2021 ) |
Densité | 177 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 37′ 51″ nord, 1° 31′ 31″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 142 m |
Superficie | 9,27 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Cherbourg-en-Cotentin-5 |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.digosville.fr |
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Digosville (prononcé [diɡoːvil][1]) est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 1 638 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]La commune est au nord de la péninsule du Cotentin. Son bourg est à 4,5 km à l'est de Tourlaville, à 7 km à l'est de Cherbourg-Octeville, à 12 km à l'ouest de Saint-Pierre-Église et à 17 km au nord de Valognes[2].
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[5]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 025 mm, avec 14,7 jours de précipitations en janvier et 8,1 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gonneville-Le Theil à 4 km à vol d'oiseau[7], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 940,4 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Digosville est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11]. Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[12]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[15]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d'urbanisme le prévoit[16].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (87 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (35,7 %), zones agricoles hétérogènes (27,8 %), terres arables (20,5 %), zones urbanisées (10,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,2 %), forêts (1,4 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous les formes Digouvilla en 1198 et Dingouville et Digouville en 1294[18].
Le toponyme serait issu d'un anthroponyme germanique tel que Dingolfus[18] ou scandinave tel qu'Ingulf[1]. Le deuxième élément est l'ancien français ville dans son sens originel de « domaine rural » issu du latin villa rustica.
Le gentilé est Digosvillais.
Histoire
[modifier | modifier le code]En 1432, Guillaume du Hommel vend à Pierre de Mantes le fief de Digoville[19].
En 1458 comme déclaré par l'abbé de Fécamp, la paroisse, sise en la vicomté de Valognes, au bailliage du Cotentin était la possession de l'abbaye : « Item au baillage de Caen, (nous avons), la baronnie, terre et seigneurie d'Argences, lasquelle Baronnie s'estend au bailliage du Costentin, en la viconté de Valognes, aux paroisses de Quettehou, de Saint Vaast, de Ravenoville, de Beuzeville, de Digoville, de Montaigu et d'Illec Environ… »[20].
Il y avait dans la paroisse de Digosville deux fiefs : le fief noble de Digosville, tenu de l'abbaye de Fécamp et possession au XVIIe siècle de Julien de Vauborel, et celui de Garencière, relevant de la baronnie de Bricquebec[21].
Le , Pierre Oursin, fait aveu et dénombrement, et, déclare tenir le fief de Digosville, quart de fief de haubert relevant de la baronnie du Petit-Fécamp en Cotentin, avec droit de basse et moyenne justice et « droit de présenter la cure comme patron de l'église paroissiale… »[22]. Le fief s'étend aux paroisses de Digosville, Tourlaville et Mesnil-au-Val[23].
En fut découvert sur le territoire communal, un trésor monétaire, composé de 658 antoniniens, dont l'enfouissement pourrait se situer à la fin de 270 ou début 271[24]. Cette découverte, ainsi que le petit pont gallo-romain, situé sur le ruisseau du Pas vastel, sur l'itinéraire Coriallum-Saint-Vaast, laisse suggérer une activité importante à l'époque gallo-romaine[25].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal est composé de dix-neuf membres dont le maire et cinq adjoints[29].
Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[32].
En 2021, la commune comptait 1 638 habitants[Note 4], en évolution de +8,41 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Économie
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Notre-Dame des XVIIe – XVIIIe siècles, avec tour et chœur du XVIIe siècle, une nef, avec un porche de porphyre rouge de style Renaissance, reconstruite en 1749, et croix de faîtage et coq du XVIIIe. Elle abrite la statue funéraire dite tombeau de la Dame de Vauborel (1634) classée au titre objet aux monuments historiques[35], ainsi qu'une chaire à prêcher du XVIIe[30].
- L'église est aujourd'hui rattachée à la nouvelle paroisse Saint-Gabriel du doyenné de Cherbourg-Hague[36].
- Château de la Garancière. Ce château du XVIIIe siècle a été achevé en 1736. L'ingénieur Morice de la Rue, chargé vers 1830 de la réalisation des routes du Cotentin et qui à la même époque construisit le phare de Gatteville, résidât au château[37].
- Manoir de Brucan des XVIe – XIXe siècles. Orné de trois tourelles, il fut la possession de la famille de Campserveur[38],[Note 5].
- Manoir de la Crespinière ou Crespinerie des XVIe – XVIIe siècles. Il fut la possession pendant plusieurs générations de la famille Dodeman[38]. Il possédait un beau porche et des fenêtres à meneaux[38].
- Batterie de Bretteville Haut. Désaffectée, elle a été racheté par la mairie en 2003[30].
- Ferme du Four, propriétés communales.
- Croix de chemin dite croix Perrinot du XVIIIe siècle, à la Croix-Perrinot.
- Calvaire de la famille Le Pont du XXe siècle en protestation des persécutions religieuses[30].
- Oratoire au hameau Truffert (Vierge du XIVe siècle).
- If funéraire et croix ancienne du cimetière.
- Traces d'un ancien château fort[39], derrière le château du XVIIIe siècle. Il subsiste des mouvements de terrain et fondations laissant suggérer un château antérieur[40].
- Motte castrale très érodée de la Haye[39]. Monument tumulaire au lieu-dit Planeke-Rerby[30].
- Émetteurs de télévision.
Activité et manifestations
[modifier | modifier le code]Sports
[modifier | modifier le code]Le Football Club de Digosville fait évoluer trois équipes de football en divisions de district[41].
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Guillaume de Campserveur († v. 1464), seigneur de Brucan (Le Mesnil-au-Val), de Garancière à Digosville, de Digosville, de Gatteville, capitaine du château de Cherbourg en 1410[30].
- Charles Trigan (Querqueville, - Digosville, ) curé de Digosville pendant plus de quarante ans[30].
- Bon-Henry Onfroy (Houguet (Réville), 1777 - ), curé de Digosville jusqu'en 1824 d'où il part pour fonder un prieuré à Bricquebec qui deviendra la Trappe en 1836 et dont il sera le premier abbé[30].
- Charles-Félix Morice de la Rue (1800-1880), ingénieur des Ponts et Chaussées, constructeur des phares de Gatteville et Goury, du port de Saint-Vaast et des grandes routes du Cotentin[30], décédé dans son château de Garancière à Digosville.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 74.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 182
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Résumé statistique de Digosville sur le site de l'Insee
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- Il s'agit de la commune déléguée de Gonneville.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
- La famille de Campserveur portait : d'azur à trois fasce d'argent au chevron de gueules brochant sur le tout[38].
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 110.
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Digosville et Gonneville-Le Theil », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Gonneville » (commune de Gonneville-Le Theil) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Gonneville » (commune de Gonneville-Le Theil) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Digosville ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin », sur Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur Insee, (consulté le ).
- « Les communes soumises à la loi littoral », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
- « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral », sur cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 932.
- Barré, Revue de la Manche, 148, p. 22.
- Éric Barré, « Une extension de la baronnie d'Argences : la baronnie du Petit-Fécamp en Cotentin, au Moyen Âge », Revue de la Manche, t. 37, no 148, , p. 8 (ISBN 979-1-0937-0115-8).
- Sébastien Fautrat, Digosville : D'autrefois à nos jours, Valognes, Imprimerie Icl Graphic, , 358 p. (ISBN 979-10-91566-14-8), p. 14.
- Barré, Revue de la Manche, 148, p. 13.
- Barré, Revue de la Manche, 148, p. 23.
- Fautrat 2017, p. 147-148.
- Fautrat 2017, p. 149-150.
- Mort en exercice le .
- Mort en exercice le .
- Michel Lepoittevin a démissionné en pour raison de santé après quarante ans de mandat tout en restant conseiller municipal
- Réélection 2014 : « Digosville (50110) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Gautier 2014, p. 182.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Statue funéraire dite tombeau de la Dame de Vauborel : Femme agenouillée devant un pupitre », notice no PM50000352.
- Site du diocèse.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 240.
- Sébastien Fautrat, Digosville : D'autrefois à nos jours, Valognes, Imprimerie Icl Graphic, , 358 p. (ISBN 979-10-91566-14-8), p. 4.
- Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 89.
- Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 414 (cf. Digosville).
- « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – F.C. Digosville » (consulté le ).